La Cave.

L'abbaye recèle de nombreux escaliers, des courts, en pierre, des longs, de bois usé aux marches qui craquent sous la semelle...Et si on les descend tous, jusqu'en bas, on arrive ici, dans la cave.

Vous poussez la porte qui, au bas des marches, résiste un peu. Alors vous forcez, et là...



Sous un plafond bas doté de nombreuses voûtes de pierre soutenues par d'épais piliers, d'interminables rangées de tonneaux et de jarres plus hautes que deux hommes, s'alignent le long des murs humides. Il n'y a aucune fenêtre dans cette pièce souterraine, simplement une poignée de bougies disposées ça-et-là, et, dans la demi-obscurité, le vin dort dans ses grands fûts dont le sommet frôle presque le plafond de pierre grise veinée de violet.

Avant, on voyait quelques fois un moine descendre s'occupper du vin qui fermentait lentement, placidement, ou bien toute une équipée le mettre en bouteille pour le vendre au marché. Et même, quelques fois, un pauvre pêcheur lassé de son voeux de ne pas céder à la gourmandise, venait discrètement s'enivrer jusqu'à l'aube...

Et maintenant, il n'y a plus personne, l'abbaye est à l'abandon. Toutes les chandelles ont été soufflées, mais, dans les fortes odeurs de marc de raisin et de tanin, les tonneaux dorment, ils sont toujours là, et vous aussi...