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 Nouvelles d'une vieille connaissance

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egon
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egon


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MessageSujet: Nouvelles d'une vieille connaissance   Nouvelles d'une vieille connaissance EmptyDim 29 Avr - 23:35

Un sursaut, un frisson glacé et brûlant à la fois. Un réveil brutal dans le silence. Il lève la tête brusquement, comme si on venait de le secouer. Mais il n'y a aucun bruit.

La nuit est belle sur Dhéatrys. Même à cette heure avancée, la capitale mérite son nom de "lumineuse". Le ciel du Gaar est clair comme un diamant pur et le plus discrèt des astres est visible.

Toute cette beauté, il l'ignore, comme il ignore la vie qui lui est offerte, la vie qui lui reste. Il est sourd aux suppliques de Tuhar, son père, qui rêve de l'accueillir à nouveau, au sourire de Daleinh, sa petite soeur, qui chantait de bonheur lors de son retour. Il n'écoute pas Dogan, son ami, son frère d'armes.

Ses pensées retournent chaque fois à ce souvenir, à la vision dans laquelle il se complaît à plonger à chaque seconde éveillée.

Muhaddib le guerrier, l'aventurier aux rêves puérils est retourné chez lui, la tête basse,et il a perdu une part de son âme en chemin.

Le centaure viril et fort, beau comme une statue n'est plus qu'un souvenir, et c'est un être vaincu, déconfit, une ombre efflanquée et vaine qui hante depuis peu les ruelles de Dhéatrys à la tombée du jour, en quète de rixes, de haine, de boisson.

D'avilissement.

Il court le risque de déchoir, de perdre son rang citoyen, son "Shub", ainsi que le juge Dhoksahr l'a mis en garde par deux fois déjà, mais peu lui importe. Il sait qu'il a été vaincu, définitivement, et sur le plus inattendu des champs de bataille par cet humain, ce bipède faible et pitoyable, ce sorcier sans morale.
Il a bien vu briller les yeux de la centauresse. Il avait reconnu sans peine cet éclat, pour l'avoir vu maintes fois dans son pays. Il le déteste à présent.
C'était son ventre qui parlait, comme souvent.
Pas son coeur.
Le coeur de Boadicea était le trophée inaccessible, la quète sans fin ni retour, bien plus que mortelle.
Le coeur de Boadicea était enchaîné à celui de ce Démon blanc par une passion perverse, tellement contraire aux lois de la création.
Quand cette vérité lui fut révélée, emplissant l'horizon comme lorsqu'on se tient au pied d'une falaise, sa poitrine lui avait semblé prisonnière d'une avalanche de rochers, et depuis...
...depuis, chaque inspiration était une douleur brûlante, même ici, même cette nuit, presque un an après.

Jamais il n'avait parlé de ce qui le dévorait, accroissant le désarroi de ses proches qui se voyaient relégués au rôle de spectateurs impuissants de sa déchéance, jamais, sauf une fois, à ce sorcier étrange rencontré dans une taverne, ce sorcier qui disait connaître le Gaar pour y avoir séjourné il y a longtemps.

Il se lève, délaissant la femelle lascive dont il partage la couche depuis quelques nuits, après s'être enivré.
Un peu plus agée que lui, désirable et vulgaire, il ne sait même pas son nom. Tant pis.

Le frisson est encore là, comme si un cauchemar l'habitait encore mais qu'il ne peut se rappeler.

Et sa pensée revient...sans la vision. Le visage de Boadicea ne flotte pas devant lui cette fois, se superposant à la ruelle sur laquelle s'ouvre la petite fenêtre.

Il a mal, encore, mais il n'est pas écrasé. Les brumes de la boisson se sont dissipées et pourtant il a l'impression de supporter de sentir son coeur qui bat.

Il pense à elle, mais cette fois, son image ne dévore pas l'horizon comme si elle surgissait devant lui, de chair et d'os.
C'est un souvenir.

Un souvenir, doux et brûlant, qu'il pleurera et n'oubliera pas, mais un souvenir, plus un fantôme, un démon qui le possède.

Pour la première fois, peut-être, il prend une longue inspiration, il sent sa poitrine se soulever, il se souvient de sa force passée, du plaisir de galoper le long des murailles.

Quelque chose a changé.

Il est fatigué il se recouche, mais cette fois, il n'est pas assomé de drogues ou d'alcool, cette fois il le choisit, parce que demain il veut être dispos.

Demain, il ira voir son père.

Il est libre.

Et il ne sait pas pourquoi.
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