La maison est-elle bonne ?

Qu'est-ce que je fais là ? Je visite. Je visite un peu tout et n'importe quoi, du moins, ce qui m'entoure, ce qui entoure mon territoire, mon grenier paisible, ma forteresse rassurante, mes forêts alentour, mes sentiers qui traversent, ...et ma petite maison au bout de mon sentier...

Non, cette maison n'est pas à moi, même si le monde qui m'entoure m'appartien, car c'est MON monde, celui où JE vie. Cette maisonnette, je ne la connais pas. Elle porte une odeur jeune sur son seuil. Quelqu'un habite ici.

Que m'importe ? Ca ne me regarde pas... mais si ! c'est là, devant moi, dans le même air que celui que je respire et je ne saurai dormir tranquille temps que je ne saurai pas ce qui s'y cache. Mais quand même, ça ne se fait pas.

Peu importe la moral, j'appuie délicatement sur la poigné, entrouvre la porte et jette un oeil.
Je ne voit personne pourtant il me semble que je ne suis pas seule. Peut-être mon imagination qui me travaille... Une fenêtre est restée ouverte : si quelqu'un entre derrière moi, je pourrai m'échapper par là.
Je me faufile donc à l'intérieur et entame silencieusement mon exploration, après avoir soigneusement fermé la porte.

Ouffff c’est bien jeune, mais ça fatigue vite.
Trois tours de la forteresse, en courant derrière un papillon, quelques sauts, rien que pour montrer aux lapins que les siens sont plus jolies, une course folle vers les sous-sol en quête de jus de carotte toujours inexistant, une moue boudeuse et un retour les bras croisés vers sont endroit à elle toute seule !

Dodo, c’est l’heure est ça ce fait ressentir, des bâillements à s’en déchirer la mâchoire, des paupières qui veulent à tout prix rendrent visite aux bas des yeux, et cette fâcheuse tendance de rigoler de tout et de rien.

Apres une dure journée de labeur, Shery reviens chez elle, gare à ne pas se mettre en travers de sa route !

Dodo !

La porte qui rejoins le mur, un regard vers son lit, et hoooooooooooooop à ben non, un tit chat !

Dodo ? non, non on a de la visite.

De grands yeux amusées, un pas assuré, les bras tendus vers la prochaine victime d’un groooooooos câlin étouffeur...

Hihi bonjour tit chat, moi c’est Shery, tu veux jouer ?

Oups, voilà quelqu'un !
Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
Elle avance ? Elle tend les bras ?! Elle veut me faire quoi ?

-Jouer ? Mais à quoi ?

Un pas, deux pas en arrière. Son enthousiasme m'inquiète. Pourtant, elle a pas l'air méchant.
La fenêtre n'est pas loin, à quelques bonnes enjambées. Je la guette du coin de l'oeil, prette à éviter l'assaut.
Les enfants me mettent un peu mal à l'aise. Mais celle-là est une grande enfant qui a un je ne sais quoi de plus qui me met sur mes gardes. Je me fais peut-être des idées.

Je recule, je recule et je me cogne la tête dans la porte de la fenêtre. Pour une félys, là suis pas très habile. Surprise par le choc douloureux, je me recrocville un peu, les mes sur ma bosse.

La fenêtre s'est refermé. Horreur, je suis à sa merci !
Les poils hérissés, la queue entre les jambes et les yeux exorbités, je la regarde s'approcher comme une fatalité, ses bras dégoulinant de tendresse bestiale.