simple visite?

"Ithryn, je me présente a vous, je voudrais parler a celui que l’on nomme Arlequin."

-Mmmmh !! rronronronpfff
-... ?
-Humpf ? WOUAAAAA ! Gneinh ?! Mais non, je rèvais pas, enfin plus !


Passant la tête par la fenêtre, tout en haut du donjon, je me penche pour mieux voir ce qui se passe devant la lourde porte de la forteresse. Il y a un petit machin encapuchonné, en bas. Je plisse les yeux et il me semble appercevoir une queue dépassant du manteau blanc.

-Un félys ? Il veut causer à Arlequin ? Il risque de devoir attendre un bon moment, comme les autres.

J'arrète un peu de penser à voix haute ( remarque, je peux bien me le permettre, personne ne m'entend, haut sommet de la forteresse ) et dessend acceuillir l'arrivant, non pas par nécessité ( parce je ne suis pas portier et encore moins ministre des affaires étrangères) mais par curiosité ( toujours le même défaut).

Arrivée devant la porte et un peu essoufflée par la descente dans les colimasons, j'attrappe la grosse poignée et je tire. Je tire très fort de tout mon poids et de toute la force de mes petits bras, les grifffes des pieds plantées dans le sol. Mes pieds raclent le sol et finissent callés contre le bois. Mais cette satanée porte n'a pas bougé.

-Eeeegon !!! Pourquoi as-tu fais une porte aussi lourrrrdeeee ?!!!


Bon, c'est vrai que si je ne l'avais pas cassée, il n'aurait pas eu à refaire une plus solide. Me aculpa.

Je sort toutes mes griffes mais pas pour tirer cette fois, mais pour escalader la porte. Faute de pouvoir le faire entrer, je vais le rejoindre de l'autre côté.
Arrivée en haut, je saute à terre atterrissant gracieusement sur le bout de mes pattes et fait coucou au monsieur.

-Bonjours ! Désolée d'avoir mis du temps et de ne pas être Arlequin. C'est qu'il n'est pas du genre à se précipiter quand on frappe à la porte. Ah! Et aussi, je suis désolée de ne pas pouvoir ouvrir, la porte est trop lourde pour moi.


Je me sent tout pas grand chose sur le coup, nue comme un vers. Aaaah, mais je suis nue ! Mais ça c'est normal, je n'ai jamais porté de vêtement. J'adopte une posture très humble car mon accueil n'est pas très réussi. Et ce type caché sous sa capuche m'intimide un peu. Je sent en lui une forme d'agressivité. Il est venu décidé...mais à quoi, je l'ignore. Le ton de son appel n'était pas des plus chaleureux non plus.
Malgrés le petit fiasco, je fini de me présenter. Ce n'est pas parce qu'on frèle et qu'on ne porte pas d'habit blanc qu'il faut être malpolie.

-Je m'appelle Miw et je suis une Ithryn... de la branche hellequine, si on peut dire comme ça. Enfin, je ne vais pas raconter l'histoire du clan à que celà ne vous passionne.

-Je peux faire quelque chose pour vous? malgré mes bras fétiches incapables d'ouvrir une porte. Ne serait-ce que pour vous faire patienter en attendant celui que tout le monde vient attendre.

Il devrait employer un messager, celui-là.

J’ai sa musique qui trotte dans la tête, douce et précieuse elle me suit me poursuit et sans cesse enchante et révèle mes sourires aux regards interrogateurs. Ils ne comprennent pas, et c’est tant mieux, certaines choses doivent rester la où personne n’ira les chercher, enfouies et protégées des souillures faciles, des juges assassins, bourreaux sans plaidoyer ou prédigéré.
Je te garde pour moi, perle aux yeux émeraudes, rien que pour moi l’écrin de notre histoire.

On me dit ailleurs, c’était vrai, c’est vrai, je suis auprès d’elle pourtant si loin d’hier.
Je suis revenu dans le silence de ces murs aux pierres froides et à la mémoires ancienne, ces murs qui pourraient effrayer alors qu’ils rassurent. Le silence de la pierre.

J’arpente le long couloir, passe de porte en porte, de chuchotement en rire étouffé, un gémissement derrière celle la, et ici, un grognement, sale caractère parfois mais si tendre quand on le connaît, des éclats de l’autre coté, des râles par-là.

Le bruit de mes pas s’endort dans l’épais tapis rouge, et porte après porte, d’un bruit à l’autre, un écho transpire : Blade m’attend, moi et pas un autre semble t-il.
Pourquoi pas. Je n’ai plus d’affaire ni à faire avec ce royaume épuisé et disparu, mais lui c’est autre chose, et… oui, je vais l’entendre sans fioriture ni prouesse d’église, sans l’apanage des impostures, loin des mensonges viciés par les haines dolentes.
Entre ses murs de pierres lourdes et discrètes, sages et sereins ici, les propos sonnent un glas juste et sans l’injuste déformation des persuadés de la raison.

Comme il s’est trompé l’aboyeur.
Le pointeur sur l’addiction aveugle, pris au piège des haines qui ne lui appartiennent pas, les griffes qui déchirent sans la raison mise à coté, le fond du trou n’est pas loin, tu y es. L’impasse de la haine.
Je te plaindrais mais j’en ai pas l’envie, même pas l’infime nécessité d’une arrière pitié.

Sa musique donne des couleurs au gris et rend le noir sublime et dansant. Je l’entends, je la sens, elle n’est pas loin, si proche, n’épuise l’essence d’un mot perdu. La celestina.

Les combats continuaient mais la guerre était déjà finie pour moi, j’étais déjà loin, si loin, tout près de toi, ivre des sens et de ton regard, je n’ai pu le quitter, et tu as dansé pour moi, et j’ai ri de te voir danser et sourire et rire.
J’ai joué la fille de l’air, le déserteur accroché à ta main, si loin de ces conflits, si près de toi cette guerre n’avait plus d’intérêt, et maintenant…

Ce messager, que veut-il ? Souiller ce qui chante en moi, cette douce musique ? Tu m’as dédicacé tes plus belles pensées, n’ai pas peur, personne ne peut t’atteindre, j’ai effacé ta signature, gommé le parchemin de nos rêves, égaré la clé, personne ne peut te trouver, là ou tu es, là ou je te rejoins, prison sans serrure ni barreau, ce sont eux les essaimeurs de haine qui sont derrière les murs.

Pas lui, je sais qu’il est différent, il n’est pas des haines et de la folie dissimulée, la folle sangsue.

Blade, la porte est ouverte, grande ouverte. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde l’imagine fermée et si lourde qu’aucun ne puisse la pousser et l’ouvrir.
Miw, chaton, descend de ton perchoir et ronronne pour l’accueil si tu veux, ouvre la marche et sert le vin, mais tu bois en premier s’il te plait : honneur à la douceur, pattes de velours.

"honneur à la douceur, pattes de velours."
Je rougit un peu à ce compliment.

-Je suis contente de te voir, Arlequin. Je vois que tu as pu te libérer.

Il sont tout les deux charmants avec moi. J'en ronronne d'aise. C'est le genre de chose qui me donne envie de me frotter inpunément comme le feraient mes cousins quadrupèdes. Mais bizarrement, en présence de bipèdes doués du langage, je sent qu'il faut que je me retienne. Peut-être pourra-t-on un jours s'affranchir vraiment de cette pudeur qui me semble futile.
Je repense à se qui m'a amenée ici : la cherche d'une place qui me convient, les mots du Faucheurs, le conflit avec ma propre conscience et mon instinct réclamant plus de liberté.
Mais ce n'et pas le moment de me perdre dans mes pensées. J'en revient donc à notre invité.

-Cette boisson à l'air très bonne mais maintenant que c'est ouvert, allons la boire à l'intérieur. Et peut-être que nous aurons aussi quelque chose à vous proposer venant de la cave.

Toujours à pas léger, la démarche typiquement féline, j'ouvre la marche vers la cuisine. Invitant les deux hommes à venir prendre un verre. En cours de chemin, je me retourne dscrètement tentant de jeter un coup d'oeil sous la capuche du félys.

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