Un sac sur le dos, Eldahin quitte le campement. La nuit est tombée, révélant ainsi l'aspect morbide de l'endroit, une roulotte : une tente, une cuisine... tant de lieux de vie abandonnés, tombeaux des souvenirs de la troupe.
L'elfe se met en marche vers la forêt, mais ne peut resister à l'envie de se retourner, une dernière fois sur sa maison.
Un genoux au sol, épée plantée et tête baissée... il récite ces quelques mots :
Ces mots te sont destinés, âme de la forêt
Cette prière est la tienne
Garde à l'abri, rend à jamais scellées
Ces terres qui furent miennes.
Ici ma vie débuta, impassibles étaient tes yeux
Ici ma vie débuta, tout simplement parmis Eux
Aujourd'hui, les ithryns ne sont plus.
Aujourd'hui, mon coeur s'est perdu.
Cette complainte t'es adressée, esprit de la terre
Mes dernières paroles sont celles ci
Garde en mémoire les histoires d'hier
De ta verdure, recouvre cette vie.
Humblement, je te remercie
Pour moi, pour mes amis.
Libertés qui s'offraient à nous,
Amitié nous unissant,
Amour et joie parmis les fous
Meme aux plus tristes instants
Les gens partent, restent les souvenirs
O terre d'acceuil, ne les laisse pas s'enfuir.Eldahin se relève, calmement. Il lève les mains au ciel, et dans l'ancienne langue elfique, prononce ces quelques mots
Que le bois s'eveille, que la nature m'entende,
Ces lieux sont désormais sacrés,
Ne laissez personne y pénetrer.
Oh lune éclatante, Oh mère bienveillante...
Mon coeur à jamais s'en est allé, ma vie, brusquement s'est arrêtée
Oh étoiles protectrices, Oh lueurs bienfaitrices
Accomplissez cette volonté...Car désormais, mon destin est scéllé
Une fleur pousse, timidement, suivi d'un arbre épineux...Petit à petit les esprits de la forêt s'emparent des lieux.
Avant que tout ne disparaisse, l'elfe entrevoit un homme vetu de blanc, une naine, une centaure, des elfes... tous réunis autour d'un feu de camp... Ils rient, dansent et chantent... L'un taquine l'autre...
La forêts absorbe les pensées de l'elfe, et rejoue,devant lui, les souvenirs de sa vie.
L'ultime représentation des ithryns, une pièce de théatre eternelle, de par les liens tissés.
Une petite humaine court...elle porte une robe, des cheveux ébourriffés et un sourire aux lèvres
A travers elle, l'elfe voit une amie, une compagne...
c'est elleElle se tourne vers lui, et d'un signe de la main, elle accélère les battements de son coeur encore vierge.
Cette fille lui sourit, puis l'appelle ...
"Eldahin.... Eldahin je..."
Une derniere branche ferme alors le passage, tout disparait derriere ce manteau épineux.Elle disparait à nouveau, mais Eldahin sourit, heureux de savoir ses souvenirs, en ces lieux ,préservés.
La magie s'estompe, la nature s'endort.
Pourtant si l'on passe à proximité, on continuera d'entendre quelques rires étouffés, quelques cris de joie... mais sans jamais les trouver.
La troupe des ithryns luin continuera de vivre, car seuls les corps savent mourrir. Troupe de saltimbanques, equipe plus qu'hétéroclite, les ithryns vivront peut être à travers les légendes, ou autres contes pour enfants.
Certains conteront comment la naine était amie avec humains, elfes et centaures...D'autres parleront d'un homme aux cent visages et aux mille conquêtes...quelques uns en feront peut être des héros, défenseurs de valeurs perdues.
La vérité sera certainement la parmis ces histoires, mais au fond...qui s'en souciera? Que les gens rêvent, qu'ils continuent d'esperer et de rire... voilà l'important. Un jour viendra ou les gens s'éveilleront, et prendront conscience du monde qui les entoure.
Eldahin se retourne...
"Je répond à votre appel, oh, montagnes... Je viens vers vous, à la rencontre de ma mort."
Il se met alors en marche, et alors qu'il disparaissait sous les rayons de lune, ses rires se mirent à résonner, parmis ceux des autres... Elfes, nains, humains, orc, centaures...et...
elle.