[Les Ithryn Luin]
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 Rencontre au bord de l'eau

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Boa
Esprit de croupe et Dame de coeur
Boa


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MessageSujet: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMer 12 Juil - 11:42

Un vieux bout de parchemin racorni…

Elle avait oublié que ça traînait au fond de son sac. Un bout de parchemin qu'elle a reçu il y a longtemps, porté par un oiseau… Il était enroulé autour de la tige d'une fleur étrange. Elle sourit. Elle sourit rarement comme ça. C'est un sourire doux et nostalgique, mais sans véritable tristesse.


"Je dois partir, mon temps est venu. J'ai aimé chaque minute du temps trop bref passé dans votre monde… Tu voyageras dans mon cœur désormais. Adieu, Boa, prends soin de toi."

Puis ajouté comme à regret :

"Et prends soin de lui."

Petite phrase, tellement chargée de sens…

Elle revoit le doux sourire et les longs yeux étirés de la prêtresse elfe, connue si brièvement, son regard tendre et son rire musical. Elle se souvient des parties de chasse, des plaies reçues que sa compagne essayait de soigner, et des fois où il lui fallait s'interrompre, emportée par un fou-rire à ses jurons retentissants… Elle se souvient aussi de certains regards un peu hautains envers quelque brutal ou quelque malotru qui croisait leur route et trouvait de bon ton de les plaisanter sur l'étrangeté de leur couple. Toujours douce et calme, toujours consciente de sa compétence et sûre de ses capacités. Ecartant d'un geste et d'un sourire ses questions, promenant le mélange incongru de fierté et de modestie qu'elle semblait seule à avoir pu marier harmonieusement… Habile façade longuement polie derrière lequel se cachait une âme fragile, trahie parfois par un sourire trop nerveux ou un regard inquiet…

Son sourire s'accentue, à la centauresse agenouillée dans l'herbe. Elle se souvient de ce jour où elles se trouvaient dans cette auberge mal famée, finissant de se remettre d'un affrontement, et où surgit à côté d'elles, l'ironie au coin des lèvres et l'habituel reflet ambigu dans le regard, le portier des Ithryn Luin, Arlequin l'insaisissable. Elle avait échangé avec lui quelques remarques sur le mode habituel, mi-tendre mi-railleur, et le regard dont il avait effleuré sa compagne ne lui avait pas échappé, pas plus que le demi-sourire de celle-ci… Amusée, elle avait suivi l'échange, la petite joute verbale qui les avait affrontés, connaissant l'issue à l'avance, et riant en constatant que ça n'avait pas raté…

Elle ne se doutait pas que cette image de son amie serait la dernière. Mais elle ne le regrette pas vraiment… Elle sourit toujours, et lève les yeux vers le ciel de printemps… Anyamyë… Un visage souriant lui apparaît dans un nuage de cheveux flottants, couleur lilas. Anyamyë… Où es-tu maintenant…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 16 Juil - 16:22

Il était une fois, une belle princesse et un beau prince dont les routes se croisèrent. Leur aventure que nous allons vous conter, se déroule à peu prés de la sorte…

Soit ! Ni l’une ni l’un ne sont princesses ou princes et leur rencontre commença de manière fort discourtoise et pour tout dire elle se montra arrogante, lui malappris.
Certains se souviennent encore de leurs échanges verbaux quelque peu houleux, qui résonnèrent dans l’auberge de l’ours brun, échanges dont nous oublierons les tenants, quant aux aboutissants, en voici le commencement.

C’est ainsi que nous retrouvons nos deux protagonistes sur un chemin de traverse et quelque peu discordants…


*
* * *
*


Effectivement, je ne la connais pas, mais elle est charmante et je ne sais pas résister aux charmes, certains diront défaut, moi je dis peu m’importe !

Et la voici qui m’envoie un regard aguicheur, l’impudente ou plutôt, l’imprudente…

En guise de réponse, je me baisse et la balance sur mon épaule, sans prêter attention à ses gesticulations et ses injures si peu féminines, mais tellement amusantes.
Chemin faisant, de traverses en détours, je portais ma rencontre tout à fait opportune, près d’une haute falaise, magnifique et fendue d’une irrésistible une chute d’eau.

Ma compagne improvisée, toujours battant les airs et dont les ruades commençaient à me broyer douloureusement les cotes, rouspétait encore et toujours.
Instant salutaire ou grivoiseries, d’un coup d’épaule, je jète mon fardeau en pleine eau…

SPLACHHHHHH (serait un bruitage digne de son atterrissage aquatique)

Toujours sans prêter la moindre attention, aux cris, hurlements, insultes en tous genres dont elle me gratifiait généreusement, j’ôte sans embarras, chacun de mes vêtements, les plis scrupuleusement et ainsi nu comme un ver, je me fous à l’eau, dans un bruit à peu près égal eu sien.

Je nage quelques mètres pour aller me glisser sous la chute d’eau, merveille de la nature et pratique pour un lavage express. Me voici donc sous une douche exquise, aux cotés d’une vamp qui s’ignore encore et rejetant mes cheveux long en arrière, un air lubrique sur mon visage et un sourire radieux sur les lèvres…
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Anyamyë
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 16 Juil - 19:21

QUE C'EST FROID !!!!!

L'eau glacée m'entre dans les narines et dans la bouche alors que je m'efforce de regagner la surface et la rive. Compte tenu du fait que je ne puis m'empêcher d'agonir d'injures ce malotru, cette brute épaisse, alors même que l'eau m'envahit et me submerge, le risque est grand de perdre la vie si je ne me calme pas...

Je ferme les yeux et détend mon corps... Lentement, je vide mes poumons de l'air qu'ils contiennent encore et je me replie sur moi. Je sens mes jambes toucher les algues vertes du fond du lac, et la douceur de la vase riche. Je m'y laisse descendre sans lutter. Voilà... Je suis allongée au fond du lac, reposée, détendue, suspendue dans ma bulle de calme.

Soigneusement, je nettoie mon âme de tout ressentiment, de toute colère. J'essaie de voir cet homme tel qu'il est, pauvre chose éphémère à la poursuite de la satisfaction immédiate de ses désirs, des plus élevés aux plus bestiaux, mais tout de suite, il a si peu de temps. Je n'ai pas pitié de lui mais je le plains à présent, moi qui connais la beauté du monde, je comprends la hâte qu'il a à vouloir l'embrasser tout entier au plus vite.

Oui mais...

C'est quand même moi qu'il a enlevée, là ! Une brusque flambée d'indignation monte du fond de mon ventre. Mes yeux se rouvrent. Dans l'eau pure et transparente, j'aperçois au loin le bouillonnement de la cascade sous laquelle l'impudent a été placer son corps nu, très fier visiblement de sa fermeté longiligne et de sa pilosité si claire qu'elle ne dissimule rien...

J'aime ceux qui respectent la vie, messire Arlequin... Si les commentaires acidulés mais tendres que mon amie Boadicea m'a prodigués vous concernant vous ont ouvert les portes de ma bienveillance, voire de mon intérêt, l'acte que vous venez de commettre, si conforme soit-il à ce que je suppose de votre caractère effronté, est un manque total de respect envers ma personne. Et je ne puis laisser ceci sans conséquences... Oh, à but didactique, uniquement !

L'air commence à me manquer. Une vague douleur lancinante a pris naissance dans mes poumons. Je l'ignore pour l'instant. En bougeant le moins possible pour ne point troubler la clarté des eaux, je me soulève et nage, rasant le fond dans la caresse des herbes aquatiques, jusqu'au corps à moitié immergé d'Arlequin. Tout à son bonheur narcissique et à sa volupté anticipée, il ne perçoit pas la petite onde étrange issue de ma poitrine, petite onde magique malicieuse dirigée vers lui... Sûrement très occupé à contempler l'avancée sub-aquatique de mon corps vers le sien, il va la confondre avec les remous de l'eau...

La petite onde est bien là, je la suis des yeux... Elle va très doucement et imperceptiblement toucher le siège de sa fierté d'homme, cette petite chose rose qui pour l'instant flotte entre deux eaux, mollement agitée par les remous de la cascade... Je souris... Cher Arlequin... Comme tous, tellement attaché à la vigueur de cet objet, qui pourtant ne représente rien que de très banal... Il flottera encore, croyez-moi, quand une armée de tribades nues vous frotteraient le corps de leurs seins plantureux... Il flottera tant que...

Eh bien tant que vous ne m'aurez pas fait vos excuses, là !

D'ailleurs à présent que les remous m'ont amenée tout près de vous, il est temps je crois de tester l'efficacité de ce sortilège... Je lève les yeux et je vous vois me regarder à travers la surface qui nous sépare. Je suis en quelque sorte à vos pieds, pelotonnée contre le rocher sur lequel vous êtes perché, et votre sourire plein de gouaille et de mâle certitude me parvient déformé par l'eau agitée et voilé par un nuage de cheveux ondoyants. Je vous laisse un instant encore jouir de cette vision.

Je n'en peux plus, je dois rejoindre la surface. D'un coup de pied je frappe le sol rocheux et l'instant d'après j'émerge dans une gerbe d'eau. Une grande goulée d'air pur, délicieux vient emplir ma poitrine reconnaissante, puis une autre. Je cherche du pied un appui, votre rocher me l'offre, je me retrouve tout près de vous, tant mieux. Je laisse revenir à moi un peu de colère et d'indignation, juste ce qu'il faut.

- Mais pour qui donc vous prenez-vous ?
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMar 18 Juil - 12:54

Je la regarde barboter, faire des bulles, se gausser de moi, mais au fond, quelle importance, je suis comme je suis, serein et amoureux des belles choses, la nature est mon berceau, ses bienfaits sont mes désirs. Pourquoi devrais-je avoir honte d’admirer la beauté, pourquoi devrais-je détourner mon regard lorsqu’une créature superbe m’offre un sourire et pourquoi n’aurais-je pas le droit de sourire à mon tour et à toutes.

Mais cela reste considérations obsolètes, pour celui ou celle qui ne vit pas, qui vit d’aveuglements et poursuit le chemin du borgne.

Elle me nargue, me targue d’une ironie si mal déguisée, que j’en sourie, tant pis pour elle, celui la, aurait pu être sincère, mais il ne l’est pas, pas cette fois, peut-être une autre fois, un autre jour ou tout à l’heure, mais pas à cet instant, son arrogance et un chouia prétentieux m’agace…

Elle surgit devant moi, qu’elle aubaine, enfin j’aurais aimé qu’il en soit ainsi, mais je suis maladroit, malappris, mal élevé, mes manières sont celles d’un mufle parfois ou d’un bienfaiteur selon l’heure ou selon l’enjeu et si la convoitée, sait ouvrir les yeux et m’ouvrir son cœur le temps d’un sourire, alors celle la, je la porterais aux nus, comme une divinité, j’embrasserais son essence, sa pureté et je toucherais du bout des doigts, un peu de son âme comme on caresse le fruit merveilleux et gorgé des mille senteurs de la création.

Au delà des apparences…

- Damoiselle narquoise, je vous présente mes excuses, plates et peut-être sincères, cela dépend de vous désormais, moi, je ne suis qu’un humain, quelconque et bourré de failles, de faiblesses et de disgrâces…

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Anyamyë
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptySam 22 Juil - 23:44

Oh.
Je ne m'attendais pas à ça.
Un sourire conquérant, oui, des mains baladeuses, voire même un baiser ravageur, oui. Mais des excuses ? Est-il vraiment sincère, lui qui me dit narquoise ?

Narquoise, moi ? Indignée, oui, furieuse, aussi, mais quand donc l'ais-je raillé ?

Maintenant, Anya, et ici même. Alors que tu te délectes de ta longévité et de ta sage mesure et que tu regardes avec une pitié teintée de dédain son appétit du monde. Alors qu'en plus tu as délibérément cherché à titiller ses désirs. Reconnais-le. Depuis que Boa t'a parlé de lui, il t'intrigue. Tu as recherché son regard. Tu l'as obtenu. Ne viens pas à présent prétendre que tu n'y es pour rien. Tu as cédé une fois de plus à ton arrogance. Ton chemin est encore long.

La voix si douce de Saylla. Son regard si froid et sans artifices, et pourtant plein de chaleur. Tout ce travail que je croyais avoir accompli. Mais je n'ai fait que tourner en rond et revenir à moi-même. Je ne suis toujours qu'une fillette indisciplinée et trop fière de ses talents. Mon cœur est toujours impur. Et pourtant, je croyais… Je croyais…

Je voudrais bien ne pas pleurer, mais je n'y arrive pas… Je n'ose plus le regarder, son regard dur est l'écho de celui de Saylla, inscrit en moi après de longues années d'étude, mettant en lumière les horreurs que je cache dans les recoins de mon âme pour les oublier et prétendre que je les ai vaincues…

Pour qui se prend-il… Et toi, pour qui te prends-tu, jeune idiote, toi qui te croyais devenue humble et te redécouvres orgueilleuse, imparfaite ? Tu souffres ? Apprends donc. Tu mérites ta souffrance.

Ca y est cette fois. Les larmes couleront dans un instant. Un mot d'abord.

- Pardon…

Je l'ai à peine soufflé, à peine prononcé. Je n'ai même pas osé lever les yeux, même pas essayé. Narquoise, oui, je l'étais, il l'a lu en moi, il m'a retourné ma laideur en plein visage, comme le miroir impitoyable qu'il est. Comment a-t-il lu cela en moi, alors que moi-même je me le cachais, je ne sais, mais il a vu, il peut voir encore, et je ne veux pas qu'il voie cela…

Je me force à le regarder quand même juste un instant, qu'il sache que je suis sincère. Je répète le mot, si dérisoire, pardon, oui, qu'il me pardonne, lui qui sait qui il est et ce qu'il est, car il est plus pur que moi.

Mon pied quitte le rocher et je laisse l'eau recouvrir mon visage. Le poids de mon corps me fait descendre doucement au fond, où je reste agenouillée, seule. J'ai froid. L'eau complice m'est devenue hostile, mais qu'elle me lave de ma laideur comme elle emporte mes larmes. Ca ne marchera pas, je le sais. Peu importe. J'ai froid.

Il n'est pas parti. J'aurais senti bouger l'eau à côté de moi. Il n'est pas parti, pas encore. Pourvu qu'il ne parte pas. J'ai besoin de son pardon, de cette chaleur qu'il dégage. J'ai besoin de son regard qui en voit trop, qui me dépouille et me révèle, même si ça fait mal, ça fera moins mal si ce regard est doux… J'ai besoin de cette douceur. J'ai besoin de toi.

Comme j'ai froid…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 30 Juil - 11:31

Son visage devient blême, elle pleure maintenant… Qu’ai-je fait pour cela… Je ne comprends pas, je n’ai fait qu’exprimer un souhait, celui d’un pardon pour des manières brutes et indélicates, mais en aucun cas, il n’aurait du lui soutirer une larme. Je m’attendais plutôt à une fustigation dessinée dans son regard… Elle m’intrigue.

Elle plonge son visage dans l’eau, comme pour effacer ses larmes, les noyant aux seins d’une eau aussi pure que son regard. Maintenant, mon sourire s’envole, mon cœur saigne avec ses larmes, mon ventre se noue et une étrange sensation brouille mes esprits, lorsqu’elle se laisse submerger par l’eau et s’enfonce vers le fond. Je ne comprends pas…

Je reste la, sous cette chute d’eau, aux pieds de cette falaise majestueuse, quelques rayons du soleil, plus malins que d’autres viennent flatter et réchauffer ma peau, je ferme les yeux quelques instants, le temps qu’elle revienne. Son absence devient douloureuse, je ne comprends pas.

J’ouvre les yeux, pour voir les siens. Elle n’est pas remontée, je plonge.

Elle est la, devant moi, agenouiller dans les flots, ses yeux pleurent encore, je le sais.
Cette fois, je plonge dans son regard, je fais quelques brassées pour attendre les rives de son iris absinthe, je nage dans des couleurs délicates et suaves, peignant une toile sans fioriture, simple et lumineuse, pour l’éblouir. L’instant d’après, je rejoins sa pupille et m’agrippe à sa cornée, juste un peu, je voudrais la cajoler mais elle est si fragile. Alors, je sors de son regard, un peu mouillé, un peu d’humilité récoltée, d’avoir nagé dans son océan aux couleurs d’arc-en-ciel.

Je pose ma main sur sa joue, j’ai peur de la blesser une fois de plus. Je l’ôte aussitôt et lui souris.

Elle tremble, j’ai froid. Je manque d’air, peut-être n’est-ce pas du aux profondeurs.
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Anyamyë
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyLun 31 Juil - 0:00

Non, n'écarte pas ta main. N'écarte pas tes yeux.
Vite, que je les retrouve, vite, recueillir ton poignet et ramener sur ma joue ce contact si léger, renouer nos regards ensemble. Là. Comme ça. Est-ce le soleil filtrant à travers l'eau agitée qui met ce miroitement dans tes yeux, cette lumière sur ton visage ? Non. Il est bien là, le soleil, mais ça ne vient pas de lui.
Tu souris. Tu me souris. Vraiment. Pas pour séduire, pas pour railler. C'est un sourire profond, un cadeau du cœur.

Tu ne me connais pas. Moi non plus d'ailleurs. Et tu m'offres ce sourire sans savoir que cela m'est plus précieux que tous les joyaux de tous les mondes. Que c'est peut-être la seule chose qui pouvait refermer les plaies béantes de mon âme, blessée par moi-même, par ma faute, par mes erreurs. Mon cœur cogne trop fort et mes pensées s'emmêlent. Je ne sais plus rien et ne veut plus rien savoir de ce qui se passe au-delà de la surface de l'eau. Je n'existe plus qu'en tant que joue sous ta main et regard éperdu.

Tu m'as jetée sur ton épaule et je n'ai retenu que la contrainte. Tu riais et je n'ai voulu entendre que la moquerie. Il aura fallu cette gifle pour que j'y voie. La force, la chaleur, la vie. Tu irradies tout cela autour de toi. Maintenant, enfin, je le ressens. Et c'est cette soif de chaleur qui me fait prendre le risque de briser ce moment suspendu.

Je n'ose pas lâcher ta main, j'ai trop peur que tu l'écartes. Je n'ose pas lâcher ton regard non plus. Un tout petit mouvement suffit, l'eau est à nouveau mon amie, elle me porte doucement vers toi…

Voilà. C'est là. Je peux fermer les yeux maintenant, et poser mon front dans le creux de ton épaule, le noyer dans les cheveux si clairs qui flottent autour de ton visage. C'est là que je veux être, tant que je le peux, tant que la vie ne nous commande pas d'aller briser la surface et de revenir vers le monde aérien. Je veux rester là contre ta poitrine, les yeux fermés, à écouter ta vie battre dans tes veines, si proche, à deux peaux de distance, si proche de la mienne.
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyVen 11 Aoû - 17:45

Je ne comprends pas…

Mais, je n’ai plus envie de bouger, tout est si beau ici, si pur. L’eau nous sert un berceau sans écueil, tout en remous et même la froideur de ses fonds, en devient chaleur, à ton contact, je n’ai plus froid.

Je quitte ta joue, l’autre et je caresse tes cheveux longs, ondulants au rythme des vagues à l’âme, devenus merveilles pour cet instant. Mes bras t’enlacent dans un frôlement unique et onirique, mes mains plus loquaces, se posent sur ta peau, sans oser en faire plus, timides, craintives, un geste puéril. Je ne veux pas comprendre.

Qui es-tu… Je suis bien.

Je me laisse aller contre toi, contre ta peau, contre ton corps, mais l’air… Si précieux quand on en manque, cette fois, je suffoque. J’ai du oublier ce besoin impitoyable, pensant le temps arrêté, près de toi. Il l’était, pour nous deux.

Je desserre mon étreinte affleurante, je quitte la douceur à peine découverte de ta peau, je dois respirer pour encore te voir et plonger dans ton regard.
J’ai cette étrange impression d’un déchirement, lorsque nos corps se séparent.
Lorsque je regagne la surface, inspirant profondément tous les bienfaits de l’air salvateur, une sensation de manque s’infiltre obstinément avec l’air et mes poumons respirent, mais mon cœur perd des battements au fil d’un temps, qu’il aurait aimé arrêter, plus tôt et maintenant encore.

Je refuse de comprendre. Je cherche ton regard, je l’attends. Je veux m’y baigner encore et encore.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMer 23 Aoû - 11:44

Tes bras autour de moi sont la forteresse qui me protège et l'écrin dans lequel je me blottis. Je m'y sens fragile comme un oisillon, belle comme une perle rare. La tête me tourne. Mon cœur s'affole, et je tremble. Le manque d'air, oui, aussi. Pas seulement.

Cet instant je le garderai comme un trésor secret. Comme une fleur immortelle toujours épanouie, je respirerai son parfum quand la vie me semblera lourde, et toujours je sais qu'il m'en révèlera les couleurs et les joies.

Tu détaches tes mains de moi, et je sens ton corps s'échapper vers la lumière en un mouvement fluide. C'est comme si on m'avait arraché une partie de ma peau, et pourtant, même cette douleur brusque, je la savoure comme un vin précieux. Je te regarde rejoindre la surface, je contemple les reflets brisés du soleil et de l'eau peindre sur ton corps des éclats de couleurs, émeraude, saphir, améthyste, ballet sans fin, fascinant.

Lentement, je déploie mes jambes et l'eau me pousse, je suis si légère. Le visage toujours levé je te suis vers le vent et le soleil. L'eau s'écarte devant moi et s'ouvre devant mes yeux, glisse le long de mes joues comme je traverse la surface. Et si ton regard était différent là dehors ? Et si tu ne me souriais plus ? L'angoisse vient ramper dans mon ventre et me mordre, je crains d'ouvrir les yeux…

Le fracas de la chute d'eau toute proche. Le chant des oiseaux, le souffle froid de la brise sur ma peau mouillée… tout m'étourdit. Je suis restée trop longtemps sous l'eau. Je me sens défaillir, et les yeux chavirés, je ne te trouve pas. Je panique, je me débats, et soudain ma main te touche, juste là, à côté de moi.

J'ai eu si peur…
Peur que tout cela n'ait été qu'un rêve, une hallucination née de l'asphyxie, une chimère de mon cerveau privé d'air. Mais non, tu es bien là. Ma main se referme sur ton épaule, convulsivement. Je n'y peux rien, c'est involontaire, mais j'ai eu si peur, tu comprends ? Il faut que je m'assure de ta réalité, il faut que d'un geste violent de tout mon corps je me plaque contre toi et enfouisse à nouveau mon visage dans le creux de ton cou. Tant pis pour la chute d'eau qui nous éclabousse, tant pis pour le rocher dont je sens la morsure contre mon flanc, il faut que je te serre contre moi car je n'ose pas encore regarder tes yeux.

Et si ton regard était différent au soleil ? Je serre plus fort mon bras autour de toi.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMer 23 Aoû - 18:18

Quelle curieuse rencontre, un instant tu me détestes, le suivant tu te blottis contre moi. Les deux sont toi, je peux les apprécier, différemment, chacun d’eux faisant partis de toi, de ce que tu es, intense et furieuse pour un peu d’orgueil égaré, tendre et passionnante à chaque regard. Mais le tien fuit, il se cache, se recroqueville, se fait discrétion alors qu’il devrait accueillir le mien.

T’ai-je blessé… Mais non, pourquoi le ferais-je, tu es si belle, pas ton corps, pas seulement, toi, ton âme, ce que je ressens sans pouvoir en parler avec des mots.

Et je souris.

Quand je pose mes mains sur toi, sur ta peau qui me manquait avant, me laissant ignorant, je crois y déceler un frisson, mais il s’enfuit déjà. J’essaye de le poursuivre, le long de tes bras, il court, se faufile et glisse, je le rejoins enfin, aux creux de tes mains. Je l’emprisonne, emmêle mes doigts avec les tiens, je ne veux plus te lâcher.

Serrés l’un contre l’autre, uni par un lien qui me surprend, je pose mon menton sur ton front. L’eau nous frappe sans méchanceté, elle n’est plus que délicatesse et elle s’incline devant l’indicible.
Ici tout n’est que douceur, depuis que tu es la et les éléments, malgré leur réalité brutale, semblent apaisées, comme par un enchantement, peut-être est-ce toi, cet enchantement.

J’en suis sur.

Je voudrais que tu me regardes, je voudrais simplement poser mes lèvres sur les tiennes, y goutter un peu plus de toi, prendre un peu de sel sur tes lèvres sucrées, un geste simple et pourtant si porteur de sens, pourtant si compliqué, parfois.
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Anyamyë
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyJeu 24 Aoû - 10:55

C'est étrange, cette impression d'être ici et ailleurs. Ici serrée contre toi, rencontré moins de deux heures plus tôt, et là, conscience flottante vaguement curieuse, vaguement surprise.

Que fais-tu là, Anya ? Il y a un quart d'heure tu te débattais pour lui échapper, il y a dix minutes tu le frappais d'impuissance conditionnelle, et te voilà serrée contre lui, cramponnée à ses mains comme à ton trésor le plus cher… Il y a dix minutes seulement, tu le plaignais d'être si éphémère, et voici que tu évites de penser à ce que pourrait être ta longue et triste vie si jamais il laissait tomber sur toi un regard dur…

Tu es étrange, Anya. Tantôt tu promenais ta modestie et ta raison, affectées toutes deux, et tu les érigeais en vertus rigides. Et je te vois maintenant affolée et tremblante, effrayée d'un simple regard…

Le crains-tu donc tant, son regard ? Crains-tu donc tant d'y lire le jugement de tes propres erreurs ? Tu es seule à te juger, seule à te condamner, seule à savoir, même, que tu as échoué. Et quand bien même il saurait, crois-tu vraiment qu'il te jugerait haïssable ? Que sais-tu de ses échecs à lui ? Et si tu savais, le repousserais-tu loin de toi avec dégoût ?

Non. Ses imperfections existent. Elles font partie de lui. Les tiennes… les tiennes font partie de toi.


Mais qu'elle se taise, qu'elle se taise ! Qu'elle arrête de tourner dans ma tête, ma pauvre tête qui bourdonne déjà assez comme ça. Qu'elle me laisse avec toutes ses questions, je sais que c'est incohérent, je sais que c'est incompréhensible, que tu vas me prendre pour une folle, ça m'est égal, peut-être suis-je folle, en effet, mais qu'elle me laisse, qu'elle me laisse avec toi, par pitié. Je ne veux plus penser, je ne veux plus me poser de questions, ne comprend-elle pas ? Je ne veux plus que tes mains chaudes et ton souffle contre mon visage.

Non, c'est faux.

Je veux tes yeux. Il faut que je les voie, que je m'y plonge, que je sache.

Ils sont si doux, tes yeux. Un peu perdus, un peu déconcertés, mais cette flamme tendre, elle est bien là. Je la vois. Quel soulagement… Je sais que tu ne peux comprendre la tempête que tu as soulevée en moi, le choc que tu as créé entre cette image parfaite et hypocrite et ma réalité, peut-être plus tard, je pourrai t'expliquer, mais là les mots me fuient…

Tu me regardes, là, et le soleil derrière toi fait étinceler des milliers de perles d'eau sur ton visage. Tes cheveux plaqués par l'eau adhèrent à tes joues, une longue mèche est suspendue au coin de ton sourire… Je ne crois pas que tu sois conscient de ta propre beauté, ni de la douceur du regard que tu m'offres. Tu ne sais pas…

Je lève la main vers ton visage. Doucement, je détache la mèche de cheveux couleur de lune qui s'accroche à ta bouche et je la repousse en arrière… Un prétexte, oui, je sais, pour toucher tes lèvres et ta joue. Pardonne-moi, j'en avais envie. Tu n'es pas dupe, n'est-ce pas ? Décidément, on dirait que je ne puis me passer d'artifices…

Mais mon sourire est vrai.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyJeu 24 Aoû - 13:53

Tu es la, tu me regardes, tu déplaces une mèche rebelle d’un geste que je refuse de voir fugace, je bénis cette eau qui nous couvrent dans un moment perpétuel, je te regarde.

Soudain, je ne me reconnais plus, envahi de doutes, obscures et insidieux, ils pénètrent mon esprit, souillant mes pensées, les souvenirs lointain auraient pu gâcher ce moment merveilleux avec toi, mais il ne s’agit pas de ça, d’autre chose, plus sournoise, plus vicieuse, le tourment me gagne et je ne sais plus quoi faire : te serrer encore et encore, enlaçant ce corps que je désirs maintenant, ou bien te fuir, loin, sans me retourner, sans plus jamais songer à ce regard qui illumine le mien, réchauffe mon cœur, prend mon âme dans un filet de soie et déchire mon visage d’un sourire incessant.

Tu es pure, si belle, si innocente. Moi, je ne suis qu’un vulgaire coureur de jupons, un ivrogne à temps perdu et à profusion et un paresseux, mais pire encore, j’aime être ainsi et c’est bien la, mon malheur, ma peur, cette peur qui vient de traverser mon ventre comme un poignard mal aiguisé.
La peur de te blesser, la peur de te faire entrevoir des promesses, que je serais incapable de tenir, je suis si faible.

Tu me regardes avec tes yeux mouillants, ces yeux que je n’ai plus envie de quitter et dedans, je m’y vois beau, humble, pur aussi et cette image, que tu me renvois, devient insupportable. Je ne suis rien de tout ça, seulement un trompeur.

Comme j’ai peur, de te tromper.

Je détourne mon visage, je fuis ta main. Je rattrape l’ombre de la falaise, un endroit qui me convient, un endroit pour le mensonge et la duperie, mon lieu, pas le tien.
Conscient de mes vices, je reçois cette effrayante vérité comme argent comptant, elle me fait mal, si mal.

Le regard loin du sien, je regarde la roche dégueulante d’eau, noyant ma honte dans ses ombres obscures, une larme perlant au coin de mon œil, grandissant de la honte, elle finit par céder au poids du tourment, glisse sur ma pommette, s’éloignant peu à peu de mon œil triste, traçant sur ma joue, un sillon de disgrâce, une cicatrice qui disparaîtra dans l’évaporation ou emportée par l’eau qui chute.
Mais elle restera la, bien ancrée, malgré cette encre sympathique, d’une larme éphémère et tellement éprouvante, quand le souvenir viendra cracher son souffle et la révéler à nouveau.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyVen 25 Aoû - 11:58

La flamme a vacillé.

Je la voyais pourtant s'accroître et s'amplifier, et l'instant d'après, une ombre est passée dans tes yeux. Je sens confusément que tu recules, que tu te rétractes devant moi, pourtant tu n'as pas fait un mouvement.

Tu t'éloignes. Je suis en train de te perdre.

Un moment l'idée égocentrique me vient que tu as vu les taches et les souillures de mon âme, mais je l'écarte vite, il ne s'agit pas de ça, ce n'est pas ce regard-là, ce n'est pas du dégoût que je vois.

Tu détournes les yeux. Tu m'arraches ton regard, puis ton visage même. Tu t'en vas. Tu me tournes le dos et tu regagnes la rive ombragée. Tu me tournes le dos.

Je n'ai pas bougé, je ne peux pas. Je reste inerte comme un caillou, je n'ose pas faire un mouvement. Figée par une glace millénaire, je ne pourrais être plus immobile. Car je suis prise dans la glace en vérité. Ta chaleur s'est enfuie, j'ai perdu ton regard.

Pourquoi.

Ca y est, je tremble. Je tremble sous la tension immense qui me tient entre ses griffes, qui m'a fait passer de la colère à l'indignation, puis à l'éblouissement et à la peur, et qui à présent m'offre le déchirement. Mon cœur n'est pas habitué à essuyer tant de tempêtes en si peu de temps, et mon esprit s'emmêle… Je n'en peux plus.

Peut-être est-ce pour ça que je n'arrive plus à endiguer la rage débordante qui gronde au fond de moi. Peut-être est-ce pour ça que je décide soudain que je vais la combattre, cette ombre dans tes yeux, la combattre vraiment. D'où vient-elle ? L'ombre maudite qui ma volé ton sourire, qui est-elle, qu'est-elle, où peut-elle être à présent ? Je la hais de toutes mes forces, de toute ma souffrance renouvelée, je veux la chasser, l'acculer en pleine lumière et la dissoudre. Je veux revoir la petite flamme… J'ai besoin d'elle, encore un peu…

Je respire profondément, une longue respiration tremblante. Je tente de me maîtriser, mais c'est tellement, tellement difficile… Que puis-je faire, en réalité ? Je tends le bras, je te touche presque, mais cette distance m'est insupportable… Je ne sais pas ce qui t'as emporté là, à l'autre bout du monde, alors que tu étais si près de moi. Ce changement, si brusque…

Si brusque.
Comme le mien quelques minutes plus tôt.

Mon souffle se bloque au fond de ma poitrine. Je ressens comme un tiraillement de l'âme, une vibration subtile et presque imperceptible comme la pensée me vient que tu agis presque exactement comme j'ai agi il y a quelques instants. Je ne sais pas pourquoi mais je crains de lâcher cette idée, et je crains aussi de la serrer trop fort, comme un papillon fragile qu'on ne veut pas voir s'envoler. Alors je la laisse venir, je la laisse grandir seule, et voilà, je sais à présent.

Non, je ne connais pas la raison de ton revirement. Je n'ai pas à la connaître. Tout comme tu n'as pas cherché à savoir pourquoi je suis passée de la fureur à la désolation. Tu m'as simplement, sincèrement, offert ta lumière. Et à cette lumière j'ai pu voir comme tu me voyais toi. Et j'ai vu que tu me trouvais belle, non malgré mes taches et mes doutes, mais grâce à eux. Je n'étais plus parfaite. J'étais vivante. Et plus vivante en cet instant éternel que je ne l'ai jamais été.

A moi de t'offrir ma lumière, Arlequin. A moi de t'envelopper dans cette chaleur qui ne demande rien, à moi de te rendre la flamme dans tes yeux. De partager avec toi ce savoir que tu m'as révélé, nous sommes ce que nous sommes et c'est très bien ainsi… Tu m'as rendue à moi même alors que j'ignorais que je m'étais perdue. Je refuse de te voir perdu, toi, seul dans cette ombre. Je ne te laisserai pas t'enfouir dans tes doutes, ni t'enfuir loin de moi, je te poursuivrai s'il le faut.

Je te poursuis à présent.

Je glisse vers toi doucement, en silence. Je lève la main vers ton dos contracté, vers ta tête penchée. Je la pose ici, près de ton épaule, légère, mais bien là. Je ne veux pas te laisser le temps de t'enfuir encore alors très vite, je contourne ton bras. Voilà, je suis à nouveau face à toi, maintenant, et je cherche ton regard. Je t'offre le mien sans réserve.

J'aimerais parler mais je ne puis, les mots sont bien trop petits pour ce que j'ai à te dire. Alors tant pis, je rassemble dans mes yeux toute la chaleur et toute la confiance que tu m'as rendues, cette douceur innocente et naïve, ce savoir aussi, que la vérité de nos êtres est toujours belle, tout cela je le place dans mon cœur et de toutes mes forces, je le projette vers toi… Et mon espoir, si grand, de voir les ombres refluer…
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 27 Aoû - 16:31

Pourquoi viens-tu si près de moi, que recherches-tu…

Je ne t’apporterai rien de bon, je suis d’une engeance hasardeuse, fait d’un cœur aux histoires lourdes de sens cachés, mais mes actes n’en suivent pas les origines. Je suis railleur et moqueur, soûlard et ivre pour une raison ou une autre, peu m’importe, je bois et je me saoule, j’aime la luxure et les plaisirs de la chair, je suis rusé et fourbe parfois, toujours à la recherche d’une inspiration et pour le pire, je suis prêt à voler et tuer, pour le meilleur aussi.

- Regardes-moi !

- Que vois-tu ? Un homme nu et prêt à faire de toi, ma simple maîtresse, une de plus, même pas une amante. Quand j’en aurais terminé avec toi, je te jetterais dans les oubliettes de mon esprit ux, aux sillages si complexes que je reste incapable d’en tirer une quelconque leçon.

Et je t’oublierai, comme les autres.

- Pourtant tu es si belle et je ne parle pas de ton corps, ni de ton visage ! Tu m’obliges à regarder en face ma réalité, celle dont je ris à l’ordinaire. C’est insupportable, tu comprends ?

J’ai tellement peur de te faire mal…

Je repousse sa main, loin de son corps qui me tente douloureusement, de sa peau que je ne voulais plus effleurer, de son odeur qui m’enivre d’une euphorie nouvelle, je fuis tous ce qui fait d’elle, une seule, unique, indivisible, vision de mes rêves à venir.

Pour la première fois, j’ai du respect pour moi, par elle.

Je m’accroche à la roche, glissant par endroit, pour me faufiler derrière la chute d’eau et je disparais au travers d’une faille camouflée par les flots, qui tombent bruyamment, inlassablement, comme le temps qui passe.

Je me retrouve à l’intérieur d’une pièce creusée dans la roche, elle n’est par très grande, un recoins sommaire, protégé des regards, de son regard qui me tente, qui me hante et me vante des mérites que je ne possède pas.

Je ne suis rien et je me réfugies dans ce rien, ce petit trou dans la roche qui me ressemble, petit et misérable, voilà, ce que je suis et ça fait si mal, tellement mal. Pourquoi l’ai-je rencontré…
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyLun 28 Aoû - 15:07

Voilà donc la raison. Je n'étais pas bien loin de la vérité.

Je le regarde s'éloigner, trébuchant sur les roches aiguës, se blessant même sans s'en rendre compte et laissant sur une arête une trace de sang. Il se glisse à travers le rideau d'eau cascadante, et il disparaît à mes yeux.

Il est toujours là, je sens sa présence, aussi clairement que je sentirais sa main posée sur mon cœur. Il est parti cacher dans l'ombre ses faiblesses et ses doutes, que je ressens aussi, comme un halo de grisaille autour de son image. Je le vois comme si j'étais en face de lui, assis nu sur la pierre froide, les jointures des doigts blanchies par la tension dans ses poings serrés.

Et pourtant je suis sereine. En paix. Dépouillée d'une écorce qui ne faisait que me couper du monde au lieu de m'en protéger, je suis aussi nue que lui, et je ressens tout avec une acuité nouvelle. Et c'est un émerveillement… Cette fleur au pied du buisson porte une tache sur un pétale, mais elle est belle, et forte, et sa couleur vibrante est un appel à la vie. Cet arbre aux branches tombantes et au tronc tordu aussi. Tous sont imparfaits. Comme moi. Comme lui. Comme toute chose vivante et donc mortelle…

J'aimerais tant lui faire comprendre… Il est un renverseur de filles et de bouteilles, soit. Et alors ? Cet appétit de vivre, cette faim de sensations est à l'origine d'une partie de la chaleur qui se dégage de lui. Il y en a une autre dont il n'a pas parlé… Il prend, certes, il prend des corps et des cuites, à profusion. Pourquoi ignore-t-il à quel point il donne ? Comment se fait-il qu'il ne se rende pas compte qu'à travers même sa gourmandise de tout, il distribue son rire, il partage sa chaleur avec tout ce qui l'entoure ?

Tu es généreux. Tu l'ignores, mais les couleurs du monde sont plus vives là où tu te tiens. Tu te crois vil car tu prends sans regrets, mais tu oublies tout ce que tu donnes.

Tu m'aurais prise et oubliée, dis-tu ? Oui, peut-être. Et alors ? De toutes ces filles que tu as prises et oubliées, combien d'entre elles pensent encore à toi, un vague sourire aux lèvres ? Celles-là qui se souviennent de toi, de quoi se souviennent-elles, sinon d'un moment de vie intense et tourbillonnante, dans l'éclat d'un sourire sans lendemain ? Tu ne leur a rien pris, Arlequin. Au contraire. Et elles aussi t'ont donné quelque chose, chacune d'elles. C'est là cette magie des âmes, de pouvoir donner sans perdre, et prendre sans s'avilir.

Je souris. Voilà que je me mets à repenser en prêtresse. Tout cela est donc encore bien vivace en moi, et même plus impérieux que jamais. J'ai envie de chanter. J'ai envie de t'attirer hors de ton aura de brume et de te montrer le monde tel que je le vois aujourd'hui, étincelant, toujours mouvant, toujours changeant et gonflé de vie. Les larmes qui me viennent sont un trop-plein de reconnaissance, je ne suis pas triste, je ne le suis plus.

Un instant je songe à te rejoindre dans ta grotte, mais j'y renonce. Ta souffrance est profonde, et je me dois de la respecter. Peut-être faut-il toucher le fond de la douleur avant de remonter… Mais je ne te laisserai pas seul. Pas totalement.

Je nage lentement jusqu'à la rive d'où tu m'as jetée à l'eau, une vie auparavant. Je remonte la pente herbue, ruisselante. Tes vêtements sont toujours là, où tu les as laissés, tache lumineuse sur le vert profond de la rive. Un rocher plat se dresse un peu plus loin et je vais m'y asseoir. Tu me verras si tu me cherches. Et si tu ne veux pas me voir, eh bien… Je ne veux pas m'imposer à toi.

Mais j'ai quelque chose à te dire, Arlequin. Même dans l'ombre la plus profonde, même au fond du désespoir le plus noir, la vie existe, et elle est si belle, si forte, elle peut tout vaincre, il suffit de la saisir, et je sais que tu le peux. Je ferme les yeux et j'inspire. Et cela jaillit de moi, c'est tellement facile, tellement juste…


Dans l'anfractuosité derrière la cascade, aux pieds de l'homme nu, un petit peu de terre noire gît entre les rochers. Faite de particules de sable déposées par les eaux, des quelques feuilles mortes et menus débris depuis longtemps décomposés par le temps, elle attend là, riche et silencieuse. Quand le pouvoir l'atteint, elle l'accepte avec reconnaissance. Deux pousses d'un vert tendre jaillissent, drues et impérieuses, puis trois, puis dix… Les tiges gorgées de sève s'élancent dans la pénombre, glissant le long de la peau tiède de l'homme. L'une d'elles s'enroule même doucement autour de sa cheville, avant d'éclore en une profusion de feuilles duvetées d'argent. Une grande fleur s'ouvre comme un oeil, bleu d'azur, puis une autre, puis toute une grappe d'un violet profond. Un petit plant de lierre vigoureux entreprend d'habiller la paroi de la grotte. Une délicate guirlande de clochettes dorées vient festonner cette profusion soudaine de couleurs et de vie. Dans le fracas de la cascade, on pourrait presque les entendre chanter.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyLun 28 Aoû - 22:47

La grotte entière est maintenant recouverte de plantes, les murs en roche sombre ont cédé leur place pour une couverture de fleurs, mêlés aux feuilles et aux tiges, les couleurs grimpaient jusqu’au plafond et tapissaient toute la noirceur habituelle d’un tel endroit, balançant la pénombre aux orties, faisant jaillir la lumière de toute part et c’était si beau, si merveilleusement enchanteur, ça sentait si bon et plus l’habitat creusé, s’embellissait, plus le dessin d’un sourire s’esquissait sur mon visage, peu à peu, effaçant le chagrin de ma réalité, lentement gommant les rides de mes traits, d’un caractère, qui n’est rien d’autre que moi et finalement, la personne, qu’elle me faisait entrevoir, me devenait sympathique et agréable.

Je souris à nouveau.

Je me lève, évitant de briser ses fleurs, marchant au travers de cette couverture végétale, délicate, au pied du mur d’eau, je m’y fraie un chemin, sans en rompre la cadence et la perfection, je me laisse glisser avec la chute. Fermant les yeux, je me laisse aller comme un poids mort, avec la trombe d’eau et suivant un remous, je nage vers le rivage, un peu en amont de la où se trouve, celle que je veux rejoindre plus que tout, parce que maintenant, elle seule compte, parce qu’elle a su chasser mon tourment et le renvoyer la où il aurait du rester, sans montrer ses dents acerbes et piquer mes entrailles.

Je sors de l’eau sans bruit, lentement passant d’un pas à un autre, dans la quiétude de ces rives, j’approche de celle qui me rend le sourire.

Elle est la, devant moi.

Elle ne m’a pas vu, son regard semble se perdre dans mille endroits et je souhaite le rejoindre, y mêler le mien pour y voir ses paysages fleuris et y trouver une place.

Je m’approche d’elle, encore un peu, sa peau me renvoie des reflets qui me plaisent, le soleil la flatte pour la rendre plus belle encore. Alors, je pose mes mains sur yeux, alors, je pose mes lèvres dans son cou, alors et par tous les grains, j’y dépose un baisé tendre, long, sans mot pour le décrire. Peut-être qu’elle saurait le faire, elle est si doué pour tant de choses, que j’ignore encore.

Mes mains abandonne ses yeux, feutrant ses joues, lentement suivant la courbe de son cou, lentement descendant sur ses bras, lentement je l’enveloppe de mes bras, de mon torse appuyé contre son dos, lentement sans un mot, j’enlace et serre dans mes bras, celle pour qui je souris et souris et souris encore et encore.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyVen 1 Sep - 14:15

Les yeux mi-clos, je contemple les reflets cuivrés que le soleil qui descend jette sur l'eau du lac. Je laisse la brise jouer avec mes cheveux encore humides, j'écoute son murmure ponctué de chants d'oiseaux.

Je l'attends. J'attends qu'il revienne auprès de moi, anxieuse. Et s'il n'avait pas compris le sens des fleurs dans la grotte ? Et s'il partait sans se retourner ? Et s'il craignait de réveiller son tourment en me revoyant ? Je me sens maladroite et faible, perchée sur mon rocher, et les minutes sont si longues… Peut-être ai-je échoué… Cette idée me broie le cœur. Il m'a offert un cadeau inespéré, inestimable, et j'échouerais dans la simple tâche de lui faire voir sa propre valeur ? Je ne peux m'y résoudre… Et je ne peux rien faire de plus, je dois attendre, mais ça me ronge, ça me ronge, jamais je n'aurais cru que le temps serait si long…

Le soleil dans l'eau m'hypnotise… Je trouve un réconfort ténu à contempler les mille petites piécettes scintillantes qu'il jette sur la surface froissée par le vent… Ce reflet qui se brise et se reforme inlassablement me rassure, comme si tout ce qui était brisé pouvait être réuni aussi facilement…

Je ne l'entends pas approcher. Je ne perçois sa présence que quand il est tout près de moi. C'est le soulagement autant que la surprise qui me fait sursauter et pousser ce petit cri d'oiseau, comme ses mains fraîches et facétieuses viennent se poser sur mes yeux. Je ne peux retenir un rire en cascade, trois notes aiguës. Ce petit jeu d'enfants, ce geste tendre et joyeux, s'il est capable de cela c'est qu'il va mieux, c'est que les ombres l'ont quitté. En une fraction de seconde bénie, mon anxiété s'envole, ma poitrine s'allège, et ce rire, ce rire, c'est si bon de rire avec toi…

Puis tes mains attirent ma tête un peu de côté, et là mon cœur s'arrête avec le contact de tes lèvres sur ma peau. La vie suspendue, les yeux fermés, j'écoute le frisson qui gagne tout mon corps. Tes bras glissent autour de moi, ta poitrine vient soutenir mon dos. Les yeux toujours fermés, je laisse échapper mon souffle en un long soupir tremblant, et laisse rouler ma tête sur ton épaule, pour m'offrir davantage à ton baiser… De mes bras repliés, je resserre encore ton étreinte. Il ne faut pas que tu partes… Je suis toute molle, emplie de picotements et de vagues étranges, je tomberai si tu me laisses maintenant… Reste… Reste autour de moi…
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMar 12 Sep - 20:22

Tu prends mes bras, tu m’offres tes lèvres et j’y dépose un baiser, celui là est un peu volé, mais j’en veux un deuxième, un autre et puis encore un autre, pour des raisons que je ne veux toujours pas comprendre, je reviens sans cesse vers toi, vers ce fruit défendu, vers tes lèvres, vers ta peau.

Tes cheveux coulent sur mon épaule, dans mon dos aussi et une mèche vient se perdre sur mon visage, elle me chatouille gentiment, elle est coquine, comme toi, comme je t’imagine, comme je le devine, elle est à toi. Plus rien ne me surprend, tout ce qui est toi, tout ce qui fait que je veux être près de toi, je l’aime.

Peux-tu ressentir la même chose que moi, est-ce possible.
Je n’ose pas prononcer les mots pour attendre les réponses, j’ai peur de les entendre, pourtant, je voudrais les écouter à l’envers pour reprendre encore un peu de ce temps qui s’écoule inexorablement, parce que chaque instant que le temps nous reprend, c’est un moment qui se perd et je voudrais rattraper tous ceux qu’on a déjà perdu, pour les revivre à l’infini, en faire une farandole d’instants, de tous les instants et t’offrir un peu plus à chaque instant repris au temps qui passe et construit des souvenirs, alors que je ne peux que vivre du présent.

Je sens ton parfum, il est frais, je crois qu’il n’appartient qu’à toi, en tout cas, pour moi il ne peut pas en être autrement et sur une autre, il serait faux, une odeur sans goût, fade, tout le contraire de toi et de ce parfum qui m’enivre.

Je penche un peu la tête pour retrouver ton regard, celui qui me tient dans son lasso invisible et dans lequel je me livre entièrement, sans plus de méfiance, avec joie et pour ton sourire, je te vole un baiser, pour ton baiser, je te donne mon sourire, fait de peu, fait de rien, sans rien d’autre derrière que le plaisir de le donner, à toi, pas à d’autres.

Maintenant, je sens ton cœur battre sous ta peau, par moment, il entame un branle-bas de combat, comme s’il était inquiet, comme s’il avait peur, à d’autre il devient souple et résonne tendrement, comme s’il s’apaisait.
Je n’ai plus froid.

Mes mains sont prisonnières des tiennes, mes doigts cherchent les tiens et lorsqu’ils se retrouvent, ils s’entremêlent, naturellement.

Nos corps se touchent, nos mains s’enserrent, nos doigts se soudent et je voudrais en découvrir plus, parcourir ton corps pour y voir tout ce que je n’ai pas encore trouvé, y chercher tes secrets, ceux qui sauront me surprendre, ceux qui affolent mes sens, mais je reste là, perché sur cette roche, appuyé sur ton dos, l’air un peu idiot et les mots ravalés.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMer 13 Sep - 12:33

La glace et le feu…

Je passe de l'un à l'autre à chaque seconde, frissons et vagues de chaleur mélangés… Tu as pris mes lèvres, encore et encore, y semant une multitude de baisers délicats et brûlants, et je bois ton souffle avec délice. Tu t'interromps un instant et j'ouvre mes paupières closes, je ne veux pas que tu t'arrêtes, mais tes yeux me prennent à leur tour et leur contact est aussi doux… Je ne peux que rester là, la bouche entrouverte sur mon souffle trop rapide, renversée dans tes bras.

Tu me souris… Et tout mon être bondit vers toi, vers ce sourire qui habite ton visage entier, qui te transfigure… Si tu savais la beauté de ce sourire… Le mélange subtil d'ardeur et de douceur rend tes yeux plus sombres et plus brillants, l'expression détendue de ton visage penché sur moi, le voile de cheveux mouillés qui ne laisse passer que quelques rais de lumière chaude, l'éclat de tes lèvres humides, tout m'éblouit, me subjugue.

Ma conscience se dissout… L'avenir est trop loin, le passé était trop terne, seul l'instant présent existe, ce présent magique et hors du temps, ce moment de grâce où plus rien ne compte, plus rien n'a d'importance que l'éclat de ton regard et la douceur de tes caresses… Elles sont bien loin les minutes passées, où la raison guidait mes gestes, puis l'horreur, puis le désespoir, à présent je revis, je revis grâce à toi, et cette force que tu m'as rendue, cette vie intense qui fait vibrer tout mon corps, je veux te les offrir, je veux qu'elles participent à ce que ton sourire ne s'efface jamais, jamais plus…

Mon propre sourire doit te sembler idiot, béat, mais je ne peux le retenir, je ne veux pas, même pas maintenant que tu y déposes de nouveaux baisers, plus doux encore, plus tendres… Mes yeux restent noués aux tiens, nos mains entrelacées, nos souffles se rejoignent et je brûle, je brûle à présent, c'est trop… Il a suffit du contact si léger de ta langue sur mes lèvres, et tout s'est enflammé en moi. Je me cambre dans tes bras, une main posée derrière ta nuque, je m'ouvre à ton baiser, les lèvres pressées sur les tiennes, la langue avide, je n'entends même pas le petit gémissement étouffé qui m'échappe, je veux ta bouche, tes yeux, ton corps, je veux m'y mêler et m'y perdre.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 17 Sep - 11:09

La chaleur… la douceur… le désir… toi.

Tout devient brûlant et en même temps, si tiède, si… Mais existe t-il seulement un mot, unique, magnifique, un mot divin, un mot qui aurait grandi auprès d’un dieu, s’ils existent, un de ceux que l’on prononce et qui transforme l’irréel en quelque chose de palpable, d’inestimable, un mot qui exprime ce que l’autre, ce fichu cerveau s’agrippant en querelle avec le cœur, lui qui fait des cabrioles dès qu’on le touche ou qu’enfin, on lui laisse entrevoir la beauté, la vraie, celle que je n’arrive pas à dire.

Mes mots m’échappent, ils s’envolent, alors que je voudrais te les dire, t’en recouvrir, faire de toi mon livre, mon journal intime, je pourrais te coucher sur son papier légèrement bruni à force de le lire, je pourrais t’écrire comme tu es belle, je pourrais y dessiner des sourires et tu les verrais, je pourrais t’y voir, comme tu es, comme je te dépeins, comme je… je t’aime. Serait-ce ça, le mot ?

Tout cela paraît si loin et pourtant si proche, si palpable.

Je te regarde encore et rien ne me contredit.

Je te fais chavirer dans mes bras, nous somme dos à dos, cote à cote, peu importe, nous sommes là, tous les deux et je peux te voir, te toucher, t’embrasser et j’en oublie de rougir, ce serait maintenant inutile.

Je peux enfin goûter tes lèvres, sans retenir cette ardeur qui vrille mes intestins, renvoie mes instincts à un rang digne et fait d’un monde de pureté, la beauté en drapeau, la honte au rebut.

Renversée dans mes bras, je reste ton prisonnier, pourquoi fuirais-je cette fois, alors, je reprends une main ; celle qui se pose sur ton visage, caressant une de ces joues que je prends pour cible, sans la blesser, jamais ; celle, sur laquelle je dessine quelques traits du dos de mon doigt, doucement ; celle que j’abandonne pour suivre la courbe de ton cou, rejoignant ton épaule pour y esquisser quelques dessins discrets, doux ; celle que je délaisse, pour dévisager du bout des doigts ta poitrine.

Mais je n’ose plus, je ne sais plus, j’ai dix ans, maintenant.
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Anyamyë
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyLun 18 Sep - 12:34

Cette caresse légère, ce frôlement esquissé… Un supplice d'une exquise et insupportable douceur. Je gémis à nouveau, je me tords, les mains crispées, le souffle rauque et le regard chaviré… Je n'arrive plus à contrôler les frémissements qui agitent mon corps, je peux juste me retenir à grand peine de plaquer ta main contre ma poitrine… Oh Dieux je perds la tête… L'univers s'est éclipsé, il n'y a plus que toi, tes yeux rivés sur moi sont deux lacs d'ombre reflétant un soleil empourpré, les courbes et les angles de ton visage sont une terre inconnue que je découvre de mes doigts tremblants…

Fascinée par ton regard, je me plonge dans sa douceur liquide et bienfaisante, je pars au milieu de ses royaumes baignés d'un soleil victorieux, de ses forêts profondes et mystérieuses, de ses déserts et de ses vallées… J'ai l'impression de toucher ton âme, et cela me remue jusqu'aux tréfonds, de la trouver ainsi fragile et tourmentée, mais forte, si forte et si douce aussi…

Les yeux mi-clos, je suis la course de tes doigts sur ma peau enfiévrée. J'assiste en spectatrice aux réactions de mon corps, depuis le rugissement du sang à mes tempes jusqu'à la tension brusque et lancinante qui durcit la pointe de mon sein à ton contact… J'essaie de me calmer, de savourer ces sensations, de garder le contrôle mais c'est impossible, c'est trop intense, et j'y renonce. Tremblante, j'achève de m'allonger sur la dalle rocheuse tiédie de soleil, et je t'attire auprès de moi, les mains suppliantes, le regard affolé… Je me laisse submerger par le désir comme par une vague chaude et salée, irrésistible. Je m'y roule avec délices, je m'y abandonne sans peur et sans regrets…

Ta main est restée un frôlement sur mon sein. Doucement je cambre mon dos, je pousse ma poitrine au creux de ta paume… Elle est à toi, comme je suis à toi… Je sais, je n'ai qu'un corps de fillette, si menu et grêle, à peine plus de seins et de hanches qu'un garçon, mais je suis femme, crois-moi, je suis femme, et je t'appartiens…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMer 20 Sep - 20:36

Nous n’avions plus besoin des mots, devenus inutiles. Les sens parlaient et cela suffisait. D’avantage de mots pour exprimer cet irrésistible lien qui paraissait nous réunir et inlassablement, seraient fortuits. Plus on cherchait à s’éloigner l’un de l’autre, plus des éléments incontrôlables se chargeaient de nous assembler, toujours pour le meilleur, le pire ayant perdu toute essence, toute raison et nous étions bien, ensemble pour un instant, une goutte d’eau dans le temps, une case sur l’échiquier de la vie et nous voici unis.

Nous avions brisé le sablier du temps, renvoyé l’ascenseur du temps à sa destination première, pour vivre et revivre encore ce que nous n’avions pas encore vécu, ce que nous vivions tout à l’heure ou hier, je ne sais plus, le temps m’échappe, pas son regard, pas ses yeux, pas cet embrasement que je ressens au plus profond de mes entrailles, pas ces palpitations qui rendent mon cœur dansant, pas sa peau qui frémit lorsque je la frôle.

La voici allongée auprès de moi. Je retrouve mes envies d’homme, le désir pour elle grandissant, brûlant chaque parcelle qu’elle effleure, chacun de ses souffles m’invitant à être plus proche d’elle. Je saisis son sein, qu’elle tend pour moi, ce corps qu’elle me donne en présent merveilleux, comme une offrande à découvrir peu à peu, dévoilant lentement ses charmes superbes, prête à être cueillie, goûtée du bout des lèvres, touchée du bout des doigts, sans jamais lui faire mal, sans jamais la faire pâlir, sans jamais la brusquer.

Dans ma paume, je sens la pointe de son sein se dresser, durcir et me tenter, pour aller plus loin, à sa découverte. Non, tu n’es pas une petite fille, celle qui frissonne sous ma main est une femme et cette femme, je veux en faire mon amante, envers et contre ceux qui voudraient la blesser ou lui prêter des intentions qui leurs échappent, envers les juges aux bonnes mœurs d’apparences et ceux qui posent leurs dogmes comme un bras d’orgueil, sans jamais voir ni entendre.

Ma main descend sur ton ventre, décrivant de vagues cercles, elle cherche à te connaître. Passant sur ton nombril, elle y reconnaît ce qui t’a nourri, s’imprégnant de la texture de ta peau, par endroit plus douce, à d’autre plus ferme, elle s’imagine des tableaux peints à la main, à la brosse pour en faire les louanges, en bout de pinceau pour la faire frissonner et suivre ces frissons, partout où ils l’emporteraient.

Je veux tout connaître de toi, de ce corps que tu m’offres, de tes secrets intimes, de tes sources discrètes et auxquelles je boirai.

Ma main me conduit sur un mont de Venus sans duvet, rebondi magnifiquement, comme sculpté à la mesure de ma paume et s’y pose, l’enfermant délicatement, mes doigts se fondant au creux de tes cuisses, emprisonnant le dernier frisson qu’elle poursuivait.

Pas un instant, trop précieux, je ne réussis à quitter ton regard, sans la volonté de le fuir, sans l’envie de voir ailleurs, tout aurait été si froid, si sale. Il fait si bon chez toi.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyVen 22 Sep - 12:57

Je ne peux fermer les yeux. Je le voudrais pourtant mais les tiens me tiennent… Je voudrais rassembler mes sens sous ta main et suivre sa course, pour ne rien perdre de ses caresses, pour les graver dans ma mémoire. Cette main qui fait chanter ma peau, qui la transforme en soie, qui l'anime de frissons, de crispations involontaires, petites révoltes vaines contre la tyrannie du désir.

Elle glisse sur mon ventre tendu et frémissant, elle prend son temps, elle voyage, insoucieuse de la vibration qui s'intensifie en moi à mesure qu'elle s'approche, qu'elle s'approche, et qu'elle parvient enfin là où je l'attends, ce lieu caché devenu pour un temps le pivot de mon être, l'origine et l'aboutissement des ondes qui m'agitent…
Mon corps se tend, un cri m'échappe. Enfin tu es là, là où ma vie palpite et se débat, où mon désir se tapit comme une bête affolée, prête à bondir et à mordre, et à cette seconde magique, il se soumet à toi, il cesse de me tourmenter, il accepte ta caresse avec gratitude… Je sens mon corps s'ouvrir sous tes doigts, t'offrir ce qu'il possède de plus délicat et de plus fragile, te confier son secret le mieux gardé…

Les yeux écarquillés, je fixe ton visage, suspendu au-dessus du mien, il m'illumine comme le soleil, et je me consume dans sa chaleur… Comme il est calme, ton visage… Comme ton sourire est doux, et cette sorte de ravissement que je lis dans tes yeux… Je te souris à mon tour, et c'est comme si mon cœur explosait, cette joie immense et radieuse, je veux qu'elle passe en toi comme elle me traverse, je veux te la donner comme je veux te donner le monde…

Ma main s'envole vers ta joue, ton front lisse, tes lèvres, elle va se cacher dans tes cheveux, s'y nicher, elle est bien, elle y restera encore un peu… L'autre est plus aventureuse, elle se lance à l'assaut de tes épaules et de ton torse, suivant le modelé harmonieux des muscles, frôlant au passage ce bout de téton d'homme, si petit, file le long de ton bras vers ta main qui m'affole, regagne ton épaule et s'émerveille de ta peau lisse et chaude… Elle vient appuyer doucement sur ta joue, juste un peu, juste assez… J'ai envie de tes lèvres… Embrasse-moi…
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyMar 26 Sep - 10:11

Je m’arrête un instant, court instant, je vois ces yeux qui s’émerveillent et me dévisagent, les tiens. Dans ton regard, je me vois beau, sans la honte au carcan étouffant, sans le jugement au verdict implacable, je vois ce reflet, là, dans ce petit coin bleuté, qui renvoie les plus belles choses et que je voudrais goûter, et puis apprendre à aimer tout ce que j’ignore encore et que tu me laisses entrevoir dans ce regard d’ange aux ailes divines.

Je saisis tes lèvres que tu tends vers moi, un délice de plus, une fois encore. J’y pose les miennes, d’un simple effleurement, juste apposé, juste frôlé, on pourrait les croire s’enlacer et se mêler, comme une union parfaite. Je n’ose plus bouger, je ne veux plus gâcher un seul instant, mais l’instant suivant, la faim incontrôlable de te savourer me presse et je goûte, déguste, sans trop froisser, sans perdre un instant si précieux.

Enfin, je découvre ton palais, de voûtes et de saveurs humides, tièdes, subtiles, nos langues se mêlant dans un ballet où l’harmonie se fait reine, où je me sens bien, où tu es ma reine.
Soudain, je m’éloigne, puis reviens, une pointe espiègle dans l’œil et je prends ta lèvre entre les miennes, aspirant un peu, tirant parfois.
Je ne bouge plus, je savoure l’instant, toujours cet instant, celui qu’on a hâte de quitter pour le suivant, plus goulu, plus volcanique, mais tellement délicieux dans l’attente. Et j’attends, impatient et patient, simplement nos lèvres se touchant, sans pouvoir se quitter.

Je n’oublie pas main posée entre tes cuisses, mais je veux explorer chaque recoin de ton corps, de ce corps qui enflamme le mien, qui me pousse sans cesse à être plus près de toi et je la laisse s’envoler vers d’autres territoires, glissant sur ta cuisse, la repoussant pour mieux y lire toutes ses douceurs, remontant vers tes plaisirs humides.

Je m’en approche, lentement, guettant un soubresaut sur nos lèvres collées, puis, je m’enfuis ; ma main parcourt ta hanche, poursuit sa courbe, grimpe le long de ton bras, rejoint ton sein, s’y repose, un pouce sur sa pointe, dure, ferme, désireuse.

Lorsque je quitte tes lèvres, c’est un déchirement, mais je reviendrais, plus tard, tout à l’heure.
Je dépose des baisers fins, en gouttelettes, sur chaque trait, sur chaque grain de peau, dans ton cou, sur ton torse, jusqu’à ton sein, jusqu’à cette pointe qui se tend fièrement.

J’ai tout oublié, je ne sais plus qui je suis, ni d’où je viens. Je m’en fous, je suis avec toi.
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MessageSujet: Re: Rencontre au bord de l'eau   Rencontre au bord de l'eau EmptyDim 5 Nov - 15:37

Tu joues de moi, démon, tu joues de moi comme d'un instrument de musique… Pour la gamme de soupirs et de gémissements que tes caresses suscitent, pour la virtuosité avec laquelle tu effleures mon corps et tu le fais vibrer… Je ne suis plus qu'harmonie sous tes doigts, sous tes lèvres, tendue comme une corde d'acier sous la clé impitoyable du désir, que tu serres et resserres peu à peu, rendant plus aiguë ma chanson.

Tes doigts chatouillent ma peau, cherchant et trouvant sans peine les recoins où elle est la plus fine et la plus insupportablement sensible. Tu étouffes sous tes lèvres les cris qui me viennent et tes yeux me questionnent et me guettent, notant chaque frisson, chaque tressaillement. Tu joues de moi, tu joues avec moi, adorable démon, mordillant mes lèvres gonflées, reflet facétieux au coin de l'œil, et je souris sous tes baisers, je souris de tes jeux délicieux et de l'abandon de mon corps.

Tes lèvres glissent, s'égarent sur ma gorge offerte, descendent encore et rejoignent mon sein désespérément tendu vers toi, douloureusement érigé, et mon cri fuse, un autre encore, plus âpre, plus rauque que les précédents… Dans ce mouvement qui t'as rapproché de moi, j'ai senti contre ma hanche le contact brûlant, impérieux de ton sexe dressé, témoignage évident de ton désir, et la vague de chaleur moite qui m'a envahie alors m'a donné le vertige… J'ai un rire bref au souvenir de mon petit sortilège mesquin, évaporé en un éclair par ta gouaille souriante…

Mes deux mains sont noyées dans ta chevelure humide qui balaie ma poitrine, et la tentation me vient de te pousser vers le bas, doucement. Non, pas encore, je résiste… Je veux faire durer encore la sensation délicieuse et intolérable de ta langue agaçant la pointe de mon sein, provoquant tout un ballet de frissons électriques, et savourer encore contre ma cuisse la pression dure et insistante qui m'affole… Je peux tenir, encore, je le peux… Encore un tout petit peu…
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