[Les Ithryn Luin]
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 Rayon de passé.

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Alquäloth
MinItrhyn de luxe
Alquäloth


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Jeu : Ithryn Luin
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Date d'inscription : 30/10/2006

Rayon de passé. Empty
MessageSujet: Rayon de passé.   Rayon de passé. EmptyMer 17 Oct - 22:47

Un rayon de soleil matinal éclaire les dalles poussièreuses et à l'abandon du vieil abbaye. Là, entre la vigne vierge qui mange les murs décrépis de son étreinte lascive et mortelle, et le rosier sauvage dont les boutons nouvellement éclos exhalent un parfum entêtant de suaveté et de fraîcheur, là, dans ce rayon doré d'un soleil tout juste levé, là où danse une farandole de grains de poussières qui semblent ne pas vouloir se déposer au sol, rejoindre leur congénères qui ont l'air de former une couche de mille années de crasse blanche et grise et moutonneuse, là, dans ce rayon doré, évolue en même temps que la poussière, le passé.


Au début, il y a eu un campement, quelques amis, pas de buts mais des idéaux, une amitié, portée au gré du vent et par les chemins qu'ils daignaient emprunter. Rire et fêtes, chants et beuveries se succédaient. Ils avaient mal à la tête le lendemain, mais ils riaient quand même, coeur en bandoulière, exaltés, sourire aux lèvres, regards moqueurs, gouailleurs mais pas méchants, joyeux et saltimbanques, suivant leurs envies, riant du bourgeois, ils se payaient la tête du monde et le monde riait de se voir ainsi caricaturé, et ceux qui ne riaient pas, les traits déformés dans un rictus méprisant ou honteux, eux, rougissaient sous leurs multiples mentons.
Et toujours, eux, une troupe, libres comme l'air et pourtant si dépendants les uns des autres, un soir, autour d'un feu, un rire, une chanson, un couple de lapins de garenne tué par le rôdeur de la compagnie qui rôtissait dans les flammes, un pichet d'eau puisé par la jolie elfe du groupe qu'un discret joli coeur épiait tandis qu'elle remplissait, baissée jusqu'à tomber dans la rivière, sa carafe d'eau...

Cerf-volant aux fils coupés. Souffle d'air printanier. Rayon de soleil matinal.



Le soleil a poursuivi sa course, inlassable, sans se soucier des peines de ce monde. Il s'est élevé, porteur de gloire et d'espoir, sur les montagnes, et il diffuse maintenant entre le rosier sauvage et la vigne vierge brunie, par la fenêtre décorée de votraux lentement ouvragés, une clartée moins timide, moins frêle, plus affirmée, mais moins dorée. Les volutes de poussières se sont couchées aux côtés de leurs amies déjà tombées, une autre partie du lierre restée dans l'ombre s'illumine, un autre temps, un autre lieu...une autre histoire, toujours flanquée des même acteurs, même s'il en manque certains, et si d'autres absents lors du premier chapitre sont venus ajouter leurs couleurs à cette page-ci...



Un voile sombre qui se dénoue, qui glisse lentement mais sûrement sur eux, à présent, toujours libres, mais indéniablement voués à une chose qui les rassemble tous, en dehors de l'amitié, en dehors de l'amour, bien pire que ceci, lorsque le cor retentit, qu'ils sentent la curée approche...la Chasse Sauvage. Plus de saltimbanques. Ils sont eux, puis ils sont quelqu'un d'autre. Toujours les mêmes, oui, on reconnaît leur chevelures, les traits principaux de leurs visages, mais horriblement figés d'un rictus de folie furieuse, les yeux écarlates, l'écume du meurtre au coin des lèvres, le vice et la peur sur les traits, défigurés, violés dans leur essence propres, méconnaissables, certains sont consentants, d'autres ne le seront jamais...
Plus de campement. Une forteresse, grande, sombre, impressionante, terrifiante même, bardée et bordée de tours, donjons, murailles, créneaux, oubliettes et cachots, douves putrides et marécages nauséabonds l'entourant... A l'image de ses habitants. Et pourtant, l'âme de ceux qu'ils étaient avant reste présente. Ils n'ont pas changé. Entre deux chasse, c'est toujours beuveries, chants et compagnie...mais plus de spectacles. Plus de scènes, plus de rires de la foule en délire. Oublié, tout ça. Le voile est tiré. Une déchirure sera peut-être faite dans le tissu noir, bientôt, peut-être...


Le soleil a atteint son zénith. Il luit, brûlant mais insipide, il hurle sa lumière, en déborde, il la déverse impitoyablement dans la pénombre calme de l'abbaye...Midi est proche, et avec lui, une nouvelle lumière, de nouveaux mots, de nouveaux visages, de nouvelles joies, de nouvelles tristesses...un nouveau chapitre.


Ils sont libres. A nouveaux libres. Mais rien ne sera plus comme avant. Fini, les saltimbanques d'autrefois. A présent, ce n'est plus que rigolades autour d'une chope de bière à la taverne de l'Ours Brun, accueil des jeunes nouveaux ayant eu vent des Ithryn Luin, intrigués, peut-être, confiants, ça se peut, anxieux, sûrement...Ce n'est plus que, mais c'est déjà beaucoup, oui, c'est déjà tant...La forteresse est à l'abandon et le seul bruit qu'on entend, arpentant seuls les couloirs à la recherche de vestiges du passé, sont le son de nos pas ou bien des araignées tissant leurs toiles dans l'ombre, ou encore, si l'on tend bien l'oreille, on peut percevoir l'échos presque oublié d'un rire ou d'une parole...
Le campement est loin, et son époque avec. Place à la ville, place au port et à la forêt, à l'aubgerge et aux rues marchandes, la forteresse sert encore quelques fois de point de rencontre, et les Bois Murmurants sont bien souvent le théâtre de joyeuses parties de chasse, de longues et lentes marches cadencées d'un couple d'un soir ou de solitaires promenades des esprits encore tourmentés par l'orage tout juste terminé...



Le soleil amorce sa chute vers l'Ouest. Ce n'est que le début de l'après-midi, mais l'heure du zénith est passée. Le plus joli des boutons du rosier sauvage n'est plus qu'à moitié illuminé par le rayon de soleil, empoussièré à nouveau, et ses épines piquantes se rebellent...Elles aussi veulent leur part ! La vigne vierge réclame elle aussi son dû. Le rayon de soleil diffuse alors sa lumière sur chaque bouton, chaque épine, chaque petite feuille, pour faire plaisir à tout le monde, chaque bouton...chaque épine...chaque feuille...chaque bouton...chaque montagne...chaque épine...chaque faubourg...chaque feuille...chaque pierre du château...chaque nouveau lieu...chaque nouveau visage...chaque mot d'un nouveau chapitre.


Ils ont déménagé. Encore. Pas très loin, les Montagnes Bleues sont encore en vue, les célèbres montagnes, décor de bien des scènes. Joli endroit pour un suicide, par exemple, sur un pont chancelant surplombé par une falaise...Et tenter des actes magiques tellement fous qu'on oserait à peine y croire, ne serait-il pas dix mille fois plus passionants dans cette plaine qui était auparavant le versant abrupt d'une des montagnes ? Et ce pic, avec ce lac azur, en contrebas, telle une perle de saphir, n'est-il pas un bel écrin pour tant de sanglots versés ?
Mais ils sont tout de même partis, et habitent à présent une petite ville tranquille, accessible par la Porte du Soubeyran, nom donné à cette arche par les Ithryn Luin eux-même, sûrement en mémoire de quelque passe portant le même nom il y a fort longtemps...
On raconte même, qu'en cherchant bien, ou en contraire, sans rien chercher du tout, on peut tomber sur un endroit, où les mondes se croisent et fusionnent, un endroit qui mêle présent, futur, et même, chose étrange, un futur si lointain et si étrange qu'il en paraîtrait presque surnaturel...




Le soleil décline à l'horizon, il va se coucher pour cette journée, et demain, il n'en sera que plus éclatant...Personne ne sait de quoi demain sera fait. Il ne reste plus qu'à esperer qu'il sera aussi beau que les boutons du rosier sauvage, qu'il répugne à chuter autant que les grains de poussières refuse de se fixer par terre, que les liens qui nous entourent restent aussi fort que la vigne vierge qui agrippe les murs.
Faisons donc en sorte que tout ceci se réalise. Faisons donc en sorte que le bonheur soit durable.
Parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait...
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