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 La vie n'est qu'une fuite

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2 participants
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 16 Nov - 1:43

La nuit est tombée, ça et là les épingles lumineuses naissantes jouent avec les rondeurs laineuses des nuages. Un croissant de lune se moque de ma course effrénée dans cette forêt d’épineux.


Eh oui ! Une fois de plus, j’ai une meute de chiens aux trousses. Tout ça à cause d’une simple histoire de… Enfin vous comprenez, c’est pas moi qui ai volé l’orange…. Ce que je veux dire c’est que…
*Soupir*
Laissez tomber, de toute façon là je cours et vous voyez pas que j’ai autre
chose à faire qu’à vous expliquer.

Le sol, encore humide de cet orage du début de soirée, se joue de moi à chacun de mes appuis tentant de se dérober traîtreusement. Mes bottes s’enfoncent dans l’humus aux fragrances de pins. Au loin, les lueurs inquiétantes des torches de mes poursuivants entêtés. Je saute une butte et atterrit directe dans un ruisseau à l’eau glacée.

Je patauge, me débats tant bien que mal, lourdement lesté par la vénale bourse de laquelle je ne souhaite me séparer. Il faut bien vivre et autant essayer d’améliorer le quotidien plutôt que poursuivre cette vie de miséreux.

L’obscurité joue pour moi, je saisi un roseau que je sectionne de ma dague et me traîne dans un coin de cette vase à l’odeur de fange.
Le calme revient sur les eaux saumâtres et nauséabondes, les ronds disparaissent ça et là et les grenouilles reprennent leur concerto de croassements.
J’immerge ma tête laissant dépasser la fine paille qui me relie à la surface.

J’attends, seul avec le bruit de ma respiration haletante et à la sonorité tubulaire. Mon thorax se soulève, pousse, se bat contre la pression supplémentaire que m’inflige ce cours d’eau salvateur qui pourtant semble lui aussi me repousser. J’entends le martèlement galopant de mon cœur, prêt à exploser d’angoisse, de fatigue.

J’attends, les aboiements puis le silence… J’attends les bruits de nuits, que j’implore, épuisé de courir toujours et encore… Je sors par moment la tête de l’eau pour écouter, pour me savoir en sécurité ainsi cacher.

J’attends… La nuit se passe, et bientôt un jour nouveau va se lever. Il me faut à mon tour me remettre en marche. Les articulations hurlantes d’ankylose, les mâchoires claquantes, les mains bleues, les vêtements alourdis. Maintenant il me faut avancer, à quelques lieues au nord se trouve un village dont on m’a parler où a élu domicile une bande de saltimbanques au nom imprononçable.

Bientôt, il fera jour et il me faut m’éloigner, pour découvrir une autre vie.


Dernière édition par le Lun 10 Déc - 14:17, édité 1 fois
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Alquäloth
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Alquäloth


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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 16 Nov - 19:55

Très calme, la ville, en ce moment, voir trop calme... A se promener sans buts dans les rues, sans parler à personne, la langue collée au palais, elle se demandait si un son retentirait à nouveau dans les Faubourgs. Et, donc, ce matin nouveau-né, lorsque quelques coups frappés contre la porte ont retenti, elle a failli ne pas les entendre.

Faut dire, ce n'était pas entièrement la faute de la solitude. C'était la faute à un vendredi matin, à cinq heures, la faute au chant d'un coq sauvage, la faute à un foutu rayon de soleil blanc qui se faufile à travers les rideaux sans se préoccuper des pauvres gens qui dorment...
Bref, Alquäloth s'était réveillée, tournée une ou deux fois dans son lit, puis, ne parvenant pas à se rendormir, elle avait préféré sortir de la douceur de ses draps pour affronter le froid qui stagnait entre les quatre murs de sa chambre. Elle avait passé un vieux pull marron par dessus sa chemise de nuit, puis s'était appuyée contre le verre glacé de l'unique fenêtre, défiant du regard le même soleil pâle qui l'avait tirée d'un paisible sommeil.

Elle tourna la tête vers l'ouest, là où, elle le savait, dormait encore et à jamais l'ancienne Forteresse désormais close et déserte, son petit bosquet à elle, avec son lac et sa fontaine, et ses tours poussièreuses et remplies d'objets hétéroclites...Son petit chez elle confortable lui manquait assez, et elle s'était dit qu'un jour, elle y retournerait, juste pour voir...juste pour voir...

Elle s'habilla d'un pantalon et d'une chemise un peu grande, passa par dessus le pull marron, s'arma, un vieux réflexe, même si plus rien ne la menaçait dans l'enceinte de la ville.
N'empêche que.
Le fourreau auquel pend la longue épée elfique, elle l'accroche quand même autour de sa taille. Le sabre courbe dans son baudrier de peau, elle le passe quand même autour de ses épaules. L'épée de secours, à gauche, les divers poignards, dans la ceinture, les petites dagues de lancer dans la botte gauche, le poignard caché dans la droite, tout ça, elle l'installe comme si elle partait tailler de l'Ent ou du squelette...

S'en suit la veste de cuir brun ajustée, discrète et chaude, puis la longue cape marine par-dessus le tout, un coup de peigne face au miroir et une tresse rapidement nattée entre les épaules. Alquäloth sort de sa chambre, descend les escaliers de l'hôtel, furtive et silencieuse. La pièce du bas, qui sert de taverne, est déserte. Elle gagne la rue froide.

Et donc, comme elle passe devant la porte large, cependant presque futile comparé à celle qui enfermait la Forteresse, et qu'elle entend des coups répétés contre le battant de bois, elle s'est tellement habituée au silence qu'elle ne comprend pas tout de suite qu'il y a un étranger dehors, qui attend...

Elle ouvre la porte. La pauvre homme, il a l'air bien miteux...


- Oui, bonjour ?

Petit coup d'oeil à son apparence. Ah...

- Je peux vous aider ?
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 16 Nov - 21:20

J’ai repris ma marche, je ne sais trop comment. J’ai avancé
bon gré, mal gré, sans même m’en rendre compte, seule restait cette emprunte
onirique, cette impression de vivre ce véritable cauchemar par delà le froid et
la douleur. La plaine à la végétation blanchie, revêt son manteau brumeux. On se joue de mes sens ! J’ai cheminé dans ces paysages éthérés, pour finalement arriver à une cité embrumée où il ne semble y avoir âme qui vive.

C’est seulement arrivé au pas d’une porte de bois massif que je réalise la fin potentielle de mon périple.

J’abandonne un regard sur mon accoutrement.

Mes vêtements ne sont plus que guenilles, déchirées et souillées par la boue et mon sang. Le velours et la soierie passés n’ont guère plus d’éclat que la toile de jute portée par un lépreux. Seules demeurent récupérables certes, usées et crottés, mes bottes et ma besace.

Mes mains sont boursouflées, éraflées, saignées. A tâtons, je dessine les contours de mon visage. Lui aussi est méconnaissable ; bouffi, sale, je ne sais si un congénère retrouverait la moindre humanité dans ces traits.

D’une main mal assurée, je me saisi du marteau et le frappe contre la porte, et encore, et encore, mais rien…

N’y a-t-il donc personne dans ce bourg. N’ai-je donc fait tout ce chemin en vain.
Je n’ai ni force, ni courage, il ne me reste plus rien que cette lourde bourse que dissimule ma besace et cette carcasse qui ne me mènera plus nulle part maintenant ! Plus rien que mon cadavre que je réserve aux chiens errants.


Au désespoir, je me laisse recroqueville dans un coin sous le portique, les mains cachées sous les aisselles. Poussé dans mes derniers retranchements, je glisse dans l’autisme, un faible balancement pour me bercer, un petit air éraillé que je fredonne.

La porte s’ouvre… je ne l’entends pas…
Une femme apparaît… je ne la vois…
Vivant ou mort, je ne sais plus trop...
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 16 Nov - 22:27

Un gros coup de flippe, qu'elle se tape, l'elfe à moitié endormie.
L'autre s'est glissé par terre. Ses jambes se sont dérobées sous lui, et il ne bouge plus. Ohlala...Qu'est-ce que je vais faire, moi, maintenant...Au secours...S'il vous plaît, quelqu'un...

Il a l'air dans un état de fatigue abominable. Pour l'instant, elle ne peut pas grand-chose pour lui, Alquäloth. Le porter ? Il est bien trop lourd pour elle...Bien qu'elle n'ai pas rien dans les bras, la guerrière, il doit bien faire ces soixante-dix kilos, le bonhomme ! Bon...Procédons méthodiquement.

Alquäloth s'approche de l'homme, insensible à ses paroles. Celui-ci fredonne une mélodie discordante d'un air absent. Merde...Il est en train de virer complètement barjo ! Faut faire quelque chose, et vite !

L'elfe s'agenouille auprès de lui, et, serrant les dents, insensible au froid qui la mord et la transperce, elle ôte sa cape en claquant des dents, et la déploie sur le voyageur évanoui. Au moins, il aura moins froid. Epaisse, cette cape. Elle se place juste devant lui, et se met à frotter vigoureusement ses mains sur ses avant-bras, sur son visage, comme pour le réchauffer, le regard fou errant autour d'elle à la recherche d'un moyen de le transporter au chaud, n'importe quoi...Construire un brancard ? Trop long, le pauvre sera mort de froid. Courir dans les rues en appelant à l'aide ? Mais ils dorment tous...Le temps qu'ils se réveillent, le pauvre homme en sera arrivé au terme de sa vie...En tout cas, il ne peut rester là.

Elle attrappe le bras droit de l'étranger, le passe au-dessus de ses épaules tout en maintenant tant bien que mal la lourde et épaisse cape de mouton de nuit sur le torse et le visage de l'homme transi de froid. Elle prend une grande inspiration, telle une femme qui va faire le grand saut, puis, dans un effort colossal, le redresse.

Elle parcourt à grand, mais alors grand-grand-peine les quelques mètres qui les sépare tout les deux de la porte, lui avachi sur elle, et, à grands renforts de " Gnnn ! Humpf...Ârgh ! Fiouuu...Nnnnn...", la guerrière finit par le traîner jusqu'à la Taverne la plus proche. Au passage, elle lui murmure quelques mots rassurants à l'oreille, mais laisse bientôt tomber afin d'économiser ses forces...

Elle fiche un grand coup de pied dans la porte de l'auberge qui s'ouvre à la volée, faisant sursauter les quelques rares convives attablés devant bière et viande. Elle lâche le plus délicatement possible, c'est à dire, assez brutalement, son hôte glaçon sur un banc, puis hêle rapidement l'aubergiste.


- J'ai besoin d'aide ! Il faut le monter dans une chambre !

Il ne se fit pas prier et saisit l'homme sous les bras pendant qu'Alquäloth lui attrappait les pieds.

Chambre 21...

Le trio incongru pénètre à l'intérieur, et dépose l'étranger sur un lit moelleux...Le tavernier se retire. Alquäloth déniche dans un placard des couvertures et en recouvre le pauvre homme aussi étroitement qu'elle le peut, puis s'assoit sur un fauteuil, côté du lit et attend, ses yeux bleus rivés sur le visage si pâle de " l'hôte "...si pâle...
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyDim 18 Nov - 18:34

Enveloppé de limbes, je parcours un chemin en des terres inconnues. J’erre à la recherche de ma route au travers des cauchemars de poursuites ;
hommes, chiens, loups, tous se mêlent dans une farandole psychédélique et n’ont qu’un but… ma traque.


Maintenant, je suis un taureau pris dans une arène assistant à ma mise à mort, un regard sur la foule de mes anciennes victimes qui dardent sur moi un regard haineux, bras tendu, poing fermé, un pouce vers le bas. J’hurle, mais seul sors de mon larynx bovin, un meuglement de terreur ponctué par des volutes de mon souffle, à l’agonie…

Buée puis fumée noirâtre de cet or liquide que l’on me coule dans le gosier. ‘Boit ce liquide dont tu es si friand’, arrêtez-vous vous trompez !, voulu-je dire, au lieu de ça un gargarisme convulsé de spasmes, et les rires retentissants de ces êtres dénués de visages.


Dans un bain de sueur froide, je me redresse. Je regarde à droite et à gauche, hagard. Je ne reconnais pas les lieux. Une chambre spartiate, un grand placard ouvert. Je suis dans un lit, presque nu. A côté de moi une jeune femme assise sur un de ces fauteuil à bascule, une couverture rabattue sur ses jambes, semble me veiller. J’observe un instant ses traits, elle a l’air si pure, si juvénile…

Mais déjà mon attention me trahi et mon regard est attiré par cette fenêtre aux carreaux parcourus de givre, qui laisse entrevoir les flocons d’une neige immaculée. Je regarde silencieux, presque solennel durant ces quelques secondes qui me paraissent être des heures ; je me perds, ou peut-être me retrouve, qu’en sais-je ?

Je reviens à la jeune femme, forçant à ma concentration fébrile à fixer le dernier souvenir qui tenait de la réalité…

Difficile de me rappeler, je cherchais une troupe. Je frissonne. Oui, le froid… une porte…

J’ouvre la bouche, mais seul un râle en sort, suivi d’une quinte de toux. Je dégluti et de nouveau j’essaies de m’exprimer… la voix est tremblante, serrée.

Merci, qui que vous soyez, merci pour… les mots se perdent, je baisse les yeux.
Qu’avais-je fait pour mériter de tels égards ?
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyLun 19 Nov - 20:03

Il rêve, il cauchemarde, même dormir n'est plus une échappatoire face aux ennuis de la réalité, même le monde onirique et ses contours erratiques ne le soulagent plus... J'ai déjà vu ça quelque part, d'ailleurs, la fuite du sommeil ainsi...Oui...Pendant un instant, j'ai l'impression d'avoir à nouveau sous les yeux la petite félyx, Miw, se débattant contre ce démon qui se manifestait pendant qu'elle dormait... Mais lui, se débat simplement contre d'affreux cauchemars...

Je le vois s'agiter, les yeux clos, la respiration sifflante, haletante, quelque fois, il gémit puis retombe dans ses oreillers, restant ensuite immobile pendant de longues minutes à marmonner des mots sans suite, puis, il ne bouge plus, il respire si faiblement qu'on pourrait le croire mort...D'ailleurs, une ou deux fois, je m'avance vers lui, l'oreille tendue, le coeur battant à tout rompre et la gorge serrée par l'angoisse, à la recherche d'un souffle, aussi léger soit-il, dans l'attente du mouvement de sa poitrine s'abaissant et s'élevant au rythme de sa respiration...Et puis je l'entend. Alors, rassurée,
je retombe dans mon fauteuil, tire ma couverture jusqu'à mon menton, et continue de l'observer, le visage indéchiffrable, remuer dans ses draps et subir la torture d'un sommeil agité.

Et ça dure...De longues minutes, de longs quarts d'heures après, je le vois finalement ouvrir péniblement les yeux, comme s'il refusait ce qu'il voyait. Je le regarde, glisse tout au bord de mon fauteuil, repousse la couverture qui recouvre mes jambes, incline la tête de côté, souris. Je veux que la première chose qu'il voie en s'éveillant soit une image apaisante. Comme un sourire qui signifie : " Ne t'en fais pas, tout est fini, je vais m'occuper de toi maintenant..." Le genre de choses qu'on dirait à un petit chat abandonné ou à un enfant perdu. Je lui souris, donc. Mais lui ne semble pas l'interpéter comme je le voudrai, ce sourire.

Il tente de parler, hésite, capitule, s'y reprend à deux fois et profère enfin quelques mots. Nouveau sourire, léger cette fois si, plus léger que le précédent.


- Chut...Ne parlez pas de ça. Vous êtes exténué, reposez-vous. Vous n'avez plus rien à craindre, ici.

Mais mille questions se lisent encore sur son visage et dans son regard tourmentés. Je comprends que des paroles apaisantes n'y feront rien.
Je me lève, contourne le lit, gagne la fenêtre et repousse doucement les rideaux de coton vert à travers lesquels se distinguent de gros flocons silencieux de neige, et les rayons inquisiteurs d'un soleil hivernal. Je regarde quelques secondes une ou deux personnes rentrer dans l'auberge, au rez-de-chaussée, puis me retourne, dos au rebord de la fenêtre.


- Ecoutez, c'est tout. Vous êtes dans la ville où les Ithryn Luin ont élu domicile. Je m'appelle Alquäloth. Vous devez vous demander ce qu'il s'est passé, je le vois dans vos yeux...Vous étiez transi de froid, à la porte de la ville, alors je vous ai ramené ici. Ca doit faire trois quarts d'heure que vous dormez...Ce qui s'est passé avant, vous le savez mieux que moi.

Long regard scrutateur et bleu. Mais j'en oublie mes convenances, à dévisager ce bel inconnu...

- Vous devez avoir faim...
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMar 20 Nov - 19:07

Je contemple sans mot dire cette silhouette auréolée par la lumière diaphane d’un soleil hivernal. Alquäloth dit-elle se prénommer. Elle me regarde, pensive, un sourire bienveillant illumine son visage. Son regard azuréen cache milles questions, éclatant d’empathie et aux reflets de mystère ethnique.
Je réalise dans ce cérémonieux silence que nos yeux communiquent, se parlent et tentent de percevoir toute la profondeur de l’être qui se réfugie derrière l’éclat irisé. Je voudrais tant avoir l’innocence de rougir à cet instant, mais une vie de vice est bien trop longue pour offrir une place à la candeur que je devine chez cette jolie elfe. Et pourtant je savoure cet instant où il n’est besoin de parler, juste avant le suivant où vient cette blanche gène.

Elle se dirige vers la porte. Derrière la démarche ô combien gracieuse, je devienne les mouvements félins de la dangereuse guerrière. Néanmoins, le balancement de son corps n’en est pas moins agréable à lire.
Presque sans le réaliser, je saisi son poignet avec douceur. La soie de sa peau dégage cette délectable chaleur que j’imaginais il y a peu. J’en hume le parfum doux comme la rosée printanière. Et, de nouveau, je capte son regard. Etait-ce ce que je cherchais, je ne peux le dire, mais c’est avec ravissement que j’accueille ce nouvel échange.

Attendez s’il vous plait. Maël, c’est mon nom... Maël d’Adélaïde…
Un sourire sincère aux lèvres, je reste encore quelques instants, captif de ses prunelles.
Je suis venu dans cette ville afin de trouver la troupe des Ithryn Luin, on m’a dit qu’ils offraient la chance de débuter une nouvelle vie à ceux qui le souhaitaient…
Du moins c’est bien ce que prétendait la rumeur populaire, je me surprends moi-même à cet élan de crédulité…l’espoir aurait-on dit.

Est-ce vrai ?
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMer 21 Nov - 16:32

Hmm...Une petite caresse à la base du poignet, une légère pression de ses doigts, un effleurement de ses lèvres qui ressemble à un baisemain, et je sens un agréable frisson courir depuis le haut de ma nuque jusqu'au bas de mes reins, de mon dos qui se balance légèrement au rythme du rire doux qui s'échappe, fugitivement, de ma gorge.

Un simple contact...quelques mots...et me voilà imaginant tant de possibilités de choses à dire, à faire, de convenances, de flirts, d'allusions et d'illusions et de doutes, de joies, de bonheur puis de déception...

Mais il relâche son étreinte et mes espoirs imaginaires éclatent comme une bulle de savon percée. Je reste hagarde une fraction de seconde, imperceptiblement, je me demande si je ne devrai pas la lui reprendre, sa main...Et puis non. Un froncement de sourcil, si léger, presque invisible, vient torsader le pli entre mes deux yeux. La bouche légèrement entr'ouverte, le trouble déploie son ombre gris-rosée sur mon visage aux prises entre diverses émotions...Je me force à respirer profondément, doucement, je m'arrache de l'étreinte surprenante de son regard, reprends le contrôle de moi-même.

Dommage.

Juste une seconde, une seconde étrange et futile, j'ai espèré ne pas redevenir maîtresse de mes actes, pendant une seconde folle, j'aurai voulu me laisser chuter, me laisser engloutir par cette force que je perçois chez lui...Juste une seconde durant. Et cette seconde est passée.

Je souris à nouveau à sa question pour le moins troublante...Et quelques secousses de rire s'extirpent de moi.


- Eh bien, il court d'étranges rumeurs sur les Ithryn Luin ! Mais ma foi, si vous vous plaisez ici, restez donc quelques temps, et ce clan, cette famille que nous sommes, se fera un plaisir de s'occuper de vous.

Sous l'effet d'une brusque inspiration enjôleuse, je poursuis sur ma lancée. Que faire...La solution est pourtant là, mais j'ignore si j'en aurais la force...
Eh bien si, j'y arrive. J'effleure de mon doigt effilé l'angle de sa mâchoire, un peu en retrait de ses lèvres.


-En particulier certaines, je présume...
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMer 21 Nov - 23:17

Présumons, présumons… Mais c’est qu’elle flirte !

Du revers de son index faussement désinvolte, la belle explore ma barbe naissante produisant un léger crissement. Mes yeux s’écarquillent l’espace d’un instant laissant place à la surprise, mais ma peau ne peut dissimuler le frisson qui la parcourt. Elan que je réfrène, j’aurais avec plaisir cédé sous la caresse, un gémissement lascif vibrant en mon larynx, soudainement félin.
La tête légèrement penchée, elle m’offre presque sa fine nuque perdue dans une cascade lilas, je me surprends à me demander quel est le goût de cette peau soyeuse. Une petite expression mi-joueuse, mi-ensorceleuse dans son regard désormais carnassier.

Seulement, la réalité est toute autre, je déglutis avec peine et je découvre avec étonnement que je suis intimidé. Presque à regret, je saisi cette main chaleureuse, suspendant son geste. Je l’amène plus à moi, du nez j’en explore la paume, inspirant le parfum de sa paume, puis dépose un léger baiser à la naissance de ce doigt inquisiteur.
Sans lâcher cette main par trop coquine, je m’assois au bord du lit. De l’autre main, je rabats le drap sur mon torse, tirant sur le tissus afin de le déborder, puis me lève vêtu tel un magistrat romain.

Je la regarde encore, je réalise que ne n’ai cessé de la contempler… Et cette petite main chaude que je tiens toujours…
Un vague sentiment d'embarras s’empare de moi. Je m’arrache de cette succube, relâchant l’emprise de mes doigts. Une chaleur nouvelle réchauffant mes entrailles, un feu consumme mon thorax. Tempes battantes, mes pommettes s’enflamment.

Je rougis comme un jeune premier.
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyJeu 22 Nov - 21:05

Non attends...Ne t'enfuis pas, attends...

Ma main dans la tienne se sentait bien, elle m'embellissait, je me sentais magnifique et aussi légère qu'une plume, j'aurai pu m'envoler jusqu'aux nuages tant que tes doigts restaient autour des miens...Une vague irrésistible naîssait en moi, je n'avais pas envie de la réfréner, je savais qu'en tenant encore une poignée de secondes, j'aurai pu continuer, j'aurai pu t'embrasser, te connaître, te trouver...J'étais à deux doigts, ou peut-être à deux centimètres, de le faire, je n'aurai eu qu'à m'avancer un peu, enserrer ta nuque d'une main, et ce serait fait, depuis longtemps déjà...Toutes ces secondes perdues pendant lesquelles je pense auraient été magnifiquement utilisées si il n'y avait pas eu ton recul...ton recul...

Mais tu t'es échappé, enfui, et la vague qui brûlait en moi, crépitante d'eau coulée dans un brasier, s'est retournée contre moi, elle m'a frappée, en plein visage, méchamment, avec force et rage...Je n'ai pas compris, sur le coup, pas maintenant, moi aussi je refusais, je ne voulais pas, je ne voulais pas, pas maintenant, plus jamais !

Un choc au creux de la poitrine.

Mon coeur s'affole. Pourquoi t'es-tu enfui...Pourquoi me refuse-tu donc...Car je vois toujours cette étincelle dans tes iris, je la vois plus que tu pourrai te l'imaginer. Et tu aurai mieux fait de quitter cette chambre et de me laisser seule, s'il y avait eu un gouffre, un falaise infranchissable entre toi et moi, je n'aurai presque plus été tentée de te retrouver...Mais tu es toujours à une poignée de centimètres de moi, tu me tortures, je pourrai t'avoir, je pourrai, mais voilà, le rouge qui flambe à tes joues m'en empêche...

Après tout, cela doit venir de moi. Je n'aurai pas dû te brusquer ainsi. J'aurai dû m'occuper de toi en bonne hôte affable et aimable, non pas en vampiresse chasseuse de chair...Je suis désolée...Je ne sais rien de toi. Et je murmure, les larmes au bord des lèvres :

- Désolée...

Mes pensées s'emmêlent et j'en perds le fil, ainsi que ma tenue. Je recule à pas lents, d'abord, puis précipités, puis je me retourne et cours presque jusqu'à la porte, me rue dessus...Et puis ma main, habile pourtant à soulever épée et sabre et à faire couler le sang, n'arrive pas à abaisser cette stupide poignée...Je sens de plus son regard sur ma nuque. Je reste quelques secondes, tête basse à comtempler la porte sans la voir. Je ne veux pas sortir...Et j'ai dit que je m'occuperai de lui.

A ma façon.

Alors je ne me vois pas me retourner, je ne me rends pas compte de ma course dans ses bras, je demeure inconsciente tandis que ma main gauche attrappe fermement sa nuque, je me sens défaillir tandis que ma bouche cherche fébrilement ses lèvres...et les capture. Puis, une poignée de secondes ou longtemps après, je l'ignore, je le relâche, doucement...

Tu me manques déjà...
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 23 Nov - 18:42

Elle s’éloigne confuse un mot d’excuse sur les lèvres.
Non, je ne veux pas… Je ne veux être cet assassin au regard bleu acier, dont la lame vient s’immiscer en plein cœur. Je répugne à faire de la peine à qui que ce fusse, ou plus exactement à quelle qu’elle fusse.

Ce sourire que je lisais dans l’azur de tes prunelles se meurt, et déjà le froid s’empare de moi, mon corps n’est plus exposé au soleil de tes regards.
Je me hais tant… et je déteste ces situations où je suis directement confronté à la peine que provoquent mes éternelles manipulations. Oui, je suis un vaurien, et pourtant cette fois-ci, je n’ai me semble t’il pas tenter de me jouer de cette ravissante jeune femme. Est-ce là la raison de l’empourprement de joues ?
Et moi, je suis contrit, confus de n’avoir su dissiper ce malentendu assez tôt. J’ai voulu tenter cette chose dont je me joues habituellement, avec cette carte dont je ne maîtrise pas le maniement… la sincérité. Un nouveau départ, pour une nouvelle vie.

Au lieu de ça, je te regarde, les bras ballants t’éloigner triste, sans même un mot suffisant pour m’excuser, situation indicible à mon âme.

Je regarde ta nuque fine jouer à cache-cache avec la chute de tes cheveux, tes bras soudain tétanisés face à la porte, tes hanches dont le balancement hypnotique se meurt.
Mon cœur palpite, rate et dérate. Une grande peine d’avoir déçu… une fois de plus… une fois de trop… La bouche entrouverte, les mots ne sortent pas. La gorge nouée, rien ne vient. Au jeu de la sincérité, je suis vraiment mauvais et ne peux que rester cois.


Tu fais volte-face, une larme abandonnée au bord d’un œil. Te rues vers moi, d’un pas soudain déterminé, une expression décidée que ne te connaissait alors.
Je recule presque imperceptiblement, intimidé par une pareille résolution, pourtant prêt à subir la sentence de ton courroux bien légitime. Un pied se prend dans la draperie qui m’habille.
Tu me saisis la nuque avec force.
Tes lèvres enflammées volent un baiser, d’abord emplis de la rudesse d’un monologue fébrile. Parfum d’airelle, douceur de soie. Ton étreinte se radoucie, comme si une satiété pointait. Brûlant d’un feu nouveau, je me surprends à rendre se baiser, en premier lieu poli. Je fonds, mes lèvres goûtent et savourent la pulpe de leur vis-à-vis. Tel un acompte mais guère d’avantage, déjà tu te dérobes. Et déjà, je sens cette révolte aux effluves de frustration gronder en moi.
Ma bouche avide sur rue de nouveau vers toi, balayant ce relent de regret, d’inassouvi. Une langue avide de sensation, part en quête de ces saveurs de fruits mûrs aux fragrances exotiques. Je m’immisce, m’infiltre dans ce duel linguistique où humain et elfique s’accordent, dans de voluptueuses promesses.

Le bruissement du tissu tombant au sol, je m’empêtre dans ma tenue de fortune. Une main, sur tes lombaires, je perds l’équilibre et tente de me rétablir en vain. Je bascule, gauchement sur le lit, ou est-ce un lapsus de mon corps ?
Je frémis tant de ce désir qui me brûle, qu’intimidé, presque penaud. Je me dégage de ses lèvres rassasiées, noyé dans un jaillissement capillaire à l’éclat lilas, allongé, une charmante elfe dans les bras.

Du sourire béat qui aurait dû s’afficher sur mes traits, ne reste qu’une expression douloureuse…
…La garde de ton épée… Ouch… Elle me rentre dans…
Je laisse en suspends ma phrase sur des rêves d’ardeur soudainement douchés.


Dernière édition par le Dim 25 Nov - 3:46, édité 1 fois
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 23 Nov - 21:10

Douche froide.

Tout s'est passé si vite ! Je riai aux éclats, un rire de bonheur comblé, lorsque je me suis senti basculer sur le lit défait, agrippant sa nuque, cramponée à lui, me délectant de ce baiser aux saveurs enchanteresse, et puis là, d'un coup...

... le temps s'est arrêté.
Fil coupé.
Peinture prisonnière d'un écrin de glace.
Arrêt sur image.
Quelques mots. Je recule. Je ne réponds pas.
Et puis le rouge, couleur gêne, enflamme à nouveau mes joues, mon front, mes tempes. Je bondis en arrière, hors du matelas, mes pieds sur le sol froid, un sourire crispé et navré aux lèvres.


- Oh...Excuse-moi, je n'avais pas pensé que...Attends, je l'enlève...

Je déboucle la ceinture auquel pend le fourreau, le fait glisser le long de la courroie de cuir, ôte l'épée...Je la dépose sur une commode et tourne à nouveau le regard vers Maël. Et puis là...

Je le regarde, avachi sur le lit. L'étincelle de ses yeux s'est éteinte. Je comprends que je pourrai tout aussi bien remettre mon épée à ma taille, et même m'empaqueter dans une armure. C'est fini, on dirait...D'aileurs, même moi, je ne ressens plus le besoin, comme il y a quelques minutes, de m'emparer de lui, de le sentir toujours plus proche...Oui, l'étincelle devenue brasier est morte tout aussi vite qu'elle est apparue...

J'incline légèrement la tête sur le côté, et un air fugace de curiosité polie se peint sur mes traits pendant une seconde fugitive...Puis je souris, d'un sourire doux mais rieur. Ah la la, Alquä, à force de précipiter toujours les choses, tu n'aboutis à rien. Comme lorsque tu veux forcer l'entrée d'une grotte en te blessant alors que tu pourrai attendre d'être un peu plus forte et d'y rentrer sans aucun problèmes. C'est un défaut, ça, ma grande...

Je reprend à gestes lents, sans quitter Maël du regard, mon ceinturon avec mon épée et la repasse autour de ma taille. Je me sens déjà mieux...
Avant, j'avais l'impression de ne rien avoir sur moi...

Sourire amical.
Oui.
Amical.
Plus rien de la vamp qui m'a possédé il y a quelques minutes.
Comme on sourirait à un ami blessé, engourdi par le froid, revenant d'une expédition hasardeuse sous la pluie et la grêle, qui n'attend plus que des soins et un bon bain chaud. On dirait même un frère, comme ça. On à la limite, un enfant trop vite grandi, et moi sa mère. Et bizarrement, à la pensée que cet homme là est un ami, rien de plus, le rouge qui flamboyait sur mes pommettes reflue, et je peux parler normalement.

Comme à un ami.


- Il me semble t'avoir demandé si tu avais faim...
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMar 27 Nov - 16:45

L’instant d’avant lascive, elle me fait face, belle comme un jour de printemps. Je l’observe prenant conscience de l’étrangeté de la situation. Je laisse décliner quelques instant encore l’émulsion hormonale dont le bouillonnement qui étreingnait mon souffle disparaît. Le silence retombe sur nous, quelques rafales sifflent dehors. Je souris, heureux et troublé.
Que vient-il de se passer ? S’agissait-il d’attirance charnelle ou du désir de se savoir vivant ?

La superbe guerrière revêt son ceinturon abandonné quelques secondes auparavant. Allongé sur le dos dressé sur les coudes, je la contemple, absorbé par ses traits tantôt curieux, tantôt rieurs.
Beauté, grâce et exotisme… Je m’étonne à ne pas concevoir de désillusion face à la tournure des événements.

Elle fait mine de se redonner une contenance, tentant brièvement de remettre bon ordre dans sa chevelure aux reflets si singuliers ; elle qui porte encore sur ses lèvres la marque luisante de notre baiser enflammé. Sa poitrine se soulève, puis cesse de bouger en cet infime instant... Instant choisi, je contemple, polisson, tout le galbe de sa féminité ; puis elle se libère de cette émotion qui la pèse peut-être dans petit soupir.

Elle me sourit. Intrigué, j’observe ses lèvres écarlates reprendre vie. Elle me parle…

Passion, amitié… Je n’ai su, j’ai tout confondu l’espace d’un instant. Je connais l’un sans trop connaître l’autre. Je me sens naïf, depuis trop longtemps nombriliste, je découvre autre chose. Je découvre cette amie.
Etrange concept que celui de donner sans rien attendre en retour. Et pourtant cette femme que je connais depuis moins d’une heure, me révèle des émotions que je n’ai que trop rarement éprouver.

Un rictus espiègle, le regard soudain enjoué, je savoure ce moment. J’ai envie de rire, je me sens léger, vivant…
J’ai envie de l’étreindre et de lui dire simplement ‘merci’, de rire…

Dans ma lutte contre cette hilarité sournoisement tapie, c’est d’un hochement de tête consenti que je réponds à la question laissée en suspens.
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Alquäloth
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptySam 1 Déc - 14:08

Rire.

Délaisser les doutes et les craintes, les jeter aux ordures et les dilapider aux quatre vents.
Sentir avec bonheur le poids de la crainte et du ressentiment s'envoler de nos épaules alourdies par des peines qui ne sont pas les nôtres.
Rire jusqu'à en avoir la gorge en feu, les larmes aux yeux, la poitrine haletante, jusqu'à ne plus pouvoir s'arrêter, respirer difficilement, des hoquets d'hilarité nous secouant, et nous, s'y abandonnant avec reconnaissance.

Rire.

Remède sincère des maux les plus enfouis.
Vent favorable à faire envoler le corbeau noir perché sur notre tête.
Elixir qui coule dans les veines en laissant étrangement vide et apte à écouter, recevoir, parler, donner.

Ris donc, je le vois à ton visage, je le vois que tu le veux, tu sais, ici, chez les Ithryn Luin, le rire n'est pas puni, le rire n'est pas banni, le rire est remercié, parfois imploré, ris donc à t'en brûler les cordes vocales, ris donc et laisse couler les mots qui viendront avec, personne ne te blâmera pour ça. Ris donc à t'en parcheminer la gorge, à t'en déssécher la langue, à t'en raviner la luette. Je descends quelques minutes, et quand je reviens avec à à manger sur un plateau, je veux te voir rigoler comme un gamin joyeux.


Et voilà l'travail.
Monsieur est servi...


- Gratin de patates, travers de griffon et salade de fruits d'ent. Il restait ça en cuisine, et j'ai préféré ne pas te faire bénéficier de mes...heu...talents culinaires, j'aurai pas aimé avoir un homicide involontaire sur la conscience, étant donné que je cuisine aussi bien que je couds...

Je dépose le plateau chargé sur la table de chevet, juste assez à portée de main pour qu'il puisse se servir sans sortir de ses draps, mais juste assez pour qu'il doive se tourner et croiser mes yeux...croiser mes yeux...Oui, tourne-toi, c'est ça, regarde-moi...Rhâââ, non, tais-toi Alquä, n'y penses plus...Tais-toi...

- Il y a aussi de l'eau et du vin, qualité Ithryn, attention...De nos vignobles. Enfin je crois...

Je le regarde se servir, heureuse de pouvoir faire quelque chose de bien pour un homme anéanti il y a presque une heure.


- Et maintenant, raconte-moi...Pourquoi tu es venu ici ? Enfin, je veux dire, ici précisemment...Si c'est pas indiscret, hein...Parce que bon, dans l'état dans lequel je t'ai trouvé, ça m'étonnerais que ce soit un voyage pour la santé que tu nous faisais...

Alquä, ma belle Alquä, pourrais-tu être un peu...subtile, pour une fois ?
Sérieusement ?
Non.


( désolée pour le retard...)
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMer 5 Déc - 15:32

Un sourire sur les lèvres à l’évocation des talents culinaires de la guerrière, prompt à constituer une arme de plus à son éventail.
Je me sers et commence à me nourrir de ces mets enivrants. Moi qui pensais n’avoir qu’une soupe, me voilà combler par le panel gastronomique.
Je me sers un peu de vin, gourmet plus que gourmand, je n’ai envi de me soûler. Les circonstances sont bien trop favorables pour s’offrir aux nimbes de l’alcool et se serait insulter la belle Alquäloth.

Je la regarde plein de gratitude, plein de gourmandise, un peu gavroche aussi. Je me sens comme cet enfant que je fus devant un étal de friandise, sauf qu’aujourd’hui je peux en jouir. Les volutes qui s’échappent des plats ont pour moi un parfum de revanche sur la vie.

En quelques bouchées, je fais taire le point qui m’enserre l’estomac. Il est vrai que cette nuit a été vive en émotion et j’ai dû puiser dans mes réserves à plusieurs reprises…
Je balaie ce souvenir d’un léger hochement de tête, puis souri de nouveau, réalisant que je venais de trahir une pensée profonde par une attitude physique.
Ce que j’ai appris depuis ma plus tendre enfance, les réflexes de base de la profession d’escroc, de vendeur de rêve je préfère ; je viens de les oublier l’espace d’un instant. A cet instant j’ai l’impression que cette femme réussie à me faire tomber toutes ces barrières que j’ai érigées depuis tant d’années. Je baisse mes défenses un temps, je souffle, récupère de ces années à écarter ma conscience de mes actes, pour simplement… survivre.
Et voilà que je me mens à moi-même ! Survivre et quoi encore, mener ma grande vie, volant les plus riches mais aussi les plus pauvres, certes plus rarement puisque pour assumer mes dépenses il fallait en escroquer beaucoup, beaucoup plus.

Enfin, la question tombe comme un couperet. J’ai été bien naïf de croire un instant que ce moment ne viendrait pas.
Je me fige, regarde je contenu de ma cuillère, la tête légèrement penchée sur le côté, les épaules voûtées. Je n’ose affronter ses yeux si doux, si sincères. Mes lèvres s’étirent en une petite mimique crispée.
Rho, voilà que je recommence.
Non, je n’ai envie de lui mentir, bien que j’aurai bien évité de répondre à cette question.

Et bien…
J’en ai eu marre de la vie que je menais. J’ai réellement envie de changer tout ça, un nouveau départ, une nouvelle chance, faisant fi du passé.
Pour ce qui de l’état dans lequel tu m’as retrouvé… J’étais traqué, par des chiens et des hommes… Car je suis de ces personnes qui auront à beaucoup s’expliquer le jour du jugement…

Les mots sortent de ma bouche avec difficulté.
Excuse-moi, je ne t’ai pas dit de suite que je suis un fugitif… Je ne veux pas t’abuser, c’est pour cela que je te le dis sans autre détour...
Fait de moi ce que tu jugeras bon, il y a quelques villes qui te seront très reconnaissantes si tu m’y livres.

Je lâche un long soupir.
Cette nuit a été ma dernière fuite, je n’ai plus envie de courir. C’est ici que s’arrête celui que je fus.

Je repose assiette et cuillère. Je redresse la tête, pour percevoir l’expression des yeux de la jeune femme. Un pincement au cœur, j’espère ne pas y voir un jugement trop dur.
Je sais, je ne suis pas un enfant de chœur ; eux ne fuient pas ainsi, n’arrivent pas dans un tel état sur le perron d’une demeure, n’ont guère besoin de courir comme si milles diables les poursuivent.

Et je ne connais que trop bien les peines que j’encours pour les avoir vues appliquées sur des ‘collègues’ ; mains et langue tranchées, peut-être même m’émasculeront-ils juste pour me rappeler toutes ces femmes qui se sont offertes pensant que j’était quelqu’un d’autre. Puis on m’enfermera à vie ou l’on me tranchera la gorge.
Qu’importe tout cela, je ne fuirais plus. Je pose mon baluchon et j’attends résigné.
Ici sera mon nouveau logis, mon nouveau départ, ou mon tombeau.


Je me constitue prisonnier si tu le souhaites.
Ai-je pu souhaité plus belle geôlière…
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyMer 5 Déc - 23:12

Et voilà ma vieille.
Bravo.
T'as encore gaffé.
T'en es à la combien maintenant ?
Arf, je les compte plus...

Non et puis, franchement, ça se voyait, quoi ! Il sentait la gêne à plein nez, son regard ! Et puis franchement. Ca fait pas une heure que tu le connais. Tu as échangé quoi, une dizaine de phrases, tout juste, avec lui, et là d'un coup, hop, la phase " d'où tu viens où t'habites comment s'appelaient tes parents et ton poisson rouge " qui débarque comme ça, plaf, sur la tapis. Bravo. Très fort. Très très fort.

Et voilà, du coup, maintenant, il a envie de mentir. Mais j'aime pas qu'on me mente, nom de dieu ! Alors, je t'en prie, Maël, envoie-moi paître si tu préfères, si tu sens que la calomnie te brûle le bout des lèvres, je m'en fiche ! Enfin, non, je m'en fiche absolument pas, ça me ficherai une épine bien aiguisée dans le coeur de t'entendre me dire ça, qui aimerai, d'ailleurs ? Mais ne me mens pas, ce serait encore plus douloureux...S'il te plaît. Ne mens pas. Pas de mensonges alors que je connais ton nom depuis une petite heure tout au plus. Je t'en prie...

En plus, tu n'as hésité qu'une fraction de seconde, c'est bien ça le problème. Parce que moi, j'ai pris la mouche, j'ai monté au créneau dare-dare, je me suis fait tout un cirque, j'ai même un peu rougi, j'ai commencé à m'inventer des phrases bien persuasives comme il le faut, des jolis mots agréables à la sonorité mais qui font bien mal lorsqu'on les adresse à quelqu'un, tout ça, j'ai commencé à le monter dans ma caboche...

Et là poum, the révélation.
Oh. Quand même.
Des hommes, des chiens...Rien que ça. Mon pauvre Maël, tu as dû passer par bien des épreuves...Et le pire, c'est que si j'avais pas eu cette petite prise de conscience suivant ma gaffe, j'aurai même pu te demander pourquoi ta vie t'ennuyait. Tu vois, la subtilité, c'est pas mon point fort. Mais tu auras tellement l'occasion de les découvrir, mes défauts, si tu restes parmi nous...

J'allai lui dire quelques mots apaisants, posant peut-être ma main sur la sienne, je ne sais pas encore, et puis là, il me fait part de sa vraie nature, celle de prisonnier. Il me demande même de le retenir enfermé, si cela me chante. Le fou...Croit-il que je pourrai faire une chose pareille ? Moi ? Jamais. Je suis trop faible pour cela...

Et pourtant, j'hésite. Et je me dégoûte. Et vous savez pouquoi j'hésite ? Simplement à cause de cette fierté qui me fait relever le menton devant n'importe qui. C'est trop bête. Je ne veux pas qu'il me croit faible. Et ça, c'est à cause d'elle. Ma fierté. Je la déteste. Je me déteste. Je pourrai vomir mes tripes, mon coeur, ma chair, mon âme de dégoût, je m'en fiche, pourvu que parte avec elles mon orgueil...Sale engeance...

Non, c'est trop bête. Intolérable. D'ailleurs, sa réaction me rappelle une ancienne histoire, si vielle que je croyais l'avoir oubliée. Une amie qui m'avait confié qu'elle était en fuite...Je ne souviens plus des détails, ils deviennent flous, dommage...En tout cas, elle aussi m'avait dit que...elle m'avait dit...

"Je comprendrai que tu ne me crois pas ou que tu décides de tout leur dire..."


Le visage de la guerrière elfe Aravis s'impose alors à mon esprit. Je revois les yeux rieurs et étoilés de mon amie perdue, je revois la détresse qui les avaient habité lorsqu'elle m'avait tout raconté, je me souviens de sa colère et de l'injustice qui l'avait frappée, mais je me souviens surtout de sa douceur et sa gentillesse, de sa générosité et de sa joie de vivre...

Je respire plusieurs fois. A fond.


- Comment pourrais-je te retenir enfermé ? Tu aurai déjà eu mille fois l'occasion de me tuer depuis tout à l'heure. Alors ce que tu as pu faire ne m'intéresse pas. Tout ce qui compte, c'est maintenant. C'est ce que je vois de toi, ce queje perçois, ce que j'apprécie. Ton histoire, ton passé, je m'en fous. Le mien non plus n'est pas reluisant. Tu as trouvé ton nouveau logis...

Un sourire. Franc et très doux, comme la caresse de l'aile d'un oiseau qui prend son vol.
Vers un ailleurs prometteur.
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Maël d'Adélaïde
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 7 Déc - 16:24

Abasourdie. Son regard se poser sur moi, dans ses yeux pas de mépris, mais juste cet embarras.

Non, je n’ai que faire de mon passé. Maintenant il va me falloir apprendre à vivre avec et non à le fuir éternellement.
Si je veux vivre, ici, avec vous, il me faut la franchise qui m’a tant fait défaut. Non pas que j’étais hypocrite, mais je me contentais de faire plier la réalité à ma guise, selon ce qui m’arrangeait… Ainsi va la vie d’un escroc.

Elle me souris, bienveillante.
Ainsi tu te moques de ce que je fus. Peut être devais-je te dire que je n’ai commis aucun crime de sang, mais cela t’importe peu.

Je garde suspendu au bout de ma langue, ce petit rayon de soleil, tout du moins cette petite étincelle dans le sombre tableau de ma vie.

Je soupire, je croyais la révélation plus difficile, mais maintenant je me sens dégagé d’un certain poids. J’ai fais le coming-out de ma mauvaise conscience, seul le premier pas coûte, les autres ensuite n’importent que peu, mais tracent le chemin vers cet avenir meilleur, vers cet ailleurs.



Le sifflement de la bise, dehors, m’arrache à mes pensées, je contemple un instant le rideau de neige qui tombe de plus en plus dense… et je souris.


Je te souris à toi qui as su m’accueillir ;
Toi, la première qui m’accepte et fait fi de mon passé ;
Toi, qui représente ce futur que j’embrasse comme je me saisi de ta paume avec tendresse pour y déposer ce baiser, signe de reconnaissance, signe de dévotion pour ta bienveillance à mon égard.


Dans un souffle, je renouvelle ce ‘merci’, doucement, presque timidement, mais avec la sincérité de celui qui ne s’attendais de recevoir, avec l’étonnement du misérable à qui on ne donne pas mais qui usuellement prend. Je suis touché, bouleversé par cette bonté que tu me témoignes.


Et je souri, encore et encore, mon visage s’ouvre, gavroche. Mes yeux pétillent de cette joie enfantine, candide.

Montre-moi…
Présente-moi…
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MessageSujet: Re: La vie n'est qu'une fuite   La vie n'est qu'une fuite EmptyVen 7 Déc - 19:56

Comme je suis heureuse...

Il y a longtemps, enfin, peut-être pas tant que ça, une bonne demi-douzaine de lunes, je m'étais juré quelque chose, sous le coup du regret, de l'espoir d'une promesse de rédemption...Et comme tant de serments promis sur un coup de tête, je ne les tiens jamais. Surtout moi. Qui peut dire ce dont demain sera fait ? Qui peut s'engager sur une promesse à si long terme que la mienne, tout en sachant que les esprits, malléables et influençables, peuvent être manipulé et changer complètement ? Mon serment était tout de même difficile à tenir, et encore plus lorsqu'on vit quelques temps en solitaire...

En effet, j'avais juré - sur la tête de personne, heureusement pour moi ! Il n'y avait en fait aucun enjeu, à moins celui de ma conscience - d'accomplir une bonne action par jour. Ce que je n'ai jamais fait. Je n'avais heureusement pas précisé à quel degré devait s'élever la bonne action, donc, il s'agissait quelques fois, de rapporter un objet oublié à l'auberge à son propriétaire, enfin, de petites choses comme ça...Jamais de grosses bonnes actions où le type se jette à vos pieds, en même temps qu'une jolie bourse pleine d'or. Et pourtant, ces petites actions suffisaient à soulager ma conscience.

Mais pas trop, quand même.

Et donc, là, de voir un véritable sourire illuminer ses traits, de voir le masque de la tristesse et de la lassitude se déchirer pour laisser entrevoir, pas encore tout à fait, celui de l'enfant qui prie le Père Noël de lui faire visiter son atelier et de lui présenter ses lutins...C'est la meilleure récompense que je puisse imaginer. Et je me sens bien, je lui rends son grand sourire radieux et sa pression de main.

Et pourtant, pas de jolie bourse pleine d'or qui vient d'écraser à mes pieds, pas de regard mièvre, de main s'agrippant à mes chevilles, dégoulinant d'une recconaissance bienvenue pour une conscience blessée, mais tout de même trop soumise pour être agréable, pas de sourire niais et vides, pas de flots de paroles et de " que pourrais-je jamais faire pour vous remercier"...Son sourire parle, et moi, je m'en repaît.

Je te tire par la main hors du lit, avec tout de la petite soeur qui va présenter ses amis à son grand-frère.


- Allez, viens, que je te la présente...La troupe...


( on continue ailleurs ? Ou on s'arrête là...? )
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