Erohir Saligem

[HJ : Titre évoquateur merci XD Je postule non pas aux Ithrins qui ne sont plus mais à la Mesnie, on m'a indiqué de le faire sur ce forum donqueuuuh voila . Si vous voulez des précisions sur le personage en jeu il n'y a aucun problème. Logiquement je n'ai Rp avec aucun d'entre vous, d'autant plus que j'ai fait peu de rp sur Sarwyen... Hem enfin bon, fini de parler de moi, place à Erohir ]

De l'eau... De l'eau tombant du ciel à profusion, accompagnée d'éclairs et du tonnerre. Il est impossible de distinguer quoi que ce soit à cinquante mètres, et de faire plus de cinq pas sans être trempé jusqu'au os.
D'ailleurs un silhouette étrange en fait les frais... C'est un jeune homme agé d'une vingtaine d'années, les traits tirés par la fatigue, le visage ruisselant malgré une capuche.
De ses yeux verts, il semble chercher quelque chose dans ces plaines, et visiblement il n'avait vraiement pas envie d'en démordre. Il se hâte, luttant contre son propre corps, faisant seulement foi en sa volonté. Au loin, dans les nuages gris de Barla, une volute de fumée blanche se détache et semble couper le ciel en deux. L'homme au capuchon poursuit sa route d'autant plus rapidement, peut être à t'il atteint son but ?
Arrivé face à la maison, il étouffe un cri de rage... Visiblement ce n'était pas ce qu'il espérait. Il se hasarda tout de même à frapper, au moins serait il au chaud pour la nuit... Après un long moment de silence, nageant dans la moiteur de ses vêtements, un vieux nain vient lui ouvrir. Il est plutôt imposant malgré son âge et sa petit taille, et ses yeux bleus glacent le sang... Mais néanmoins il sourit, et dit au jeune homme :

- Rentrrrez vite mon gars, venez vous rrréchauffer, vous allez attrrraper la morrrt en rrrestant comme cela !

Le jeune homme en question ne se fait pas prier, et entre, un peu étonné d'être accueilli ainsi, mais il est vrai que les brigands n'étaient pas des plus nombreux dans la région. En enlevant sa capuche, le visage d'Erohir se déssine. Son tatouage singulier permetrai à le reconnaitre à coup sur. Il secoue un peu ses longs cheveux noirs alourdis par la pluie et sourit à son hôte, en s'inclinant légèrement

- Bonjour à vous. Je me nomme Erohir...

Il marque un temps d'arret, puis finalement reprends la parole

- Je suis un voyageur, et j'ai été surpris par la pluie... Sans vous je crois que j'aurai eu bien besoin d'un guerrisseur... Si ce n'est d'un embaumeur.

Le guerrier avait parlé d'une voix calme et assurée, qui se voulait presque rassurante. Le vieil homme sourit à nouveau, et dit à Erohir d'une voix enjouée :

- M'en parrrlez pas ! J'étais à couper du bois pourrr le feu quand ça m'est tombé d'ssus ! Mais cessons les manièrrres, je me Nomme Melgirrr, trrrappeurrr. Donnez moi donc vos habits détrrrempés, Errrohirrr, je vais les mettrrre au coin d'la cheminée ! Tenez mettez ça, voila un manteau qui en a fait des hiverrrs warf warf warf !

Erohir avait sur le dos un manteau très long par rapport à la taille de Melgir. Il était fait de cuir et de peaux, et tenait bien chaud. Erohir, pour une fois se senti obligé de le remercier :

- Merci grandement,Melgir, vous...

Le vieux nain lui coupa la parole en lui prenant le bras. Il le fit asseoir sur une chaise en bois, face à une petite table en chaîne. Melgir ouvrit plusieurs placards et apporta l'équivalent de cinq repas... Il pris également une choppe et versa un liquide chaud à l'interieur

- Tais toi et mange mon gars, tu causerrras aprrrès. Tiens voila du thé aux rrracines d'Ent, ça vous rrr'met un homme d'aplomp en moins 'deux !
Mange un peu de saucisse d'Hippopotame et de la viande de loup fumée, ça irrra mieux aprrrès !

Erohir hésita puis voyant que le nain s'asseyait près de lui et mangeait ne se fit pas prier... Au bout de quelques minutes, la fatigue et le froid avait disparu. Un petit nuage de fumée blanche flottait au dessus d'eux, Melgir avait allumé sa pipe, et soufflait quelques volutes. Le silence n'était brisé que par la pluie au dehors, encore bien présente. Erohir lui demanda alors de quoi il vivait, et lui posa plusieurs questions sur la région. Le jeune homme questionna alors Melgir sur un endroit...

- Melgir, j'ai entendu parler d'un groupe de personnes qui auraient fuit la capitale, chassés par le roi... J'aimerai les rencontrer, savez vous où ils se trouvent exactement ?

Melgir le regarda, un peu perplexe et curieux puis répondit, une nouvelle fois avec le sourire :

- Ah oui, j'vois ça, c'est un grrroupe de zozos un peu louches... Fait quand même gaffe... Mais j'crrrois bien qu'c'est vrrraiment ton jourrr de chance ! Je serrrai toi 'jouerrrai à la lotterrrie Warf Warf Warf !
Leurrr rrrepairrre se trrrouve un peu plus loin dans l'est, à 100 pas aprrrès le grrrand chêne, tu verrras tu ne peux pas louper l'endrrroit !

Erohir le remercia, et peu de temps plus tard la pluie cessa. Erohir se leva de sa chaise, et se rabilla. Ses vêtements étaient secs et tièdes, ce qui était très agréable. Il sourit à Melgir et lui dit qu'il était temps pour lui de partir... Il s'inclina avec respect, et remercia une nouvelle fois le trappeur pour son hospitalité. Il le quitta, et marcha à travers l'herbe humide le bas de son manteau noir trainant sur le sol, tout droit vers La Mesnie, et un futur destin possible...

Erohir Saligem… Mais quel est donc cet inconnu qui vient se présenter…

Oh les filles ! Je vais pas faire le boulot de portier Ad vitam ! Allez prenez vos miches à deux mains et venez pointer ici, votre si bel entrain, vos si jolis p’tits c…

Il a pas fini de brailler, le grand dadais...
Je fais l’effort, je m’avance vers lui, puis lui glisse quelques mots à l’oreille. Ne vous y trompez pas, je ne partage aucun secret, je fais tout simplement mon possible pour faire entendre ma voix, quelque peu éraillée par une longue nuit dont je préfère taire les détails.

J’voudrais bien, mais y’a la Drago qui m’a interdit de toucher au nouveau… Paraît qu’elle a réservé, ou qu’elle l’a vu avant… Moi, j’veux pas d’embrouille!

Tournage élégant de talon, je m’en retourne vers mes quartiers, tout en lançant quelques regards à l’inconnu. Plutôt mignon, d’ailleurs…

Entendant Arlequin héler la gente féminine comme on appelle les maquerelles au labeur (et oui le parc est juste à côté du bureau des recrutements, c'est pas moi qui est créé la ville !!), je rapplique illico presto pour lui apprendre les bonnes manières.

En voyant le nouvel arrivant je compris immédiatement le pourquoi du langage franc parler du fieffé jaloux. Mes yeux dévièrent instantanément d'Arlequin vers .... mais qui était donc cet inconnu à si belle prestance ?

Rougissement, euh oui, mais alors un très léger rosissement, avant de lui adresser la parole.

Monsieur..... Je.... enchantée de votre visite .... Je .... puis je vous faire visiter les lieux ?

Un regard incendiaire à Arlequin transformé en un sourire enjoleur en l'encontre du bel inconnu et me voilà prête à emmener ce ... ouah ... joli specimen loin des regards indiscrets. Qu'ils aillent donc au bordel, je connais des lieux bien plus sympatiques à visiter moi...

Oui, bon ben on va pas en faire toute une charrette non plus !

Vade Retro Hormonos feminita !

No sabé lo que esta…

OuaoW, je parle des langues obscures ! Drago, tu serais pas sorcière toi ???

Ignorant superbement les paroles acerbes du géneur (à votre avis, je parle de qui ?), je me concentre sur le seul être digne d'intérêt de ces lieux (oups désolée, t'étais encore là arl !!)

Arlequin a beau utiliser des langues dont il maitrise trois mots, je ne l'écoute plus. Je suis suspendue à d'autres lèvres, attendant avec impatience qu'elles s'entrouvent pour laisser passer une voix qui sera j'en suis sûre bien plus agréable à mes oreilles que ces sons étrangers qui sortent d'une bouche pleine de serpents prêts à mordre.

HRP : MDR !!!!!!!!!!!!!

HRP: Mouahaha! Arl qui se fait revirer! Je t'adore Drago

Lorsqu'Arlequin arriva, Erohir, lui fit un révérence des plus respectable, il avait longuement entendu parler de cet homme... Il le regarda droit dans les yeux, comme pour s'assurer que c'était bien celui qu'il croyait... Etrangement il lui sourit, et s'inclina à nouveau :

- Pardonnez mon impolitesse, mais je me permet de me présenter... Je me nomme Erohir Saligem, autrefois seigneur, aujourd'hui simple guerrier errant. J'ai beaucoup entendu parler de vous, seigneur Arlequin, et c'est un honneur d'enfin vous rencontrer.

C'est alors avec pas mal d'humour qu'Arlequin appela quelqu'un plus apte à accueillir le jeune homme, une femme sembla t'il. D'ailleurs, une silhouette féminine se dessina. Elle imposait le respect, de par sa prestance et son apparence. Erohir lui fit une légère révérence, et sourit à nouveau. Elle tourna les talons, tout en disant qu'une femme désirait l'acceuillir personnellement... Un peu perdu, il haussa un sourcil, l'air un peu perplexe et attendit patiemment... C'est alors qu'un autre jeune femme, à la fois mystérieuse et envoutante se présenta à lui, l'air un peu gêné. Erohir sourit, s'inclina, puis regarda son interlocutrice dans les yeux, et dit d'un air un peu moqueur :

- Si vous voulez me vexez appelez moi une nouvelle fois "Monsieur", gente dame... Je ne suis plus âgé que vous il me semble. Appelez moi simplement Erohir, car tel est mon nom, et je serai en effet ravi de visiter ces lieux, surtout en si charmante compagnie...

Il lui fit un grand sourire, visiblement il avait entrouvert la porte du lieu qu'il avait tant recherché...

J'avais entendu Arl gueuler, rien d'inhabituel à cela il ne fait que ça à longueur de journée puis Aélis et Dragonnia se precipiter vers l'entrée.

De la visite chic, et vu l'entrain de certaines ça devait valoir le deplacement.

Ni une ni deux je me pomponne et suis mes deux acolytes pour aller acceuillir notre visiteur.

En route je croise Aelis totallement depitée, la moue renfrognée, celle qu'elle a les mauvais jour quand les poches de ses victimes sont desesperement vides!

Bref c'est là que je me souviens d'une remarque de Drago qu'il m'avait semblé entendre dans la matinée :

Laissez le moi, laissez le moi

bref n'etant pas une leve tôt je n'avais pas specialement assimilé la remarque et qu'à cela ne tienne je vais pas laisser ma politesse de coté pour autant.

Je me precipite donc avec ma garcerie grace legendaire vers l'entrée.

Comme si de rien n'etait je m'approche de drago pour la saluer avec le sourire le plus euh... faux-cul qui soit.

Drago comment vas tu? bien remise de ton urticaire contagieux? Désolée si je ne t'embrasse pas tu comprends... on ne sait jamais.

Et là je me tourne vers le nouvel arrivant. Ouuahou mais c'est qu'il est canon!

Huuummm bonjour beau brun.

Je lui sort le sourire ravageur et le clin d'oeil en prime.

Je vois que tu as déjà trouvé un guide mais je serais ravie de te faire visiter mes appartements privés si le coeur t'en dit.

Et je repars comme si de rien n'était forçant un peu sur le dehanchement pour attirer le regard de l'objet des convoitises de la journée.

[hrp] pas pu resister Drago tu m'en voudras pas j'espere [/hrp]

Son miroir s'était mis à palpiter tel un coeur affollé. Elle s'en était approchée pour voir dans la surface de tain, ce qui pouvait bien mettre son fidèle allié dans un tel état. Et elle l'avait vu, lui dans toute sa prestance, toute sa beauté masculine, arrivé dans cette nasse qu'est la Mesnie. On y rentre mais on n'en sort jamais !

Elle avait tourné les talons et pris la direction du château. A son arrivée la sorcière ne fut pas surprise de découvrir une Dragonnia et une Aénoria bien entreprenantes. Aaaaaah la rivalité féminine !

Titillée, désireuse de mettre au supplice ses compagnes de route, elle s'est jeté dans l'arène, s'est approché de l'inconnu. Une main s'accaparant son bras, l'autre montrant tour à tour Dragonia et Aenoria.

Bienvenue bel étalon... Hummm quels muscles ! excuse moi je m'égare... mais vois tu ces deux péronnelles sont pires que des mantes religieuses ! alors un conseil si je puis me permettre, méfies toi en comme de la peste et va plutôt traîner tes guêtres au bordel de la ville.

Son voyeurisme par le biais du miroir avait eu du bon, et elle commençait à bien maîtriser l'art des faux semblants et de la sournoiserie..... trop forte la Kaalith !

(C'est de bonne guerre les filles... je peux plus vous enquiquiner sur vos photos )

Décidément, l'affaire allait être difficile à mener. Tout avait bien commencé pourtant, j'avais même réussi à avoir en un temps éclair un grand sourire et son petit nom.

Bon d'accord, il y avait bien le ton moqueur de sa voix mais il semblait fort disposé à me suivre partout où j'irai et je n'en demandais certes pas plus (euh si plus, mais pas maintenant tout de même !)

J'allais justement l'embarquer pour une petite promenade dans la ville quand voilà Aénoria qui se ramène. Celle là, je la retiens (non je ne la retiens pas en fait...)

Sourire ravageur, petites phrases sympathiques à mon égard, déhanchement provoquant, elle ne lésine pas, elle, quand elle a quelqu'un en vue. Enfin elle se décide à nous laisser. Est ce mon regard noir qui soudain lui a conseillé la prudence ? Je ne saurais jamais.

Et mince, voilà Kaalith maintenant !! Mais c'est quoi ce défilé ! Allez il y a pas à dire c'est largement l'heure de quitter les lieux et de conduire le beau jeune homme que j'ai eu le temps de regarder sous toutes les coutures pendant qu'il reluquait le décolleter fort avantageux de Kaalith. Et je redis Ouah là ! (mais non Kaalith, c'est pas pour toi !)

Reprenant bonne contenance et voulant rompre avec la provocation outrancière de ses dames des bas quartiers, c'est sans user du moindre artifice que je le convie à prendre ma main, simple précaution pour qu'il ne se perde pas dans le vaste dédale de la cité.

Enchantée Eurohir, appelez moi Dragonnia.

Allez je ne leur en veux pas je les présente quant même !

Et les gracieuses dames qui sont venues vous saluer sont Aénoria et Kaalith, nos deux harp... euh nos deux meilleures recrues.

Bon, suffit les flatteries là, y a pas que ça à faire non plus. Et je tire sur le bras de Eurohir pour le faire aller.... Mais non pas au bordel !!! Dans une rue bien sombre. Ben oui je ne connais pas bien la ville moi, alors je me suis perdue c'est forcée ça.

C’est d’une voix toute mielleuse que je lui annonce que nous sommes dans un cul de sac. Et d’abord qui a dit que ce n’était pas intéressant à visiter les culs de sac !!!! Et là au moins j’étais sûre que personne ne viendrait nous déranger, bien que ….

Je choisis ce moment précis où la seule issue possible est de rebrousser chemin pour lui parler un peu de la famille.

Mais au fait comment avez-vous fait pour venir jusqu’à nous ? Peu de personnes se hasardent dans nos contrées, et pourtant nous sommes si sympathiques. J’espère qu’on ne vous aura pas trop dit de mal de nous, les gens sont si jaloux…

Comment forcer les gens à dire que vous êtes absolument exquis premier chapitre…

Doucement je m’approche dans le cul de sac … Et j’écoute le discours de l’adorable traite.
Et vi ! Elle m’a encore oubliée ! Cela ne m’étonne pas, devant ce mignon, j’en ferais tout autant. Plus de copine dans ces cas là !

Mais j’adore le camouflage, c’est art divin des voleuses. Je reste là tranquille à espionner.

Et puis tant pis, une petite vengeance au passage.

Apparaissant de nulle part, derrière eux …

Je ne peux m’empêcher de lui coller une paluche sur le derrière de la traîtresse.
- Ca c’est pour les copines ma douce !
(La bousculant un peu pour libérer la place au prés de lui)
- Moi je suis Aislin une autre Harp … Recrue !

Voyant le doux regard langoureux que la gentille Dragonnia me lance (Mais si elle est très gentille, enfin quand on ne lui coupe pas l’herbe sous ces grands pieds) …
Repasse en mode camouflage immédiatement ….

Erohir ne savait plus ou donner de la tête avec toutes ces femmes qui s'étaient rassemblées autour de lui... Il baissa un peu tête, comme pour réfléchir à comment il allait bien pouvoir s'y prendre pour ne blesser personne... Ce qu'il avait souvent du mal à faire... Il regarda tout d'abord Aenoria, dans les yeux un sourire étrange sur son visage... Il répondit alors à cette drôle de femme, tout en s'inclinant légèrement :

- Bonjour à vous damoiselle... Hum, le beau brun, si par le plus grand des hasard il s'agit de moi, se nomme Erohir... Erohir Saligem. Hum, vous me paraissez plutôt hardie... C'est une qualité... Enfin , quand cela ne verse pas dans la vulgarité.

Le jeune homme eut un sourire en coin puis repris, souriant cette fois plus franchement :

- Je vous promet de réfléchir à votre proposition... Mais n'espérez pas de réponse favorable... Sinon serai déjà parti voir les catins de la capitale.

Il sourit bien plus légèrement mais s'inclina à nouveau.Son regard porta ensuite sur Kaalith qui l'avait interpellé de manière un peu "brusque"... Il prit une voix, un peu hautaine, comme il savait si bien le faire et dit à la jeune femme :

- Hum... Je crois que je n'ai jamais été présenté à vous... Je vous prierais de bien vouloir me vouvoyer, comme je le ferais pour vous... Je m'escuse mais mon éducation m'a rendu un peu... froid vis à vis des familiarités trop hâtives...
Pour ce qui est de votre proposition, je suis un homme de parole, et je l'ai donnée à dame Dragonnia... Mais rien ne nous empêche de faire connaissance plus tard bien entendu...

Il lui fit un sourire étrange, mi amusé, mi intrigué, par la jeune femme... Il osa même un clin d'oeil, comme pour lui signifier qui ne tiendrai aucunement rigueur de sa présentation assez... Hardie. Dragonnia, apparement la plus au point sur les règles de bienséance, se présenta à Erohir. Le jeune homme lui fit le plus beau sourire :

- Réellement enchanté Dame Dragonnia.

Il sourit et dit aux deux autres jolies femmes tout en se courbant :

- Enchanté également, Dame Aénoria, Dame Kaalith.

Il apperçu une autre femme, sortie de nulle part, s'approcher de Dragonnia. Elle disparu presque aussitôt après s'être présentée... Etrange... Il dit près que pour lui même :

- En voila une sauvage... A peine présentée déjà repartie. Enfin...

Voyant Dragonnia lui prendre le bras, il fut légèrement étonné et surpris mais la suivit tout de même disant au passage aux deux autres femmes laissées :

- Désolé, Aénoria, Kaalith mais visiblement je dois vous laisser ici... J'ai bien l'intention de revenir, bien entendu...

A peine avait il fini ses mots, qu'il avait disparu, entraîné par Dragonnia. A travers les rues, ils arrivèrent dans un cul de sac. La jeune femme lui posa une question à laquelle il répondit en la regardant :

- Vous vous méprenez, dans la Capitale, si on sait ou demander, les gens vous connaissent... Je sais que Brius ne vous a pas dans dans ses bonnes grâces... Si être tué à vue par les gardes est également considéré comme un manque de sympathie à mon égard, je peux en dire autant... Brius aimerai beaucoup ma tête pour l'ajouter à celles des membres de ma famille... Mais pas question de parler de ça à présent, vous êtes respectés par les gens dignes d'interêt, et c'est le principal pour moi.

Il sourit à Dragonnia, et attendit, un peu intrigué par le lieu dans lequel il se trouvait. Il se hasarda à lui demander tout en recoiffant une mèche rebelle :

- Alors... Qui y a t'il d'interressant à voir dans cette cité... Vous ne me menez pas dans un piège j'espère... Ce lieu m'en a tout l'air...

Evidemment, Erohir plaisantait, mais il ne le montrait pas, il se contentait de regarder Dragonnia dans les yeux et d'attendre une réaction de sa part...

Décidément ce beau brun avait tout pour plaire. Non seulement il était d’une beauté ravageuse mais en plus il connaissait les bonnes manières. Et son sourire, ouah, son sourire … mince je ne trouve plus les mots tellement je suis remuée de l’intérieur.

Je le regarde remettre en place une mèche bien décidée à jouer les polissonnes et me mort les lèvres en imaginant mes doigts s’emmêler dans ses cheveux. Y a pas à dire, il suffit qu’un beau mâle croise votre route et spleen et idées noires sont reconduis immédiatement à la porte d’entrée.

Oh mais il me parle là ! J’en oubli le mauvais tour que m‘a joué Aislin. Elles sont terribles ces filles, mais je les aime bien quant même … tant qu’elles décident de quitter les lieux dès que leur fourberie est réalisée. Car c’est certain, celui là je n’ai pas l’intention de lui lâcher le grappin avant de lui avoir fait visiter du pays.

En parlant de pays le voilà qui me demande ce qu’il y a d’intéressant dans cette ville. Hmmm. Que je réfléchisse un peu, voilà une question qui me prend de court. Il y a bien le bordel qui a ouvert ces portes, mon donjon est un endroit également très accueillant. A part ça…. Non je ne vois pas.

Je baisse les yeux pour ne pas montrer le feu qui me monte aux joues lorsqu’il me sourit. Non ! mauvaise idée…

J’éloigne immédiatement mon regard de sa personne et le fait voyager sur les murs gris des maisons environnantes.

Vous avez raison, cette rue semble bien trop propice aux mauvaises rencontres.

L’information vient d’atteindre mon cerveau…. Mais qu’est ce qu’il a dit là ! Un piège ! Je lui tendrai un piège. Comme si j’étais capable d’une telle filouterie ! Mes yeux reviennent sur son visage, ils ont changé de couleur, ils sont devenus si tristes soudain. J’ai tellement de peine à l’idée qu’il puisse vraiment penser cela.

Vous …

Souffrance, tremolo dans la voix, l’émotion me coupe la parole. Mes yeux se baissent de déception, puis reviennent, déjà humides, pour lui dire que ce n’est pas vrai avant même que la voix me soit rendue.

Vous ne pensez quant même pas que je suis aussi …. aussi … Non ! Je ne vous tends pas de piège….. Je …. Ca m’attriste que vous pensiez cela.

Si avec cela il ne craque pas, moi je me fais curé.

Erohir regardait Dragonnia qui semblait un peu gênée... Il lui sourit une nouvelle fois, et lui dit :

- Vous savez Dame Dragonnia, vous n'avez aucunement raison d'être gênée...

Elle lui pris le bras et l'amena à travers le dédale de ruelles composait cette ville. Les bâtiments semblaient tous déserts, et certaines façades étaient noircies par les années. Erohir découvrait un lieu, et des gens totalement inconnus. Cet endroit avait quelque chose d'étrange, presque attirant, comme si il nous poussait à le découvrir toujours un peu plus. C'était comme Dragonnia d'ailleurs... Lorsqu'ils s'arretèrent et que l'elfe lui répondit à ses doutes concernant le véritable but de la jeune femme, il sourit et s'approcha d'elle lui murmurant :

- Ne vous en faîtes pas... Si vous aviez eu de réelles mauvaises intentions vous seriez déjà morte à l'heure qu'il est...

Il lui sourit et sa main effleura sa joue, et lui lança un regard taquin :

- Vous n'avez aucunement raison d'être attristée Dragonnia... Pour le moment j'ai envie de découvrir, et de m'amuser, je vous laisse me guider...

Il avait pris des airs qui semblaient tous ceux du séducteur.... Mais visiblement Erohir semblait plus jouer qu'autre chose.

- Dragonnia, je vous suis.

[HJ : pour le moment tu peux commander la soutane désolé XD]

Cette douceur soudaine, sa voix, sa main sur ma joue... Mon dieu, faites que je ne rougisse pas à nouveau ! Il va croire que c’est mon habitude ! Moi qui ai les mains couvertes de sang, je me comporte comme une adolescente à peine sortie des jupes de sa mère. Mais il est si beau !

Même dans cette demi obscurité, alors que je ne vois que partiellement son visage, il m’attire comme un aimant. Déjà il y a ce quelque chose en moi qui me le fait regarder différemment, déjà je sens mes jambes devenir coton. Il faut que je me secoue, je ne veux pas qu’il voit mon trouble.

Alors, je m’enfuis. J’agrippe sa main à la mienne et l’entraîne à nouveau dans le dédale des rues sombres. Ne plus s’arrêter, ne pas se retourner, ne plus le regarder. Croiser son regard encore une fois, me voir dans ses yeux, ressentir à nouveau ce trouble qui me fait perdre pied, je ne m’en sens pas capable. Je voudrais courir, m’échapper de son emprise.

Mais que m’a dit-il donc fait !

Qu’a t-il de si différent des autres, les autres avec qui je joue sans avoir jamais ressenti aucun sentiment. Lui il suffit de savoir que ma main est dans la sienne pour que mon cœur s’emballe.

Que doit-il penser de moi ? Il faudra bien un jour que je m’arrête de le promener dans toutes les rues, sans lui laisser le temps de voir aucun des bâtiments qui défilent sur notre droite.

Les portes de la ville sont devant nous je ne peux plus rebrousser chemin. Et pourtant je sais qu’il ne faut pas s’éloigner, qu’il faut au contraire trouver une place bondée de monde, qui nous agrippera dans sa mouvance et fera dessouder nos mains.

La montagne nous regarde venir à elle. je le guide dans les sentiers étroits, faisant fi du précipice qui jouxte mon pied droit. Je continue sur les sentiers escarpés, plus rien ne m’arrêtera. Je veux continuer à marcher, atteindre le sommet et toucher le ciel de mon front.

Après ?

Après je ne sais pas.

Après il faudra que je me retourne, que je trouve quelque chose à lui dire, que je lui demande qu’il me raconte sa vie, je veux tout savoir de lui. Je veux m’enivrer de sa présence, écouter sa voix me bercer pendant qu’il me révélera tout de son passé.

Le sommet arrive trop vite, je n’ai pas eu le temps de peaufiner un discours qui ne veut pas venir. La ville s’étale devant nous. Elle me donne l’inspiration nécessaire pour articuler quelques mots.

Je voulais …

Je me retourne face à lui, je suis si proche que j’en perd les mots que j’ai eu tant de mal à assembler l’instant d’avant. J’en trouve d’autres en toutes urgence, je les propulse hors de ma bouche avant que l’émotion ne m’empêche à nouveau de sortir le moindre son.

Dois je me méfier de vous ?

Pourquoi lui ai-je dit cela ? Je voudrais ravaler ces mots, ce ne sont pas ceux là que j’avais préparés !

Alors j’enchaîne les mots les uns après les autres pour qu’il ne puisse pas répondre à cette question idiote. Je l’enivre de paroles pour que le silence ne vienne pas se loger entre nous. Et puis soudain j’ai peur pour lui. Mes yeux s’agrandissent de terreur, ma main se crispe sur la sienne. Ma voix chargée de crainte rompt avec le badinage sans queue ni tête pour se faire suppliante.

Nous ne sommes pas si bons que cela vous savez. Nous sommes tous des maudits, qui sont programmés pour tuer. Fuyez ! Ne restez pas ici, ne devenez pas comme nous, vous avez encore possibilité de lui échapper. Partez je vous en supplie !

Erohir ne quitta pas une seconde Dragonnia du regard, ses yeux verts émeuraude fixés sur le visage de l'elfe, un peu fuyante. Il sentait une mélancolie, un profond remord émaner de cette femme. Elle était plutôt attirante, comme un coffre à moitié enfouit dont on veut découvrir le contenu... Erohir n'avait jamais vraiment pris le temps de s'interresser aux femmes, d'ailleurs elles même le trouvaient parfois un peu taciturne.
Et depuis qu'il avait été réduit en esclavage par les partisants du roi, il n'avait pas touché une seule femme... Ou tout du moins pas dans un but tendre. Sa question l'intrigua... Pourquoi se mefier ? Avait il mauvaise réputation ? Son apparence effrayait elle Dragonnia ? Il n'en savait rien... Il fronçait légèrement les sourcils, puis sourit à la jeune femme, et s'appretait à lui répondre quelques paroles pour tenter de la rassurer... Dur à faire lorsqu'on est considéré comme un assassin, un traitre par énormément de monde... Mais cela n'arriva pas, il fut coupé avant d'avoir commencé à parler... La voix de Dragonnia semblait paniquée, comme si elle avait peur des mots qu'elle employait. Un long silence s'installa, Erohir n'avait eu de cesse de regarder son interlocutrice, puis il s'approcha légèrement et lui dit, avec un sourire en coin, qui se voulait rassurant :

- Dîtes moi franchement dame Dragonnia, ce qu'est le Bien et le Mal... Ces valeurs sont complètement iréelles, comme si on pouvait ranger telle ou telle personne dans un groupe, pardonnez moi mais c'est stupide... De plus je ne sais pas qu'elle image vous avez de moi, cela vient probablement du fait que nous ne connaissons pas, mais je suis loin d'être un homme de bien... Et cela ce n'est pas moi qui le dit, mais tout un partie de la population, qui est malheureusement pour moi au pouvoir. Vous êtes maudite, "programmée pour tuer", vous dîtes... Rassurez vous car vous n'êtes pas la seule, je ne vis encore que dans un seul but, la vengeance. Je ne suis que le bras armé de ma propre justice. Sur ce point là je suis comme vous, j'ai cessé de vivre, sans être encore mort...

Il lui lança un regard couroucé, et volontairement sa voix se fit plus dure, plus autoritaire lorsqu'il continua à parler :

- Vous me demandez de fuir ? Alors là c'est réellement ne pas me connaitre... J'ai fuis autre fois, et c'est ce qui m'a fait devenir l'homme que suis aujourd'hui. Jamais plus personne ne me dira de faire quelque chose qui n'est pas de ma volonté propre. Je suis dépendant de ma vengeance, mais personne d'autre ne peut me dire ce que je dois faire ou non.

Lentement il s'approcha de Dragonnia, retire sa main gauche de la sienne et la lui pose doucement sur l'épaule. Avec sa main droite, il relève délicatement le visage fuyant de l'elfe, pour la regarder dans les yeux et lui sourit :

- Ne vous en faîtes pas pour moi, je n'en vaut vraiment pas la peine. Que celui qui vous fait si peur approche, je l'attends, ma volonté sera toujours plus forte, c'est elle qui dirige ma vie, et rien ni personne d'autre... Je suis comme un nuage porté par un courant immuable... Immuable, jusqu'a ma mort.

Les sombres ruelles étaient comme le coeur de Dragonnia, obscures et mystérieuses, mais aussi délaissées par la vie... Il souriait encore à cette elfe si étrange qui l'avait mis en garde, un peu inutilement. Il attendait une réaction de sa part, qu'il imaginait pas des plus agréables...

Je plonge mon regard dans ses yeux, cherchant à y trouver les réponses aux questions qui s’entrechoquent dans ma tête. Toutes ces questions qui restent sans réponses, toutes celles que je n’ose formuler de peur de le voir s’éloigner de moi. Il a accepté de me dévoiler une partie de son passé caché derrière le rideau épais qui assombrit ses yeux par moment. Et pourtant je voudrai en savoir bien plus sur lui, tout savoir jusqu’au moindre détail de cette vie qui l’a poussé à venir jusqu’aux portes de notre cité.

Je ne lui en veux pas de ses paroles qui me meurtrissent, de son regard si dur soudain. Je sais que tout cela n’est pas dirigé contre moi mais contre ceux qui lui ont fait du mal.

Mais j’ai beau retourner dans ma tête toutes les informations dont je dispose, je n’arrive pas à comprendre pourquoi. Pourquoi il est venu ici, pourquoi il a accepté de me suivre alors que c’était visiblement Arlequin qu’il était venu voir.

Est-il venu pour traiter affaire, pour nous proposer quelque alliance de mauvais goût, ou cherche t-il à partager notre existence de parias ? Il y a en lui une force farouche d’être libre, d’être guidé par sa seule volonté, alors que vient-il chercher ici. Sait-il seulement que tous ceux qui vivent ici sont prisonniers, liés à celui que personne n’ose nommer par des chaînes plus fortes que le plus puissant des anneaux, que la plus solide des cordes.

Je n’ose pas lui parler de ce qui hante mon esprit, des moments d’horreurs que j’aimerais ne voir que dans mes cauchemars, de ses nuits où nous parcourrons chemins et forêts pour détruire tous les êtres vivants que nous rencontrons. J’ai beau fermer les yeux, je revois encore le sang qui gicle des blessures que j’ai infligé à des êtres sans défense qui me suppliaient du regard de les épargner. Je me revois encore lever mon bras et me gausser de leurs suppliques, je me revois revenir couverte du sang de mes victimes et pleurer en silence en pensant à tous ceux dont l’existence a été balayée de la surface de la terre par ses mains qui continuent à œuvrer aux tâches quotidiennes alors qu’elles ont servi quelques heures avant à commettre les pires méfaits.

Il m’oblige à soutenir son regard, il m’oblige à lui montrer la peur qui se loge au fond du mien, à lui montrer combien j’ai honte de moi, de ma faiblesse, de ne pas avoir cette volonté de refuser le joug, cette volonté qu’il a eu lui et dont je ne me sens pas capable.

Je voudrais me blottir dans ses bras, comme un enfant qui a peur du monde qui l’entoure et qui cherche à se rassurer, à se cacher de tout ce qui l’effraie. Je reste là à le regarder, sans pouvoir rien lui dire, de peur que cet instant s’achève.

De longues minutes s’écoulent avant que je puisse tenter un mouvement, fermer les yeux pour qu’il ne puisse plus rien y lire, blottir ma joue dans sa paume pour goûter encore une fois la caresse de sa main sur mon visage. Le temps est arrêté, le vent ne tournoie plus autour de nous, le soleil a stoppé sa progression dans le ciel, plus rien ne compte que cet instant où j’oublie que demain mes yeux verront à nouveau le sang couler.

Lorsque mes paupières se soulèvent à nouveau, c’est pour poser immédiatement mon regard sur son visage qui me sourit toujours, qui se veut rassurant, qui me permet de trouver la force de lui parler.

Vous avez du souffrir horriblement …. et pourtant je ressens une telle force en vous….. Pourquoi être venu ici ?

Les yeux rivés sur son tatouage, je n’ose poser la question qui me brûle les lèvres. Que signifie t-il ?

Le silence... Pesant. Après son ultime question, Erohir resta coi, et lâcha Dragonnia. Lentement il se retourna, et avança, tournant le dos à la jeune femme.
Elle avait semé le doute en lui... Pourquoi ? Pourquoi était il venu ici... Il avait entendu parler de La Mesnie Hellequin, mais de là faire le pas et se rendre chez des inconnus.
Elle lui avait également remis en mémoire un souvenir. Celui d'un jeune garçon agé de 14 ans, le visage ensanglanté, priant pour qu'on lui prenne sa vie. Celui de 4 corps gisants, celui d'une femme, parciellement dénudée, probablement ravagée, celui d'un homme des cheveux d'un blanc neige, mutilé, et quasiment irreconnaissable, mais aussi celui d'une fillette de 12 ans, baignant dans son sang, et celui des siens.
Cette nuit là, où sa famille avait été assassinée... Il déglutit, et avala une boule de colère et de douleur, et tâcha de paraitre le plus naturel possible lorsqu'il répondit à Dragonnia :

- Si j'ai souffert... Non, je crois que j'en étais arrivé à un stade au dessus... Le dégoût de la vie, la colère, mais surtout une haine dévorante, qui m'a pris ma vie. J'ai tout perdu cette nuit là...

Il s'arretta net, sentant qu'il commençait à trop se dévoiler... Après tout que savait il de cette femme ?
Il n'avait fait confiance à personne depuis de nombreuses années, trop de fois il avait été trahi. Mais devait il encore risquer ? Il avait tué tellement d'hommes et de femmes, simplement pour son honneur et sa quête désespérée, mais avait il au moins aimé une personne ? Le doute est permis... Toujours le dos tourné, le regard fixe vers l'horizon, Erohir ne sait que faire... Il réponds néanmoins à une affirmation de Dragonnia, d'un air un peu absent :

- Une grande force vous dîtes... Après tout que savez vous de moi... Vous vous meprenez, je suis loin du chevalier servant, ou autre prince attentionné... Ma survie n'est que chaos et violence, doute et peine... Je n'ai pas de grande force... La vraie force aurait été de pardonner, et d'oublier, mais je ne le puis. C'est tout à fait comme le tatouage que je porte...

Il se retourne lentement, et regarda Dragonnia, quelques cheveux noirs sur le visage, et continue :

- Jusqu'a ma mort je le garderai... Ceci est le tatouage des miens... Lorqu'un garçon atteint l'âge de ses 5 ans, il reçoit cette marque. Elle est apposée par un Saligem, et ne peut être effacée que lorsque l'enfant devient adulte, et devient digne d'être honoré. Ce tatouage est apposé par une incantation, et ne peut être retiré que par ce même sortilège. Ce n'est que ça... Mais c'est pour moi un moyen de ne jamais oublier ma famille.

Il s'approche un peu et alors un air un peu suspicieux, les mains sur les hanches

- Vous êtes très curieuse... J'avoue qu'en temps normal cela à une facheuse tendance à m'agacer... Mais rassurez vous, je n'ai pas de crainte à votre égard... Pour le moment. Nous étions partis pour une balade, nous voici presque dans une ballade*... Une valse des souvenirs.
Pour votre question sur ma venue ici, j'entrevois la réponse... Je trouve des gens comme moi, et c'est tout simplement cela. Un homme ne peut pas être constamment être seul comme je l'ai été. Je reste encore homme sur ce point, j'ai hélas encore besoin des autres. Et ces personnes ne peuvent êtres des bonnes gens comme vous dîtes, car je ne suis pas des leurs.

[*HJ : note ceci est un petit jeu de mot entre la promenade (balade) et le genre poétique de la ballade]

Il la regarde et lui demande alors, d'un ton totalement détaché, parfaitement calme

- Êtes vous effrayée ? Vous pouvez avoir de bonnes raisons... Vous me paraissez hésitante... Et tacite. Je vous ai dévoilé une partie de mes secrets... Je pense que c'est une certaine forme de confiance... Alors parlez moi donc un peu de vous Dame Dragonnia...

Il s'approcha et lui sourit encore, il la regarde, toujours sans ciller, espérant en savoir un peu plus sur cette femme si étrange...

Je me morigène de lui avoir demandé de me parler de son passé, d’avoir ré ouvert des plaies qui ne seront jamais cicatrisées. Il s’écarte de moi, cherche à s’isoler un peu, je ne fais aucun mouvement et le laisse partir où ses souvenirs le portent.

J’imagine ses yeux devenir tristes, s’éloigner de cette terre pour voyager dans une contrée qui m’est bien connue, celle du passé, celle dont on ne revient jamais indemne quelque soit le nombre de fois où on y est allé en rêve.

Son visage tourné vers l’horizon me rappelle d’autres souvenirs, les miens, ceux qui me font mal lorsqu’ils reviennent me hanter. Moi aussi, c’est en regardant les étoiles, la surface d’un lac ou l’horizon faute de mieux, que je trouve le courage de ne pas pleurer en me rappelant les faits passés, ceux qui ont décimé ma vie pour ne laisser au fond de moi que cette envie de revenir en arrière pour tout refaire autrement, pour essayer d’infléchir le cours des choses.

Il me parle mais il est encore là bas. Je le laisse s’exprimer, sortir la douleur qui le submerge, quelques bribes de phrases qui me restent obscures, qui me montrent que ce domaine là lui appartient et que je n’ai pas à y entrer.

Lorsqu’il revient à moi, je ne vois pas dans ses yeux les douleurs du passé, j’y vois les soupçons du présent, ceux qu’il porte contre moi.

J’ai envie de lui répondre, de lui demander pardon, de m’enfuir loin pour qu’il ne voit pas dans mes yeux la tristesse qu’il vient de leur procurer.

Je le laisse parler, le laisse m’expliquer une fois encore qu’il n’est pas bon, qu’il s’en veut de ne pouvoir pardonner. En l’écoutant parler je me demande s’il ne cherche pas à créer autour de lui un rempart, une sorte de mur infranchissable, indestructible qui le protège de moi, des autres, de tout.

Et pourtant, il me le dit lui-même, il voudrait avoir des amis, des gens qui le comprennent, qui partagent sa douleur pour qu’elle soit moins forte, moins difficile à supporter. Il me ressemble tellement, à tous ceux qui ont souffert et qui n’osent plus vivre de peur d’avoir mal à nouveau.

Il me demande de lui parler de moi. De lui dire quoi exactement ? Que nos souffrances sont si proches que les confronter ne pourrait que les faire jaillir plus vives encore ? De lui dire que j’ai souffert, que je souffre et que demain encore je me lèverai avec cette douleur qui vous tenaille l’âme sans jamais vous laisser de répit.

J’essaye d’éliminer tout sentiment, toute tristesse dans les mots que je prononce avec difficulté. Le dire comme si tout cela ne faisait pas mal, comme si je ne saignais pas au fond de moi à chaque syllabe propulsée hors de ma bouche.

Ma vie… J’ai été épargnée longtemps… j’avais une vie insouciante, faites de rêves… Oui, vous avez raison, je suis très curieuse, c’est cette curiosité qui a changé ma vie….
Les circonstances ne sont pas importantes, je n’ai pas encore bien compris en fait ce qu’il s’est passé. .. Un démon est rentré dans mon corps, il a utilisé ma faiblesse … cette curiosité que vous me reprochez vous aussi….

Mais les souvenirs sont plus forts que toute volonté, ils se mélangent avec le présent, le déforment pour le rendre impossible à vivre.

Excusez moi … Excusez moi de vous avoir importuné, pardon …

Je ne peux plus supporter son regard, je m’enfuis, je cours sur le sentier escarpé, les yeux aveuglés par les larmes, laissant ces mots incohérents derrière moi, les seuls que j’ai pu prononcer.

Mon pied dérape sur une pierre sur le chemin. Je me rattrape une première fois mais ma douleur est trop forte, je continue à vive allure pour fuir le plus vite possible, le plus loin possible. Je ne vois pas une pierre plus glissante que les autres qui me déséquilibre et me précipite dans le vide.

Il n’y a pas que la curiosité qui peut détruire une vie, il y a aussi l’imprudence et elle vient de me frapper en plein visage. J’essaye de déployer mes ailes mais elles se sont déchirées en heurtant les rochers. Une main providentielle a su attraper un escarpement, je m’accroche à ce petit espace qui me rattache encore à la vie. Mes doigts se crispent sur la surface rugueuse du rocher qui affleure. Je ne tiendrai pas longtemps, juste ce qu’il faut de temps pour me rendre compte de ma mort prochaine.

Je voudrais appeler à l’aide mais ma gorge n’arrive à sortir aucun son même le plus faible qui soit.

Mais peut-être est ce mieux ainsi.

Mes doigts se desserrent, acceptent cette fin qui est peut-être le début d’un autre rêve, la mort…

Erohir, les yeux rivés sur ceux de Dragonnia était assez surpris par cette femme... Elle lui ressemblait en de nombreux points.
Mais il ne le montrait pas, comme d'ordinaire, ne jamais montrer ses vraies émotions, pas un pleur pas un cri, ni même de joie apparente.
Seulement un sourire, rien de plus... D'ailleurs il souriait à Dragonnia.

Il sentait de la peine, de la douleur, une intense souffrance dans la voix de la jeune femme, comme si chaque mot la blessait un peu plus...
Erohir, vrai cuirassé des émotions, qui ne semble jamais affecté...
Ses souvenirs n'étaient plus emplis de peine ou de chagrin, mais plutôt de haine et d'envie de meurtre, peut être avait il déjà pleuré toutes les larmes de son corps...
Il se trouve face à elle et hésite à quel comportement tenir...
Etrange pour quelqu'un qui n'a que très peu de ressentiment.
Il la regarde, lui sourit et lui dit alors :

- Vous n'avez pas à vous excusez vis à vis de moi... Jamais. Et surtout pour quelque chose qui ne m'a nullement touché. C'est moi qui devrait m'excuser d'être assez brutal et rustre, car sachez que ce n'est point mon but.

Il s'inclina légèrement, c'était sa façon à lui de s'excuser, et de lui dire qui ne lui en voulait pas. Il reprit alors :

- Pour ce qui est de la curiosité je suis comme vous si ce n'est pire... Mais j'aime plutôt découvrir les gens sans les questionner... Regarder leur comportement et essayer de les comprendre, de les voir tels qu'ils sont vraiment.
J'ai un peu de mal avec vous... Vous me mettez un peu mal à l'aise... Enfin, le temps venu je saurai vous connaitre. En attendant, que diriez vous de partir vers un endroit acceuillant ou je pourrai vous offrir un verre...
A moins que vous ne soyez déjà lassée par ma compagnie, ce que je comprendrai aisément, je suis parfois plus ennuyeux...

Il sourit à nouveau à Dragonnia, lui laissant le choix. Il lui tendit sa main, et attendit sa réponse. Il la regardait dans les yeux, ravi d'enfin trouver quelqu'un comme lui, quelqu'un qui n'est pas effrayé en le voyant, quelqu'un avec qui il pouvait parler, et même commencer à se confier. Peut être était-ce le début de ce qu'on appelle l'amitié ? Ou peut être plus que cela... Il n'en savait rien. Sous les nuages clairs et la pâle clarté du soleil, Erohir oublait un moment ses démons du passé. Lui savait pourquoi on a peur lorsqu'on est seul... Personne autour de lui, avec son passé comme fardeau mais pas un allié avec qui le partager. C'était cette solitude qu'il l'avait rendu tel qu'il était aujourd'hui, une marionnette de Sang, intrument d'une immense colère. La solitude, celle qui vous ronge et vous hante, oubliée pour un moment. Un simple sourire pouvait faire des miracles dans les coeurs.

- Après vous Dame Dragonnia, si vous le désirez.

Mes doigts dérapent sur la pierre, se blessent sur les aspérités avant de se refermer sur le vide. J’essaye en vain d’utiliser mes ailes mais les lambeaux qui restent accrochés à mon corps ne me sont plus d’aucune utilité. Je tombe et je n’ai pas peur. Bientôt je ne sentirai plus rien, je n’aurai plus mal, plus jamais mal. Plus personne ne pourra prendre mon cœur, le broyer et le rejeter, plus personne ne pourra m’atteindre là où je vais ; pas même ce démon qui a cru gagner et qui devra se trouver une nouvelle victime. Enfin, je vais pouvoir me reposer, enfin je vais pouvoir ne plus souffrir. Plus de sentiment, plus de tristesse, juste le néant autour de moi. Je quitte cette terre et sais que personne ne me regrettera. Je suis plus légère que l’air, plus rien ne me retient.

Si… Cette voix… D’où vient-elle ? Que me veut-elle ? Je ne veux pas l’écouter, je ne peux pas l’entendre, je suis morte ou sur le point de l’être. Il est trop tard et je ne reviendrai pas, l’occasion est trop belle pour la laisser passer. J’ai les yeux ouverts et ne vois déjà plus rien, je suis prise dans une tornade qui m’emmène loin de là. Je suis dans les nuages, j’atteindrai bientôt le ciel, là où tout est beau, là il ne pleut jamais.

Cette voix me poursuit mais je vais plus vite qu’elle. Je ne veux pas me retourner. J’ai été rejetée une fois de trop, maintenant c’est moi qui décide, et j’ai décidé de mourir.

Pourtant cette voix…..

Cette voix m’appelle …

Mais que me dit-elle ?

Et soudain je me sens tomber, je suis ramenée sur terre et je ne le veux pas. Je voudrais grimper aux étoiles, m’y accrocher à pleines mains, je ne veux pas y retourner ; J’en pleurerai, c’est encore raté !

Inutile d’ouvrir les yeux, ils sont déjà ouverts. Inutile de chercher des blessures, il n’y en a pas. Je n’ai pas bougé de place et je suis toujours devant lui. J’ai donc rêvé tout ça ! Tout cela pour rien, pour se retrouver là !

Je sors de mon obscurité, de la nuit où je m’étais enfermée, et reconstruit toutes les phrases qu’il a prononcé, que j’ai stocké dans ma mémoire pour pouvoir les relire maintenant. La première chose que je vois dans le brouillard ce sont ces yeux qui me sourient.

Je lui souris à mon tour. J’ai donc tout rêvé ! Même qu’il m’avait rejetée !

Je vois sa main tendue vers moi. Elle attend la mienne, je la lui tends et soudain j’ai envie de rire. Déjà mes yeux ont capturées toutes les étoiles dans le ciel pour faire briller mon regard, déjà mes jambes veulent me conduire loin de ce lieu qui ne sera pas mon tombeau.

Qu’importe s’il ne m’aime pas, ce n’est pas l’amour que je recherche, c’est ce regard qu’il vient de m’offrir sans même savoir quel cadeau il vient de me faire.

Je l’entraîne vers la ville et nous nous retrouvons bientôt aux portes de la taverne. Je n’ai pas prononcé un mot, c’est inutile, ce que je vis c’est au-delà des mots.

Je m’arrête soudain la main sur le manteau de la porte. Je le regarde une derrière fois et nous rentrons dans la taverne.

Erohir regarda Dragonnia lui prendre la main et lui fit un grand sourire... Un sourire qu'il n'avait fait à personne depuis de nombreuses années...
Il la regarda la jeune femme les yeux, puis se laissa emporter par elle.
L'elfe semblait pressée, mais cela n'avait pas l'air de déranger le jeune homme...
La façade de l'auberge, un peu délabrée se dessinait.
Le vieil écriteau en bois, avait été rendu illisible par le temps. La porte en chêne vermoulu avait vu passer nombreux visiteurs, tous plus différents les uns que les autres... Dragonnia poussa la porte. Un odeur de vieil alcool et de viande grillée. Il y avait peu de monde. Un saurus, le regard fixe sur son assiette semblait aïlleurs. Un sihouette, au fond de la salle, cachée par l'ombre et une cape en cuir légèrement rapée qui se rabattait sur son visage.
Il y avait également un barde, plutôt gai et bien habillé, qui semblait en grande discussion avec l'aubergiste, qui lui n'avait pas du voir de l'eau claire depuis plusieurs mois à en juger la couleur de ses cheveux... Erohir s'approcha du bar avec Dragonnia, puis lui lacha lentement la main. Avant qu'il ne puissent entamer quelque discussion, le tavernier s'approcha d'eau et leur dit d'une voix accueillante :

- Bienvenue dans ma modeste taverne nobles gens ! Que puis je donc vous servir ?
Nous avons une fameuse bière brassée par les nains des mines de la fôret de Barla, une fameuse liqueur de blob, du cidre fait avec des pommes d'ents, et un grand vin, mis en cave ici même par mon père.

Il leur fit son plus beau sourire, légèrement édenté, puis leur laissa un instant de réflexion. Il était clair que le vieil aubergiste tenait deux personnes qui ne sembaient pas dans le besoin et comptait bien en profiter... Erohir lui répondit alors :

- Bonsoir à vous aubergiste... Une coupe de vin pour moi, cela serait parfait... Et vous Dame Dragonnia que désirez vous ? Je vous en prie, vous êtes mon invitée.

Avant même que Dragonnia puisse répondre quoique ce soit, l'homme était parti aussi vite que l'éclair, pour revenir en moins de temps qu'il ne faut pour le dire avec une bouteille poussièreuse dans la main. Il alla chercher dans un placard une superbe coupe argentée, qu'il ne devait sortir qu'un fois toutes les calentes et servi Erohir. Il lui posa la coupe face à lui et demanda avec une impatience et une avidité à peine voilée :

Et pour madame, qu'est ce que ce sera ? Je vous en prie, allez donc vous asseoir !

Erohir sourit et lui dit :

- On peut dire que vous êtes rapide... Enfin... Dragonnia, désirez vous vous asseoir ? Ou rester plutôt ici ?

Erohir sourit, puis se mit à fixer l'aubergiste et ses petits yeux avides, rivés sur Dragonnia. Le jeune hmme haussa un sourcil et ne dit mot, attendant une réponse de l'Elfe...

Cette idée d’aller boire un verre, tentante au premier abord, ne me parut soudain plus aussi agréable. La porte d’entrée franchie, le premier regard fut pour cet être ventripotent et offusquant. Offusquant pour mes yeux, pour mon odorat. J’aurais voulu être soudain aveugle, sans nez, ou me trouver loin, très loin, dans le pays des elfes, ce pays qui me manque tant.

Aujourd’hui je regrette le temps heureux où je ne pensais qu’à danser et chanter. Aujourd’hui je suis là dans cette ville où tout est triste, où tout est sombre, où la joie n’est nulle part.

Les rues désertes, le vent qui hurle, les volets qui battent me rendent nostalgique des arbres des forêts où j’ai passé mon enfance à écouter la harpe me bercer de ses mélodies.

Cette atmosphère confinée me donne envie de fuir, de partir loin, si loin que personne ne me retrouvera, personne d’ailleurs ne me cherchera. Mais il trop tard il faut avancer, sourire, faire croire que tout va bien, ne pas montrer cette nausée qui me prends soudain. Le voilà déjà qui approche de son petit pas pressé, qui flaire déjà la bonne aubaine, des clients auquel il va refiler de la bibine à prix d’or.

Je les écoute parler, je voudrais être ailleurs et pourtant tous mes sens s’imprègnent de cette atmosphère malsaine. Je ne pense pas à m’asseoir. S’asseoir, c’est vouloir rester, être debout c’est pouvoir se sauver. Dire que la porte est à quelques centimètres seulement ! Mais cette fois ci non, je ne fuirai pas !

Je me décide alors à m’asseoir, à cette table là tiens, près de la porte. Si près qu’on se croirait dehors. Même pas une terrasse dans cette auberge paumée, même pas des rideaux aux fenêtres, pas de musique à écouter, juste cette voix odieuse qui lacère mes oreilles, juste ses yeux lubriques qui me regardent comme si j’étais un bout de viande à manger rapidement avant qu’elle ne devienne avariée.

Je m’entends parler d’une voix morne. Je crois que j’ai commandé un verre d’eau. Y tremper mes lèvres me répugne déjà mais il est trop tard le tavernier a tourné les talons, fort mécontent de la commande passée.

Finalement cela me fait rire, et c’est avec des yeux espiègles que je regarde Erohir avant d’exploser de rire lorsque j’entends les pas lourds du tavernier approcher du comptoir.

Plus rapide que l’éclair, le monstre court sur pattes arrive à nouveau avec un verre au contenu douteux dont la transparente est à redire. Je le laisse poser le verre devant moi et attend patiemment, je n’ai pas soif de toute façon !