[Les Ithryn Luin]
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[Les Ithryn Luin]

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 Un cri dans la nuit

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Arlequin
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Arlequin
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Arlequin


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MessageSujet: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyVen 14 Sep - 23:52

Musique

Ce soir, je contemple la lune, une étoile, une constellation morcelée au travers des branches feuillues.
J’ai escaladé cet arbre, une habitude.
J’aurais pu choisir sa plus haute branche, et perché aussi haut que les branches m’auraient emporté, je serais grimpé, et puis j’aurais installé ma peine d’un soir, ma peine des jours qui tournent mal, le mal qui berne et ronge par faiblesse des incompréhensions. Une duperie des choses que l’on croit justes, quand on voudrait en imposer la douceur de ses vertus, mais on se trompe parfois, je me trompe souvent, trop souvent ces derniers temps.
J’ai choisi une branche plus robuste, plus près de l’écorce.
Je regarde le ciel étincelant, un temps de lune, un temps pour se souvenir.

Je voulais partir, quitter ses terres où je ne trouve plus aucune saveur à goûter, où l’intérêt s’est détourné pour me montrer seulement l’ennuyeux.
Je voulais partir, dire adieu à mes amis, mes frères, mes sœurs, et nous donner rendez-vous autre part.
Mais la vie se charge de nous rappeler à l’ordre, elle flanque une gifle quand on s’y attend pas, une grande claque dans le dos comme pour rappeler qu’on est pas seul, et que sans eux, je parle des gens que j’aime, sans eux, ces saveurs que j’irais chercher ailleurs, seront fades.

Je garde le souvenirs des premiers Ithryn, je suis le dernier des premiers. C’est pas reluisant, c’est un peu triste, c’est pas forcément malheureux pourtant.
On était beaux ensembles, et ceux d’aujourd’hui sont aussi beaux que ceux d’hier.
Pourtant l’amertume a scellé une marque qu’on a du mal à effacer.
Son empreinte s’est immiscée entre nous, elle nous monte les uns contre les autres, par de petites idioties ordinaires, rien d’important au fond, pourtant, ça fait mal et ça casse ce qui devrait rester toujours de porcelaine.

Nos disputes ont remplacé nos beuveries autour d’un feu de chaleur, le vin est piquette, les sourires se sont gâtés, on serre les dents au lieu de rire aux éclats et de se moquer sans méchanceté.

Chacun pleure ses peines dans son coin, la pudeur a remplacé peu à peu la sincérité des émotions.
La franchise de nos colères s’est cachée derrière ces vieilles pudeurs stupides qui ne nous ressemblent pas.
Nous sommes un vieux couple qui a oublié de se regarder vivre.

Toi, tu pleures et je ne l’ai pas vu, pardon.
Tu es triste et tu caches tes larmes. Je n’ai pas vu cette peine, je n’ai pas vu ces larmes qui ruissellent entre tes mots, écrits sur des vieux bouts de papiers, jetés, semés pour qu’enfin on retrouve les chemins de ton cœur. Celui qu’on a oublié de laisser battre et hurler que sa peine est moins lourde si on la partage, si on la partage…
Qu’un fardeau porté à plusieurs, ça épuise moins, ça permet qu’un sourire passe au travers des mailles du filets, ce piège à émotions qui fait pencher la tête en avant, qui écrase la tête dans les épaules, et fait racler les pieds sur la terre.

Tu souriais, mais ça sonnait un mauvais glas, le chant des corbeaux.
Maintenant, tu ne souries même plus, tu as refermé ton cœur, tes beaux yeux n’annoncent plus la délicatesse d’une pluie d’été.
Et tu sèmes des morceaux de larmes ça et là.
J’ai honte d’avoir marché sur un morceau de larme, je ne l’ai pas fait exprès. J’aurais voulu faire autrement, ouvrir les yeux, regarder et surtout, voir.

Je voulais partir sans me retourner.
Fermer les portes derrière moi, jeter les clés et faire comme si tout ça n’a jamais existé.
Et j’ai trouvé ce morceau de larme collé sous ma chaussure.
Je boitais, j’ai trébuché sur ta peine.
Je suis tombé sur ton chagrin et ça fait mal.
Tellement mal.
J’avais oublié, oublié que les maux partagés sont plus légers, et qu’a deux c’est mieux, à dix c’est une montagne que l’on déplacera.

Alors, j’ai balancé mon baluchon de peu de chose par-dessus un ruisseau. Celui qui le trouvera ne fera pas fortune, mais la clé des souvenirs qu’il contient, touchera son cœur, les soirs un peu tristes.

J’ai vu cet arbre sans prétention. Il n’est pas le plus grand, pas le plus fort, mais ses branches s’étalent et offrent un abri confortable.
Je vais rester dans cet arbre à te guetter, à guetter chacun de nous, chaque Ithryn qui cherche sa route, un sens, une raison, et ensemble, tous, nous fêterons nos retrouvailles sous les branches de cet arbres sans prétention.
Nos déposerons nos habits de pudeurs aux pieds de l’arbre, nous enlèverons nos masques figés. Et enfin débarrassés de ce fardeau stupide, nous rirons de nous voir rire.
Nous allumerons un feu de camp, et nous boirons jusqu’au matin.

Et puis, lorsque la lune aura tiré sa révérence, quand le soleil percera les branches de cet arbre sans prétention, quand l’eau fraîche aura effacé ces cernes ingrates, nous partirons pour un voyage au sein de ces terres qui nous ont fait rêver, et nous nous raconterons des histoires, de belles histoires, pas des histoires chagrines, pas des histoires de fins. Non, pas des histoires de fins.
Et nous rirons ensembles.

Viens Boadicea, je t’attends.
Je m’ennuie seul, dans cet arbre.

Tu vois, j’ai choisi cette branche assez basse pour pouvoir tenir ta main.

Viens maintenant, laisses ton refuge à ceux qui sont seuls.
Ensemble, on attendra les autres. On allumera ce feu de joie, et on cramera nos peines en papier d’artifice, on regardera brûler les mots qui blessent et tu souriras, et je rirais de te voir sourire, à nouveau.

Viens mon amie..
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Boa
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptySam 15 Sep - 1:20

Mal aux mâchoires.

C'est à force de serrer les dent.

J'entends des rires et je serre les dents.
Je vois des ballots qui se préparent, des sacs et des paquets.
Des projets, des lumières dans des yeux.

Et moi je serre les dents, et je fais comme si de rien n'était.
J'ai rien vu.
J'ai vu ?
Aïe.
Nan, juste du coin de l'oeil, à peine.
Même pas mal.

J'évite.
Mon jardin, la forteresse, les autres, j'évite tout et tout le monde.
Qui part, qui reste ?
Quand ?
Je serre les dents.
C'est pour empêcher mon coeur de sortir, je l'ai dans la gorge, tout le temps.

Les bois, comme d'habitude, quand ça va mal, les bois, et la solitude.
C'est pour bientôt la solitude, il faut que je m'entraîne...
Même si ceux qui restent me sont précieux.
Ceux qui partent aussi me sont précieux.
Rien que l'idée, tiens, qu'ils pourraient n'être déjà plus là à mon retour, ça me donne envie de foncer tout droit.
Rien que l'idée qu'ils seront là, et que pourtant dans leurs têtes, ils seront déjà ailleurs, ça me donne aussi envie de foncer tout droit.
Loin loin loin.
Dans des coins où il n'y aura pas de souvenirs d'eux pour me sauter à la gueule à l'improviste et me faire saigner la mémoire.

Je ravage les fougères, ça me soulage...
Et puis ça sent bon.
Et puis ça détend.
Et puis le petit bruit du ruisseau...
Et le zonzon des insectes...
Et le noir tout autour.
On peut se laisser aller quand il fait noir, personne ne voit.
On peut laisser tomber les épaules et le coin des lèvres.
On peut chialer un bon coup, tant qu'on ne mugit pas son chagrin, ça passe inapperçu, on ne voit pas les petits sursauts du dos.
Ca lave...

J'ai pas envie de les voir partir.
J'ai pas envie de dire adieu.
Je préfère encore ne pas être là, revenir, ou pas, quand tout sera fini déjà, que tout sera différent, irrémédiablement, même pas détruit, juste... vide...
J'ai pas envie de les voir partir.
J'ai pas envie de les voir tout court...

Injuste ?
Oui, c'est injuste...
J'ai jamais prétendu être quelqu'un de juste...
Sainte Boa, c'est un mythe...
Y'en a qui y croient encore...
C'est qu'ils ne m'ont jamais vue mordre simplement parce que j'ai mal, en toute injustice, la première chose qui passe à ma portée, juste pour ne pas avoir mal toute seule...

Gros soupir...
Ca aussi ça nettoie...
Ca n'arrange rien...
Mais de se gonfler la poitrine, ça fait sentir plus léger, pour un petit temps...
Et on peut se remettre en marche...
En passant entre les fougères au pieu de les piétiner.
En écartant les branches au lieu de les briser.
En regardant devant soi, au lieu de fixer le sol à trois mètres devant...

Evidemment...
Notez, c'est le bon moment.
Plus tôt j'aurais tourné le dos et filé me cacher bien loin.
Plus tard j'aurais fini par ne plus rien attendre.
Donc c'est normal que ça arrive maintenant, de voir ce drôle d'oiseau sur ce drôle de perchoir...
T'as toujours adoré jouer les merles chanteurs, les grives musiciennes, les rossignols...
Au milieu des ras-du-sol, toujours là-haut, à les regarder patauger dans la boue, l'oeil ironique et le sourire au coin des lèvres.
Surprise, quand même, un peu...
Je croyais avoir semé tout le monde...

Même pas un temps d'arrêt.
Ou si peu.
Même pas de rancune.
Allez, soyons honnête.
Bien sûr que je t'en veux.
Bien sûr que je vous en veux, à tous.
Mais ça changera quoi ?
Il vaut bien mieux s'avancer et sourire.
Oui, bon...
Faudra attendre un peu pour le sourire...
Mais ça viendra...

Pardon, je vais pas parler tout de suite...
J'ai un peu la gorge sèche.
T'as rien à boire, au fait ?
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptySam 15 Sep - 11:35

Il est arrivé le premier, quand le crépuscule s’échappe et s’étiole, que le soleil décline, chassé par les rayons de la lune blafarde, réparatrice, révélatrice, aussi bénéfique que quelques fois on préfèrerait la voir rester derrière là où elle élit domicile le jour, pour ne pas qu’elle éclaire certains aspects de notre personne tellement peu reluisants qu’on a honte de les montrer…Mais à cet instant, je la bénis, elle qui m’éclaire cette placette sur laquelle il se tient, Arlequin…


Certains le croient fou à lier, d’autres préfèrent le voir sous un mauvais jour, d’autres encore l’aime à crever, lui, le premier des Ithryn Luin. On l’affuble de toutes sortes de nom, on l’appelle l’Arlequin ou l’Hëllequin, comme un jeu de pile ou face, Jean-qui-rit ou Jean-qui-pleurt, le visage masqué de blanc et l’arrière du crâne de noir …Certain ignorants l’appellent le sorcier blanc, le nom de « portier des Ithryn Luin » lui est parfois délivré, titre qu’il s’est choisi lui-même, étouffant de modestie et de simplicité.


Arlequin, Bonjour le Jour, Bonsoir la Nuit, l’éternel rêveur, l’immuable pitre, le saltimbanque d’âme et de cœur, vêtu de son inchangée gouaillerie et avec Mère Séduction comme nourrice…Entre espiègle et ténébreux, tendre, volage, passionné, charmeur des mots et des cœurs, la balance ne peut s’équilibrer, toujours changeante car toujours changeant, un peu lunatique parfois mais toujours sincère et bien que ces détails futiles soient tantôt éphémères tantôt faits pour durer, lui, il ne change pas, immuable statue au cœur d’or. Et Dame la colère et Sœur la Furie peuvent aller se rhabiller. Jamais ces deux perverses n’atteindront les Ithryn Luin. Jamais elles ne t’entacherons, Arlequin. Jamais elles ne me souilleront non plus. Jamais aucun Ithryn n’aura à en souffrir. Les Deux Sœurs peuvent aller voir ailleurs, ici elles n’ont pas leur place. Pas au milieu de l’amitié et de l’amour. Elles ne l’auront plus jamais. Jamais elles ne nous atteindront. Plus jamais.


Et sais-tu seulement pourquoi, Arlequin ? Parce que nous sommes les Ihryn Luin. Une pure et simple amitié. Il faudra plus d’une porte close, d’une fenêtre fermée, d’une route s’étendant entre nous pour semer le trouble dans nos cœurs. Alors fermons nos esprits à la haine et le désir de vengeance et à tout autre ressentiment qui pourrait nous nuir. Jamais nous ne serons séparés.


Et pourtant…
J’ai entendu ton cri dans mon cœur. J’ai couru pour te rejoindre. J’ai eu peur. Peur qu’il te soit arrivé malheur, peur de découvrir…ce qu’il y a à découvrir, peur de te voir peut-être pleurer. Et quand je suis arrivée sur place, j’ai vu qu’il en étais tout autrement. Peut-être les larmes couleront, mais pas celles de tristesse.


Viens Arlequin. Prends ma main grand frère, et dansons en attendant ceux qui suivront le cortège. Viens. Regarde…Là-haut, une étoile nous fait un clin d’œil…


*****



Mais tu n'es pas seul. Boadicea est à tes côtés, elle attend, sur ses quatre pieds, son coeur a dû aussi résonner d'un cri inaudible, comme nous tous d'ailleurs...

Mais suspendons un temps la course de la lune. Capturons-la pour la suspendre tel un phare au-dessus de la nuit qui s'étale sur le monde. Lune, stoppe ta course folle ! Etoiles, brillez, mais ne vous cachez pas, nuit, perdure et retarde le jour et ses couleurs superficielles de cartes postales, juste le temps de vous parler d'une grande Dame, de Boadicea.

Elle est un diamant brut.
Aussi bien par l'esprit, immaculé et sans tâche, que par la robe d'une neige infinie.
Mots chatoyants, caractère de feu.

Coeur de neige, tout beau tout blanc. Mais quand il fond, il révèle une âme sensible et presque vulnérable.
Brut de générosité. Et ça elle ne le cache pas.
Nous, c'est comme ça qu'on l'aime, notre Boa. Celle qui met de l'entrain dans les coeurs et des étincelles dans le regard, des sourires spontanés aux lèvres et du baume dans la poitrine.
Âme Ithryn Luin.


Viens Boadicea...Prends ma main grande soeur, et attendons ceux qui suivront le cortège. Viens. Regarde...Là-haut, la même étoile nous fait encore signe !
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Miw
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Classe : sorcière
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyDim 16 Sep - 23:53

Un petit félin discret
Tout petit, tout appeuré
J'avait encore fugué mais je reviens toujours.
C'est tout juste si on remarque mes allées et venues.
Mais chaque fois, je reviens parmis les miens.

Et si eux ne reviennent pas, les murs sont toujours là.
Ce lieux, j'y suis attachée non pas pour des pierres, des meubles et des portes
mais pour l'air qui contient leurs souffles
pour la passion qui reste en suspens
pour leurs odeurs sur chaque pierre touchée
pour les souvenirs inscrits à chaque pas
pour les echos de leurs voix qui résonnent encore
pour la chaleur retenue par ces murs
pour toutes ces traces de vies auxquelles je tiens

J'ai entendu la charette
J'ai vu les valises
Trop de trouble pour comprendre et raisonner
J'ai fuit mes propres murs ayant peur des echos
peur de l'odeur de la haine
peur de l'empreinte des larmes
peur du vide et du froid laisser
pas question de rester là dedans mais où aller
Où fuir et quoi ?
Je ne les ai pas fuis. C'est moi que je fuyais.
Cette personne fragile troublée par le moindre changement d'atmosphère.
Pourquoi être cette chose frèle qui pleure, enrage et se tord ?
Plutôt ne rien sentir
ne rien espérer
ne rien souffrir
ne rien réclamer
Cèder la place au néant
ne plus rien en penser
A quoi bon s'embraser ?
Mon coeur de flamme est trop brûlant pour aider.
J'ai souhaité l'éteindre et ne plus regarder.
Trop peur de cette chaleur irradiante qui risquait de blesser.

Mais c'est impossible d'éteindre cette flamme.
Jetez y de l'eau elle en deviendra vapeur.
La vapeur reste et devient étouffante dans le petit endroit où mon coeur est caché.
Tandis que j'essais de l'éteindre , la vapeur même me comprime et m'étouffe.
Mais le feu toujours perdure, tourmenté par l'eau, cette invité de force.
C'est trop me demander.

Impossible de les en empêcher.
Impossible de m'en empêcher.
Je ne peut pas abandonner mais je n'aime pas continuer.
Si les murs se vident, qu'ils se dépêchent.
Que je n'ai plus à jongler entre la pluie et la flamme.

La flamme est très forte
mais la pluie soulage.

A présent, c'est la pluie.

Mais pourquoi m'avoir brûlée ?
Je vois vos silhouette dans le feu d'un soleil éblouïssant.
Pourtant, il pleut dans mon esprit.
Vous êtes rester, je ne pouvais mieux espérer.
Mais pourquoi avoir douté ?
La douleur, j'en ai soupé !

C'est à pas prudent que je m'approche de l'arbre.
Faut-il qu'il pleuve à torent et que tout soit définitivement noyé ?
Ou mon coeur pourra-t-il vivre au chaud, sur une branche à vos côtés ?
Puis-je avoir confiance ? Puis-je me reposer ?

La rancune est comme une braise dans mes flants.
Mais la flamme est douce. Je la laisse briller.
A travers mes yeux qui ont toujours admirés, on remarque cette flamme que la pluie a voilé.

Ne laissez plus la fummée cacher vos lumières.
Le feu qui brûle est clair.
N'oubliez pas la chaleur du foyer.
C'est vous qui l'animé.

Un petit bout de félin
Tout prudent, tout discret
de peur d'être brûlé, de peur d'être brisé
Mais qui toujours revient
car ici lui appartient.

Que la maison soit et reste bonne.
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RedQ
Macaque à cul rouge?
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyLun 17 Sep - 11:59

GRUNNNNNNT????

C'est pas tout les jours simple d'etre un orc avec un tel gourdin... quand les ortilles sont haute... ca gratte!

D'abors l'eloignement de la horde noir d'orc sanguinaire, puis l'eloignement de la troupe Ithryn... L'orc devrait etre un solitaire... (c'est bien ce qu'a dit le docteur en meme temps..."z'avez le verre solitaire!" ca veux bien dire ce que ca dit... Ash doit boire tout seul!)

Mais c'est pas tant ca qui le chagine... meme si depuis quelques temps et sans en manger, l'orc defèque des nouilles! (defèque... du verbe defèquer... faire caca! fin de la parenthèze Pivot!)

Non mais c'est vrai que ca sent le boudin pas frais dans l'air! Comme si partout où Ash se trouve, l'esprit malheureux d'une troupe agonisante s'installait.

Quel idée de se balader le cul à l'air au milieu des ortilles sans deconner.


Ca gratteeeeuuuh!!!

Un arbre qui trainé au milieu d'autre viens a servir de rape a boulette... Pas solide la brindille... L'arbre tangue... remu... gémit! (Gémit???? N'importe quoi ces arbres de nos jours!) puis s'ecroule.... en gueulant!....

GRUNT????
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Aelis
Saucisson, mais pas boudin
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyLun 17 Sep - 12:55

Je suis là, derrière mon rocher. Je l’ai suivi, comme lors de l’appel du Faucheur, sans gâcher ma discrétion par une maladresse. Que se passe t’il dans nos têtes et nos cœurs pour que la tourmente prenne le dessus? Qu’on ne vienne pas me dire que c’est le mal de ces terres qui nous a atteint. Parce que nous ne faisons pas partie de ce monde. Je ne nous prétends pas au-dessus, mais à coté. Oui, à coté, dans notre univers à nous. Cet univers qui attire ou rebute, qui fait briller les yeux ou froncer les sourcils de ceux qui nous observent. Nos rêveries se sont-elles enfuit ? Non, ça non plus, je ne peux pas y croire. Elles se sont simplement en hibernation, pour se protéger de ce qui pourrait les atteindre quand on ne prend plus le temps de leurs sourire.

Je suis là, derrière mon rocher. Quand je l’ai suivi, j’ai pris ma besace avec moi, alourdie de souvenirs. Mais pas seulement. Quelques bouteilles, enrobées dans du linge, pour étouffer leur tintement. Et j’espère. J’espère que nous saurons réveiller nos âmes, et faire tinter les verres emplis de souvenirs passés et futurs. Nous avons vécu de si belles histoires… Si nous commencions à les raconter dans la seconde, nous pourrions tenir des siècles autour d’un feu, contant et racontant ces petites choses sans importances, ces choses immenses. L’un dirait que les culottes d’Aénoria ne sont que légendes, l’autre soutiendra qu’il les a vues, et qu’elles sont roses. Nos hommes se lanceraient dans des tirades interminables pour savoir qui a la plus grande, pour finalement nos laisser juger de visu.

Je suis là, derrière mon rocher. Je les regarde arriver. Je ris et je pleure. Ces larmes qui brûlent mes joues, parce que je m’aperçois qu’apercevoir ne prend qu’un p. Puis elles m’appuient sur l’estomac, me forçant à les étouffer des deux mains. Je crois même que j’ai crié. Ils doivent savoir que je suis là. Mais comment ne pas laisser s’épancher un rire humide quand un orc au cul nu déloge un merle en se grattant le fondement sur son perchoir?
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Aislin
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyLun 17 Sep - 16:08

De sa torpeur la Rose venait enfin à s’éveiller,
La rosée sur sa joue comme une larme de couler,
Etirant ses pétales de soie et de sommeil froissés,
Offrant au soleil l’émeraude des ses yeux irisés.
L’âme errante lui offrant le passage vers la liberté.
La Rose regarde autour d’elle sans plus de félicité.
Ces terres sont vides et plus personnes à croiser.
Mais l’espoir de la Rose reste en son cœur entier.
Peut être que sur ce chemin l’oiseau pourra chanter.
Oui, chanter comme au temps ancien, si vite oublié,
Au temps ou elle rêvait et ne songeait qu’a danser.
Au temps passé, la voici elle-même désenchantée.
L’oiseau s’est tût doucement et s’est ainsi envolé.
Rose sans jardin, oiseau sans terre, rimes piétinées.
La Rose va cheminant sur cette terre désertée.
...........................

Dernier voyage, dernière folie, dernière tournée,
De terre en terre avançant, la Rose est fatiguée.
Son cœur se vide et son âme est trop apeurée,
Mais pour s’amuser, elle tente encore de voler.
De la pie, la voici dans les poches à virevolter,
Rose ne cherchant plus à leurs yeux à se cacher.
Elle se jouait de la mort provoquant sa destinée,
De monstre en dragon, de lui, elle s’est approchée.
Dans ses poches, effrontée, elle a vite fouillée,
Riant du méfait, prés du feu les voilà installés.
Pendant des heures sur eux ils se sont épanchés,
Le destin venant encore une fois d’eux se moquer.
Le feu a leurs pieds n’étant plus le seul lieu ou brûler.
Mais il était trop tard pour réunir leurs cœurs esseulés.
...........................

Ils reprirent donc au matin la route de leur destinée.
La Rose vers le cimetière de toutes les morts annoncées.
Quand une pancarte annonçait une guerre proclamée.
Le bien et le mal voulaient encore et encore s’affronter.
La folie continuait à pourrir leurs idées, âmes gangrenées.
Le bien et le mal ! L’un sans l’autre ils ne peuvent exister.
Il ne fond qu’un, comme le jour est à la nuit enchaînée.
Le bien devient le mal pour ainsi mieux les tromper.
Depuis des siècles ils se nourrissent de vos vies volées !
Et pour vous amuser, rien de mieux que de guerroyer.
Mais la Rose en a assez de voir les Dieux les abuser.
Le bruit des sabots du centaure vient alors à cesser,
Avec son départ, son espoir vient de partir en fumer.
Prés de la cascade la Rose va pouvoir allée se réfugier.
De son onde fraîche, dans la mort, enfin se désaltérer.
............................

Ici, il n’y a plus rien de vivant, plus rien à en espérer.
Le néant en comparaison est au moins plus peuplé,
Par tous ceux qui ont déjà cette terre abandonnée.
Alors pourquoi pas encore une fois, rire et s’amuser,
Dans un dernier délire se retrouver et s’enivrer.
Non, je me refuse à partir dans le silence et pleurer !
Non, je me refuse sur ma tombe à ne plus danser !
Je veux rire de mes rimes qui certes vous fond chier !
Ce qui est drôle, c’est de voir que vous vous en foutez !
Mais je ne dis pas cela que part pure méchanceté,
Non ! La Rose n’est qu’une poétesse décérébrée !
Aimant encore les mots et surtout d’eux s’en amuser.
Le cœur de la Rose de colère parait autant coloré.
La voici prés de la clairière ou ils se sont retrouvés.
Dans l’ombre, elle les regarde un à un arriver.
........................

Devant eux, elle n’ose plus se présenter,
D’invisibilité la Rose semble toujours parée.
Elle vient de voir Aelis cachée derrière un rocher …
Arlequin toujours à jouer à « Sur son arbre perché » …
AshKrrr avec son gourdin essayant de se gratter …
Miw l’adorable félys de bonté et d’amour gantée …
Alquäloth qu’elle n’a encore jamais rencontrée ...
Boa, majestueuse et des centaures, la plus racée …
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ChimericSpirit
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyLun 17 Sep - 22:36

Je n’ai pas bougé depuis longtemps, à m’en demander si je suis encore en vie. Peut-être mon corps est-il déjà décomposé. Peut-être ne suis-je plus qu’une âme omnisciente ?…
Oh non. Je pourrais pourtant apprendre bien des choses. Mais depuis longtemps, je ne vois, je ne sais, que ce que je veux bien voir et entendre.

Mes souvenirs se présentent un peu comme une galerie de musé.

Au début, nous étions plusieurs a faire ce tableau, un magnifique chef-d’œuvre, qui m’enthousiasmait au plus haut point. Je n’étais pas très habile encore, mais on m’apprenait a peindre sur ce premier tableau… Rouge... tel en était la prédominence.

Puis, nous en fîmes un second. Bleu ma couleur préférée, comme le bleu du ciel, de la mer, de tout mes secrets. Bien plus adroite, j’étais fière de ce que je faisais, nous étions soudés, nous étions souriants .
Certains amis étaient partis, d’autres venus. Je ne me posais que peu de questions.

L’œuvre suivante est celle que vous connaissez.
Mes amis étaient partis, et ceux qui venaient n’ont jamais su me parler. Certes, je n’ai jamais avancé vers eux. Peut-être que la nouvelle couleur ne me plaisait pas.


Arlequin. Ce nom, je ne m’y suis jamais fait.
Mais je n’ai jamais su t’en vouloir. J’étais heureuse que tu me laisses me perdre. J’ai préféré te regarder peindre avec tes nouveaux amis.

Aujourd’hui, tu commences une nouvelle œuvre, une dernière œuvre ? …Mouarf. Tu me la déjà faites celle-la. Et tu érigeras bien des empires encore. J’aurais peut-être complètement disparu alors… Regarde, mon sens artistique m’a déjà abandonné. Je suis gauche dans mes mots, comme mon cœur est à ma gauche dans ma poitrine. L’on n’est sincère que lorsque l’on est maladroite.

Ne croyez pas aux grandes tristesses, aux grandes joies. La fin de tout n’existe pas.
Oui, j’ai bien trop souvent entendu crier « au loup ». S’il vient vraiment, je mourrais pour de bon, et ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même.

Ce sont les gens comme moi que Dame Boa hait. Je suis un bel exemple. Accrochée a rien si ce n’est qu’aux plus beaux souvenirs, je n’entreprend rien pour maintenir la beauté d’une situation. Je ne montre que peu d’attachement au travail des autres mais je sais le respecter.
Si, je regarde et apprécie de loin. Peut-être que je n’apprécie que le miroir de mes souvenirs.

Etrange sentiment. Je ne me sens plus du tout à ma place. Je ne comprends plus le langage de tous nos hôtes. Je suis perdue ?
Ils l’ont peut-être l’air plus que moi.
A force de gesticuler en tout sens. Je les ai vu en effervescence, j’en avait la tête qui tournait.


Je ne bougerais pas.

Je regarderai, une fois de plus, sans comprendre, les sourcils froncés.

Je ne bougerais plus...
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Sin
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyMar 18 Sep - 4:02

Je n’aime pas les feux de camp. Ca date pas d’hier, et c’est pas prêt de changer. Déjà, petit, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis crâmé un sabot ou plusieurs en ne regardant pas où j’allais lors d’une des sempiternelles réunions-souvenirs. A l’époque, toutefois, le concept me plaisait, c’était presque aussi agréable que l’histoire de Papa avant de dormir, mais en moins vivant. Et comme mon Papa était le meilleure de tous les Papas du monde, les histoires de mon Papa ne pouvaient être que les plus fantastiques qu’il existait.

Le feu, c’était un petit passe-temps, c’était agréable, on se racontait nos vies, ce qu’on avait fait il y’a cinq, dix, vingt, trente ans ou plus selon les cas. Et moi j’écoutais, et je revivais tout par pur plaisir, j’étais le guerrier qui pourfend le troll des montagnes, j’étais le séducteur qui fuyait devant la colère de sa légitime, j’étais le banni qui prouvait sa valeur au clan par un acte de bravoure.

Mais il est des évènements qui font qu’après coup, on préfère faire table rase sur le passé. On veut devenir un être neuf, vierge, sans attaches, sans histoire. Un Sinekein. Un Sinekein d’il y’a un ou deux ans. Un centaure comme on en voit passer des centaines, avec un arc dont il sait à peu près se servir. On l’oublie dès qu’il quitte notre champ de vision, il n’est plus qu’un mirage de l’esprit. Il ne marque rien, ne laisse pas d’empreintes, c’est plus une brume qu’un être vivant.

Dans ce genre de conditions, difficile d’envisager autre chose que le présent. Le passé est sinistre, l’avenir est à priori sans histoires. On vit au jour le jour, on chasse pour se nourrir, on cueille, on boit quand on le peut, et les pièces qu’avait trouvées cet orc téméraire passent de main en main jusqu’à celle de l’aubergiste. Quant à la mienne, durant quelques secondes, elle tient une chope, puis plus rien. Elles redeviennent blanches et lisses. Avec pour seules marques les cals de l’archer.

Et puis, et puis…parfois le destin met sur votre route une drôle de bande, des clowns tristes ou des dramatiques pittoresques, une galerie de portraits si fins qu’il faudrait plus qu’une loupe pour les explorer en détail : il faudrait une sonde, il faudrait creuser, disséquer. Et on se trouve changer de point de vue. D’un point de vue. Le futur apparaît désormais comme bien plus lumineux…il apparaît, tout simplement. Il y’a un but après la journée que je vis. Des gens à aimer, à croiser, à rencontrer. De l’amitié, des rires, des peines, aussi, mais sans peines, la joie serait fade.

C’est la famille parfaite pour moi. Elle s’acclimate à mon ego cabossé, à mon existence discrète ou tonitruante selon les jours et l’humeur. Non. Je m’y acclimate. Ou peut-être pas. Ca marche, c’est l’essentiel. J n’ai plus peur d’envisager que le lendemain, le ciel se lèvera. Parce que lorsque ce sera le cas, je ne serai pas seul pour admirer l’évènement. Il y’aura des mains, des têtes, des sourires, des lèvres, des airs renfrognés ou épanouis, et qui font que chaque jour de plus que je vis ici est un émerveillement pour moi.

Seulement, cette famille aussi cède aux sirènes du feu de camp. Pas de village de vieux centaures nostalgiques dans le coin, pourtant. Non. Toujours les mêmes saltimbanques. Mais eux aussi veulent revenir sur le passé, se le remémorer ensemble.

Moi, je ne le ferai pas. Pas avec eux. Ils n’auront droit qu’au Sinekein confiant sur l’avenir, et pas à celui honteux sur son passé. Et moi je n’assisterai qu’aux mauvais ou bons caractères qui croiseront mon chemin. Les jugements passés à la moulinette du temps peuvent être faussés, tronqués. Seul celui de l’instant est juste.

Alors j’invoquerai une quelconque excuse pour décliner l’invitation. Je serai malade, voilà, parfait. Malade à crever. Nostalgite aiguë. Impossibilité de voir ailleurs que droit devant soi. Immunisé contre les vieilles histoires et les « C’était mieux avant ». Je les aime trop pour les voir se plier à se genre d’exercice. Je les aime tels qu’ils sont dans mon présent. Oh, ils changent, et changeront. Mais c’est à leur métamorphose actuelle que je veux assister, pas au récit des anciennes.

Non, mes amis. Pas de souvenirs. Ils resteront gravés dans ma caboche, et dans la mienne seule. Venez les chercher, si vous osez. Je les défendrai. Ils contiennent les raisons pour lesquelles je suis resté ici. Et je me battrai bec et ongles pour qu’ils restent inviolés.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyMar 18 Sep - 14:37

J'ai bien fait de ne pas monter dans cette arbre. Il est tombé et j'ai bien failli être écrasée. Par chance, le tronc ne m'a pas touché mais je suis quand même coincée sous une branche épaisse.
J'ai l'oeil mouillé, mais pas d'émotion cette fois. Ca fait mal une buche dans le dos. Ca réveile aussi.
Je tourne la tête à m'en tordre le cou pour appercevoir la cause de cet dégringolade et aussi la chose qui fait encore de l'ombre alors que l'arbre est par terre.
Un orc. Il est immense (beaucoup de choses me paressent grandes, surtout quand je suis à plat ventre, mais là, je pense pas que se soit une impression) et dégage une terrible odeur virile. Et en plus, il a trois jambes !

Je veux vivre !

Là trouille me redonne de l'énergie. Essayant de me dégager en vitesse avec des gestes de panique complètement désordonnés, la terre à laquelle j'essaie d'avoir une prise, cède à la puissance de mon affollement et est propulsée vers l'arrière. Il n'y a bientôt plus une touffe d'herbe dans mes petites tranchées.
Et il y a toujours ce colosse derrière moi et cette branche sur mon dos que mes reins n'arrivent pas à passer.

Je n'ose pas appeller à l'aide. C'est que personne n'a l'air de ce soucier de la présence de cet orc, j'en déduis donc qu'ils le connaissent bien et qu'ils lui font confience. Et bah pas moi ! Je peux pas ! C'est instinctif, il faut que je me méfie.

Fatiguée de me débattre et un peu calmée par le fait que personne ne s'affolle ( c'est un petite peu rassurant : si j'étais vraiment en danger, je suis à peu près sure que quelqu'un aurait vite réagis ), je me roule à peu près en boule (pas facile avec la branche), la queue entre les jambes et les mains sur les oreilles. Peut-être qu'il ne me verra pas...

Je lance un regard d'ésespéré au centaure qui ce trouve à quelques pas de là. Ce regard, j'aurais pu l'adresse à ceux qui sont plus près, aux premiers à avoir approché l'arbre après avoir reposés leurs bagages. Non, ceux-là, je les boude... un peu. Il y a encore cette petite braise de rancune qui me donne envie d'aller voir ailleurs (ça va me passer, mais c'est trop frait pour l'instant ).
Lui, là-bas, je ne l'ai croisé qu'une fois mais il m'a l'air sympathique. Et de là où je suis, il me parait grand... peut-être assez pour me sortir de là.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptySam 22 Sep - 0:06

Comme ils se trompent, le cri lâché dans la nuit n’est pas un appel au morose et au retranchement dans les souvenirs, hier était hier, demain sera pour moi ce que je voudrais qu’il soit, il vit déjà dans ma tête loin de cette terre qui s’effrite et s’étiole inévitablement, ce que je savais depuis longtemps, que d’autres avant ont su entrevoir, et qu’eux découvrent aujourd’hui.

Un pèlerinage morbide pour réveiller les souvenirs, c’est ce qu’ils croient.
Moi je ne cherche pas à marcher sur les cendres de ce qui fut magnifique, je veux seulement partager encore quelques moments, quelques instants légers, vrais, authentiques, sans l’illusion de faire revivre ce qui n’existe plus.
Ce qui a fait des Ithryn ce qu’ils étaient hier, je le crains n’existe plus.
Aujourd’hui, ils sont tristes et déboussolés, ils se débattent avec l’illusion que ces terres ont encore un sens, alors qu’il y a longtemps qu’elle a dévoré nos inspirations…

Ils sont en colère, ils se révoltent et enragent pour des raisons qui nous auraient fait rire, il y a peu de temps encore.
Je les regarde s’acharner à souffler sur des étincelles mortes nées, ces derniers petits éclats qui fondent aussitôt avec les flammes brûlantes des incertitudes.

Dans ces flammes dansent la merveilleuse amitié qui nous a hissé si haut, si loin que nul n’a réussi a nous atteindre, que personne n’a pu faire s’écrouler ce merveilleuse édifice fait dans la simplicité, fait de cette petite chose unique et précieuse qui a dupé tout le monde.
Nos détracteurs les premiers n’y ont rien compris, cette chose toute simple, belle, pure et pourtant pas à la portée de la plupart qui nous ont observé avec leur regard curieux et parfois décrié, tentant d’humilier ce qu’ils ne pouvaient comprendre, ce que leur cerveau si étriqués ne pouvait même pas concevoir.

Certains l’ont appelé élitisme, d’autres ont lâché ce mot « prétention » ou encore « arrogance », et puis vinrent des mots plus cruels comme « intolérant », « dictature », des mots qui blessent par l’incompréhension de leur proclamation, cette incompréhension que nous suscitons et qui nous attire foudre et haine. L’ignorance aveugle qui mène les vivants dans des tombes ornés d’écriteaux absurdes.
La différence.

Ne leur ressemblons pas, ne gâchons pas ce que nous sommes.
L’amitié est simple, peu l’ont compris.
Ne perdons pas cette amitié dans le compliqué.

Je voudrais être cet orc qui brise mon arbre et me fout le nez dans la poussière.

N’entendez-vous pas cette chose simple qui nous a fait et que nous avons oublié.
Cette chose que l’on a mis du temps à écrire « sincérité ».
N’entendez-vous pas le trot d’un petit cheval de bois ?
Et cette épée de bois qui fend l’air mieux que les plus belles épées d'or et d'argent…


Dernière édition par le Sam 22 Sep - 9:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptySam 22 Sep - 3:22

L'arbre tombe, j'entends les rires, les pleurs et les silences.
Et je reste immobile.
Le temps est passé où tout ceci me faisait mal, me faisait peur.
Ce qui a été noué un jour ne sera jamais dénoué, la marque restera, imprimée dans la fibre.
L'arbre tombe, et je ne tourne pas la tête, rires et cris, un orc revenu du passé, je souris, le galop du cheval de bois, je ne le connais que trop peu, peu d'entre nous le connaissent, mais je souris.
Les fantômes reprennent chair, et les vivants s'estompent, et je souris, et je suis paisible, et je m'en fous...
Je sais ce que je suis.
Ce que je resterai.
Immobile et inébranlable.
Seule, s'il le faut, nue, j'ai un peu froid, d'ailleurs.
Je sais ce que je suis.
Je sais qu'ailleurs, je ne peux être.
D'autres peut-être, mais pas moi.
Soeurs ignorées, entrevues lors d'un rève.
Issues de la même substance un peu trop fertile, un peu trop prolifique, débordante et effrénée.
Mais moi, Boa, je resterai là.
Le rire de l'un et le cri de l'autre, le sourire ou la larme, même cachée, je les garderai en moi.
Mon trésor.
Dragonne à sabots, j'en serai la gardienne, et il vous en coûtera si vous voulez les voir.
Car je serai là, derrière votre épaule.
Ne les salissez jamais.
Je ne le permettrai pas.
Et ils me connaissent, ceux qui ont déposé leurs joyaux ici à mes pieds, ils savent.
J'ai l'air gentille, comme ça.
Mais je suis une vraie peste.
Et rancunière, en plus.
Tous les défauts.

Ils vont partir, ils sont déjà loin, le cheval de bois n'est qu'un écho lointain, plus vivant pourtant que le vacarme de certains combats tout proches... Et tellement plus doux. Plus drôle. Pied-de-nez à ceux qui détiennent, qui la vérité, qui le talent, qui le sens des responsabilités... Le cheval de bois s'en fout, et il hennit son rire de jouet mal dégrossi, et je ris avec lui, pouliche de bois, dotée par erreur d'un coeur de femme...
Du bois, j'ai gardé la tête, et la gueule, certains matins.
Ca doit être pour ça...
Ecoutez un son perdu, un écho, un songe...
Et plus rien ne vous est cher.
Que l'essentiel.
Le coeur.
Ceux qui vous sont connus.
Ceux qui vous ont parlé.
Ceux qui vous ont ému, l'espace même d'une fraction de seconde.
Le reste...
Bagatelle.
Un arbre.
Une rose est une rose est une rose et restera toujours une fleur qui pique, mais la plus douce de toutes, parce qu'elle pique, et vous ramène à la vie, et à l'ambivalence de la beauté.
Je resterai.
Mais je vous suivrai aussi loin que possible.
Et puis je resterai à la limite.
Et je vous dirai adieu.
Et j'aurai mal.
Et je sourirai.
Parce que c'est un mal qui dit qu'on a aimé.
Qu'on a vécu.
Qu'on vit toujours...
Que vous vivrez toujours, ailleurs.
Et que mes soeurs, celles dont je rêve parfois, vous y verront.

Je parle trop.
J'ai soif.
Et entre Ash qui se gratte le cul, Arl qui se vautre dans des décombres d'arbre (quel massacre, non mais vraiment !) Miw qui se planque, et les autres qui ne savent plus trop, ça va pas s'arranger.

C'est toujours les mêmes qui s'y collent.
Fait chier.

Sortez les quarts, bande d'ivrognes.
Prenez la file et pas de bousculade.
Du Coteau de Fartia 002, ça se respecte...
Alors Ash, puisque t'es fort à couper du bois, fais un tas.
Arl, puisque t'as une allumette à la place de chacun de tes 11 doigts, du feu je te prie.
Y'a du boudin de blaireau dans ma besace, là. C'est pas terrible, mais c'est bon quand même, à chaque bouchée, on se dit que c'est du blaireau en moins à la face du monde, du coup c'est bon.

Bouffons, picolons, baisons, et cuvons, mes amis, mes frères.
Demain est un autre jour.
Demain est le jour du voyage.
Demain viendra quand l'aube sera évaporée depuis longtemps, choquée à mort par nos ronflements d'ivrognes et nos mélanges défiant le sens commun.
Demain ne sera pas un jour triste.
Ceux qui partent partiront légers, et ceux qui restent seront heureux de savoir qu'ils exultent.

Non, je ne suis plus triste...
Et pourtant, je suis une foutue brute, têtue en diable, butée.
C'est bien la preuve...
Non ?
Si tu doutes encore, c'est que tu n'as pas assez bu.
Donne ton gobelet, ami...
Et souris...
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptySam 22 Sep - 12:39

Oui, sortez les bouteilles, je veux entendre le tintement du verre et l'éclat de vos rires, je veux voir vos yeux briller de bonheur, de joie retrouvée et fermer les miens sur la solitude, la nostalgie et les soucis...

Cette nuit sera la nôtre, la nuit des Ithryn, celle qu'on attendait tous sans oser en parler, une nuit pour rire et pour boire, une nuit pour honorer notre amitié dans un grand feu qui s'élèvera vers les cieux éteints, une nuit pour s'aimer et retrouver l'étincelle de ce qui faisait de nous une famille unie, avant...

Avant...

Que veut dire avant ?

Je n'ai pas vu le temps passer, je n'ai pas vu les souvenirs bienheureux devenir nostalgie puis regrets étouffants, je n'ai pas vu les sourires s'étioler et les rires s'éteindre, tout simplement parce que je refusait d'y croire et qu'au cas où c'était vrai, ça aurai fait mal, si mal...Et je m'en veux, oh si seulement vous saviez...Je suis restée aveugle aux beautés écrasées et flétries que l'on recèlait tous av...

Non, je ne dirai pas "avant". Il n'y a plus d'avant. Il y a ici, et maintenant, il y a les Ithryn Luin et leur ombre étendues derrière eux par le feu qui flambe haut, il y a l'amitié qui passe à nouveau tel un courant bienfaiteur entre nous, il y la beauté de notre famille, il y a le trot pressé d'un petit cheval de bois dont je ne connaîs rien, mais à voir l'expression peinte sur leurs visage, à Boa et Arl, je devine qu'un souvenir est revenu des limbes du passé, sur les ailes de l'amitié et de la folie douce, pour profiter de ce temps, une nuit, deux nuits, une semaine, un mois, un an, le temps qu'il faudra, après lequel nous serons tous redevenus ceux qui chevauchaient les vents, les insouciants guidés uniquement par la saveur du soir et l'ondoiement de l'herbe, ceux qui n'avaient pas peur de se déclarer, ceux qui aimaient se dire qu'ils s'aimaient.

Combien de figures du passé ressurgiront ansi ? Beaucoup je l'espère...

Remplissez les verres, qu'on se crève à boire et qu'on se plaise à crever ... !

Remplissez les verres au nom de ceux qui vont revenir ! Au nom de l'amitié qui va être retrouvée ! Au nom des sourires glissés sur les lèvres ! Au nom des liens qui vont se resserer, plus fort que jamais !
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyLun 24 Sep - 0:27

Oui c’est ça, faites sautez les bouchons ! Fendez les barriques !
Que le bière coule à flot et renverse ses vertus dans nos gorges, que le vin tache nos cols et souille nos habits de lumières !
Dansez !
Chantez !
Pèlerins égarés, arpentez les chemins et rejoignez la troupe folle, ivre et qui rit, se gausse en recrachant le vin sur la nappe blanche.
Frappez vos bedaines et tendez la chope !

Toi, l’ordurier ! Prends un tonnelet et remplis nos verres !
Si tu renverses, tu seras le premiers qu’on jettera dans le lac aux recueils.
Mais tu n’es pas d’ici, tu n’es pas des nôtres, tu n’as rien compris à la scène qui se joue ici.
Fends la bise et dégage tes faux airs de fête, tu n’es pas de notre acabit !
Ou bien trinques avec nous !
Et oublies ces gangrènes qui grimacent sur ton visage pourpre, pas assez, bois !

J’ai soif !
Je veux être ivre et oublier !
Je veux boire jusqu'à vomir mes colères ravalées, je veux oublier le temps qui assassine les innocences, je veux vivre, vivre ivre et d’amour finir !

Dressez la table, sortez les tonnelets de rhum, ce soit un invité de marque sera avec nous, un marin mort noyé dans les mers de l’oubli ! Je ne t’ai pas oublié Kenuky, alors ramènes tes os lavés par le sel et le ressac des mers trop loin, et trinques !

Sortez les nappes blanches, déballez les couverts de modesties, sortez des rangs, oubliez le salue des princes, ce soir nul prince, nulle manière.
Désobéissance sera l’autel de notre ivresse et nous jouerons à celui qui crache le plus loin !
Soyons puérils ! Mais jamais vils.
Soyons ivres ! Mais plus jamais triste.
Tristesse est mort de l’âme.

Amis, amies…
Sortez vos étendards de joies !
Le raffut de vos peines a trop longtemps sonné sont glas visqueux.
Ça puasse et encrasse l’esprit,
Terni l’orée de nos fou-rires.
Tortures et flagellations sont remises aux étages du mortellement ennuyeux.
Dansez, chantez !
Roulez par terre, pèlerins !
Ivres et heureux !

Je veux des sourires dans vos larmes,
Je veux des larmes sur vos joues, de joie, de rire, des sourires plein les yeux, des regards plein de sourire, des rires qui font rire, la contagion du bonheur, l’épidémie aux rives des rires à gorge déployée, les gorges qui se déforment pour rire et rire encore, ivre, tous ivres.
Riez !
Chantez !
Dansez !
Pèlerins, amis, frères, mort un jour, renaît ce jour, les vivants fêtent les morts hier, pour chanter la rivière aux mille larmes demain,
Mais de joie, s’il vous plait !

En cœur, en croix, bouche ouverte, que le vin salisse les chemises et tache les mains !
La nappe devra être couleur raisin, sans la raison pour accompagner l’ennui des mauvais jours.
Tourment et guérison, fin du chapitre des lamentations.
Aujourd’hui c’est la fête chez l’apprenti sorcier !
Venez pèlerins !
Approchez et flanquez vos bedaines sur la table des ivresses !
Vautrez vos chairs dans la chair des petites vertus, avec élégance !
Ne sourcillez pas Dame Boadicea ! Tout cela n’est que fête et festif sera la nuit, le jour, au surlendemain d’un de ces jours, on verra qui boit le plus loin.

Qu’importe le temps, les regrets, le temps perdu, l’arbre abattu, le regard perdu, éperdu, le chien qui pleure son maître arraché par un temps saccagé, et le sang du pauvre et la haine qui verse ses écailles de pourriture sur le dos d’un autre, toujours cet autre, encore le coupable jugé par défaut.

Ce soir c’est la fête chez l’apprenti sorcier !
Buvez !
Riez !
Danser !
Rangez vos chagrins couleur hirondelle dans les tiroirs sans fond, le temps est précieux !

Fendez le pain et buvez son sang !
Il nous en fait l’aumône, ne crachons pas dans le godet et buvons en trinquant et en rotant !
Ce soir, c’est la fête ! Et la permission de minuit sera outrageusement outrepassé !
Trinquons et rions, dansons !

Danses avec moi Dame Boadicea !

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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyMer 26 Sep - 12:19

Ils savent que je suis là. Alors je repars. Je prends une direction que je connais bien. Celle de mon endroit secret. C’est un village, tout proche. Je ne sais qui a dit que notre forteresse était séparée de tout, bien cachée des autres. Tout cela n’est que foutaise. On aime trop les gens pour s’en éloigner. Notre forteresse n’est qu’un ancien château sans luxe, laissé à l’abandon par ses princes lorsque la terre ne leur donna plus assez de richesse. Et nous, on adore ça, les terres réputées infécondes. Parce qu’il suffit parfois d’un brin d’amour et de folie pour en faire les plus fertiles de la région. Et ils se démènent, les paysans de ce village. Ils ne sont pas asservis, ô grand jamais nous n’aurions voulu avoir des serviteurs. Ils sont des amis, des amis de l’ombre, ceux dont on ne parle que rarement.

Je voulais voler une charrette. Mais je me contenterai d’une brouette. Je suis allée voir mon ami Cahtry, celui qui brasse la bière et fait vieillir le vin. Et j’ai rempli ma brouette. Puis je suis allée voir Celne, celle qui cultive des fleurs exceptionnelles. Comme celles du jardin de mes sœurs Amazones. J’ai parsemé le dessus de ma brouette de pétales, celles qui sauront éclater le moment venu. Puis j’ai regardé le chemin, celui qui me mènerait vers une nouvelle vie. Et j’ai souris.

Vous ne croyez quand même pas que je vais faire un pas de plus pour m’éloigner encore de vous? Vous ne pensez pas que je vais vider toutes ses bouteilles seules? Hors de question. Si je dois avoir les cheveux qui poussent vers l’intérieur, vous aurez aussi le cerveau qui gratouille. Evidemment, que j’ai fait demi-tour. Et préparez-vous à me réceptionner, parce que j’arrive en courant. Et droit devant, il y a un caillou. Et je sais que la roue de ma brouette va le rencontrer avec fracas. Mais pas question que je le contourne, ça me ferait perdre du temps.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyMer 26 Sep - 23:55



Je crie et je bois, je trinque avec celui qui tend un verre, n’importe qui, n’importe quel verre pourvu qu’il soit plein. Je suis ivre déjà, léger et je danserais si l’une venait m’offrir son sourire, et pour un peu, un pas de danse, un rien de ridicule, je lève mon verre, tends le bras à qui veut et puis trinques encore à la santé de ceux qui ont oublié de rire.

Un silence… L’ange passe.

La massue silencieuse frappe le sommet de mon crane, je suis étourdi, je tombe le cul sur ma chaise, l’air sûrement pas fin. Assommé, je rêve, je fuis dans un autre monde, vers ce monde où l’on a tué nos rêves. Les miens, c’est certain.
Je suis sur ce champ de bataille où se côtoient chimères, et absents au rendez-vous. Sûrement qu’ils avaient mieux à faire.
Je vois cette femme, cette archère au sang trempé comme les meilleurs aciers. Son regard est triste, pourtant sévère et décidé.
Et cet homme, un capitaine. Je ne le connais pas, dommage, je ne saurais jamais qui il est.

Et puis cet autre homme au regard absent, cet homme vêtu de blanc et d’un masque de cuir, un masque de bouffon, la marque des héros inconnus ? Non, il n’a pas l’air d’un héros.
Peut-être était-il important, je ne sais pas, son image se brouille, ses yeux s’enlarment et s’assombrissent, son regard torpeur devient chagrin, ses lèvres tremblent.
Il pleure et cherche à masquer ses larmes épaisses sous son masque de bouffon, mais les larmes sont trop lourdes à porter pour un si petit morceau de tissu. Elles coulent et mouillent le cuir, la peau de la bête s’entache des larmes d’un bouffon vêtu de blanc.

Mais il est fier. Il efface d’un geste tremblant les flots de trop, ceux qui auraient pu salir sa belle chemise blanche et trahir sa peine.
Soudain, une flèche transperce sa poitrine, mouillant de sang sa belle chemise blanche. Son sang mouille, rouge et épais comme ses larmes, la peine rouge macule sa chemise, dessine une auréole de flammèches rouges.
Une deuxième flèche appuie sa course près de l’autre, sa jumelle.
Son cœur saigne maintenant, et son visage sourit, les sanglots rouges s’évadent et coulent, glissent sur sa chemise qui n’est plus blanche.

Je regarde cet homme vêtu de blanc, il n’est pas si beau.
Il sourit à peine et les sanglots s’écoulent et vident son cœur des peines.

Je le vois lever un bras vers elle, la femme au regard qui pleurent maintenant.
Il tremble son bras.
Ses jambes cèdent, les sanglots rouges ont trop versé.
Il tombe à genoux, le bras toujours tendu.
Et puis il s’effondre de tout son poids, le visage tourné sur le coté, le bras tendu, la main ouverte sur une rose blanche.
Son masque de bouffon posé près de sa joue, une larme, la dernière, coule et rejoint ses lèvres.
Il sourit.

Je regarde cet homme qui meurt et qui sourit, il était pas si grand finalement.
Il sourit et mes yeux se mouillent.
Pourquoi ? Qui peut me dire pourquoi !
Qui peut…
Ce n’est qu’un pantin, le pantin d’un autre, rien de plus que le pantin d’un autre.
Mais alors pourquoi ma gorge étouffe un sanglot ?
Pourquoi ? Pourquoi cette douleur qui écrase mon ventre !
Pourquoi le vin sur ma langue paraît si fade ?
Qui peut me dire pourquoi je pleure et ça fait mal !
Qui peut me dire…

Ce n’était que le pantin d’un autre, rien de plus que le pantin d’un autre !
Un pantin vêtu de blanc qui meurt le sourire aux lèvres, rien de plus que le pantin d’un autre qui sourit bêtement, alors qu’il meurt et que son corps va pourrir bouffé par les vers.
Et puis… et puis tout le monde s’en fout des pantins ! Même d’un bouffon des rois, et qui sourit. Et qui sourit…
Et moi, je pleure et ce foutu pantin sourit !
Il n’était que le pantin d’un autre, rien de plus que le pantin d’un autre, fait de bois et de vieux bouts de tissus blancs, rien de plus que des pièces rafistolées, des briques et des brocs en toques !
Et il sourit le pantin des autres.
Et il sourit le pantin mort le nez dans la poussière.
Et moi.. Et moi, je regarde le triste spectacle d’un bouffon naît de peu de choses, des briques et des brocs, des bouts de tissu, du bois séché, de la peinture blanche qui s’écaille et ses yeux qui sourient.

Qui peut me dire…

Le pantin disparaît dans la poussière des jupes retroussées, son regard s’enfouit au fond des cuisses d’une amante d’une nuit, ses jupes retroussées tombent sur le visage du bouffon mort comme le rideau d’un théâtre termine un spectacle.
C’est un peu triste comme spectacle.

Mais tout ça n’est qu’un rêve.
Le pantin est mort, vive les pantins !
Buvez !
Dansez !
Soyez vivant !
Et trinquons à la santé des bouffons morts, les pantins des autres !
Triquons mes amis…

Sur cette image du pantin des autres, je reprends mon pas de danse, je saute sur la nappe blanche, toujours vêtu d’habit blancs, je danse, une danse que je ne connais pas, un menuet !
Oui, un menuet ! Je traverse la table en pas de danse et puis je saute et rattrape Aelis, belle et tendre, fragile et subtile, et je la salue, princier à nouveau, sourire aux lèvres, le regard espiègle, le vice un peu en retrait.

Je saisie sa main comme on arrache la plume d’un oiseau, mais sans le blesser.
Je recule d’un pas, salue d’un geste de tête sa grâce et son sourire malin, et puis redresse au ciel nos mains enserrées.
Suivant l’adagio, je la fais tourner sur elle-même, et l’emporte dans cette danse légère, une danse heureuse vidée d’une histoire de pantin, le pantin des autres.
Encore une danse, et ce sera le tour d’une autre, peut-être Boadicea si son regard retrouve ses couleurs arc-en-ciel, ou peut-être celle d’une petite plume qui se fait désirer.

Buvez !
Dansez !
Et terminons enfin, les couleurs chagrins.
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyJeu 27 Sep - 0:39

Ca bouge, ça s'anime, ça danse. Et moi, je suis coincée sous une branche.
Ca va pas du tout ça !
En plus, à force de me faire discrète, je vais me faire marcher dessus.
Il est temps que je me redresse et que je crache la terre. C'est pas bon la terre.

J'ai eu peur, je me suis bien rabougrie mais personne ne semble me vouloir du mal. Ce n'est pas un arbre qui va m'abattre !
Mais je suis quand même bien coincée. J'ai beau me tortiller pour m'en sortir, j'arrive juste à me faire mal. Pas facile de s'en sortir comme ça à froid. Il va me falloir un peu de chaleur.
Aux grands maux les grands remède. Je fout le feu à la branche quite à y laisser des poils.

C'est chaud. C'est très chaud ! Ca brûle ! Mes reins vont cuire comme des oeufs sur le plats !
Je sert les dents, labourre le sol, pleure et transpire... et CRAC ! Cassé la branche.
Ouf ! Oulala ! J'ai chaud aux miches !
J'en ai bavé mais ça guérira. Vite, qu'on m'apporte à boire ! Et puis non, je vais aller me servir toute seule. Ca va me désinfecter ma plaie... par l'intérieur. Un peu de gnole, ça soigne et ça met de bonne humeur.
Et puis, l'ami en blanc ne va pas boire tout seul, ce n'est pas correct.

Vive l'alcool, vive la joie et que jamais la boisson ne me sorte par les yeux !
J'men va me torcher copieux !
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Nenya
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyJeu 27 Sep - 9:00

Du haut de ma fenêtre j'ai entendu de la musique au loin qui semblait venir du fin fond de la forêt.
J'ai vu l'arbre tombé. J'ai entendu des rires. Des rires sincéres comme il n'y en avait pas eut depuis quelques temps.

Il est temps pour moi d'enfin les rejoindre. Direction le coeur de la forêt, une forêt que je n'ai encore jamais eu l'occasion de visiter.

Les rires me guideront ainsi que l'amour que je leur porte.

Je prend la route, en direction du bonheur.

Une fois arrivé prêt du lieu, je sens comme une odeur de brulé. Que c'est-t-il encore passé?
Un simple feu de camp? Sans doute.

La musique se fait plus forte, les rires encore plus sincère.

Je les vois enfin. La bière coule déjà à flot. Arlequin danse en compagnie d'Aelis. Le spectacle et magnifique.
Je ne l'ai est jamais vu aussi heureux.
Leur bonheur fait plaisir à voir.

Je suis enfin ici, lieu où l'on m'attendait. Je suis arrivé là.

Enivrer par le son de la musique, je les regarde. Eux qui sont ma nouvelle famille. Eux que je ne veux jamais perdre.

Eux que j'aime...
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyJeu 27 Sep - 19:36

Hop, un saut de côté, sourire euphorique aux lèvres, une gorgée de bière qui sonne comme un rayon de soleil en plein visage, un genre de pirouette, je bondis par dessus une table, me réceptionne sur les mains, effectue quelques pas puis mes pieds regagnent le sol, enchaînant prouesses et acrobaties que j'aurai été incapable de reproduire, que je serai incapable de reproduire demain matin...

Un tour sur moi-même, un instant mes cheveux déploient leur petite auréole violine autour de ma tête puis retombent, et moi je tourne, je continue, que ceux qui ne suivront pas la cadence s'arrêtent, que ceux qui ont mal au coeur en me regardant défier les lois de la gravité détourne le regard, moi je tourne, je tourne, j'en perds le contrôle de moi-même, mes talons se décollent du sol, s'élèvent, sur la pointe des pieds je tourne, sans percevoir les sons, je ferme les yeux, je suis dans mon monde, je me prends une ou deux tables et autant de personnes, je continue à tourner, j'ai l'impression de voler, je vole même peut-être, aucune idée, je ne veux pas ouvrir les yeux, je tourne...

Et pour finir je tombe dans une paire de bras que je ne reconnaît pas tout de suite. Foutez-moi la paix, je tourne, pour le moment c'est ma façon de vous dire que je n'ai jamais été aussi heureuse.
J'essaye de continuer à tourner, mais l'équilibre est rompu, le fil ténu qui résistait pour m'emmener au pays du silence, aux pays des rêves et de la méditation, il s'est coupé net, annihilé par la chaleur de ces bras...

Mais...à qui sont ces bras en fin de compte ?

Je rouvre péniblement les yeux, avec toujours un sourire peint en travers du visage, et qui vois-je ? Le visage de Nenya ? Oooh, mais j'ai bien fait de quitter ma méditation tournante dis donc...

Ni une ni deux, j'attrappe l'elfe par un bras, la fait tourner et l'entraîne dans une danse effrénée tout en riant aux éclats de sa mine étonnée puis hilare...Je lui crie une parole incompréhensible dans le tumulte de la fête, qu'importe, c'est me yeux qui disent tout.

Viens, viens danser avec moi ! Dansons, tous ! Dansons, buvons !
Ne nous soucions pas du lendemain, qu'importe ce qui arrivera, je n'ai jamais été aussi heureuse depuis.....depuis.....waow...longtemps....
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MessageSujet: Re: Un cri dans la nuit   Un cri dans la nuit EmptyJeu 18 Oct - 0:37

Il crie et il boit, il trinque avec celui qui tend un verre, n’importe qui, pourvu que le verre soit plein. Il est ivre déjà, ses yeux qui brillent en témoignent et il est aussi léger qu’un souffle qui vient balayer la larme à l’œil et il danse pour celle qui lui tend les bras, pour un rien, pour un sourire, juste pour vivre. Il lève le verre et trinque encore à ceux qui ont oublié de rire.

Alors c’est qu’il trinque un peu pour moi.

Un silence… L’ange de la mort passe.

Mes mains sont vides de ce verre que j’aimerai pourtant partager.
Mon cœur est vide de cette fête où j’aimerai pourtant danser.

Et j’envie.
Ce feu de joie qui réchauffe les visages quand mon corps reste aussi froid que la pierre.
Chacun de leurs gestes qui invitent à la vie quand mes sabots semblent enchaînés à la terre.

Faut-il que je sois maudite !
Dans ma bouche, un goût amer.

Il rêve désormais.
Il est loin de toute cette agitation, je le vois partir.
Et j’ai vu ses rêves mourir.

Pourtant…

Pourtant je le sais. Il me suffirait de clore les paupières pour le rejoindre.
Mais je ne veux pas.
Moi, je veux rester là !
Avec eux. Eux que je retrouve après une si longue absence, eux dont la présence m’assaille et me roue de coups tant c’est douloureux de réveiller un cœur qui ne bat plus depuis des lustres.
Je veux apprécier ceux que j’ai tant chéris et apprendre à chérir ceux que je connais si peu.
Je veux rester près de ce feu !
Il finira bien par me réchauffer le sang, même si je dois m’y brûler.

Mais il m’appelle.
Me voilà. J’arrive que diable, ne sois pas impatient !
Il faut bien que je sois maudite pour qu’il me demande ça.
Laisse moi une minute, voyons.
Une minute pour venir les serrer dans mes bras, tous, un à un.
Une autre pour leur demander pardon d’agir comme je le fais et d’être qui je suis.
Une dernière pour ouvrir ma paume et la refermer sur un verre.

Mais je n’ai rien fait de tout ça… vois comme je suis lâche !
Je n’ai embrassé personne.
Je n’ai pas osé demander pardon parce que je suis incapable de me le pardonner à moi-même.
Et ma paume s’est ouverte mais c’est sur mes flèches qu’elle s’est refermée.
Et mes yeux sont clos à présent.

Je suis là.

Sur ce champ de bataille comme ils disent.
Ils ont tort.

Pourquoi livrer la guerre dans ce havre de paix, où la nature a élu son royaume ?
Sous les feuilles paresseuses d’arbres centenaires, il est un sentier qui semble m’accompagner vers un paradis perdu. A chaque branche écartée, mes sabots pénètrent cette terre qui me semble vierge et que je redécouvre sous un nouveau jour. Comme il serait doux de laisser choir mon corps fatigué et de laisser la musique d’une source me bercer, sous le regard bienveillant des rossignols. Cueillir ces baies en chair qui ne demandent qu’à être croquées et s’amuser des papillons qui montent la garde sur ma croupe…
Comment faire couler le sang sous les rayons radieux d’un soleil transperçant ?

Je l’ai fait.
Maintes fois.
Et je suis là pour le refaire.
Une dernière fois.

Le ciel a dû s’assombrir soudainement, sans prévenir, parce que j’ai du mal à y voir clair.
Les feuilles sont tombées et la source s’est tarie.
Fuyez ! Les baies sont pourries, les papillons morts !
Fuyez ! Fuyez ! Les rossignols se sont envolés, emportés par le vent.
Que croyez vous que je sois venue accomplir ici ?

J’ai beau ouvrir grand les yeux mais j’y vois toujours aussi mal.
Ils me brûlent de l’intérieur, j’ai dû regarder trop longtemps le soleil de face.
Le soleil qui n’est plus. D’ailleurs, il n’est plus rien.
Tout a disparu.

Tableau vide pour un dessein funeste…
L’artiste en blanc me guide, lumière fragile et fragilisée, à bout de souffle, à bout d’espérer…

… à bout de cible.

Bientôt aveugle, je n’y vois presque plus. Juste sa silhouette irradiant ce gris paysager.
Dans un geste trop souvent répété, je m’exécute. J’exécute.

Ma main libère ce que son corps enchaîne.
Pluie de flèches pour un grand cœur.

Et le sang coule.
Les genoux sont à terre.
Le bras tremblant est levé.
Et je n’y vois plus rien, je suis aveuglée de peine comme je n’en avais jamais ressenti.
Je suis en larmes… oui, je pleure !
Pour la seconde fois, tu me fais trahir ma promesse.
Pour la seconde fois, je pleure à ta perte !
Je pleure comme un enfant oublié pleure, sans retenue, à gros sanglots.
Moi qui te croyais mort, me voilà devenue ton bourreau !
Et ça me fait mal ! Moi qui me pensais incapable à jamais de ressentir, j’ai maintenant mal à en crever et je crie, j’hurle comme une bête à qui l’on aurait arraché les boyaux.
Qu’ai-je fait ?

Mes larmes mouillent ton visage alors que je te serre désormais dans mes bras… pauvre pantin encore chaud, encore souriant…
Laisse moi s’il te plait apposer mes lèvres sur cette joue.
Laisse moi t’étreindre, laisse moi mourir dans tes bras s’il te plait.
Laisse moi rester avec toi, emmène moi où tu vas, je ne veux suivre personne d’autre, ce monde là ne m’intéresse plus guère.

Le casque à terre, je repose ma tête sur ton torse rouge et mes doigts dans ta main tiède.
J’enlace cette rose immaculée, sa blancheur rappellera à mon souvenir ta candeur pour l’éternité.

Et je clos mes yeux.
Un soupir s’échappe de ma gorge nouée, dernier sursaut avant le départ.

Adieu mon ami, mon amant, mon frère !

Un silence… L’ange de la mort est passé.

Les rossignols sont revenus.
La source a rejailli.
Les fleurs se sont écloses.
Le soleil s’est redessiné.
La tempête est passée, le gris est parti, moi aussi.

… … …


Le feu de joie brûle toujours là bas, plus encore.

Ce feu qui rosit enfin mon visage et me réchauffe de l’intérieur.

Autour, une famille. La mienne. Dont plus jamais je ne me départirai.



Il crie et il boit, il trinque avec celui qui tend un verre, n’importe qui, pourvu que le verre soit plein. Il est ivre déjà, ses yeux qui brillent en témoignent et il est aussi léger qu’un souffle qui vient balayer la larme à l’œil et il danse pour celle qui lui tend les bras, pour un rien, pour un sourire, juste pour vivre. Il lève le verre et trinque encore à ceux qui ont oublié de rire.

Alors je trinque avec lui pour ne plus oublier.
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