Ouvre-moi ta porte Mesnie... et je serai tienne

Voilà une nuit bien douce qui la berce. Une bruine recouvre peu à peu son corps fumant et chaud. Là, lovée dans les herbes hautes d'une forêt sombre, elle prend un repos digne des braves mais indigne d'elle: peu importe, elle s'en moque des braves. Il y a longtemps que son coeur a pris le dessus de sa conscience... Oui, l'atmosphère est moite et douce.

Mmm... mouarf

Elle prend une longue respiration et emplit ses poumons comme pour la première fois. Sa bouche est pâteuse et porte encore les marques d'une soirée trop arrosée. Ca tourne là haut, les souvenirs hantent son esprit et perturbent son réveil... Une taverne où l'on danse à s'étourdir, où l'on chante à perdre la voix et où l'on s'enivre jusqu'à plus soif, si cela est possible.

Et bah...mmm... encore une gueule de bois comme il se doit!

Relevant difficilement sa carcasse, elle se redresse sur ses sabots et amorce quelques pas hasardeux... La pluie devient plus drue, il lui faut trouver refuge.

Où est mon arc... arf! Où est cet ARC ?! Ahh.. En route.

Sa longue chevelure bleue rejetée fièrement sur ses épaules, elle se met au galop sans tarder... Voilà des lieues qu'elle court mais impossible de retrouver son chemin, de reconnaître une terre déjà arpentée. Elle s'arrête un moment, essouflée, irritée.

Là-bas, une lumière...

D'un trot léger, elle s'approche et devant elle, les arbres et leurs feuillages laissent bientôt se dresser une immense forteresse, dont les tours semblent défier les dieux. Bientôt, elle est au pied d'une lourde porte en bois et tend l'oreille... Derrière, elle peut distinguer des voix chantant, riant et trinquant avec allégresse.

Hmmm... une maison de saltimbanques! Voilà qui est intéressant! J'ai soif...

Elle recula d'un pas et d'un vigoureux coup de rein, envoya son sabot avant frapper la porte assez fort pour qu'on l'entende...

Dans une nuit qui tarde à laisser sa place à la beauté d'une aube aux milles couleurs, dans la rosée qui perle sur tous les êtres d'une nature qui s'éveille lentement, voir certain qui refuse le réveille trop tôt de dame nature. Dans une écurie, au pied d'une forteresse mystérieuse pour les vagabonds et passants, mais lieu de protection et de bon moment pour les habitués...

Un petit chaton qui dormait profondément dans la chaleur de la paille douce et agréable de l'écurie. Ouvrit les yeux, étonné de tout ce tapage que l'on fait à cette heure tardive de la nuit, à ce moment où les gens dorment encore profondément et où les étoiles éclairent le ciel de leurs scintillement de milles et un joyaux.

Il s'étire tel le chat qu'il est de tous ses muscles, fait craquer tous ses os. Baille à en décrocher sa mâchoire, puis se lèche un peu partout pour avoir le poil soyeux. Il attrape quelques brins de pailles qu'il avale pour régurgiter dans la fosse à chevaux, d'où s'échappent une odeur plus que nauséabonde, expédiant les poils de sa toilette matinale par la même occasion. Il va à l'abreuvoir et boit une bonne gorgée d'eau, en prenant mille et une précautions pour ne pas tomber dedans. Et oui, les chats détestent l'eau, lui plus que les autres.

Puis il met son chapeau de poète et part, nue comme un chaton avec sa fourrure comme seule habit, vers la forteresse voir le coupable de tout ce tapage nocturne...

Après avoir monté le sentier qui mène aux portes du pont-levis, lieu qu'il déteste car les douves remplit d'une vase mélange de poix et d'excrément des habitants de la forteresse, lui donne un vertige dut à sa peur de l'eau. Même pour sauver la plus belle des princesses, il n'aimerait pas tomber l'un dedans. L'eau c'est la poisse, ça mouille, ça décoiffe et ça rend le poil dru et non soyeux.

Sur le pont-levis, les bruits de sabots ricoche et résonne avec les abysses des douves. Le chat en colère dit à voix haute :

"Alalalaa, je parie que c'est encore Boa, qui as oublié ses clés et qui rentre à pas d'heures d'une soirée trop arrosé dans l'auberge du coin. Combien de fois, faudra t'il que je lui dise, qu'elle peut dormir avec moi dans l'écurie, dans la chaleur de la paille. Alalalala, maudite Boa, elle croit quoi en s'esquintant à monter les marches de la tour d'arlequin à quatre sabots. Un jour, elle va perdre un fer, tant pis pour elle !"

Ruminant des insultes et vociférants des plaintes d'un sommeil trop cours. Il s'arrêta net quand il vit l'être qui attendait avec impatience d'entrer dans la forteresse. Il pensa, muet par le spectacle qui s'offrait à ses yeux :

"Que fait cette magnifique centaurette en ces lieux ? Si Aphrodite devait se réincarné en centaure se serait bien elle... Serais-ce une de ces mythiques danaïdes où encore l'une de ses muses dont les conteurs ne taries pas d'éloges ? Allons voir ... "

Sur ces mots, il s'approcha de la centaurette et se présenta, tout en s'inclinant et défaisant son chapeau à la manière des gentlecat :

" Bien le bonsoir tardif, noble centaurette, je me présente, Elimnor, comédien et membre de la Mesnie Hellequin. Que nous vaut l'honneur d'avoir en ce lieu de festivité et de théatre, la présence d'un être surnaturelle, issu sans aucun doute de l'île des dieux elle-même?"

Il resta inclinait jusqu'à la réponse de la dame...

Elle tape, puis recule de nouveau pour prendre encore plus d’élan et retape. Voilà bien une demi heure qu’elle s’échine à se faire ouïr des habitants de la forteresse dont elle a monté avec tant de peines les hautes marches.

Aahhh… les damnés ! N’entendent-ils donc pas mes plaintes ? Mes coups seraient-ils muets à leurs oreilles ?

Soudain, la porte s’entrouvre dans un grincement ahurissant, éblouissant ses pupilles d’une vive lumière aussi aveuglante que le Soleil lui-même.

Personne ? On se joue de moi. Un mécanisme de pantin m’aura ouvert la porte sans quiconque derrière pour m’accueillir… Quoi, qu’est-ce ? Ca miaule en bas…

Et là, à ses pieds, elle le voit, reculant d’un pas tant cette petite chose adorable la surprend de premier abord. Un chaton dont le poil soyeux semble capter chaque particule de lumière pour mieux la refléter, assurément aussi blanc que la couleur de sa robe à elle est noire.

Et le voilà qui défait sa coiffe, s’incline devant elle et se présente avec plus d’ambages qu’il n’en faut au gens de son espèce. Elle n’a pas l’habitude de tant de manière, n’en mérite sans doute pas le tiers mais pour sûr, elle est séduite… Alors, pour donner le change, elle s’avance lentement, tire la révérence à son tour en posant sa patte avant sur le sol, afin d’apprécier de plus près les charmes de l’être qui l’accueille avec tant de considération…

Un chat ? Eh eh ! En voilà une agréable surprise, si je m’y attendais ! Elimnor mmm… Vous me voyez ici ravie de faire votre connaissance et c’est avec le plus grand respect que je me présente en cette demeure. Permettez-moi d’ajouter Monsieur qu’il est rare de rencontrer une si charmante créature ; votre gestuelle féline, vos yeux malicieux et votre robe… vous semblez revêtir un habit de soie ni plus ni moins…

A mesure qu’elle parle, elle ne peut s’empêcher comme hypnotisée, d’approcher délicatement sa main du chaton et bientôt, laisse glisser tendrement ses longs doigts de son cou jusqu’au bas du dos, jusqu’à ce qu’ils s’enfoncent et se perdent parmi les poils soignés.

Elle approche son visage ; un sourire s’esquisse. Elle a pour habitude d’aimer les chats et de celui-ci, elle peut deviner un parfum singulier qui lui est familier et doux à la fois mais si léger que d’aucuns aurait peine à le sentir. Ce chat doit fréquenter les écuries se dit-elle… Cela nous fait un point en commun !

Cher Elimnor, pardonnez mon comportement cavalier, je n’ai aucune excuse mais je n’ai pu résister à l’envie pressante de vous toucher. Sur ce, elle se releva et ajouta l’air enjoué : Vous avez mis mes sens en éveil, c’est de votre faute sans nul doute possible…

Mmmm… « noble centaurette » dites-vous. Et bien soit je suis démasquée ; je me nomme Aim StraightToHeart pour vous servir (ce serait avec plaisir) et je suis fille d’une longue lignée de Centaures aristocrates dont les rares descendants sont aujourd’hui essentiellement connus pour leurs excès de boisson et de violence, le premier entraînant habituellement le second chez les gens de ma race…

Enfin passons, je vous raconterais peut-être un jour la décadence de ma famille… Il me faudra être saoule assurément ! Les dieux, je ne leur dois pas une île mais mon état ou plutôt celui de mon plus vieil aïeul qui, jouet de leur farce incessante, s’est vu affublé de quatre sabots identiques à ceux qui me portent aujourd’hui.

Elle prononce ces derniers mots la voie mêlée d’entrain et d’amertume, signe de la moquerie insolente et du mépris qu’elle porte aux divinités.

Mais ne nous attardons pas sur de si sombre matière, l’heure est à la fête mon cher, l’heure doit toujours être à la fête ! « Mesnie Hellequin » vous dites ? Une troupe de théâtre qui festoie à cette heure… Voilà qui me plaît et m’a attiré en ces lieux.

Prenez pitié d’une âme égarée mon bon ami, ne me laissez pas dehors au froid et à la proie des premières lueurs qui pointent au Levant… Offrez moi donc la chaleur de votre foyer et un bon verre de vin…

[hrp: Elimnor ne faisant plus partie du clan, je prends le relai.]

Aujourd’hui, je ne suis pas de cette humeur joyeuse qui m’habite si souvent. La moue boudeuse, j’ère sans but précis. Sans but précis? Pas tout à fait. En fait, je cherche un faible. Un plus faible que moi, un bouc émissaire, une chèvre parlementaire, un dindon de la farce, un larbin, un souffre-douleur, quelqu’un sur qui je vais pouvoir me défouler. Alors je marche, droit devant. Parce que je sais pertinemment que je vais marcher longtemps avant d’en trouver un.

Du bruit, par-là. Sans discrétion, je m’avance un peu, puis un peu plus. Là, un premier qui va goûter mon pied. Habitué aux câlins, aux coussins douillets devant un feu de cheminée, il va tester autre chose, cette fois… Pourquoi lui et pas un autre? Parce qu’il est là. Et qu’il est plus faible. La loi du plus fort, c’est tout. Point de rancœur particulière à son égard, au contraire, je l’aime bien. Mais il est là où il ne faut pas, quand fallait pas y être. Et en plus, je ne lui laisse aucune chance. Je le prends par derrière, sans avertissement.

Il est mignon quand il vole… Un peu moins gracieux quand il retombe dans la vase. Mais il me remerciera. Cette vase est idéale pour faire briller le poil. Après tout, il est coquet, le matou. Bon, il risque de mettre un certain temps avant de retrouver un pelage neige…

Toi, t’as de la chance d’être calée sur tes quatre fers, et de faire 3 stères. Bon, tu fous quoi dans le coin? Tu veux entrer dans la forteresse? Tu veux faire la fête avec les Hellequins? Tu es de ses ignorants qui nous prennent pour de faux comédiens, jouant une tragédie enrobée de beaux mots car incapables d’assumer notre position? Tu veux voir de près à quoi ils ressemblent, s’ils ont des cornes, une langue fourchue, si leur cœur ne bat plus, comme certains aiment à le faire croire? Et bien soit, entre donc!

Le regard mauvais, je l’invite à passer la porte d’une courbette sans respect.

Et tu dois vouloir voir celui que l’on nomme le Premier des Hellequins, celui qui aurait toute l’attention du Faucheur? Vraiment, il faudra qu’un jour, le peuple du Sarwyen regarde plus loin que son nombril… Soit, entre, et tu pourras porter le message à tous ces…

Aujourd’hui, le mot ne vient pas. Hier, la palabre adéquate aurait sauté de ma gorge. Demain aussi. Mais pas aujourd’hui.

Alors? Tu entres?

[HRP] Me revoilà, désolée mais je suis partie quelques jours voir de la famille pour les fêtes - JOYEUX NOEL !!! à tous en passant - [/HRP]

Elle, appuyée un peu trop lascivement contre la porte d’entrée grande ouverte ; lui, étirant son corps à chaque soupir comme un appel à de nouvelles caresses… A mesure qu’ils se comptent fleurette, l’aube se révèle, la nature l’accompagne. A bien y regarder, le félin lui paraît plus grand qu’elle ne l’avait considéré au premier abord. Les voilà engagés dans une conversation qui laisse présager d’échanges divertissants en tout point de vue.

fffouuuiiii… SBAM ! Un ange passe devant ses yeux…

Bordel… Où est-ce qu’il est passé l’matou ?! Etait just’ là, planté à mes sabots !!

Ce qu’elle prend pour les ailes d’un ange n’est rien d’autre en réalité que le matou en question qui, un peu aidé quand même par un coup de pied assuré, vient d’exécuter, avec grâce certes, un superbe vol plané d’une quinzaine de mètres. Il a bien moins fière allure à se débattre dans la boue qui le recouvre ; les caresses ? On verra un aut’ jour…

Pas le temps de réagir ou de retenir, encore moins celui de se poser la question… On l’a prise au dépourvu. Devant son visage hébété de surprise, la furie est déjà en action. Une nouvelle silhouette humaine entre en scène avec fracas : en voilà des manières, l’on n’a jamais vu ça !

Son corps, comme pris au piège d’une toile d’araignée, est entrelacé de lanières qui la couvrent légèrement et se distinguent avec peine de ses longs cheveux bruns. La créature est splendide mais revêche ! Le regard est hargneux, les courbettes sans respect et son air défierait à lui seul une armée… De cela, la centauresse veut bien s’en amuser mais le pied de son hôtesse semble encore lui démanger, le chat ne doit pas suffire et ça, ça lui plaît moins…

*Pense* Qu’est-ce qu’elle me veut, celle-là ? Tâter ma croupe aussi ? Et puis quoi encore ! Aura du mal à m’faire décoller aussi vite qu’le matou... Va plutôt tâter d’mes flèches oui !

Et c’est pas fini… à défaut d’imprimer une fois de plus sa semelle, l’accueillante retient le mouvement mais pas ses cordes vocales. Elle se met à vociférer un verbiage sans fin qui commence à légèrement agacer l’invitée.

*Pense* Pourquoi me parle-t-elle de nombril, de langue fourchue et de message à porter ? Me prend pour le facteur ou quoi ?! Faudrait voir à pas trop me chauffer hein…

Alors ? Tu entres ?

Bah c’est pas trop tôt, oui elle entre ! Bientôt une heure qu’elle poireaute au palier : c’est pas une princesse, bon, mais pas non plus une gueuse hein ?! Alors elle entre et au trot… la démarche altière, elle ne quitte pas l’autre des yeux, prête à esquiver le moindre geste douteux. Elle s’arrête net devant elle, approche son visage à quelques centimètres à peine du sien, confondant leurs respirations… Le mépris de l’une porte une odeur, l’arrogance de l’autre également.

*Pense* C’est qu’elle mordrait…

D’un vif claquement, elle tapote sa main sur la joue de son hôtesse… impossible de retenir plus longtemps l’éclat de rire qui l’assaille depuis une minute.

Alors ma belle, on a pas dû avoir du plaisir ces temps-ci, ça met sur les nerfs, hein ?

Elle recule de trois pas, maintenant, c’est à son tour...

Mon nom est Aim et j’ai atterri en cette demeure après m’être égarée dans la forêt qui la ceinture… Je crains d’avoir à vous avouer que je méconnaissais jusqu’alors le nom et l’existence même des Hellequins… Vous m’en voyez navrée, j’espère ne pas vous avoir froisser davantage…

Il est vrai, je vous le concède, que je fréquente, sans doute trop au goût de la Morale, les lieux de débauche et de luxure, mais je n’ai pas pour habitude d’y laisser mes oreilles à la dérive des derniers ragots à la mode… J’ignore ce qui se raconte sur votre compte, ou de quelle position vous parlez, mais il est certain que je n’ai point frappé à cette porte pour admirer quelconques bêtes de foire, plutôt pour trouver refuge et chaleur… la fête étant une perspective que je n’ai pas pour habitude d’écarter si elle m’est proposée…

Quand au Premier des Hellequins, puisqu’il doit s’agir du metteur en scène ou du tenancier de bordel, c’est selon, j’aurais plaisir à le rencontrer pour le remercier de son hospitalité…

Sur ce, elle s'incline devant celle qui n'a pas donné de nom.

Alors comme ça, elle ne sait rien de nous? Bien bien bien… Je vais lui faire regretter sa petite tape sur ma joue, et son regard qui trahit ses pensées. J’ai bien vu dans ses prunelles qu’elle ne voit en moi qu’une gamine effrontée saucissonnée… Je vais me présenter, comme elle l’a fait, et la guider jusqu’à celui qu’elle semble impatiente de rencontrer.

Aelis, jeune voleuse ayant répondu à l’appel du Faucheur, pour te servir Madame! Enfin, pour te servir… Pour te guider, du moins!

Le regard noir a laissé place à une moue rieuse. Les miaulements étouffés par la boue du petit chat volant et la perspective de la suite m’enchante. Je sais que je ne pourrais la mener jusque dans la tour, l’escalier en colimaçon a freiné plus d’un quadrupède. Alors nous irons jusque dans le boudoir, ce petit lieu intime et coquet, où je lui donnerai quelques informations sur celui qu’elle s’apprête à rencontrer. Il ne faut pas passer outre la bienséance quand on se trouve face à lui…

Installe-toi. Avant d’aller quérir le Premier Hellequin, je me dois de te dire certaines choses…

Je me rapproche d’elle, les mots prononcés ne seront que chuchotés, ils ne doivent surtout pas atteindre d’autres oreilles, la réputation de la Mesnie, de son icône, en dépend.

Alors voilà… Quand Arlequin arrivera, oui, c’est comme ça qu’il s’appelle, surtout, ne le dévisage pas. Essaye de ne regarder que son visage. Oui, tu comprends, avant, il n’était pas tout à fait ce qu’il est maintenant… En fait, il a voulu… devenir une femme! Bon, ça n’a pas trop bien marché, ce qui fait qu’il est un peu… efféminé tout en restant un homme. Mais surtout, surtout, ne dis rien, ne montre rien! On passe nos journées à lui faire croire qu’il est un vrai étalon, alors ne gâche pas tout, hein!

Maintenant, elle est au courant. Je peux faire appeler Arlequin.

Arl!!!! Raboule tes fesses au boudoir, y’a une pouliche qui voudrait te rencontrer!

Ben oui, les domestiques se sont barré, ils ne sont même jamais arrivés, alors on fait grincer les cordes vocales pour avertir d’une arrivée…

Ouvre-moi ta porte Mesnie... et je serai tienne Arl16sx

(reponse provisoir....)

( Doigt

)

« En passant par la Lorraine avec mes sabots… »

Ah non, pas moi ça.

Aelis !! Tu t’es pris dans une toile d’araignées, c’est ça hein !

N’empêches que… La tapette… non rien !

Bon ben t’es chef non ? Alors moi, j’me casse ! D’ailleurs, je ne suis même pas là, je suis dans ma tour avec ma collection de New look.

Bijour bijour AIM, mais qu’attends-tu tout en bas ? Quelle est ce chemin qui a conduit tes pas devant notre forteresse ? (La, je gueule à me fendre le palais. Ben oui, imaginez que je suis en train de… lire les articles d’un new look, et que dérangé par les élucubrations toutes bien fausses du bout de ficelle, je suis perché et je gueule du haut de ma tour.)

Alors, pour consulter les new look, tu prends la tour, pour le reste, tu vois avec la p’tite dame ficelle.

« En passant par la Lorraine avec mes sabots… »

Ah non, pas moi ça…

Dame ficelle semble s’être assagie, peut-être rassurée par les propos de la Centaure. Elle se présente enfin ; ses yeux, furibonds alors, se sont désormais adoucis, laissant place à la courtoisie de circonstance et ses pieds restent à terre… plus question de faire valdinguer sa croupe.

Le petit saucisson l’entraîne à travers la forteresse, trop hâtivement pour qu’elle puisse admirer les lieux convenablement. Arrivées au boudoir, coquet cocon au pied d’un escalier en colimaçon bien étroit et apparemment impraticable pour sa corpulence équine, elles s’installent dans de confortables fauteuils…

La saucisse Herta s’approche alors de son oreille et ce qu’elle y murmure fait écarquiller les yeux de l’invitée abasourdie…

Mmm mmm… Arlequin, oui… charmante appellation…

Je regarde son visage… mmm mmm… mais sans le dévisager, oui… d’accord…

Devenir une femme ?!? Glurp… efféminé vous dites ? Maaiisss… est-ce qu’il a encore seesss… ssaaaa…. enfin, vous savez quoi… bon euh… laissez tomber, je vérifierai par moi-même… mmm mmm… fais pas confiance moi...

*Détourne son visage, sourcils froncés, marmonne*

Houlà ‘tain, où est-ce que j’suis tombée là… un centre de recherche sur les hermaphrodites ?!?

*D’une voix claire et le doigt levé haut*

Je comprends tout à fait la délicatesse de la situation Mademoiselle ; vous m’en voyez navrée. Comptez sur moi et ma discrétion légendaire pour ne pas commettre d’impair. Je vous en donne ma parole !

Sur ce, Knacky ball se lève et appelle Arlequin qui semble-t-il, occupe le haut d’une tour. Enfin ! Elle allait le rencontrer… lui, le Premier des Hellequins comme elle l’a entendu, lui le Fameux, l’Icône, le Maître des lieux, le Roi… celui dont on fait tant de cas ici-bas ! On lui accorde audience, un honneur… il doit être beau, fort et puissant comme tous les Grands Chefs ! Oui, enfin !!

Cui-cui ! New Look ! Cui-cui ! Aim Cui-cui et recui-cui ! Encore New Look et blablabla…

Oh, c’est charmant ! Vous abritez des oiseaux ici ? Quelle générosité envers Dame Nature ! Si, si, leur chant est mélodieux, c’est un apaisement des sens… un ravissement de la pensée…

………

Comment ? C’est pas cui-cui ? Je comprends pas… Arlequin ? Et bien quoi Arlequin ? C’était lui ? Où ça j’ai pas vu, merde ! Le cui-cui, c’était Arlequin ? Euhhh, c’est-à-dire… je suis pas sûre de bien saisir… vous voulez dire que la voix de soprano, c’était Arlequin là ? Re-Glurp…

*Se penche dans la cage d’escalier, ne peut retenir un cri d’effroi*

Sur les plus hautes marches, elle le voit… enfin, elle voit « ça »… une espèce de branquignol, aux cheveux blancs comme son porte-jarretelles, orné de grands nœuds rose version Candy chez les Drags Queens !?

OH MY GOD !

Cui-cui ! Mais qu’attends-tu tout en bas ? Cui-cui !

Bah euhh… C’est-à-dire que là… j’crois que j’vais y rester en bas, hein ? Naaannn parce ce que les escaliers étroits et pis les nœuds roses… enfin tout ça quoi !

Cui-cui ! Quel est ce chemin qui a conduit tes pas devant notre forteresse ? Cui-cui !

Rhhôôô…. bah rien de spécial en fait, hein… J’traînais dans la forêt… J’chassais la tapett… euhh… tss tss… la biche, voilà, c’est ça… Je chassais la biche… et pis là tout de suite… j’pense que je vais chercher le bar hein… pour bien me bourrer la gueule, convenablement, comme i’faut, pour oublier euhh… bah CA quoi !

Arl…

Bon, allez, on assume son rang, on fait fis des imprévus (et dieu c’est qu’il y en a en ces lieux), on reste calme et digne.

T’as raison, allons nous bourrer la gueule! Pis après, je t’emmènerai visiter le bordel, et plus si affinité! Heu, j’veux dire, plus de lieux, je te ferai visiter plus de lieux!

Je m’enfonce, je sais, mais depuis ma folle nuit en compagnie d’une centaurette inconnue, les croupes m’émoustillent. Vous savez, comme quand on goûte à un met interdit, succulent. Et que tout ce qui vous rappelle cette expérience vous met l’eau à la bouche, que votre esprit vous pousse à retrouver ses sensations si particulières, si intenses… Et à ce moment là, que faire de mieux que de tenter le tout pour le tout? Quoi de mieux que de se lancer dans une nouvelle aventure, une aventure qui vous fera oublier votre obsession, ou qui au contraire vous mènera jusqu’au fruit défendu…

Viens!

Je n’attends pas de réponse. Ce n’est pas dans mon habitude. Je prends sa main et démarre un sprint qui nous mènera dans un coin où la boisson nous enivrera. Mais je ne vais pas loin. J’ai fait… Un demi pas. Ben oui, démarrer en trombe en espérant tirer derrière moi une centaure qui bouge pas, c’était pas une bonne idée. Alors je reste là, les fesses par terre, ma main tenant toujours la sienne. Et un fou rire me vient.

Toi, j’t’aime bien! Je sais pas pourquoi, mais j’t’aime bien!