Est-ce qu'une riviere est faite d'eau salée ?

Un sanglot s'échappe d'une ruelle abandonnée aux tonalités faiblardes de la nuit. Un sanglot qui sonne comme un vol de chardon dans la légère bise du matin. Malgré le faible poids de sa douceur, il est lourd dans son être. Car c'est un acte atroce qu'il porte et qu'il se doit de faire oublier...

Une petite larme se souvient du long moment caché dans une caisse de bois dans la cale d’un bateau, celle qui contenait des inutilités. Pourtant cette larme se souvient aussi du marin qui l'a ouvert, et l'a fouillé jusqu'a voir deux petites couettes en sortir, rouge de honte. La clandestinité dans un bateau et interdite... Elle le savait.

Ce qu'elle ne savait pas c'est que le marin qui l'a trouvé n’étais pas l’un de ces gentilshommes qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il ferme cette porte qui empêche les cris de peur de passer. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il enlève délicatement sa propre chemise et arrache celle de la pauvre enfant. Elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il passe sa main puis autre chose sur ce petit bout de chair rose que seul le vent à caresser depuis qu'elle est née.

Elle est maintenant seule, dans cette ruelle, elle n'a plus de larme. Elle se lève, l'image lui revient soudainement, celle de trois marins la touchant et la détruisant comme le froid tue la rose. Elle ne peut supporter, elle vomi...

[HRP : Désolé de t'avoir fait attendre ^^' J'espère que ça te convient]

Une nouvelle journée s'achève. Assi contre un vieil olivier, face à au soleil qui se couche... Lassé.
Ennui. Il termine son verre de vin, seul avec ses pensées.
Bon, une soirée mondaine se prépare en ville.
L'occasion pour le bretteur de trouver des victimes potentielles.
Un rapace repère toujours ses proies avant de frapper.
Ses démons réclament du sang...
Un détour par la cascade en descendant de la falaise. Se changer les idées avec un peu d'eau.
Nu, l'eau froide coule sur sa peau, la faisant légèrement blanchir.
Pas trop longtemps, bien que la sentation est agréable.
Il ne craint pas d'être surprit, les gens ont pris l'habitude d'éviter ce flanc de la montagne. Les cris, les hurlements et les légendes ont rendu les lieux déserts.
La lumière s'éloigne peu à peu, laissant place aux ombres de la nuit.

Chez lui, Erohir enfile son costume. L'assassin devient le charmeur, le masque est en place, le comédien entre en scène.
Sa rapière, toujours à sa ceinture, les quais sont souvent mal famés.

Une heure plus tard, les portes de la ville se dessinent.
Les gardes le laissent entrer, le regard envieux. Un monde les séparent.
Mais lequel est le meilleur ?
Les quais.
Le quartier préféré du jeune homme, le moins étouffant, mais le plus coupe gorge. Des cris de femme confortent cette idée...

Il continue sa route, le bruit de ses pas résonnant sur le bois du quai.
Un homme se rue vers lui, le regard fou, il jubile.
Ce regard c'est un des plus répugnant, celui d'un homme devenu bête...
Personne autour...
Les animaux enragés, on les tue...
Il ne prend pas garde au piège qu'Erohir lui tend.
Voilà la bête, au sol, victime d'un croque en jambe.
La lame traverse sa gorge avant qu'il ne puisse réagir...
Personne ne le regrettera.

Un murmure.

- Crève... Chien.

Il essuie le sang sur les vêtements de sa victime, une lame souillée ne sert à rien. La rapière revient se placer à la taille de son maitre.

La silhouette d'une femme pliée lui apparait, au croisement d'une ruelle.
Il hésite, puis se laisse attendrir. Sa plus grande faiblesse, c'est sa pitié.
Une main tendue, un mouchoir dedans.

- Tenez... ça va aller ?

Un rayon de lune éclaire la joue de la jeune femme... Elle a pleuré.

[HRP] D'autant plus navrée d'un retard d'autant plus long...[/HRP]

Elle est très affaiblit, elle tend une main tremblante vers le mouchoir, le saisit. Les reflets argentés des pleurs se reflètent sur sa joue comme une pluie d'étoiles, qu'elle balaye doucement avec son tissu. Malgré cela, ses yeux sont toujours enflés, sa bouche s'ouvre et se ferme interminablement et de petits halètements trouble le silence...

Le silence, enfin... Plus de cris, de bête ou de larme; plus de coups, plus de violence. Rien que des saccades de reniflement du petit nez et la respiration douce du bretteur. Ce silence est agréable, elle lui plait. Elle le gardera une bonne minute, profitant de ce moment pour regarder cet homme qui lui est apparut comme un ange gardien. Aurait-il dut s'y prendre plus tôt ?

Soudain, l'étonnement passe au doute... Comment se fait-il que lui serait aimable et courtois tandis que d'autre n'aurait pas hésité à la détrousser ou encore profiter d'elle ? Comment se fait-il qu'il se promène ainsi la nuit pour aider les jeunes femmes en détresse ? Les hommes ne sont plus friands du bonheur d'autrui, plus maintenant. La gloire et l'argent sont leur seul but, elle n'a pas l'air riche, elle n'a pas l'air célèbre...

Comment se fait-il qu'il garde un si long silence, les hommes sont tant impatients d'habitude ?

[HRP : Aucun problème, on est pas à l'usine Wink

]

Elle a tendu la main et s'accroche à l'espoir.
Un peu d'aide, un murmure d'encouragement, une brise qui la pousse.
Elle peine à respirer, encore sous le choc.
Tout ce qu'elle veut, c'est une vie.

Erohir la regarde un peu attendri... Encore des restes de son humanité.
Cette jeune femme semble avoir tout perdu, ses barrières se sont détruites, ses gardiens, envolés.
Un autre sourire du bretteur, mais toujours pas de mot.
Il la regarde, sans pitié, se retrouvant étrangement dans son regard.

Une main tendue. La même qu'il y a un instant tuait un homme.
Erohir avait envie de se changer les idées, le voilà qui renoue avec lui même.
Il l'observait la frêle demoiselle, faisant son possible pour la rassurer.

- N'ayez crainte, je ne vous veux aucun mal...

Le bretteur passa sa main dans ses longs cheveux noirs qui se rabataient sur son visage. Il semblait presque intimidé, sans armes face à une telle femme. Une étrange aura de pureté et de mystère l'entourait, l'envie d'être simplement près d'elle, et de la sentir vivre...

Il connaît la patience, il connaît la tendresse ; rare sont les êtres qui se donnent le droit d’être bon, plus rare encore avec elle… Une douce flamme caresse son cœur, elle allége le poids qui l’engourdissait. En quittant ses membres, la terreur laisse une traînée d’ombre qu’il sera difficile d’oublier, pourtant la vie opère en douceur et soigne ses blessures les plus abstraites… Elle va mieux, elle ne le sait pas encore.

De l’extérieur elle ne change pas, elle a arrêté de pleurer, épuisant ses yeux, épuisant ses larmes ; sa peau est toujours pale, elle a peur. Fluette et apeurée, dommage que des taches de sang souillent un si ravissant tableau prêtant à la sensibilité d’âme. Pourtant le réconfort que lui apporte une présence non menaçante n’a pas d’égal quand la paix n’est plus qu’un tas de cendre. Mais bientôt la neige pure viendra recouvrir les braises… Renaissance ? Pas de suite.

Elle se décide enfin à se relever, le sol n’a rien d’un matelas de plume. Bien que tremblantes ses jambes tiendront, bien que lents ses mouvements prouvent une nouvelle assurance, elle n’ose pas s’agripper au bras du bretteur, bien qu’il lui aurait sûrement proposé…par compassion. Ses boucles blondes volent avec elle, c’est encore toute tremblante qu’elle va enfin regarder en face l’homme qui lui vient en aide, et avec la douceur d’un remerciement.

…

Ce n’étaient pas des paroles mais un chant qui s’envola de ses lèvres, quand elle décida d’entrouvrir ces dernières. Bien qu’incompréhensible, il était perçu comme le vent de printemps dans les feuilles trop rare des arbres encore jeune… Léger et plaisant. Ce qu’il signifiait, elle seul le sait. Elle regardait à présent Erohir non sans prouver sa gratitude avec un léger sourire.