[Les Ithryn Luin]
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

[Les Ithryn Luin]

Forum des créateurs de Munuroë
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 Derrière les reflets dorés...

Aller en bas 
AuteurMessage
Niniel
VIP
Niniel


Féminin Nombre de messages : 329
Age : 91
Date d'inscription : 14/10/2007

Derrière les reflets dorés... Empty
MessageSujet: Derrière les reflets dorés...   Derrière les reflets dorés... EmptySam 7 Juin - 11:45

Musique

Debout au milieu d'un champs de blé, reflets d'or jusqu'à l'horizon, sertie de rubis en lieu et places des nombreux coquelicots, le vent agite la masse ambrée en y dessinant des sillons valsant de droites à gauches.
Une caresse sur ma main, légère et délicate, en quelques points qui se déplacent et chatouillent mon derme. Cela aurait pu être les fleurs de blé que j'effleure de mes paumes et de mes doigts, mais cette sensation touchait le dos de ma main... Une sensation agréable mais fugace...
D'un seul geste, je tourne la main et la referme sur cette petite chose, des petites chatouilles se font ressortir sur mes doigts et ma paume, courte mais fréquente, j'ouvre la main, et tout s'arrête...
Le temps de détourner les yeux, et un papillon d'un bleu étincelant, clair comme l'eau de mer s'envole...

J'entame une course à sa poursuite, tout droit au milieu des blés.
Au bord du champs, un vieillard agite les bras, sa canne à la main, puis il se met à courir lui aussi. Je n'entend pas ce qu'il dit, peu importe.
Le papillon a quitté ma vue, mais je cours encore, à la poursuite des sillons cette fois.
Je ferme les yeux et j'essaye de suivre le vent...
Mais le champs prend fin, laissant place à un bourg, des rues, des gens, un sol de pierre gris et froid...
Je m'en aperçois bien tard et je percute de plein fouet une jeune fille, légèrement bossue, d'une laideur quasi irréelle, une larme coule sur sa joue, une goutte de sang au bas de sa robe déchirée...
Elle portait des sceaux d'eau au bout d'un bâton, l'un d'eux s'est renversé sur moi, l'autre a eu plus de chance et ne s'est que peu vidé.
Je suis trempée, mais le soleil lentement me sèchera.

Mon rire s'est aussi subitement arrêté, comme mon sourire est parti. Je recule de quelques pas, m'excuse et continue mon chemin, les yeux grands ouverts, observant ces lieux inconnus.
La rue pleine de monde débouche sur une grande place nauséabonde. Elle est tout aussi bondée, bruyante. Des gens dansent au son de la musique, d'autres crient, d'autres supplient.
Tout ce bruit, c'est insupportable.
Tous ces gens, assis dans leur misère, j'évite les mains qui se tendent vers moi, ceux des mendiants, des affamés, des cul-de-jattes, demandant l'aumône. Je fuis leur regard, lançant timidement quelques « Je n'ai rien sur moi, je n'ai pas d'argent ».
Un vieillard, frêle sur sa canne, m'attrape fermement le bras et m'annonce de sa voix nasillarde et tremblante :
« Bienvenue à la cours des Miracles, chériiiiiiie »
Je reprend mon bras et accélère mon pas pour m'en éloigner...
Je croise un nouveau regard, une dame cette fois, la tête colorié, un gros point noire sur la joue, les seins qui débordent d'une robe très courte, elle me regarde, sourit d'un air narquois puis rigole de sa voix rauque et usée tout en continuant son chemin...
Et il y a cet homme là qui passe à côté de moi avec un air bizarre, souriant lui aussi... J'ai senti quelque chose sur ma hanche, une sensation furtive, mais je n'ai rien vu, l'homme s'éloigne tout en me regardant, je fronce les sourcils, il me fait un clin d'œil, je détourne le regard...
Je n'aime pas cet endroit, je n'aime pas ces gens.

Je n'aime vraiment pas cet endroit...
Tous ces bruits, tous ces cris, toute cette misère, tous ces gens, entre ceux aux regards bizarres, ceux qui se moquent de moi, ceux qui passent et regardent les miséreux en rigolant tout en balançant leurs pièces dorées à tout va.
« Bienvenue au musée des horreurs, au cirque des monstres. » s'amusent-ils à dire. « Et vous l'avez vu celui-là ? Et celui-ci ? »
Le malheur et la différences sont devenus des spectacles

Vraiment, je déteste les gens, je ne supporte pas qu'ils me touchent, qu'ils me regardent ou bien qu'ils débitent leur paroles si abjectes et insensées. Je regrette mon champs de blé, qui d'ailleurs vu d'ici paraissait bien fade, le soleil sans doute, devait s'être caché derrière un nuage à ce moment là.
Et à nouveau cette sensation sur ma main, délicate, légère, elle fut agréable, elle ne l'est plus. Le papillon est là, il n'est pas si bleu en fin de compte, plutôt saphir mais dans un ton terne, il me fait mal... me piquerait-il la main ? Pourtant j'aurais cru de telles bêtes inoffensives...

J'agite ma main pour qu'il s'envole, je couvre mes oreilles pour ne plus les entendre, et à mon tour je cris, pas trop fort surtout, et je cours, je cours jusqu'à un coin de la place avant de m'effondrer entre deux murs, aussi loin que possible de quelques personnes, aussi seule que possible, la tête dans les genoux, les bras sur la tête, recroquevillée sur moi... effrayée...
Je pleurs...
Revenir en haut Aller en bas
 
Derrière les reflets dorés...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Reflets d'acide

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
[Les Ithryn Luin] :: Epoque Med/FAN (moyen age) :: La porte du Soubeyran-
Sauter vers: