[Les Ithryn Luin]
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 L'épine et le coton.

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Alquäloth
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Alquäloth


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MessageSujet: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyJeu 30 Aoû - 19:30

Appuyée contre une haute fenêtre à meneaux, la langue entre les dents, formant une bosse contre sa joue, Alquäloth tourne et retourne nerveusement son médaillon entre ses doigts, qui n'est en fait qu'une minuscule dague obtenue il y a bien longtemps...Mais c'est une autre histoire. Elle ne savait pas trop où se rendre. Plus envie de rester dans son bosquet. Il est trop calme, trop joli, contraste alarmant avec son esprit qui fait rage en elle. Elle sourit à moitié, laissant échapper le soupir qui va avec. Elle vient de se souvenir d'un proverbe, et ce demi-sourire, tellement révélateur, accompagne cette pensée. Il n'est que trop juste, ce proverbe. Quelque chose à propos du fait que, moins on a de culture et plus on l'étale. Bof. Pas tout à fait crédible avec ses pensées du moment, à propos de son bosquet trop joli pour elle, mais si elle y a songé, c'est bien qu'il y a une raison. Elle réfléchit un moment, et finit par se décider. En fait, il s'applique parfaitement à elle, ce proverbe, en y réfléchissant bien. Elle, si chamboulée à l'intérieur, rongée par une conscience, une chimère tellement...hellequine. Et qui lui rappelle terriblement tous ces actes passés commis. Passés ? Pas tant que ça...Il lui arrive quelques fois encore de se réveiller au milieu de la nuit, haletante, en sueur, revenant juste d'un cauchemard dont elle a été l'auteur, il y a de ça quelques lunes. Et en elle s'éveille le sentiment que peut-être elle aime se cacher derrière ce bosquet si tranquille, comme pour se convaincre elle-même que tout va bien, qu'elle est comme un poisson dans l'eau dans ce décor féerique...Faux. Toujours est-il qu'elle ne voulait pas y rester. Où se rendre alors ? C'est pourtant pas la place qui manque, ici. Elle a la ville...Toute la forteresse, même si des toiles d'araignées commencent à s'étaler ça et là, comme si peu à peu elle tombait dans un long et lent sommeil...De plus, elle ne l'a connaît pas par coeur, il y a tant de coins et de recoins qu'elle ne connaît pas...Mais elle n'avait pas le coeur à explorer pour l'instant. Que reste-t-il ? Les terres autour de la forteresse. Les montagnes...Bof...Trop loin. Et puis, grimper une montagne juste pour réfléchir et trouver un coin tranquille, loin du bruit, merci bien, il doit sûrement en avoir d'autres à moins d'une dizaine de lieues...Sinon, elle avait entendu parler des marécages. Ca doit être sympa, ça, les marécages. De la vase glauque et gluante à perte de vue, des sables mouvants disséminés tous les dix mètres, des touffes de plantes putrides qui moisissent sur place...Beûrk... sans compter toutes les rencontres détestables avec toutes sortes de créatures reptiliennes, qu'il - tout le monde c'est ça - faut s'abstenir de cotoyer. Ok, on passe. Reste la forêt des Murmures, mais elle la connaît trop. La preuve, elle y passe à chaque allée et venues entre son bosquet et le reste de la ville. Sinon...les échoppes bruyantes et autres bpatiments commerciaux de la ville...Non, pas l'envie de débourser des gopis ( en plus, il se font rare ! ) alors qu'on a tout ce qu'il faut en boissons, nourriture et armement à la forteresse. Le théâtre ? Ca fait longtemps qu'il ne s'y est plus rien passé. Ca fait peur, ce silence continuel qui y règne, glacial. Le port ? C'est mieux de nuit, il y a de l'animation. De jour, il ne reste plus que les poissons maigrichons de la dernière pêche, les avortons de la couvée, qui sèchent sur le port parce que leurs pêcheurs n'en n'ont pas voulu. Sans oublier les fioles de diverses boissons louches abandonnées sur le quai, et leurs propriétaires encore plus louches qui y traînent les pieds. Le Hammam ? Mouarf...Confortable, mais mouarf. Et puis...Non rien.

Alquäloth croyait avoir fait le tour, alors elle avait opté pour la Salle Commune. Confortable, et pour sûr, vide. Un bon lieu pour s'asseoir, réfléchir pendant plusieurs heures d'affilée sans être dérangée.

Elle émerge de ses pensées, d'un seul coup. Elle a entendu des pas dans le couloir, des claquements de sabots, à n'en pas douter. Elle croise les doigts pour qu'ils continuent leur chemin, mais...et zut, la porte de la pièce qui grince, puis le son feutré de quelque chose de lourd sur un tapis moelleux. Elle se mord la langue. Se retournant trop vite, ses doigts s'emmêlent dans la chaîne de son médaillon. Un coup trop fort, et les maillons se détachent les uns des autres. La petite dague est à terre, sur le tapis. Elle se penche bien vite pour la ramasser, et aperçois devant elle un paire de sabots. Elle aimerai se mettre à crier sur ce qui domine la paire de sabots, mais finalement, non. On n'a pas idée d'être aussi empotée, après tout. Tiens, qui voilà donc...Sinekein, ce centaure qu'elle avait rapidement rencontré lors de l'arrivée...disons...tumultueuse de Nenya. Se redressant tant bien que mal ( aïe, ça y est, je vais encore rougir...) les doigts pianotant nerveusement sur le fauteuil devant elle, elle se colle sur le visage un sourire horriblement crispé.


- Aaaah...heu....Sinekein...tu tombes mal...je venais juste de...heu...enfin, cette chaîne est vraiment pas solide, regarde ce que j'ai réussi à faire, franchement faut pas être douée, hein, hummm...heuuu...tu fais quoi dans le coin ?

Le même sourire idiot susbsite sur ses lèvres. Pourquoi, mais pourquoi faut-il qu'une gaffe en enclenche une autre...?
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Sin
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyJeu 30 Aoû - 20:19

Je n'ai pas appris à compter les jours en rejoignant la forteresse. Ma notion du temps déjà fort approximative s'est encore effritée face à la relaxation permanente dans laquelle je me trouve depuis des lunes. Mon arc rouille, mes flèches...mes flèches sont toujours aux abonnées absentes, il n'y a que mon coeur qui travaille. Ce doit être ce scélérat d'ailleurs qui tue dans l'oeuf toute tentative de réflexion dont le sujet principal ne porte pas une splendide crinière blanche et des yeux de jais. Il faut que je m'éloigne. Pas pour fuir, oh non, surtout pas, mais pour faire un point. Savoir où j'en suis, ce que j'ai fait, ce que je ferai. M'interroger sur ma liberté. Je ne m'en lassais pas, avant d'arriver, de mon droit à parcourir les forêts, les plaines, sans contrainte, sans personne à qui rendre des comptes. Libre comme l'air, exactement. Mais maintenant, c'est différent. En plus de gagner des attaches, j'ai gagné des chaînes, et je me demande si là n'est pas véritablement le plus grand des plaisirs.
La liberté ne s'exprimerait-elle pleinement qu'entourée de contraintes, qu'enchassée dans un écrin d'obligations ?
Va savoir, mon grand. En tout cas, pour rien au monde je ne souhaiterais déserter ce lieu qui m'a rendu ma paix intérieure et mis au clair avec mon passé, même si la lâcheté semble n'avoir toujours pas décidé de prendre ses vacances dans mon esprit. Qu'importe. Ici, pas question d'être courageux. Juste d'être naturel, ce qui est déjà bien assez difficile.
Pour penser, comme ça, je marche. Ca ne m'avance à rien, au sens figuré. C'est plus de l'ordre du réflexe. Un vestige de ma vie errante. Le nomade s'est sédentarisé, mais pas complètement. Assez pour ne pas s'encroûter. De toute façon, pour la forme physique que j'avais à conserver...ma vitesse, ma seule fierté, je m'aperçois qu'une centauresse d'une tête de moins que moi s'en rit. C'est une preuve. Je n'ai aucune raison de me mettre en avant.
Mine de rien, clac-clac, c'est vers la salle commune, la première que j'ai connue, que mon instinct me mène. Encore un symbole ? Pas du tout. J'ai du ressentir quelques frissons. Alors je suis guidé par l'idée de châleur. Rien de plus naturel que de se laisser dériver vers les coussins moëlleux près de la cheminée.
Je force un peu, la porte ne me résiste pas longtemps. J'entends comme un léger tintement. Quelqu'un aura installé des grelots ? En intérieur, c'est peu banal. Ou alors, c'est encore un tour d'Egon. Quel choix ?
Ni l'un ni l'autre. Il y'a une coupable qui s'affaire à réparer sa bévue à peu près juste devant moi. Accroupie comme elle l'est, elle est haute comme trois pommes, et même relevée, ce n'est pas le climat qui l'enrhumera. Son nom...son nom...Alqua. Alqualöth. Une des petites aux oreilles pointues. Celle qui ne dit pas de bêtises, ou alors pas quand je l'écoute. Fait assez remarquable. Habituellement, tout ce qui a des pavillons trop piquants flotte assez bas dans mon estime. Elle, n'a pas eu l'occasion de rejoindre ses congénères dans mes préjugés pas toujours infondés. Raison suffisante pour que je lui sourie.


Non, il faut sans doute pas être douée.

J'ose pas lui proposer de l'aide. De ma hauteur...elle est quand même plus près du sol que moi ! Mais soit. Galanterie. On m'y reprendra. Je m'agenouille et commence à partir à la chasse aux minuscules bouts de métal.


Si je voulais être pompeux, je dirais que le vent me mène. Plus objectivement, je ne fais rien.

Hop ! En voilà un. Mais la pauvre n'a pas fini de faire jouer ses doigts, que je lui souhaite agile, pour reconstituer ce puzzle qui n'en est pas un.


Et toi donc ? Casser des bijoux, ça me paraît étrange comme passe-temps...

Un autre, un autre...ce qui fait un total de peu. Qu'importe. C'est le geste qui compte. La main tendue emplie des trois petits cercles métalliques.
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyVen 31 Aoû - 11:29

Les trois phrases suffisent à faire refluer ce fichu rouge qui lui monte aux joues. D'ailleurs, d'où il sort, ce rouge ? Elle n'est pas intimidée par lui, quand même, ce serait étonnant...Remarque, ça n'aurait absolument rien d'étonnant, étant donner qu'elle vient d'être retrouvée à quatre pattes par terre à courir après les maillons d'un collier brisé, par un centaure, ( bien que ça pourrait parfaitement être autre chose, elle aurait quand même rougit...) vraiment trop grand, surtout quand on le regarde d'en bas, et qui en plus à l'air de bien s'amuser à la regarder se dépatouiller avec ses maillons. Euh, non, ça c'est encore un fruit de son imagination, vu que Sinekein se met en devoir de rechercher les bouts de métal brisés. Très courtois, ça, comme geste. Merci monsieur. Pas trop non plus, sinon elle va se remettre à jouer les pivoines.

Mais bon, pour l'instant, sa gêne s'envole, c'est déjà ça. Elle avait rien à faire là, cette idiote. Maintenant, la principale idée qui préoccupe Alquäloth est : se redonner une contenance et remuer dans sa caboche ce qu'elle va lui sortir, à Sin, pour éviter de passer une fois de plus pour une potiche.

Elle se secoue un peu, moralement et aussi vocalement, sur un «hrum ! », puis adresse à Sin un mot de remerciement. Elle prend de la main du centaure les petits anneaux un peu oxydés, tente sans succès de les remettre en place, mais il faut dire que plus elle essaye, plus ses gestes deviennent désordonnés, moins elle y arrive, et moins elle y arrive, plus elle s’énerve, et ses doigts commencent à faire réellement n’importe quoi.

Elle s’avoue donc vaincue et fourre sans cérémonie, fébrilement, la chaîne cassée et la petite dague dans sa poche gauche, laisse tomber au fond de la droite les maillons ( ça lui fait tout bizarre, elle ne l’a jamais enlevé de son cou, son collier. Et là, il y a tout de suite quelque chose qui manque, sans le léger poids de la dague sur sa poitrine ), puis lève les yeux sur Sin.



- Non c’est juste que…Je ne faisais rien non plus, et j’avais cette chaîne dans les doigts…les années ont dû l’abîmer.

Pourquoi il a l’air sceptique, d’un coup ? Elle sent cette histoire peu plausible fondre d’un coup comme du beurre mou, et puis zut, elle lui dit ce qui est vrai. S’il est aussi compréhensif que dans ses souvenirs, il ne se montreras pas trop désagréable.

-J’avais envie d’être seule. Et quand je me suis retournée pour te dire d’aller voir ailleurs, mes doigts se sont emportés avant moi et…..( elle désigne le sol d’un air d’impuissance. ) Je me débrouillerai plus tard, j’irai voir un bijoutier…ou n’importe qui...

Un petit sourire, c’est marrant mais dans un roman on le qualifierait de « sourire d’excuse ». Elle n’a pourtant rien à se faire pardonner, mais c’est comme ça. Et, c’est plus fort qu’elle, elle se retourne un peu, laisse courir ses doigts sur le dossier du fauteuil, le rebord de la fenêtre, pendant qu’un silence un peu gêné se met à flotter entre eux. Et quand elle refait face à Sinekein, elle voit avant toute chose deux yeux vaguement interrogateur rivés sur elle, le sourcil un peu levé. Oooh, mais pourquoi faut-il toujours donner des explications…elle aurait pas pu se taire et en rester à sa première version des faits ? Non. Alors elle lui dit :

-Je voulais réfléchir, loin du bruit de la ville et à un endroit où je ne suis pas souvent allé. Je ne suis venue que deux fois ici. A ton arrivée et celle de Nenya, et à la mienne…

C’est comme si un voile hanté descendait sur ses yeux. Elle les ferme, les rouvre, plusieurs fois et très vite, mais impossible d’ignorer la grosse boule qui vient de se former dans sa gorge. Elle est tellement grosse qu’elle doit se voir, Sin va s’en apercevoir et lui poser encore des questions…Gênée, elle se remet à mâchonner sa langue.

- En plus, j’aime bien la vue d’ici. On voit tout, le bas de la forteresse, la ville, les portes, et là bas, les marécages avec, derrière, les montagnes bleues. C’est joli à regarder, de cette fenêtre.
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Sin
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyVen 31 Aoû - 16:25

Pour me dire d’aller voir ailleurs ?

Je pouffe. Un peu étonnant. Le machin qui m’arrive à peine au nombril voudrait me bouter hors du royaume de la cheminée ? Et sous quel prétexte ? La tranquillité ? Hors de question, j’y suis, j’y reste, en plus, je suis sûr que même moi j’arrive à la soulever d’une main si elle tente de me faire obstacle. A priori, ce projet machiavélique l’a quittée, et c’est tant mieux. Je n’aime pas faire usage de la violence à mauvais escient, même quand cela se borne à déformer un col.

Je ne l’ai pas beaucoup plus fréquentée, cette salle. Deux fois aussi. Les deux fois le jour où j’ai pour la première fois foulé ce sol.

Par contre, tout est toujours parfaitement gravé dans ma mémoire, je n’ai oublié aucun mot, ni aucun bruit, aucun sourire. Au burin dans le marbre de ma conscience. Ca ne risque pas de m’échapper de sitôt. Seule légère différence : je peux en parler en toute liberté, pas de sanglots qui remontent mourir dans ma pomme d’Adam à cette simple évocation. Alors qu’elle…

Et bien je te promets de ne pas t’empêcher de réfléchir.

Nouveau sourire.

Par contre, tu vas devoir supporter ma présence, parce que je suis refroidi et qu’un bon séjour près d’une bûche qui flambe me fera le plus grand bien. La santé avant tout.

Je commence alors à nourrir l’âtre agonisant d’un peu de chair de pin fraîche, et les flammes s’en lèchent les babines de gourmandise. Bien. Si d’aventure il advenait que je m’endormais, pas d’hypothermie avant la fin de mon somme. Ceci fait, j’invite la petite elfe à prendre place…ben où elle veut, c’est plus chez elle que chez moi quand on regarde, à l’ancienneté. Et ce n’est pas mon genre d’imposer des contraintes spatio-temporelles à autrui.

Les coussins à centaures ont ceci d’avantageux qu’ils sont assez hauts pour que, bien droit, je puisse regarder par la fenêtre. En effet. C’est beau. C’est beau, mais c’est triste. Pas étonnant que les gorges se remplissent de boules avec un tel mélange de verts, de gris et de bleus tous plus pastels les uns que les autres.

Crois-moi, c’est une incitation à la mélancolie, un tel panorama. Allez, installe-toi. Et regarde le feu. Le rouge c’est bon pour les pensées, ça les réchauffe. Un vieux truc qui date de feue ma grand-mère.

Que je suis avec attention. Je ne fixe que rarement mes interlocuteurs. Moi je dis que c’est de la pudeur, d’autres prétendent que c’est une marque de lâcheté supplémentaire. A vous de choisir. Et celle du moment, en plus, paraît assez peu assurée de ses gestes, vu sa dextérité bijou en main. Quand la main tremble, c’est que les pensées chevrotent. C’est de moi. Je suis aussi autodidacte.
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyVen 31 Aoû - 18:59

Mélancolique, la vue ? Elle aimerait le démentir mais il a tout à fait raison, en fin de compte. Ces couleurs tendres et fades, la pierre, brute, les montagnes, ternes, les grandes murailles aussi bien protectrices qu'assaillantes...
Pas une couleur vive, juste les arbres qui se colorent tout doucement, jour après jour, nuit après nuit, pour que leur feuillage passe de semaines en semaines de vert foncé à vert tendre, puis au jaune doré, pour terminer teints d'orange flamboyants ou d'un rouge excentrique...Avant d'enfin se détacher des branches dans la bise froide qui viendra des montagnes, bien loin au nord, tournoyer un instant puis se déposer à terre, y rester pour pourrir...pourrir...mourir...mourir...

Le coin le plus coloré est à l'arrière de la forteresse...
Là où s'étale la forêt des Murmures, dont les arbres suivent le même processus que ceux qu'on voit par la fenêtre. Rien que du végétal, pas le moindre rocher. A part, bien sûr, les quelques gros cailloux que le bon Dieu a juger bon de disperser ça et là, mais eux, ils sont tous blancs et brillent au soleil.
Si certains pensent que c'est lui qui, un soir de déprime, les a façonnés sur l'herbe molle pour nous voir avec satisfaction nous cogner les doigts de pieds contre, Alquäloth, en revanche, pense plutôt que ce doit être des paysans qui les ont placés de la sorte pour rendre hommage à quelque dieu des moissons. Qu'importe. de toute façon la fenêtre ne donne par sur la forêt, alors à quoi bon chercher ce qui est joyeux et riant alors qu'on ne peut pas le trouver pour l'instant.

Triste et morne.

Le feu qui s'élève dans l'âtre n'est pas non plus réconfortant. Il réchauffe, c'est vrai. Mais il annonce qu'il va faire froid, que l'hiver arrive. Qu'il fait déjà froid, d'ailleurs. A moins que Sin ne soit particulièrement frileux. Mais un centaure, ça a du poil et de la graisse. Ne le prenez pas mal, les centaures, elle sait que c'est inné; Alquäloth. Bref, ce qui veut dire qu'il fait froid. Que dehors, il fait morne et tristounet. Ce que l'elfe formule à voix haute. Pas si haute que ça, finalement, et de fait, elle murmure.


- Triste mais beau. ( petit reniflement résigné ) De toute façon, essaye de trouver quelque chose qui soit parfait dans ce monde. Soit c'est la plante vénéneuse, beau mais dangereux, soit c'est l'agrément immoral.

Un vieux dicton qu'elle avait entendu lorsqu'elle vagabondait au hasard dans Sarwyen, sans but ni idéaux, lui revient en mémoire. " Tout ce qui est bon dans la vie est illégal, immoral ou fait grossir. " Ce qu'elle dit à Sin.

- C'est pas faux, hein ? Mais si je continue à te dire des choses pareilles, tu vas te mettre à déprimer.

Suivons son conseil. Le feu, elle le regarde. Dommage, dedant dansent des choses qu'elle préfèreraient oublier. Mais elle ne peux pas. Alors elle continue à regarder les reflets des flammes, qui lui font penser à des cris de douleur, comme elles se tordent dans l'âtre, et cette couleur rouge, rouge sang...

Ses ongles rentrent dans le bras du fauteuil où elle s'est peletonnée. La troisième fois qu'elle s'assoit dedans. C'est devenu son fauteuil à elle, c'est vers lui qu'elle s'est dirigée et qu'elle se dirigera tout le temps, à chaque fois qu'elle se rendra dans la Salle Commune.
Mais personne d'autres, à part elle, ne le sait.
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Sin
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyDim 2 Sep - 15:59

Je me retourne paresseusement, à gauche, à droite, comme un chat couché dans un panier. L'air est chaud, le coussin moëlleux, pour un peu je ronronnerais. Je hennirais, bon. Ma dernière rotation me ramène face à ma menue interlocutrice et ses yeux perdus dans le lointain, agrippée à son siège trop grand pour elle. Il y'a effectivement de la mélancolie, une mélancolie désespérée qui voile son regard, et qui assombrit le mien. J'aurais pu me forcer à détendre l'atmosphère, encore et toujours, je sais le faire presque mieux que personne, mais dans ce cas, non, ce serait déplacé. Oh, je ne me mets pas à tirer une tronche de six pieds de long, mais j'essaie de contenir la jovialité qui est usuellement mienne. Ne pas à mon tour sombrer dans la déprime. J'aurais bien du mal de toute façon, vue la manière dont se déroule mon passage - mon installation, n'ayons pas peur des mots - dans ce pays que je ne connaissais que de nom il y'a encore une poignée de semaines.

Et le désespoir n'est pas qu'une couverture propre à ses yeux, il semble aussi prêt à envahr son esprit et son âme, du moins c'est ainsi que j'interprète ses mots. Un peu comme si ce n'était pas Alqualöth dans son fauteuil qui parlait, mais son ombre reflétée sur le mur. Plus grande, sans âge, sans bonheur. Du sombre, du sombre, du sombre.


N'imagine pas la perfection comme un idéal à rechercher.


Je suis bien placé pour le dire. Si j'inspire quelque sympathie et plus si affinités par moments, ce n'est pas parce que je m'approche de l'idéal demichevalin. Je tire moyennement, j'ai un physique d'avorton pour ma taille et le courage me fuit désespérément - et moi je fuis tout court, en règle générale. Je reste dans la globalité, pas besoin d'en plus rentrer dans les détails.

La perfection est une utopie qui rend les gens perpetuellement insatisfaits, et instables. Je...je te cherche un exemple.

Il m'en faut un juste, un clair, un parlant, un...

Boa. Pense à Boa. Est-ce qu'elle est parfaite ? Pour moi, oui, mais je ne suis pas objectif sur le sujet. Si l'on cherche, on voit qu'elle a un caractère parfois trop trempé, qu'elle a des crises de mélancolie, qu'elle est secrète et indépendante. Tant de choses dont on peut dire qu'ils sont des défauts.

Mouais. Parfaite avec plein de jolis défauts, alors. Je note.

Pourtant, elle est ma perfection, parce qu'elle m'apporte bien plus que je n'aurais jamais espéré. Il faut essayer de voir les choses ainsi. Je suis bien plus loin qu'elle de ce que l'on appelle "perfection", qui n'existe de toute façon pas.

Mon regard qui s'était perdu dans le vague se focalise de nouveau sur la petite elfe. Je souris.

Tu ne me feras pas déprimer, je t'assure. Je n'ai pas de poids sur la conscience, j'essaie de goûter tout ce que m'offre la vie ici, parce qu'avant, je n'avais ni n'étais rien. Ces paysages gris...ils sont paradisiaques vu le lieu dont tu les regardes. Tu pourrais avoir la même vue depuis des marécages à flanc de montagne.

Boa mélancolie, Alqua mélancolie...hum. Quand même. Y'a un truc. Dans mes images, je trouverais peut-être une réponse. Mais si je veux être fidèle aux principes que je viens d'énoncer, je n'irai pas chercher dans l'obscurité de mes souvenirs les réponses à cette épineuse interrogation. Elle viendra, ou ne viendra pas. Fermés, les pans noirs de ma mémoire.

Tout le monde peut goûter la vie, pour peu que l'on se persuade que c'est la bonne manière de vivre...
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyDim 2 Sep - 21:12

Mais lui...Il n'avait rien de rien, il était démuni. Sans famille, sans idéaux, peut-être même sans le sou, sans...rien. La famille, il l'a trouvée, ici. Les idéaux, aucune idée...mais la famille, oui. Et le réconfort. Celui qui fait pousser des ailes, et qui donne envie de continuer. Tandis qu'Alquäloth...

Elle avait Satowa. Elle avait ses buts et ses objectifs à atteindre. Elle faisait partie d'un tout, elle faisait partie d'un coeur. Amour et respect, bonne humeur et bonne entente, amitié, elle était ensevelie dans un cocon de laine soyeuse. Trop doux pour la protéger de ce qui l'attendait au-dehors, ce qui fait que le coup de poignard en pleine poitrine, le crève-coeur, a été d'autant plus douloureux. Alors on se terre au fond du cocon, toujours mieux, toujours plus profond, toujours plus accrochés aux fibres laineuses, et on refuse d'en partir, on refuse de lâcher un tant soit peu le fil protecteur pour aller voir ce qu'il y a au dehors. ca fait mal, mais si on y va lentement, progressivement, on s'endurcit et peu à peu, on a plus peur de l'extérieur.
Elle, elle était enfouie trop profondément dans son cocon entourée d'enceintes fortifiées, et refusait de pointer le nez dehors. Elle était trop bien, trop à l'aise là-bas pour s'imaginer les quitter, tous...pour s'imaginer qu'elle, était capable de telles choses, de partir et courir, et tuer, et répandre douleur et souffrance...

Non, elle ne voulait rien savoir. Elle se bouchait les oreilles avec le coton de son cocon. Mais le drame est venue la cueuillir à sa porte, l'a fait monter sur son dos alors qu'elle ne le voyait pas. Et lorsque d'un coup le sol s'est dérobé sous ses pieds qui commençaient à chanceler, c'était pire que tout, tout, tout ce qu'elle pouvait imaginer, concevoir, penser, inventer.

Sin, lui, il n'avait plus rien. Il n'avait peut-être même jamais rien eut. Alors il l'a trouvé, le praradis et le bonheur. Il n'avait rien à regretter.


- Mais moi j'en avais un, d'avant. Et je pouvais en être fière.
A Satowa. Mon ancien clan. Je les aimais, tous, et je continue de les aimer.
Je serai sûrement toujours restée avec eux si rien de tout ce que j'ai fait ne s'était passé. Mais il s'en est passé, des choses.
Et la moindre décense m'obligeait à les quitter.

Je reçois si souvent des regards torves d'autres alliés de Satowa, mes anciens alliés, et de membres de Satowa aussi, quand ils me voient...quand ils me voient...


Sa voix se brise et s'éteint. Elle respire plusieurs fois, profondément. Va-t-elle enfin aborder le coeur du problème ? Ce dont elle n'a jamais parlé avec personne, pas même avec Boa, le jour de son arrivée...

Un instant, elle se demande si elle ne ferait pas mieux de feindre qu'elle n'avait rien dit. Afficher un sourire horriblement faux mais si joli sur son minois, aborder n'importe quel sujet amusant, léger, où il n'est et ne sera jamais question de meurtres et de souffrances...Ensuite, ils iraient peut-être boire une chope de bière, n'importe où, la bière sera mauvaise mais qu'importe, il rieront et parleront ensemble, avec animation, sans voile hanté descendu sur les yeux de chacun...

Idée si séduisante. Mais après ? Après ses futiles moments de joie, bonheur éphémère durant lequel on a toujours gardé cette boule au fond de la gorge sans trop vouloir s'en apercevoir ... Le désespoir reviendra vous prendre en plein coeur, il n'en sera plus que coriace et poignant, et il sera d'autant plus dur de s'en séparer.

La voix de la facilité est toujours si imprévisible...Alors elle lui dit, à voix basse, lentement, pesant chacun de ses mots :


- Dis-moi, Sin, est-ce que ça t'ai déjà arrivé de commettre des actes - des actes dont tu ne seras absolument pas fier ensuite, des actes horribles - mais que, dans l'action du moment tu trouveras si plaisant que tu te demandes si tu voudrai le commettre une deuxième fois.
Mais qu'en toi luttent deux pensées : l'une, la conscience, veut t'en empêcher mais la deuxième te pousses à le faire...Et tu choisis la deuxième, pour qu'elle te fiche la paix...
Mais plus le temps passe, plus les remords te rongent, tu voudrai y remédier, faire en'importe quoi pour que ça s'arrête.
Mais tu gardes tout ce temps au fond de toi ce virus, cette souillure qui s'intensifie, ce monstre qui relève le museau à chaque fois qu'il en a l'occasion...


Elle lui a presque décrit sa situation. Parce que si Sin a jamais éprouvé pareille sensation, alors il a bonne mémoire pour se souvenir de tous ces détails.
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyVen 7 Sep - 17:10

Tu sais, je pense que si certains commettent des actes horribles, c'est qu'ils les trouvent plaisants. Ceux qui n'y éprouvent aucun plaisir et n'en retirent aucun bénéfice ne le feront pas.

J'ai l'air moraliste, donneur de leçons, affalé dans mon fauteuil, mais je ne le suis pas. J'ai la cervelle qui turbine pas mal. Qui réfléchit, et qui se force à oublier, parce que là, maintenant, au coin du feu, je ne veux pas revivre les cauchemars de ma première nuit. Salvateurs, mais aussi éprouvants. Et maintenant que je suis tiré d'affaire, ils ne manqueraient pas de me vider de toute mon énergie, et de toute ma bonne humeur. De me rendre amorphe et larvesque, dépressif et cérébralement souffreteux. Rien de bon. Il faut chercher l'équilibre, le compromis entre l'inquisition et l'ignorance volontaire, et c'est loin d'être gagné. Les méandres les plus tortueux de ma mémoire m'inquiètent.

Il le faut quand même. La petite cherche des réponses, et je ne peux pas me contenter de quelques vérités générales assénées d'un air supérieur, en finissant par "Tu verras, ça va aller" alors que l'on sait pertinemment que ce ne sera pas le cas. Mais j'ai peur, voilà. Comme d'hab. L'avantage, c'est que ça ne passe pas pour un fait exceptionnel. La peur est le moteur de mon existence. Et vu ce qu'elle est devenue, je me dis que c'est un mal pour un bien, après tout.

Tout de même, j'essaie de prendre un air rassurant. De mémoire, c'est calme que j'ai pris mes décision les plus sensées (les rares). Si elle l'est, tout ne peut que mieux se passer.

Je n'ai pas vécu ce dont tu parles. Je n'ai pas la force pour commettre des actes horribles. Je suis certainement encore plus méprisable que le plus vil des assassins, parce que lui a le courage de passer à l'acte. Si tant est que, comme l'essentiel des habitants de ces terres, tu considères la lâcheté comme un pêché ignominieux.

Mon regard se perd de nouveau. C'est sans doute pour ça que je me sens bien ici. Pas de regards chargés de reproches à supporter du matin au soir, pédants, méprisants, vulgaires, voire franchement hostiles.


Je ne peux pas te comprendre. Je peux seulement te juger. Tu serais mauvaise si tu avais prononcé ta phrase dans l'autre sens, si c'est ce que tu contrôles que tu avais présenté comme la partie à bannir de ton individu.

J'exagère un max.

Enfin non. Je ne peux pas te juger. Je peux...donner mon avis. Quelquefois c'est utile, quelquefois c'est à côté de la plaque. Ca risque de l'être, dans cette situation, je n'ai jamais ressenti de telles pulsions mauvaises. Le Mal savait que j'aurais trop de crainte et de retenue pour oser le servir. Il choisit son bras armé, j'imagine.
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptySam 8 Sep - 12:55

Ses mots ne réconfortent pas Alquäloth, ne l'apaisent pas, ne l'attristent pas non plus...
Mais son esprit est plus clair à présent, comme si on venait juste d'épurer une source boueuse et sale qui s'y déversait, la transformant ainsi en une petite cascade toute limpide et scintillante.

Sauf que...

" Ceux qui n'y éprouvent aucun plaisir et n'en retirent aucun bénéfice ne le feront pas. " qu'il dit...
Mais dans ces moments dans lesquels elle se mettait, les yeux fous, injectés de sang, à arracher la vie à tous ceux qui passait, à plonger ses crocs dans le cou de victimes encore vivantes, à taillader la chair et broyer l'os de l'innocent...Dans le feu de l'action, elle y prenait plaisir, elle aimait ça, elle adorait le goût de sang au fond de sa gorge et sa lame poisseuse approuvait ses pensées, brillant d'une lueur froide et machiavélique, abreuvée d'un sang innocent...

Ce n'est qu'après que les mremords arrivaient, telle une vague glacée, qui déferle sur le pont du navire et qui submerge l'esprit, emportant tout sur son passage, les larmes, le temps, le sang, mais pas les souvenirs...

La guerrière ne peut s'empêcher de se redresser brusquement dans son fauteuil, où elle était avachie, lorsque Sin affirme être "encore plus méprisable que le plus vil des assassins, parce que lui a le courage de passer à l'acte. " Avec un genre de soupir bizarre, elle hoche la tête de droite à gauche, un sourire incrédule peint sur son visage, un regard qui ne pourrait pas signifier plus clairement : " Glp....Il est fou, lui..."

Elle descend alors de son fauteuil, deux petits pas plus loin, puis elle s'assoit sur le sol, juste à côté du coussin à centaure où est allongé Sinkein. Il n'y a pas de fauteuils dans lequel un bipède puisse s'installer à proximité, dommage. Donc, elle croise bras et jambes par terre, s'arrange pour être plus sur la moquette moelleuse d'un rouge profond, que sur la dalle froide et grise qui apparaît par endroit, qui fait froid sur les fesses. Mais au moins, l'avantage de cet emplacement, c'est que le feu diffuse sa chaleur douce et dorée sur tout son côté gauche, et de l'autre, il y a Sin, qui dégage une chaleur humaine amplifiée caractéristique chez les centaures. Donc elle n'a pas froid. Et elle pose une main sur la jambe repliée sous lui de Sin. Et de fait, elle n'a pas tellement le choix, parce qu'elle ne peux rien atteindre de plus haut dans cette position.

- Tu plaisantes ? Au contraire, c'est une forme de courage de résister à ses ennemis autrement que par les armes ! Et même si tu étais véritablement un lâche et un trouillard, tu serai quand même mille fois plus digne de respect que tous ces pauvres gens qui frappent au hasard...

Elle essaye de s'empêcher de penser " dont je fait partie ", mais elle n'y parvient pas, alors elle s'adresse une gifle magistrale, mentalement, hein, et continue d'écouter Sin parler, avant d'ajouter :

- Le Mal choisit son Bras Armé. D'accord. Mais j'aimerai tellement savoir pourquoi moi, pourquoi nous, nous tous...
Parce que si le Mal, à supposer qu'il ait un maître, c'est de voir ses serviteurs crever sous le poids de ce qu'il leur ordonne de faire...


Elle laisse sa phrase en suspens. De toute façon, Sin n'est pas un idiot, il a sûrement compris ce que cela voulait dire.
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptyMer 12 Sep - 19:03

Je souris, parce que j'ai touché plutôt dedans. On dit "beau parleur", moi je me qualifierais plutôt de "Baratineur". Y'a la notion d'ordre en moins. Je baratine pour sauver ma peau, de longues minutes s'il le faut, mais au rayon pensée organisée et argumentée, je suis plutôt pas terrible. C'est pour ça qu'est survenu l'éclair de satisfaction en entendant la réponse de l'elfette désormais assise tout près de moi.

Ce que tu dis, c'est parce que tu n'es pas de ceux qui disent que "ta seule force, c'est ton courage". De ceux qui lanceraient des guerres ou des massacres pour le simple plaisir de prouver, ou de se prouver, je ne sais pas, qu'ils existent et qu'ils sont puissants.

Je m'arrête, il faut chercher les mots justes, pour ne pas gêner ni blesser. Il est rare de pouvoir ainsi parler à coeur ouvert, et il faut profiter des instants privilégiés. Celui-ci en est un.


Moi, je n'ai pas d'honneur, de courage, de tout ça. Avant, je survivais, maintenant, je vis, mais ça n'a pas changé. Par ma lâcheté, j'ai peut-être commis des actes horribles, c'est du moins ce que je pensais jusqu'à il y'a peu, et ce qui me tétanisait littéralement dès qu'il y avait du danger.

Mmmh...


Mais malgré tout, je pense être quelqu'un de...de sain, disons, parce que l'idée de ces actes me révulsait, me donnait la nausée. Je savais pertinemment que j'en serais incapable, mais certains les désirent, et ne passent pas la frontière juste parce qu'ils ont peur. Moi, j'avais peur, mais je n'étais pas tenté. Et sur ce que je croyais avoir fait, je...

...je ne sais pas comment le dire, je n'en ai jamais réellement parlé. Tout juste en songe, dont je ne sais toujour pas ce qui était réalité et ce qui était onirie.

...je me dégoûtais. J'ai l'impression que tu es pareille. Tu te dégoûtes, parce que tu n'as encore trouvé personne pour te pardonner. Je pense que si tu attends un pardon, c'est que tu le mérites. Les mauvais sont fiers de leurs actes. Surtout, il ne faut pas qu'on leur pardonne, pour ne pas leur ôter leur soi-disant héroïsme, ou leur courage.

Je repose mes yeux sur la petite elfe.

La magie existe, et certainement, dans l'ombre, oeuvrent des forces contre lesquelles ma volonté ne pourra pas résister, ni la tienne. Il faut s'en moquer. Elles vaincraient si tu vivais en permanence dans leur ombre, craignant à chaque instant d'en être la victime. Il faut être...en harmonie avec soi. C'est pour ça que je te disais de ne pas contempler de tristes tableaux. Ils n'aident pas à celà.

Sinekein donneur de leçons, on aura tout vu...
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MessageSujet: Re: L'épine et le coton.   L'épine et le coton. EmptySam 15 Sep - 12:55

Il cause, il cause…

Et je l’écoute causer donc. Je ne peux pas faire grand chose. Je ne le regarde pas dans les yeux, je fixe le bout de mes bottes, devant moi. C’est passionnant, le bout de mes bottes. C’est sale, c’est brun. J’adore. Je préfère regagner mon fauteuil, tiens. En enlevant mes chausses d’abord, pour pouvoir me pelotonner au tout au fond, les pieds sur les coussins. Et je m’étais jamais rendu compte à quelle point elles étaient sales, mes bottes. Au fond c’est pas étonnant. Sang, intempéries, flaque de boue, cours d’eau, herbe sèche…c’est leur lot quotidien. Quoiqu’en ce moment leur quotidien est un peu moins héroïque. Ca ferait plutôt « jardin- couloir-pavés de la ville… » et même si j’en oublie, ça fait longtemps que j’ai plus mis mes pieds dans du sang ou une flaque de boue. Je parle de sang animal, hein. Ceux que je chasse pour mon, heu, profit personnel. Pas d’insinuations, s’il vous plaît.
Quoi que.
C’est triste à dire mais parfois c’est du sang de truc bipède. J’insinue pas que les centaures sont des animaux, pas de méprises, voyons, c’est juste qu’ils sont trop gros pour moi. Et belliqueux, avec ça. Souvent. Bref. Sin cause et je l’écoute.

Et zou, come back to the mouchoirs.

Ca se voit pas comme ça, c’est mon esprit qui dégouline d’eau salée. J’ai un petit truc rien qu’à moi très pratique pour pleurer en public sans qu’aucune larme ne tombe, sans qu’aucun soubresaut ne soulève la poitrine.. Je vous le dirai pas, parce qu’après, ça ne serait plus un petit truc rien qu’à moi. C’est peut-être pas très bon pour le moral mais ça permet de conserver un peu de dignité. Important, ça, la dignité. La dignité et la fierté. Quand t’as ça, c’est déjà pas mal. Bref, le seul signe extérieur qu’on voie c’est que je suis toute palôtte. Ca fait ressortir mes gros cernes sous mes yeux, et les signes de fatigue. Mais ça, je m’en fiches. Il peut voir ce qu’il veut. Je m’en tirerai en inventant une histoire quelque conque. Et puis il ne verra rien.

Il cause, il cause, et moi je ne dis rien.

Je sais pas quoi dire en réalité. Je me contente d’hocher la tête ou de sortir un « Mmmh » entendu à quelques moments stratégiques de sa diatribe, avec le coin gauche de la bouche qui se crispe et les yeux qui s’agrandissent en une moue du genre « oui t’as raison ». Jamais été une grande pro des mots et de la psychologie. Sauf quand il s’agit d’un chant, là, je suis presque imbattable. Mais ça fait plutôt longtemps que j’ai pas chanté. Ca fait partie des nombreuses choses que j’ai oublié. Et que j’ai perdu aussi. Pas réessayer de chanter depuis que je ne suis plus une elfe à part entière. Faudra que je m’y attelle un jour. Quand même.

Et puis de toute façon, dehors, quelque chose se produit , qui me dispense de dire quoi que ce soit. Un cri, bien que lointain, parvient, très étouffé, jusqu’aux murs de la forteresse, traverse les épaisses pierres assemblées, contourne tourelles et donjons puis se glisse comme une écharpe de brume nocive à travers les carreaux de la salle du feu. Je me lève d’un bond, même pas sûre que Sin l’ai entendu. Qu’importe. Loin, très loin, une colonne de fumée s’élève pour chatouiller les cieux. Pas besoin de mirettes elfiques pour la voir. Elle est de plus en plus grande et grise. La trouille me tord les tripes. J’espère que ce n’est pas ce à quoi je pense. Je lève un visage chaviré vers Sin. Je suis affreusement pâle, du moins je le sens, y’a pas de miroir dans la pièce. On dirait une morte. Les yeux qui s’agrandissent, s’agrandissent, et la colonne de fumée qui noircit se reflète dedans…


- Sin…C’est quoi, là-bas ? Hein…Est-ce que…
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