[Les Ithryn Luin]
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 Le blason de la terreur - Partie II

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Arlequin
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Arlequin


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MessageSujet: Le blason de la terreur - Partie II   Le blason de la terreur - Partie II EmptyLun 12 Déc - 23:40

J’ai passé la nuit entre rêve et réalité, de cauchemars en visages de torture, d’images nécessaires en fuite, les ombres d’un passé oublié, d’une version de l’existence que j’aurais souhaité ne plus voir en face. J’ai vu le visage de mon ami défiguré de ne pas comprendre, le sang qui maculait son ventre en nuage rubicond, les larmes en goutte de son sang, souillées par le rire sonore et sombre de mon père, cet assassin, le réconfort d’Aénoria, à mes cotés, pour éponger les sueurs de mon passé jusqu’au petit matin.

Je me réveille d’un long cauchemar, le soleil me rappelle que rien n’est décidé, que les actes peuvent encore changer, pas le passé bien sur, mais l’avenir, on peut en être guide et maître, si la raison gagne sur l’indicible et ma raison, je la prends en pleine figure, Alyssandre est partie seule, je n’ai pas trouver la force de l’en empêcher, je la sais entêtée et aussi fougueuse qu’un cheval sauvage. Elle a une revanche à prendre et j’ai peur qu’elle fasse de mon histoire, sa revanche, elle est capable d’affronter seule les gardes noirs, si son impétuosité l’emporte.

Je me lève, j’embrasse Aénoria sur sa joue tiède et qui sommeille de ma nuit fragile. Je fouille dans une malle, soigneusement camouflée au fond de ma roulotte, pour en sortir une épée superbement forgée, à la fois légère et robuste, fine et souple. J’attache mon ceinturon à ma taille, puis jète sur mes épaules une longue cape havane, pour dissimuler mon arme. Je ne prends pas mon masque de bouffon, pas aujourd’hui. Je recouvre mon visage d’un foulard noir, jète un dernier regard sur la belle dormeuse, veilleuse de ma nuit et je sors silencieusement.

Le campement est comme Aénoria, calme et reposant, les Ithryn sont dans des rêves enivrés, le feu de camp qui élimine le ciel au soir venu, s’éteint doucement, pour mieux renaître aux premières langueurs nocturnes.
J’enfourche mon cheval sans nom et je fonce au galop vers la ville, je dois retrouver Alyssandre avant qu’elle ne se mette en péril, sa vie m’est précieuse, j’ai perdu un ami, je ne veux pas la perdre.

Lorsque j’arrive, la ville est encore baignée, dans les lueurs de réverbères à l’huile brûlée, quelques égarés promènent un air âcre ou harassé, d’autres traînent leurs ivresses sans grâce, pour pointer vers un jour flouté, peut-être trouveront-ils un peut de vie plus tard, la cuite passée et l’œil livide. Les tavernes vident leurs auges, restanque d’une nuit houleuse et pas forcément enchantée, les querelles et les discordes en ornement habituel, les tauliers jètent dehors les derniers vestiges d’un enivrement luxuriant.

Je regarde ce spectacle du matin qui réveille les fois ou engourdi les passions, pour ceux qui en possèdent, je cherche un indice, un son, un bruit de galop, n’importe quoi, qui puisse m’aider à retrouver Alyssandre.

J’arpente les ruelles aux chaussées humides, je guète, épie, les moindres bruits suspects attirent mon attention, je suis inquiet, soudain, je l'aperçois
Elle se tient dans l’ombre d’un recoin, habilement dissimulée, mais je ne vois pas ce qu’elle regarde, je m’approche discrètement pour lui susurrer quelques mots au creux de l’oreille et tout à coup, je me retrouve cloué contre le mur, un poignard pointé, sur ma gorge…

...
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: Le blason de la terreur - Partie II   Le blason de la terreur - Partie II EmptyMer 14 Déc - 20:17

Je me dirige vers une taverne connue. Descendant de ma selle, je laisse ma belle sombre dans l’écurie. Je saisis ma cape dans mes chausses et m’en vêtis, rabattant le capuchon sur ma chevelure qui me rend si identifiable.

D’un pas décidé, je pénètre dans la taverne, refermant la porte derrière moi, alors que les vapeurs de sueur et d’alcool commencent à flirter autour de moi avec les volutes d’herbe à rêves. Sans hésitation, je pose à la table la plus écartée, cachée dans un petit coin de pénombre. Les conseils et leçons d’Arlequins me viennent à l’esprit, et sourire vient briser le masque neutre que j’avais plaqué sur mon visage.

Je n’ai pas choisi l’endroit par hasard. C’est dans cette taverne que règne en maître le roi des crapauds. J’ignore son véritable nom, mais il suffit de regarder son visage pour deviner d’où lui vient se charmant sobriquet. Lui ne m’intéresse que peu, c’est pochetron qui a la chance de pouvoir boire à l’œil. Non, la personne que je suis venue voir, c’est sa fille. Grande bringue au visage de rainette, elle fait office de serveuse, femme de ménage, fille de joie. Mais aucune de ses qualités-là ne m’intéressent. Si je suis venue la voir, c’est parce que cette fille est la plus curieuse que je connaisse. Personne n’éternue dans cette ville sans que la miss ne l’apprenne d’un moyen ou d’un autre.

Il y a quelques mois, elle nous avait inondé de questions Dolimos et moi, afin de découvrir qui nous étions, d’où nous venions et tout le reste. C’est elle qui m’avait appris qu’Arlquin et les Ithryns campaient à quelques kilomètres de la ville.

Elle s’approche, portant un plateau encombrer de verre, attirée par la silhouette sombre tapie dans l’obscurité. Je redresse la tête afin qu’elle voit mon visage.

Ah ! Mais c’est la petite rousse ! Comment ça va ma grande ? Bah alors t’es pas avec ton prof, le grand baraque ?

Non, Dolimos est décédé, il y a quelques semaines.

Ce souvenir douloureux me fait frissonner. Un bref instant, j’en oublierai presque pourquoi je suis ici.

Ah bah mince alors ! Condoléances, ma grande ! Pour la peine j’t’offre une mousse, pour me rattraper de ma boulette.

Je la laisse s’éloigner, puis revenir avec une pinte dégoulinante d’une mousse dorée. Elle la pose devant moi, dans un giclement de liquide ambré.

Dis-moi, tu trouve pas que ça craint en ce moment de se balader en ville ?

Je lançai mon appât mine de rien, attendant que la morue morde et me lâche le morceau.

Tu m’étonnes ! Y a du Goboll en ville ! Paraît qu’ils cherchent quelqu’un. J’sais pas qui c’est mais j’voudrais pas être à sa place. Paraîtrait même qu’y a sa seigneurie en personne, mais j’sais pas où ils l’ont caché. Tant en temps, y en a sui passe dans l’coin, mais sont pas très drôle les lascars, ils rentrent, commandent une pinte, puis repartent quelques minutes après sans y avoir toucher. Et puis y a pas moyen de leur parler sans qu’ils dégainent un couteau. Heureusement, ils viennent pas se bourrer le coin ici, c pas assez bien pour eux y paraît, y préfèrent aller A la Vache qui Rit, y a plus de monde à massacrer en cas de bagarre.

Bon Germaine ! Tu bosses ou quoi ! Je sais pas ce que tu branles, mais t’arrête tout de suite si ça rapporte pas un copeck !

La voix gargouillante, perce à travers la salle. La miss hausse des épaules et repart vers le bar. Je sais pourquoi je l’aime bien cette fille : elle est aussi bavarde qu’elle est curieuse.

Je finis ma pinte cul sec et la repose sur le bois branlant de la table. Pour ne pas laisser ma choppe seule, je dépose quelques pièces, un peu plus que prévu, en remerciement des précieux renseignements. Discrètement, je sors de la taverne et me dirige dans les rues sombres vers l’auberge qui abrite les bourreaux d’arlequin.

Arrivée à proximité, je choisis un renfoncement dans une rue proche et m’y camoufle, de façon à voir sans être vue. Des bruits de rire d’ivrognes filtrent jusqu’à moi depuis le bouge. Je reste là, attendant de voir une silhouette frappée du blason noir décrit par Arlequin.

Plusieurs s’écoulent sans que rien ne se passe, jusqu’à ce qu’un bruit discret attire mon attention et me force à quitter l’entrée des yeux. Sans tourner la tête, je cherche l’origine du bruit… à quelques mètre sur ma gauche. Doucement, ma main glisse le long de ma hanche, à la recherche du petit poignard qui accompagne sur mon flanc ma grosse épée. D’un geste vif, je bondis de ma cachette. J’attrape le poignet de l’intrus et le tords dans une clé douloureuse, appliquant le tranchant de ma lame au creux du coup du vilain curieux. Dans un éclair, je reconnais le visage démasqué d’Arlequin, un mince filet de sang coulant de l’éraflure qu’a laissé mon poignard en caressant sa peau…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Le blason de la terreur - Partie II   Le blason de la terreur - Partie II EmptyVen 16 Déc - 19:07

Voyant mon visage, Alyssandre retire sa lame, blessant un peu la chair, je ne lui en veux pas, ses réflexes la sauveront, mais son entêtement peut-être moins, elle prend trop de risque, je me retiens de l’enguirlander et lui jète un regard sévère, qui dissimule mal mon soulagement de la savoir vivante. Je lis dans ses yeux la complicité, qui nous pousse à se retrouver sans cesse, cote à cote, une sorte de lien indéfinissable nous attire l’un vers l’autre, comme si nos destins étaient liés d’une manière ou d’une autre.

Je remets mon foulard sur mon visage, camouflant mes traits, saisie son bras et nous cache dans le renfoncement, la, elle me raconte ce qu’elle a appris au sujet de Goboll.
Décidément, ce roi fielleux est tenace, a t-il usé tous les sangs de son royaume, pour venir ici en personne. Je dois savoir pourquoi, qu’elle est son projet, quel triste dessin prépare t-il et quel rôle aurai-je à jouer…

Alyssandre à compris mes intentions, elle est rusée et se tient prête…

Un garde noir sort de la taverne, il paraît éméché ce qui nous facilitera la tâche. Lorsque son pas lourd de bière, l’emmène devant notre cachette, Alyss bondit devant lui arme au bras et plante son épée sur sa gorge, moi, je passe derrière et lui ramolli le crane d’un coup de garde bien placé.
Je le hisse sur mon épaule, pendant ce temps Alyssandre amène nos montures, je jète le garde noir en travers de mon cheval, grimpe et nous partons au galop dans un endroit connu seulement des Ithryn…

Au bout de quelques heures, nous arrivons enfin à la bastide abandonnée, sans perdre de temps, j’attache le garde assommé à un pilier, dans la grange, je le bâillonne, puis empoigne Alyssandre par le bras, pour l’entraîner plus loin, à l’intérieur de la bastide.

Je suis en colère contre elle, je lui en veux des risques qu’elle prend, personne n’a encore jamais pris de risque pour moi et j’ai toujours blotti mon histoire au fond de moi, pour que jamais elle n’entache un seul de mes compagnons.
Pour connaître le prix de mon passé, Alyss se met en danger, je suis furieux et je lui dis, je crie, mais d’une autre colère, pas emprunte de méchanceté, mais de peur de la voir massacrer par mon père.

Elle me regarde avec son air piqué, vif, l’œil frondeur et peut-être un peu triste ou déçu, je suis dur avec elle, parce que j’ai eu peur pour elle, parce qu’elle est une personne précieuse et que je ne veux pas voir blessée, jamais.
Et puis, je m’en veux de lui reprocher de m’aider, je regrette les mots que je lui dis, je regrette d’avoir prononcé des mots de colère, alors que je devrais lui dire merci.

Je retiens d’autres mots et je lui demande pardon, la colère est inutile et on la dit souvent, mauvaise conseillère. Je prends sa main dans la mienne et je la porte à mes lèvres pour y déposer un baisé et sans la lâcher, je l’entraîne à s’asseoir à la table. Je m’assois à coté d’elle, à califourchon sur le banc, je lui parle affectueusement, presque à voix basse, seulement pour lui dire ma reconnaissance et mon admiration, devant son courage.

- J’ai eu peur pour toi, petite reine, ne fait rien qui te mette en danger, promets-le-moi.

***
*
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MessageSujet: Re: Le blason de la terreur - Partie II   Le blason de la terreur - Partie II EmptyDim 18 Déc - 14:29

Dans l’obscurité de la bastide, je regarde Arlequin s’agiter dans tous les sens, me reprocher mon imprudence, puis me demander pardon pour ses paroles de colère. Il m’emporte dans son tourbillon d’émotion. Je suis perdue, dans le dédale du trouble qui secoue mon compagnon. Une part de moi s’offusque de se voir ainsi enguirlandée, tandis que l’autre est presque reconnaissante de ce déballage intensif de bons sentiments.

Arlequin nous entraîne vers une table de bois vermoulu et nous y installe. Un frisson me parcourt quand ses lèvres se posent sur le bout de mes doigts à travers le masque. Je m’attendris.

-J’ai eu peur pour toi, petite reine, ne fait rien qui te mette en danger, promets-le-moi.

Je regarde intensément Arlequin.

-Arlequin, ne me demande pas de promettre quelque chose qu’il m’est impossible de faire. J’ai passé ma vie, entourer de gens qui m’empêchaient de prendre des risques. Plus d’une fois, j’ai bravé leur autorité, parce que ma soif de liberté était plus grande. Maintenant que je suis libérée des chaînes du pouvoir, personne ne peut décider où me mènent mes pas… Pas même un ami sincère. Laisse ma vie m’appartenir, on m’en a privé bien trop longtemps.

Je vois Arlequin rougir à travers son foulard. Il cherche des mots qui ont l’air d’avoir du mal à sortir. Je profite de son trouble, dépose un baisé sur son front et tapote sa joue, le sourire aux lèvres.

Un bruit de frottement attire mon attention. Le garde noir, encore éméché, s’est réveillé et tente de se libérer de ses liens. Je me redresse posant une main autoritaire sur l’épaule d’Arlequin.

-Laisse-moi faire j’ai envie de jouer un peu.


Je me dirige vers le garde. Il s’agite de plus en plus resserrant sans le vouloir les liens autour de son torse. Je me plante devant lui, mes yeux gris dur comme l’acier de mon épée. Il se contorsionne comme un vers au bout d’un hameçon, se blessant lui-même. Serrant le poing, je lui décoche une droite en travers de la mâchoire, empruntant la technique de Ashkrrr pour parlementer. L’homme est secoué et glisse le long du poteau toujours entraver par ses liens. Ses yeux me lancent des regards haineux. Toi mon bonhomme tu va passer un sale quart d’heure.

Je m’accroupis en face de lui, bloquant ses jambes sous mes tibias. Avec une lenteur calculée, je sors ma lame de son fourreau, dans un délicieux bruit de frottement d’acier.

Tu viens de faire la connaissance de mon poing, je te présente mon épée.

Tout en parlant, je la passe devant ses yeux et la pose en travers de sa gorge, la lame démesurément longue occupant tout son champ de vision.

C’est tout ce que tu as à savoir de moi. Par contre mon chou, j’aimerai bien en savoir plus sur toi. Alors fait moi plaisir et répond à mes questions, et dans l’ordre, s’il te plait. Je ne suis pas d’un naturel patient, alors magne-toi sinon je te découpe les doigts les uns après les autres.


Visiblement, l’imbécile n’a rien compris, il commence à m’insulter, ignorant la lame qui frôle sa gorge. De main libre, je lui intime le silence.

Hey, loustique, j’ai pas encore posé mes questions, donc tu l’as met en veilleuse, t’auras le droit de m’insulter que lorsque tu verras tes phalanges traîner parterre.

Un nouveau flux d’insulte est interrompu par un nouveau coup. Je n’y vais pas de main morte, son visage commence à devenir violacé aux endroits où je l’ai cogné. J’accroche son regard, ayant visiblement enfin son attention.

Alors l’asticot, tu vas commencer par te présenter, me dire pour qui tu bosses, qui est ta cible, ce que vous devez lui faire, combien vous êtes et où est caché le reste de tes petits copains.

Je me redresse et passe derrière lui de sorte à ce qu’il ne puisse plus me voir. Je jette un regard à Arlequin, qui me regarde comme s’il me voyait pour la première fois, et ce qu’il voit semble le choquer. Je hoche la tête et me retourne face à ma proie.

Allez mon chou, déballe ! Ah oui j’oubliais, je compte jusqu’à trois…

Je libère une de ses mains en retire le gant de cuir. Je la plaque au sol, bien à plat, posant mon épée contre sa peau, juste au-dessus de quatre de ses doigts

Un…

Un nouveau flot d’injure sort de la bouche du garde.

Mauvaise réponse… Deux…


Je vois arlequin se redresser. Je lui jette un regard autoritaire, lui faisant signe de rester assis, ce n’est pas le moment qu’il fasse tout foirer. J’appuie ma lame contre la peau, un mince filet de sang coule d’un des phalanges. L’air faussement ingénu, je lâche un commentaire

Quoi tu saigne déjà ? J’ai du vraiment bien aiguisé ma lame ce matin, tant mieux pour toi tu me diras, au moins ça sera fait proprement.

Un filet de sueur commence à couler le long de sa nuque. J’espère avoir viser juste. Le déshonneur pour tout guerrier qui se respecte, c’est de ne plus pouvoir se battre, et sans ses doigts, impossible de tenir une épée convenable. Et si on ne sait rien faire d’autre que se battre, on est voué à mourir rapidement, abandonner des hommes, sans parler du déshonneur.

L’air est lourd. Je laisse le temps à cette pensée de faire son chemin dans l’esprit de mon prisonnier. Un peu de sang coule vers sa paume en un fluide poisseux et chaud. Il ne dit rien, semblant réfléchir pour la première fois de sa vie.

Dommage… Trois !

Non ! Ne faites pas ça ! Je vais parler, je vais parler !!!

Trop tard… (j’appuie mon geste d’une légère pression de ma lame, pas de quoi couper quoi que ce soit, mais suffisamment douloureux pour lui)

-Non ! Ecoutez ! je m’appelle Cauvin, je suis garde du goboll, aux ordres de sa majesté Goboll

Une nouvelle pression accélère son débit, je continue mon petit jeu.

Trop tard…

Non! Pitié ! Nous avons été chargés de retrouver le fils du roi. On doit pas le tuer, le roi veut s’en charger personnellement. Je ne sais pas combien nous sommes, deux cohortes… à l’extérieur de la ville, plus la garde personnelle de sa majesté, dans l’auberge avec lui. Pitié ! J’ai parlé, je vous ai tout dit !!!


Je sais saisi un gant et en coupe chaque doigt au fil de mon épée. Emporté par la peur, l’homme pousse des cris de douleur, à chaque bruit de cuir rompu, pensant sans doute qu’il s’agit de sa propre chaire. Intérieurement, je remercie le maître assassin de mon père, qui avait été chargé de m’enseigner les vertus de la peur. Je retire doucement ma lame, inspectant ses blessures. La peau est entaillée, mais aucun nerf ne semble touché, les muscles et les os sont intacts. Je ramasse les doigts de cuir qui gisent par terre et me dirige face à l’homme, qui gémit.

Je lance à ses genoux, le gant de cuir séparé de ses doigts

Croyais-tu vraiment que je sois semblable à toi. Tu sais ce qu’est la douleur pour la faire endurer chaque jour. C’est cette même douleur qui t’a empoisonné l’esprit quand la peur t’a envahit. Tes mains sont intactes, mon chou, alors tire une leçon de cette expérience jusqu’à ce qu’on décide de ce qu’on va faire de toi.

Je me tourne vers Arlequin, attendant une quelconque réaction. Son regard est impénétrable et soudain, j’ai peur…
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