[Les Ithryn Luin]
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 Boadicea for ever

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MessageSujet: Boadicea for ever   Boadicea for ever EmptyMar 18 Avr - 17:05

Muhaddib Shub Khaïgumo marchait d'un pas leste dans la forêt. Ses pieds foulaient un sol humique noir et riche depuis plusieurs mois déjà, pourtant les sensations et les odeurs lui étaient encore étrangères et nouvelles. C'était bien ce qu'il avait cherché dans son exil volontaire. Il pensait au pays, sans le regretter encore.

Les terres prospères du sud-est où il avait grandi étaient aussi belles qu'arides et à chaque heure du jour, la chaine montagneuse des Piliers du Ciel offraient un tableau nouveau. Quand le soleil au zénith écrasait le pays, les falaises calcaires, blanchies par la lumière, ressemblaient à l'échine du squelette de quelque monstre titanesque des temps anciens, et quand le soir approchant allongeait les ombres des dattiers, comme si celles-ci voulaient rejoindre les montagnes, l'horizon de l'est s'emplissait des nuances d'ocre, de roux et de blond des bancs de roches qui séparaient le Gaar occidental du pays de Hitt peuplé d'Orcs à la peau grise.

Muhaddib ne suivait aucun chemin en particulier dans cette forêt si étonnamment verte et fraîche, mais il prenait soin de marcher sous les arbres les plus vieux dont les branches les plus basses ne faisaient pas obstacle à sa progression. Sa haute taille - un humain de taille normale pouvait toucher son visage à condition de tendre le bras - l'aurait entravé dans les bosquets d'arbres jeunes.

Tous les mâles de sa famille étaient plutôt grands, ce qui rendait étonnant le fait qu'il fut le seul, de sa génération du moins, a avoir été attiré par les arts et techniques de la guerre. Bien que ses aïeux eussent compté, plus de six siècles auparavant quelques officiers dont l'un s'était même distingué lors d'une bataille décisive de la Guerre noire, qui opposa les orcs Hittins aux centaures du Gaar, Muhaddib était issu d'une dynastie de commerçants très fortunés.

Destiné tout naturellement à succéder à son père à la tête de son affaire de négoce de minerais de fer et de cuivre, dont le sous-sol du pays regorgeait, Muhaddib se vit offrir l'enseignement des maîtres de la plus prestigieuse Daïgiva du pays. Il fut formé aux arts du commerce et de la diplomatie, aux lettres, à l'histoire, à la géographie et aux arts majeurs. Il étudia avec goût et plaisir et fut promu, au terme de cinq années au rang de Citoyen Erudit. Ce titre lui donnait le droit d'exercer la profession de Grand Négociant, indispensable à la poursuite des affaires familiales. Il lui conférait aussi le droit d'éligibilité et le très convoité droit du verbe, c'est-à-dire d'intervention inopinée lors des débats, toujours publics, du sénat.

Le Gaar était gouverné depuis presque mille ans par une structure de république sans autorité suprême, où toutes les décision pouvaient faire l'objet, en cas de désaccord trop profond entre les sénateurs, d'une consultation publique, où les citoyens ordinaires, les citoyens du grand cercle et du petit cercle et enfin les Citoyens Erudits pouvaient voter, s'il le souhaitaient, le poids du vote étant bien entendu lié à la classe à laquelle appartenait le citoyen. Le système des classes de citoyens était aussi ancien que la république elle-même, et était un héritage des castes qui faisaient force de loi sous les dictatures impériales qui précédèrent l'avènement de la république, à ceci près que les classes était ouvertes et que tout membre de la société pouvait, à l'exception des disgraciés, en gravir les échelons, par ses actions, les démonstrations de sa valeur, ou ses succès personnels.

Tandis qu'il marchait et qu'autour de lui, s'en qu'il ne s'en aperçoive encore, s'espaçaient les grands arbres aux feuilles gorgées de sève, Muhaddib revoyait, sans nostalgie, les rues blanches et les palais de marbre de Dhéatrys La Lumineuse, capitale du Gaar où siégeait le sénat et où sa famille était établie depuis plus de vingt générations. Il revoyait la Daïgiva des arts et techniques de la guerre, où étaient formés tous les officiers de la puissante armée du Gaar, qui faisait face à l'ambassade Hittin, située de l'autre côté de la place de la Grande Victoire, pour rappeler aux Orcs gris qu'ils avaient été vaincus et le seraient toujours s'ils se mettaient de nouvelles idées belliqueuses en tête. Ce rappel, apparemment inutile depuis longtemps - les centaures victorieux étaient parvenus à établir une paix et des relations diplomatiques stables basées sur une domination économique insurmontable, sans nuire aux populations orcs du Hitt - trouvait encore une certaine utilité dans la mesure ou des tensions diplomatiques, ou même des interventions militaires en territoire Hittin, auraient constitué des dépenses et des manques à gagner qui ne faisait pas les affaires des Grands Négociants comme le très influent Tuhar Shub Khaïgumo, le père de Muhaddib.

Pendant les quatre années qui suivirent l'obtention de ses palmes, Muhaddib seconda son père, efficacement et loyalement, mais sans passion. Il trompait l'ennui le soir venu en compagnies d'amis, d'amies, de courtisanes et connaissait des plaisirs nombreux mais sans joie. Ses conquêtes féminines furent légions, et si cela lui attira quelque jalousie, il ne s'en rendit jamais compte, on n'ennuie pas un Khaïgumo avec ces choses-là.

Une fois seulement un rival le prit à parti dans une taverne. C'était un guerrier, un garde de Dhéatrys, moins imposant que Muhaddib mais rompu aux techniques à main nue. Muhaddib fut très vite submergé de coups, projeté au sol et immobilisé par une clé dont il ne put se défaire qu'en demandant grâce à son assaillant. Meurtri et humilié, Muhaddib sentit naître en lui un sentiment nouveau. Dans les jours qui suivirent l'incident, il prit conscience de ce qui lui semblait aujourd'hui être une évidence; il avait peut-être été battu en public, s'était vu expulsé d'une taverne où il était bien connu, mais une excitation sourde, un plaisir primitif montaient en lui lorsqu'il se remémorait les faits. Malgré l'indéniable supériorité de son adversaire, il n'avait pas un instant été tenté par l'apaisement de la défaite consentie. Il était même parvenu à plusieurs reprises, sans que cela ait pu en aucune façon influencer l'issue de la confrontation, à toucher le guerrier au visage, et même à lui faire perdre l'équilibre un instant. La simple évocation de ces petite parcelles de victoire dans un combat perdu d'avance suffisait à lui échauffer les sangs et à faire battre son coeur jusque dans ses tempes. Avait-il trouvé sa voie, la note qui manquait à l'harmonie que son esprit tentait de jouer?

Dogan Shin Suo, le garde de Dhéatrys devint l'ami de Muhaddib après que celui-ci ait intercédé auprès des officiers en charge de la discipline pour que le guerrier ne soit pas sanctionné. Dogan ne pouvait pas ignorer le statut de Muhaddib mais il ne fallut que quelques affirmations de ce dernier pour que les officiers fussent convaincus que Dogan n'avait aucune idée de l'identité de celui qu'il rossait.
Muhaddib se fit expliquer par Dogan quelques rudiments des arts étranges et s'entraîna pendant quelques semaines avec son nouvel ami avant de comprendre que cela ne lui suffisait pas. Il lui en fallait toujours plus, il voulait toujours apprendre une technique plus complexe, plus efficace pour triompher de la dernière apprise.


Dernière édition par le Mer 19 Avr - 10:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Boadicea for ever (suite)   Boadicea for ever EmptyMar 18 Avr - 17:06

Son père, Tuhar, un centaure impressionnant et charismatique, ne fut pas outre mesure étonné de l'inclination de son fils pour la Voie du Guerrier. "J'avais bien senti que tu ne te réalisais pas complètement dans la pratique du négoce, mon fils. Tu es encore jeune, je peux comprendre cela..." dit Tuhar le jour ou Muhaddib, tellement moins sur de lui que lorsqu'il abordait les jeunes centauresses rougissantes, vint lui confier son désir de suivre l'enseignement de la Daïgiva des arts et techniques de la Guerre. "Qu'à cela ne tienne, va apprendre ce que tu veux, deviens officier, maître-archer, ou ce que tu veux d'autre, c'est de ton age. Tu reprendras ta place auprès de moi quand tu te sentiras prêt, le temps ne nous est pas compté, et il n'est rien de plus triste qu'un associé qui s'ennuie, à plus forte raison si c'est mon fils" avait répondu Tuhar en souriant.

D'une certaine façon, cette manifestation d'aspiration individuelle, voire dissidente, faisait plaisir à Tuhar. Tuhar l'insurgé, comme il aimait à se surnommer lui-même, qui, jouant de son droit du verbe, s'était fait dans le passé le porte-parole des opposants au projet de quelques sénateurs, dont plusieurs étaient d'ailleurs tombé en disgrâce par après, de réserver l'accès aux classes citoyennes à certaines lignées seulement . Il ne s'était lui-même pris de passion pour son métier qu'après des années et des années de pratique, et dans un coin de son poitrail un aiguillon n'avait jamais cessé de lui rappeler que s'il avait voulu...

C'est ainsi que Muhaddib commença la vie qu'il voulait mener : en la demandant, et en l'obtenant.
Il obtint, pour lui-même et pour son ami Dogan de suivre la formation la plus exigente, celle qui donnait accès aux grades les plus élevés de l'armée du Gaar.
Outre les arcanes des lois martiales, des finesses de l'art du stratège et du génie militaire, Muhaddib et son frère d'armes suivirent les cours et les entraînements des maîtres les plus impitoyables. Ils apprirent à maîtriser les armes blanches, les armes de jet, les armes naturelles et les forces de l'esprit. Sa Boem Sengo, le maître archer venu du sud et surtout Sa Boem Dae Han le maître de la main vide, venu du levant, apprirent à Muhaddib bien plus que leurs techniques les plus fines. Il se souvenait des paroles de maître Dae Han "Je dois le plus souvent infléchir l'esprit de mes jeunes yudanja pour les amener à dominer leur fureur, pour éviter que leur esprit ne s'émousse alors qu'ils sont au combat. Tu es différent, Muhaddib, je sens en toi la pureté du guerrier sincère. Tu devras apprendre à modérer ta bonté naturelle. Parfois il faut pouvoir tuer, et tuer vite. Ta force et ta maîtrise des arts étranges seront insuffisants si ton esprit cède à la compassion lorsqu'il doit rester vide."

Rien de son ancienne vie ne lui manquait en ces terres du nord qu'il découvrait à présent, c'est le coeur léger et sans hésitation qu'il avait répondu à l'appel de l'aventure et le temps viendrait où il retournerait au pays pour être Grand Négociant, comme ses parents et ses grands-parents,...
Ou peut-être pas. Peut-être sa vie se trouvait-elle ici, dans ces contrées si inhospitalières mais si passionnantes.

Muhaddib suivait à présent un sentier étroit et encaissé bordé d'arbre aux racines tortueuses et ornés de grandes feuilles vertes qu'il avait appris à reconnaître pendant ses études. A mesure qu'il avançait, les arbres qu'il observait devenaient de plus en plus jeunes, et des buissons, inexistants au coeur de la forêt, poussaient ça et là, la lisière était proche. Son esprit, aussi aigu que les lames de l'estoc qui longeait son flanc, dans son fourreau, et des deux épées légères qu'il portait croisées dans le dos, perçut le signal avant même que Muhaddib ne comprenne que sur sa gauche, quelque chose, ou quelqu'un avait produit un bruissement. Dans l'ombre d'un tronc si large qu'il pouvait se cacher derrière de profil, le centaure, se figea, dans une immobilité parfaite, comme le lui avait enseigné Sa Boem Dae Han. Un murmure, à présent, non, un soupir. Dans le plus grand silence, Muhaddib s'avança, ses deux mains prêtes à jaillir pour saisir les épées tranchantes qui attendaient dans son dos. Le spectacle le surprit, après les nombreux combats auxquels ils s'était mêlé non sans plaisir. Toujours prêt à riposter, Muhaddib se détendit un peu à la vue de la scène pour le moins inhabituelle qui se déroulait sous ses yeux. Au bord d'un lac se trouvait un campement, plusieurs personnes, des humains, une naine, un elfe nain, et même un Orc à peau verte étaient là, ils semblaient animés des intentions les plus pacifiques les uns envers les autres, des artistes pensa Muhaddib, des saltimbanques. Muhaddib comprit qu'ils avaient entrepris de porter secours à une humaine inconsciente au cheveux couleur de feu, comme il n'en existait aucune dans le Gaar. Sans doute était-ce elle qui avait émis ce soupir. Un humain vêtu d'une robe, un Alkhim, ou un Prêtre, comme ils les appellent dans ce pays, était penché sur la femme allongée. Depuis le sous-bois ombragé où il se trouvait, Muhaddib ne pouvait voir comment le prêtre s'y prenait pour prodiguer ses soins à la femme. Au bout de quelques instants celle-ci sembla s'animer quelque peu. Muhaddib fut ébahi par la scène à laquelle il assista. Après des mois d'hostilité, de combats, de tueries, de nuits à parcourir des terres infestées de monstres divers dont il s'était nourri de la chair crue, Muhaddib était le spectateur clandestin d'une scène amoureuse. La femme, manifestement en pleine santé avait passé une main dans les cheveux du prêtre et embrassait celui-ci à pleine bouche. La femme était très belle, du moins la moitié de son corps, et Muhaddib se dit que peut-être malgré tout, il regrettait de son ancienne vie les nombreuses centauresses du Gaar qui lui avaient accordé leurs faveurs. Son torse puissant mais svelte, sa peau cuivrée, ses cheveux et sa robe de jais et ses yeux jaunes lui avaient toujours rendu la tâche si facile dans les nuits de Dhéatrys. Une autre femme, au cheveux de feu elle aussi, très belle également -jusqu'à la taille en tous cas - intervint et s'interposa entre la rescapée et les hommes qui se délectaient du spectacle de sa poitrine dénudée par une tunique déchirée.
Muhaddib fut pris d'une envie de rire et de sortir du couvert du sous bois pour se présenter au groupe qu'il observait depuis plusieurs minutes maintenant. En suivant la scène des yeux - l'orc se dirigeait à présent lui aussi vers le lac - il se relâcha complètement, vida ses poumons et commença à prendre une inspiration profonde pour achever de détendre son corps.
Mais l'air se bloqua dans sa gorge et ses poumons lui semblèrent soudain faits de granite. Les légendaires orages d'équinoxe du Dheb auxquels il avait assisté dans les provinces du sud du Gaar pendant les manoeuvre de terrain que sa formation guerrière lui avait imposé furent détrônés d'un coup et ne lui feraient désormais pas plus d'effet qu'un claquement de doigts en comparaison avec le choc ahurissant que lui assena la vision de la centauresse. Une SilverHair du Nord, il n'en avait vu que dans les livres, belle à couper le souffle, approchait, l'air confiant. Elle devait appartenir à la troupe de Saltimbanques. De tout son être irradiait une noblesse à faire s'agenouiller les plus grands rois. Ses cheveux et sa robe d'argent, son visage parfait, son regard puissant et sa peau de nacre faisait d'elle l'être le plus fascinant que Muhaddib eut jamais contemplé. Elle portait un petit arc à double courbure dans le dos, une arme de rôdeur aurait dit Sa Boem Sengo, et ne semblait pas parée des atours que la noblesse hors du commun qui devait être la sienne aurait pu justifier, c'était bien une rôdeuse. Peut-être une reine ou une princesse partie volontairement à l'aventure comme moi, se dit Muhaddib.
Muhaddib fit quelques pas en arrière et parvint petit à petit à se remettre à respirer. Son sang bouillait, ses pensées s'entremêlaient, il ne savait pas dans quelle direction faire le prochain pas. Vide ton esprit disait la voix de maître Dae Han, oui c'est ça faire le vide dans mon esprit, non il ne s'agit pas d'un combat, mais si, d'un combat contre toi-même ... Jamais Muhaddib n'avait connu l'angoisse délicieuse de ne plus être le maître de ses pensées. Il avait connu de nombreuses centauresses à Dhéatrys, toutes belles, certaines ravissantes, quelques-unes avaient même occupé une partie de ses pensées pendant plusieurs semaines, mais cette fois-ci, c'était sans commune mesure. La SilverHair qui se trouvait à quelques coudées de lui avait sans en avoir aucune conscience, emporté la moitié de son âme. Pour la première fois de son existence Muhaddib n'avait aucune idée de ce qu'il allait décider de faire, pouvait-il décemment se présenter à une créature aussi divine?
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MessageSujet: suite   Boadicea for ever EmptyJeu 20 Avr - 10:05

Muhaddib était parvenu à recouvrer quelque peu ses esprits. Faire le vide dans ses pensées, c'était autre chose, il n'en serait sans doute pas capable avant longtemps. Le pas léger, il parcourut quelques coudées et trouva un poste d'observation discret d'où il pouvait apercevoir tout le petit groupe. Bien lui en prit car il put voir l'éblouissante centauresse céder un habit à la jeune humaine en détresse. La centauresse se dévêtit avec une grâce féminine exquise rehaussée d'une touche de la désinvolture des frères d'aventure qui ont fait longue route ensemble. Muhaddib ne put empêcher son souffle de se faire plus fort et plus rapide lorsqu'il vit la poitrine dénudée de celle qui habiterait désormais ses pensées. Les seins magnifiques de la SilverHair lui semblèrent avoir été modelés de la main même de Ghaïn, Dieu de la volupté et de la Beauté, qui aurait pris pour modèle ceux de Haïvala, la déesse de l'amour et de la fécondité. Muhaddib déglutit avec peine. Malgré des mois d'abstinence, il se dit que le désir brut qui ravageait ses entrailles n'était pas, à lui seul, digne de ce qu'il ressentait. A son grand étonnement, il s'imagina non pas partageant la couche de la superbe centauresse, mais s'efforçant, comme une quête sacrée, de se montrer à la hauteur d'attirer un instant son attention. Il se vit lui chanter des Odes, qu'il aurait composées, s'accompagnant de son théorbe. Il se vit voler pour elle les joyaux de Kahindanoor.
Ces sentiments lui étaient sans doute plus étrangers encore que la verdure omniprésente, les odeurs végétales riches et humides ou l'abondance d'eau. Avait-il fait tout ce chemin pour rencontrer cet être merveilleux et non pour connaître l'aventure, comme il le croyait? Le torrent d'émotions nouvelles troublaient Muhaddib au point qu'il remarquait à peine les protagonistes de la scène coquasse qui se déroulait sous ses yeux perdus.
Le prêtre et l'homme en blanc, apparemment un dignitaire de la petite troupe, s'étaient quelque peu disputé les faveurs de la jeune femme. Pour la forme, semblait-il. Le Prêtre l'avait vite emporté et tentait de s'isoler avec sa conquète (mais était-ce bien lui le conquérent?). Celui-ci se baignait à présent, nu dans le lac, et elle le rejoignit bientôt. L'Orc, apparemment pris de panique pour quelque obscure raison, se précipita vers eux et sortit d'autorité la jeune femme de l'eau.
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MessageSujet: Re: Boadicea for ever   Boadicea for ever EmptyVen 28 Avr - 21:53

Muhaddib se reprenait, il remarqua pourtant à peine l'Orc et le très visible effet qu'avait sur lui la vision de la jeune femme nue, préférant concentrer toute son attention sur la belle SilverHair. "Une rôdeuse, oui, mais avec une âme de guerrière. Avec une loyauté infaillible qui, une fois acquise doit être indéfectible" se dit-il alors que la centauresse aidait l'homme en blanc à sortir de l'eau où il était tombé à son tour.
Muhaddib ne comprit pas ce qui s'ensuivit. Il vit l'homme en blanc plonger le visage dans la poitrine de la centauresse, déclenchant apparemment la colère de cette dernière. L'altercation fut rapide, une brève lutte à main nues, assez maladroite au demeurant, et l'homme en blanc parvint à enfourcher la centauresse, comme un vulgaire cheval. Cette comparaison fit monter une colère rugissante dans la gorge de Muhaddib. La centauresse se cabra puis s'élança, au galop de charge... droit vers la cachette de Muhaddib.

Rapide comme le vent, elle frôla Muhaddib sans le voir et plongea dans l'épais sous-bois. L'homme en blanc était cramponné sur son dos, les genoux en étau et les deux mains agrippés à la ravissante poitrine nue de la rôdeuse. Celle ci se cabrait, ruait et bondissait de gauche à droite sans parvenir à désarçonner son cavalier clandestin. Muhaddib, un instant interdit d'avoir vu l'insolite équipage se précipiter sur lui sans le voir, fut envahi d'une fureur dévastatrice. Il se raidit , l'écume au lèvre, et fit jaillir les deux vives-trancheuses qu'il portait croisées dans le dos. "je vais déchiqueter cet immonde bipède" se dit-il pour savourer à l'avance la délectation du massacre à venir. ", Son fantôme hantera ce monde dans mille ans encore pour dire aux humains que leur place ne sera jamais sur le dos d'un centaure. Il s'élança, les épées-soeurs tournoyant autour de lui, hachant menu rameaux et feuillage, taillant net un véritable tunnel dans la végétation.

Il s'immobilisa quelques galops plus loin, le martèlement des sabots de la centauresse s'éloignait. "Stupide, tu mériterais la férule de Sa Boem Chiron", se dit Muhaddib en réalisant qu'il avait laissé derrière lui une piste qu'un orc aveugle aurait pu remonter, pour intervenir dans une agression qui n'en était pas une. "Jaloux, déjà, imbécile...tu as bien vu qu'ils sont amis". "Ce n'est même pas un centaure" Le brusque déchaînement de rage guerrière qui venait de le faire galoper lui avait apparemment rendu la maîtrise de ses pensées.
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MessageSujet: Re: Boadicea for ever   Boadicea for ever EmptyLun 10 Juil - 16:42

Des jours et des nuits d'hésitation, de questionnements. Voilà qui ne lui ressemblait pas. Il ne se reconnaissiat pas lui-même, pas plus qu'il ne reconnaissait la cacophonie de sentiments qui brouillait son jugement depuis qu'il avait subi le choc de la vision enchanteresse de la Silverhair.

Un nouveau réveil, un de plus, la tête lourde de l'héritage de plusieurs nuits d'un sommeil qui n'en était pas un. Il marcha lentement vers la rivière, celle qui avait marqué la fin de sa cavalcade insensée à la pousuite d'une inconnue. "C'est pour aujourd'hui" se dit-il courageusement. "Mouais, pour aujourd'hui, comme hier et avant-hier! Qu'est devenu le fier guerrier du Gaar, hein, Muhaddib...kaï-kaï, va, c'est le nom que tu mérites!"

Pour aujourd'hui...Comme à l'aube des autres "aujourd'hui", il fit une toilette soignée et passa un temps particulièrement long à l'affut de la moindre impureté qui eut pu se glisser entre ses dents, se mirant dans la lame polie d'une vive-trancheuse. Puisque c'était "pour aujourd'hui", son apparence ne pouvait souffir le moindre défaut.

De retour à sa cachette-observatoire, qu'aucun des saltimbanque n'avait découvert jusqu'alors, il scruta le campement, comme chaque matin. Une fébrilité tendue semblait y rêgner. Plusieurs tentes manquaient. Au centre du campement, une colonne...Ils partaient. Non, ils se séparaient, une colonne dans une direction, les autres partaient seuls. En arrière-garde la centauresse, un moment hésitante, puis se joignant à la marche, d'un pas lent, plein de regrets.

La naine blonde, enjouée autant que soupe-au-lait, quelques jours avant, les regarda partir, puis se retourna et prit la direction opposée, le pas décidé, l'oeil beaucoup moins.

Hé bien non, ce ne serait pas pour aujourd'hui! Muhaddib se reprocha instantanément le sentiment de soulagement qu'il ressentit à voir s'éloigner l'épreuve de la confrontation. "Mais s'il faut que ça soit pour demain", se dit-il, comme pour s'encourager, "il va falloir s'improviser rôdeur, ce qui n'est pas une mince affaire pour un guerrier de plus de sept pieds de haut..." Muhaddib empaqueta ses effets, jeta les lourdes fontes en travers de son dos, et entama sa pousuite clandestine sous le couvert des grands arbres...
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MessageSujet: Re: Boadicea for ever   Boadicea for ever EmptyLun 17 Juil - 19:04

Sont partis et moi je me retrouve toute seule... pfff... je vais faire quoi maintenant ? retourner chez moi et donner satisfaction à Edwenn lorsqu'elle me bottera les fesses car j'aurai pas changer d'un pouce ? Jamais de la vie !!! Nann mais ho je suis trop vieille pour prendre des raclées par ma moman !!! Groawwrrr.

Je ramasse mon baluchon, prends une direction au hasard, celle de la forêt. Il fait beau, les oiseaux chantent et j'ai envie de leur tordre le coup. Pourquoi ils auraient le droit d'être enjoués alors que moi non !

Mon enfer me suis, accroché à ma taille. Je l'attrape de ma main libre et le porte à ma bouche.

"Un litre de bière à pied, cà soule, cà soule. Un litre de bière à pied ça soule la ptite naine !"

Tiens bizarre, c'est quoi ce bruit ? Coup d'oeil à droite. Coup d'oeil à gauche. Demi tour. Personne ! mouarf j'ai un doute là !

Je trottine jusqu'à un arbre, l'escalade, m'installe sur une branche et attends patiemment de voir si mes soupçons sont fondés...

Bingo ! Erf ! Merdouille ! c'est pas un brigand sur qui je pourrais passer mes nerfs mais le prétendant de ma pouliche préférée.

Il passe sous l'arbre, lentement, comme s'il souhaitait passer inaperçu. M'aurait-il suivi ? Grumpfff. On va le savoir bien vite !

"Tayauuuuuuuuuuuuuuuuuuut"

Je saute de ma branche, atteris sur son dos, crochette mes bras à son cou et je tape des talons sur son flanc pour le faire partir au galop. Pfff même pas il bouge.

"Tiens bon la barre..." Se penche en bas et zieute "Au nom de toutes les bibines du monde, elle est énorme ta barre !!!! Tiens bon la barre et tiens bon le vent hisseeee et hoooo... Muhaddibeeeeeuh"

Mes petites mains tire sur ces oreilles pour qu'il entende bien mes directives.

"Demi tour droite l'étalon ! Vu que t'es là, tu vas m'emmener à destination... hiiiihaaaa !"
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MessageSujet: Re: Boadicea for ever   Boadicea for ever EmptySam 22 Juil - 23:10

Eh ben voilà... S'improviser rodeur, ça n'aura pas fait long feu...

"Tayauuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut"

It's raining naines alleluiah..., it's raining naines hey hey!
Quelques coudées à peines de parcourues en redoublant de discrétions, après des semaines de furtivité, et voilà la naine blonde qui se jette sur le dos de muhaddib. Surpris comme il y a bien longtemps, dans un certain dortoir, par un certain garde-chiourme, Muhaddib bondit des quatres fers, un demi-tour, une ruade mais rien de suffisant à désarçonner la clandestine.

"Demi tour droite l'étalon ! Vu que t'es là, tu vas m'emmener à destination... hiiiihaaaa !" dit-elle d'une voix rauque au débit quelque peu... incertain dans l'oreille du centaure qu'elle étirait comme pour le grimer en elfe.
-Madame, que...mais... mais vous avez bu! dit Muhaddib en se détournant de l'haleine houblonnée de sa passagère...

-Peut-être nos destinations sont-elles identiques? Dit Muhaddib. Souhaiteriez-vous rejoindre vos compagnons?
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