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 Le Faucheur

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Faucheur
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MessageSujet: Le Faucheur   Le Faucheur EmptyJeu 11 Jan - 13:05

Qui suis-je?

Certains ignorants m'appellent Faucheur. Maudits soient-ils… La mort n'est pas mon but, la faux n'est pas mon instrument. Qu'ils aillent voir leur diable, il saura leur faire une démonstration.

Il fut un temps où l'équilibre régnait, j'en étais le maître assouvi, repu d'harmonie. Mais le cœur des vivants est si influençable, si corruptible, si malléable. La soif les étouffe, ce sont des trous béants d'orgueil et d'obsession. Ils veulent le pouvoir, la gloire, la puissance… la reconnaissance aveugle de leurs semblables sous leur joug d'infortune.

Je ne peux plus voir ramper les êtres pour mendier des morceaux d'un rien si futile, si volatile. Je ne veux plus voir la balance universelle pencher en faveur des fous à l'esprit fermé, au respect étriqué, à la vision si étroite que rien ne peut passer devant leurs yeux et les émouvoir, que leur propre minuscule grandeur.

Dans ma flûte, souffle le vent du renouveau. L'air harmonieux et sauvage qui résonnait jadis dans mes poumons s'est changé en une valse macabre dans laquelle je les emporterai tous. Dans mon tourbillon de rancœur, ils perdront leur âme et seul ceux qui ouvriront les yeux pourront la recouvrer. Les autres continueront à errer dans les méandres des chimères de leur esprit pervers et obsédé.

Je veux réveiller ces corps sans vie qui peuplent le Sarwyën et frappent au hasard. Je veux qu'ils sachent qui ils sont et d'où ils viennent, et qu'ils le hurlent à la face du monde. Je veux que les vivants se regardent dans les yeux autrement que pour se jauger, moutons béats. Je veux voir renaître l'idéal et la honte sur leurs visages éteints et hébétés, l'exaltation, la peur, la fureur, la passion. N'importe quoi, mais je ne veux plus de cette morne vacuité dans leurs regards.

Faucheur, ils me nomment, par peur ou par ignorance, je suis l'éveil de vos vies, créatures misérables. Mon nom ne peut être prononcé, mais peut-être l'entendrez vous susurrer par l'un de mes enfants, lorsque votre dernier souffle sera expulsé de vos poumons exsangues. Peut-être le hurlerez-vous dans votre renaissance, ou quand mes griffes laboureront votre coeur…

Hellequin...

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MessageSujet: Re: Le Faucheur   Le Faucheur EmptyJeu 11 Jan - 13:06

Imaginez...

Fermez les yeux et laissez vous guider vers d’autres temps, vers une époque que vous n’avez pas connue. En des temps immémoriaux l'équilibre régnait sur ces terres, les terres argentées.

Le paradis, non, certainement pas ! Il n’y avait pas que des anges bleus, il y avait simplement ce qui n’est plus, ou si peu. Des êtres vivants. Pensants. Souffrant et aimant.

Les plaines et les hautes futaies où galopaient les centaures, libres et sauvages. Les montagnes où se terraient les orcs, pas parce qu’ils avaient honte de leur apparence, simplement parce que c’était dans leur nature, à ces êtres de pierre et de terre. Les saurus lovaient leur corps écailleux dans la boue tiède des marécages, dans l'eau claire et froide des lacs. Les elfes parcourraient le monde, légers et mobiles, on les apercevait tantôt à l'orée des forêts, tantôt dans l'écume des torrents. Les humains quant à eux s’étaient enfermés dans des villes, il leur fallait ces murs de pierre pour se protéger de la rudesse des éléments. La pluie, le vent, même le soleil leur était néfaste mais ils étaient heureux ainsi, protégés, rassurés. D'autres encore, les félys, les nains, les trolls, il serait trop long de vous narrer leur histoire, un autre jour peut-être…

Parfois ils vivaient en bonne harmonie, parfois ils se faisaient des guerres sanglantes, selon l'humeur d'un roi ou la pauvreté d'une récolte. Parfois même éclatait une haine irraisonnée, qui durait des générations. Mais toujours, en fin de compte, l'équilibre se restaurait. Les calmes tempéraient les ardeurs des vifs, les forts exaltaient le courage des doux. Les bons admettaient l'existence des mauvais, comme on admet l'existence de l'averse qui vous trempe jusqu'aux os. Inévitable… Rien ne prédominait. Tout était équilibre.

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MessageSujet: Re: Le Faucheur   Le Faucheur EmptyJeu 11 Jan - 13:06

J'en ai passé des ères, à contempler le monde. Je les ai regardés s'étendre et peupler jusqu'aux hautes montagnes, se mêler, se confronter, s'aimer et se haïr. Puis, quelque chose s’est enrayé…

Soudain j'ai vu le monde s'enrouler dans une brume d'indifférence et d'absurdité. J'ai vu les ignares, ceux qui ne savaient pas, prendre le pouvoir, ce pouvoir qui n’amène que chaos. Plus d'art, en ces terres, plus de chants. Plus d'éclat dans les yeux. Ils sont devenus chasseurs, ils sont devenus fermiers. Les deux alternativement. Leur survie seule leur importe encore, et l'accroissement de leur puissance. Dans leur crâne vide résonnent désormais les cris de rage ou les cris de souffrance, inarticulés, brutaux. Ils ne savent plus parler. Ils ne savent plus chanter. Je crains qu'ils ne sachent même plus ressentir…

Ce qu’il s’est passé, personne ne sait. Je ne sais pas non plus. Tout a perdu son sens. Leur vie. Leur mort. Leur âme s'est tue.

Alors je me suis mis en marche. J'ai gagné ce monde rampant, fait de grisaille et de vague pénombre. J'ai cherché dans le tas écœurant de demi-êtres ceux qui montraient encore un peu de couleur vive, plus claire ou plus sombre. Il en restait quelques-uns. Certains passaient à ma portée. Je les ai touchés. Ils sont à moi désormais.

J'attends dans mon antre. J'ai fait sortir ces murs de mon esprit, ils sont faits pour frapper les âmes et dénouer les nœuds de l'imagination. Ils sont faits pour raviver la flamme, relever le fier, braquer le têtu, intriguer le subtil, effrayer le sensible. Mon apparence, je l'ai choisie de même, image sortie de leurs cauchemars de mort, figure de jugement. Qu'ils luttent, qu'ils tremblent. Qu'ils reprennent conscience de ce qu'ils sont, avant qu'il ne soit trop tard.

Je les attends, et par-delà la porte close, j'entends le caquet railleur de l'une de mes deux filles, la sombre. Elle les pique de sa langue fourchue, elle les frôle de ses mains luxurieuses, elle les fouette de son regard de nuit. Elle les éveille pour moi. Au loin, là-bas, dans la blanche demeure, mon autre fille guette ceux dont le cœur peut encore éprouver le respect, ceux capables d'honorer un ennemi tombé. Son regard d'ange touchera leur âme. Du moins je l'espère. En attendant, elle est le sourire qui éveille mes guerriers tombés. Un peu de clarté dans leur vie. La tâche est rude pour certains d'entre eux, quand je lance dans leur sang l'ardeur de la Chasse Sauvage…

Ils sont mes mains et mes bras. Mes Hellequins… Mes Chasseurs… Allez, ce soir encore… Allez donc éveiller de vos cris effroyables ce monde qui s'endort. Je le veux brillant de tous ses feux, feux de joie ou feux de guerre, mais j'en ai assez de ce crépuscule infini…

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