Bivouac entre elfettes.

La cuisine sentait bon la viande grillée et la sauce au miel, les légumes et les gratins, et une odeur sucrée de gâteaux montaient de la pièce d'à côté, là où étaient préparés les plats. Par qui d'ailleurs ? On a pas de cuisiniers ici...

Qu'importe, Alquäloth a quand même faim.
A force de tuer des tas de bestioles, on fini par être toute creusée l'intérieur. Et quand on a que des potions à boire pour se restaurer, on a tellement envie de nourriture qui ait une consistance solide, et une bonne odeur, et une sauce onctueuse qui fond dans la bouche et réveille les papilles...Enfin bref, thhrm hum hum.

La table est déjà mise. Croûlante, comme à son habitude sous divers mets dont la vue même sufit à vous faire prendre quinze kilos.

Enfin bref, pendant qu'elle déniche une assiette, un verre, une poignée de couverts et qu'elle s'attable, des pas retentissent dans le couloir...

Pour toute réponse à ces questions qui lui tombent dessus d'un coup, elle rigole, la guerrière. Un rire franc et amical, en même temps que son geste : elle tire une chaise pour inviter Nenya a s'asseoir.
Pfouh...que dire...

- C'est pas moi qui ai préparé tout ça, Nen...Je sais pas d'où ça sors, mais peu importe, c'est bon.
Viens assied-toi, la table est mise comme tu le vois, même si je ne sais pas par qui. Tu vois, j'en avais jusque là des potions et autres liquides régénérants...Sans oublier les branches de vie...Non mais qui est le crétin qui a pensé que hop ! au lieu de les réduire en pâté ou en purée, il fallait les laisser en grosse branches impossible à couper avec les dents...heu....Trhhumm...'Scuse-moi, je m'emballes assez vite...Mais bon, prends place, je ne pourrai jamais finir ces plats toutes seule, bon, j'avoue que même à deux ce serait inquiètant si on débarassait la table, mais au moins je me sentirai moins coupable que si je repartait d'ici seule et avec juste une assiette de viande dans l'estomac !

Une lampée de bière, cul-sec, et ça repars...

Et là, elle lui largue un sourire radieux.

- Non non je t'assure c'est vrai !! Enfin d'après ce que j'ai entendu ici....

Indignée l'elfette ! Nenya ose douter de sa parole, ça va pas se passer comme ça moi j'te dis ! Prête, qu'elle est, à ressortir toutes les archives dans la bibliothèque croûlante et tous les dossiers pour prouver qu'il y a existé, il y a fort longtemps....
Mais ne parlons pas du passé.
Le présent est infiniment meilleur, avec toutes cette mangeaille qui embaume l'air de senteurs qui donnent l'eau la bouche.....Mmmhh...

Nenya lui fit part du fait qu'elle était toujours gênée et timide...Bizarre...Quoi que. C'était peut-être compréhensible, elle même n'étant pas très assurée à son arrivée ici...

Elle tira vers elle une escalope pannée et se servit une part de gratin de courgettes qu'elle commença à manger.

- Hmpf, gné, en plus main'nant, tu es devenue plus forte, plus ekchpérimentée, tu as fais tes premiers pas ch'ur Barla...Miom...Ekchkuse-moi, voilà c'est bon. Hum hum...Donc je disai, maintenant, tu peux les cramer à coups de boules de feu, ceux qui te cherchent des noises...ou qui t'arrachent les vêtements pour te vautrer dans un lac, ce qui revient un peu au même...

- Oh tu sais, je ne parlai pas que de Rowena...mais d'autres parce que...nan j'ai rien dit en fait.

Ben oui, parce que étant donné qu'elle non plus n'avait pas remuer le p'tit doigt pour l'aider, elle valait aussi bien que les "autres" son pesant de boules de feu. Et c'est marrant mais ces maigres compétences en matière de magie ( c'est à dire une petite flamèche au bout des doigts pour allumer un feu, ou effrayer une chauve souris un peu tardive...), ou son petit doigt, comme vous voulez pour elle c'est la même chose, lui soufflent à l'oreille qu'il ne vaudrait mieux pas rappeler ceci à Nenya. Pas envie d'être l'objet d'une barbecue-party, moi. Un peu trop jeune pour mourir.

Et là c'est drôle, mais tout à coups, son escalope à moitié mangée qui la regarde avec les yeux comme des soucoupes, ( gnîîîhiiihii, mange-moi petite elfe, regarde la bonne vian-viande...) lui fait monter non pas l'eau à la bouche, mais le coeur au bord des lèvres. Beuârk...Elle repousse son assiette, la bouche tordue, le visage qui pâlit un peu, puis se rattrappe en plongeant le nez dans sa chope. Ouf, ça va mieux...

- Ouais, tout compte fait je vais peut-être tester ta salade de fruits...