L'antre du Reptile

Perdu au milieu des Vase Grises, vous voilà arrivé dans l'Antre de Deimos.
Il est peu probable que vous soyez ici par hasard. Il faut avoir cherché longtemps. Ou avoir été invité.. voire capturé....

Vous vous souvenez encore avec dégout de votre entrée : votre barque qui accoste près d'un enchevêtrement de racines noueuses. La montée de la berge glissante. Votre premier pas sur le sol ferme, à l'herbe rousse, de l'île que vous recherchiez. La silhouette bruissante d'un immense saule vers lequel vous vous dirigez. Depuis des heures, il vous sert d'amer dans les dédales marécageux.

Quelques pas sur le sol instable. Puis ce brusque plongeon. Votre botte prise au piège de la vase. Votre bouche qui commence a se dessécher. Le regulier enfoncement de votre corps dans la vase. Votre coeur qui bat la chamade. Vous avez hurlé, peut être ?
Heureusement votre supplice fut de courte durée. La boue atteint rapidement votre taille, votre poitrine, votre menton. Vous aspirez une dernière goulée d'air. Vous avez une dernière pensée affolée envers votre famille, votre aimé, votre dieu... Et la vase vous engloutit....

Vous vous retrouvez soudainement dans un couloir d'argile ocre. Vos habits sont secs, sans aucune trace d'humidité. Votre équipement est au complet. Mais votre poitrine palpite toujours au même rythme affolé. Sombre magie que tout cela... Passage initiatique, en tout cas.

Mais vous êtes là. Avancez donc, le plus dur est fait !
Vous longez sur quelques mètres le couloir d'adobe avant d'arriver face à une porte en bois ouvragé.
A peine effleurée, celle-ci s'ouvre sans un bruit et vous pénétrez enfin dans l'antre...

La première chose qui vous surprend, c'est la lumière, au point que vous clignez plusieurs fois des yeux. L'endroit est en effet éclairé par des nombreux rayons où voltigent quelques grains de poussière et de pollen. Levant les yeux, vous découvrez que le plafond est fait des racines du gigantesque saule, racines qui filtrent la lumière en de délicates et éphémères arabesques couleur jade .

La pièce est d'agréables proportions. Un filet d'eau, à votre gauche, s'écoule en une cascade du plafond pour venir remplir un bassin calme où surnagent quelques jacinthes.
Face à vous, des tapis d'herbes alternent avec des couches de mousse. Sur les murs, jasmin et chèvrefeuille forment une tapisserie complexe.

Au fond, vous apercevez un table abimée sur laquelle sont posés d'étranges instruments et d'inquiétantes cornues.

Rares sont ceux qui ont pénétré en ces lieux. D'un recoin obscur que vous n'aviez point remarqué de prime abord s'allument deux yeux verts à l'étrange pupille. Votre hôte s'apprête à vous recevoir.

Etes vous bien sûr d'avoir été invité ?