[Les Ithryn Luin]
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

[Les Ithryn Luin]

Forum des créateurs de Munuroë
 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

 

 In espérance...

Aller en bas 
+8
Erylis
Aelis
Aim
Nymfolle
egon
Boa
ChimericSpirit
Arlequin
12 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: In espérance...   In espérance... EmptyLun 27 Nov - 21:27

Elle ! Non, je ne peux le croire…

Les souvenirs affluaient, je me souvenais soudain de ce passé qui est maintenant lointain et devenu flou, comme si le temps avait effacé certain passage de notre histoire, celle de notre troupe de saltimbanques, les Ithryn Luin.

Je l’ai cherché si longtemps.
Après mon départ, après la séparation de la troupe, nous nous sommes dispersés, chacun prenant la direction que son cœur lui dictait, certains d’entres nous se sont retrouvés bien plus tard, mais elle, je ne l’ai jamais revu.

On m’a raconté des histoires dont le fondement était celui d’un discours de comptoir, l’ivresse rejetant la raison, et l’espoir de la revoir c’est aminci au fil des jours, et mon âme c’est assombri, et j’ai fini par ne plus penser à elle.

Je revois encore cette scène, notre arrivée en ville, les uns à cotés des autres, mains dans les mains, les cœurs unis, les chants poussés ensembles si forts, que nul ne pouvait les ignorer.
Je revois cette acrobate, l’élégance, le charme dénudé de toute souillure, belle, radieuse et enjôleuse, et elle tentait, elle charmait, elle passait d’une pirouette à une autre, toujours avec la grâce des plus belles sarabandes, quémandant l’odieux ventripotent, séduisant celui que l’on croyait trop usé par la méchanceté, et qui souriait et s’extasiait de la voir, si belle, si gracieuse, merveille des merveilles, superbe de son allure, irrésistible de ses manières, tellement unique et ce talent qui lui allait si bien.


Ma tendre petite sœur, tous ces mots qu’on a oublié de se dire, tous ses gestes qu’on a perdu, trop occupé, trop ailleurs et partout, et à force de se voir, on s’est oublié. J’ai oublié de te dire au revoir…

Toi, la gentillesse, l’amour infini, délicieux et exquis, toi qui n’est que bonté, généreuse et fougueuse aussi, quelle verve, petite sœur !

Et… je te vois à nouveau, mon cœur s’emballe, il palpite de t’avoir trouvé. J’hésite… et si c’était un rêve, et si j’étais ivre ! Je suis si souvent ivre, petite sœur…
J’ai eu mal de te savoir loin, et la douleur se rappelle à moi, cogne dans ma poitrine, et je n’ose… et cette larme qui mouille ma joue…

Non, ce n’est pas toi, c’est ce vin frelaté ! Ignoble voleur qui m’a refourgué une cargaison de mauvais vin ; je te ferais bouffer les pissenlits et tu appelleras ta maman en suppliant de ne pas être pendu !

Pourtant…


In espérance... Edgewichzv1



J’avance un pas, mes jambes tremblent, chancellent, j’ai du mal à soutenir ce vertige… je dois savoir.

Chim… Non !

Brusquement, je me jète sur elle. Son pied resté suspendu dans le vide, j’empoigne sa main, je tire de toutes mes forces, mais elle glisse, sa main s’échappe…

Non ! Je refuse, tu m’entends ! Je refuse de te perdre, pas maintenant, pas encore, plus jamais !

Un geste désespéré, mon autre main l’agrippe avant la chute sans retour.

N’ais plus peur, petite sœur, je suis là. Sers-toi contre moi, mes bras ne te perdront plus jamais.
Pleure, petite sœur, mais ne me regarde pas, tu sais… mes larmes sont pudiques…

Revenir en haut Aller en bas
ChimericSpirit
Maitre des Arts
ChimericSpirit


Féminin Nombre de messages : 1663
Age : 36
Jeu : SW
Race : humaine
Classe : Susceptiblo-chieuse
Date d'inscription : 27/10/2004

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyVen 1 Déc - 20:30

Chaque matin je me souviens, je revis ce jour triste, ce moment ou chacun de mes amis prenaient une direction différente de la mienne, ou des autres troubadours.

Chaque jour j’erre, sans fin, sans but, obnubilée par cette image, ceux que j’aime, s’éloignant dans la brume de mes pensées, pour au final, disparaître.

Chaque soir, je me couche sur ma paillasse, dans un coin abandonné de notre campement, et je repousse l’heure ou je clos mes yeux pour le reste de la nuit.

Mes pensées m’appellent toujours. Et j’espère revoir apparaître mon ami, un saltinbanque, un comédien, sortir des brumes de mes souvenirs, se pencher au dessus de moi pour me prendre dans ses bras, comme une enfant, qui fut jadis orpheline… qui avait trouvé une famillle… et qui aujourd’hui croit malgré elle l’avoir perdue.

Mais jamais, les amis ne reviennent… on m’aurait mentis.

Jamais personne ne se profile dans les épaisses brumes de mes souvenirs. Je ne me souviens que rarement de leurs visage. Je crois avoir tout oublié d’eux.

Plus personne ne se penche sur moi. Comment pourrai-je alors me remémorer leurs doux traits.

Quand je renonce à rester éveiller pour les attendre, quand je clos enfin mes yeux brûlants, mon esprit se détends…

Et quand je rêve enfin, les souvenirs joyeux inondent tout mon être.

Chaque songe m’emporte alors dans un tourbillon de joies et de rires, me transporte dans une farandole de mélodies entraînantes et de doux poèmes. Leurs silhouettes me fascinent.

Chaque nuit je revis une infime partie de ma vie auprès d’eux.

Je le sais, mais au matin, les images se sont vites dissipées.

Cette nuit je n’ai pas rêvée d’eux.

Mon songe avait des allures de cauchemars.



Je faisais une synthèse de ma vie… qu’y avait-il eu de positif ?

Je fus adopté par une petite famille nommée les bonnets rouges. Elle m’enseigna tant de valeurs, et m’offra tant d’amour, de douceur... Elle m’apprit la tolérance, la droiture…


J’étais ignare… j’aurais pu être ingrate.

Ensemble, nous fondions un grand empire de soigneurs. Les mages bleus. Nous guérissions, sans compter, le simple comme le grand, qu’il fut gentil ou méchant, pour selon mes valeurs, prouver que donner de soi est un grand bien, et qu’il est une qualité que de sacrifier de son énergie pour véhiculer le bon sens.

Mais un final, … combien m’ont un jour compris ?

Combien nous ont rejoins pour se protéger. Combien nous ont rejoins pour se venter de leur notoriété de soigneur ? … Combien de fois ai-je lutté contre des paladins, des assassins qui souhaitaient se joindre à nous, pour polluer d’avantage notre empire en décrépitude ?

J’abandonnais…

Puis je rencontrais l’amour… Aujourd’hui toujours, je vis cet amour, dans un autre monde…

Répugné par certaines attitudes, je décidais avec quelques anciens mages bleus, souvent des bonnets rouges, de quitter l’empire.

Nous décidions de vivre pour nous, pour notre bonheur, savourer les simples plaisirs de la vie, en temps qu’IthrynLuin. Nous avions tous un talent caché, et nous savions en user pour gagner humblement notre vie.

Nous étions heureux, tous, ils étaient drôles. Autant je haïssais la débauche, les vins, et les plaisirs charnels, et autant ce dégoût était remplacé par cette merveilleuse vision que de voir mes amis heureux. L’humour n’a jamais été mon fort mais je me plaisais à me laisser surprendre par mon propre rire, à me gêner par mes propres blagues. L’humour, l’éternelle jeunesse.

Mais qui ne connais pas mon histoire !?



Durant toute ma vie, un grand homme était à mes cotés.

Durant toute mon enfance, il m’a tenu la main.

Jamais il n’a oublié de me rassurer, et à chaque faux pas, il était la pour me consoler.

Il fut mon père, ou mon ami, ou mon grand frère… la tête me tourne je m’y perds…

Il aimait à se recueillir au bord d’une falaise… L’un des rares endroits où il laissait ses larmes s’enfuir.

J’y suis allé aujourd’hui…pour me souvenir…

Puis, face à l’océan déchaîné, la synthèse de ma vie reprend. Avec eux nous avons beaucoup fais rire les homme de ces terres… quelle magnifique récompense.

Mais… la synthèse de ma vie s’arrête ici…

La jeunesse n’est pas éternelle. Nous avons tous vieillis, j’ai mal grandis… j’ai grandis loin d’eux. Loin de leurs attentions, loin de sa douceur, loin de son réconfort, loin de sa justesse. Je suis triste… Pourquoi lutter alors …. Puisque personne ne me retient plus ici…



Rien ne pourras m’expliquer ce se passa alors…













……

….





Sa voix… sa douce voix…Celle qui m’appelle « petite sœur »
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyVen 29 Déc - 20:37

La vie est cruelle, infidèle, superbe, malheureuse, hasardeuse ; tant de mots pour la qualifier et en faire une réalité supportable. Elle peut être tricheuse, menteuse, garce !
Parfois, tout va bien, tout se passe, rien ne lasse.
Une autre fois, un jour, un instant, à un moment précis, il suffit d’une toute petite erreur du destin pour que tout bascule, que le bonheur ou le malheur se déverse inexorablement sans qu’on puisse en arrêter le cours, comme le temps qui passe sans jamais se lasser.

On trébuche, on se relève, ou pas.
On rit, on s’amuse, on est insouciant, on aime, on pleure, on a mal et on hurle, on voudrait tout casser, briser nos chaînes, gifler son voisin, sa sœur, sa mère, le temps qui se moque lui, de nos rides qui entaillent les visages et signe son passage, traître et impartial.
Et souvent c’est un cri dans la nuit, un cri étouffé, un cri de silence que personne n’entend.
Je crois qu’on peut le nommer « solitude », ce cri sans issu.

Et puis… et puis, il y a des hasards qui changent la donne, se rit du temps, ce fumier qui blesse les peaux fragiles, harponne les faiblesses et les exacerbe jusqu’au final sans retour. Ces hasards rares et si précieux qu’on voudrait les garder rien que pour soi, égoïstement bien au chaud près de son cœur qui bat de les avoir rencontré, par hasard, au hasard de peu de chose, au tournant d’un chemin, d’une route qu’on aurait pu croire sans issue, et là… là, quand on croise un de ces hasards, on se dit qu’on a de la chance, parce qu’il y a des hasards heureux.

J’ai croisé un de ces hasards, et ça fout les tripes à l’envers, ça chavire les idées reçues, ça vous serre le ventre et vous étrangle, et quand on réalise enfin, quand on peut à nouveau regarder les yeux grands ouverts, qu’on peut voir ce hasard en face, on se sent meilleur, léger et beau.
Apres… après c’est le cœur qui vous joue des tours, il faut se méfier de celui là, il est malin et sournois, taquin, ça c’est une certitude, et il peut faire mal si on ne se méfie pas. Et putain qu’est-ce qu’on est bien dans ces hasards.

Il est fou. C’est ce que vous vous dites et vous avez sûrement raison, mais j’ai de bonnes raisons de l’être, les plus jolies du monde d’ailleurs. Et puis, si vous avez lu jusqu’ici, c’est que la graine de ma folie germe peut-être en vous. Prenez garde ! On a du mal à s’en défaire.

Ce hasard, c’est l’histoire des Ithryn Luin, partis de si peu et arrivés à de si grandes choses. L’amitié, l’amour aussi, le rire, les sourires même quand l’envie n’y est pas, le cœur qui bat en se devinant sourire, les yeux qui s’enlarment de joie, d’émotion, de bénédiction pour tous les rires partagés, offerts sans la moindre arrière pensée, sans la moindre cupidité. Ces rires que l’ont s’offre, un luxe pour certains, une nécessité pour d’autres, une évidence pour nous.

Chimercspirit, Eldahin, disparus. Mais jamais aussi loin qu’on pourrait le croire. Ces deux-là, quels cœurs immenses, quelle beauté d’âme, quelle modestie aussi. Je les aime, je t’aime ma petite sœur qui manque ici, toi qui a su me faire voir les acrobaties des émotions comme nul autre, toi qui sait toucher le cœur des gens, même celui de l’indifférent, toi qui me fait sourire, rire et pleurer.
Toi, ma petite sœur que je tiens dans mes bras et que je ne lâcherais plus.

Et puis, il y a les autres, ceux dont je ne parle pas mais qui lisent mes mots. Toi, oui toi ! Boadicea. Toi, modeste et belle, incroyable de générosité au point d’en oublier tes propres souffrances, toi qui sourit quand tu n’en as pas envie, simplement, merveilleusement, pour donner aux autres le meilleur de toi, ne pas déranger la peine des autres, et c’est énorme, s’ils savaient comme c’est énorme et putain c’est bon de compter sur ton amitié.
Toi, toujours là pour me tendre la main quand mes mots s’emmêlent que j’ai mal, et que je reste dans le silence.

Et je n’ai plus le temps de continuer. Demain, boadicea, demain.
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 1:19

Tu vois petite sœur, tu es partie, tu t’es éloignée et j’ai assisté douloureusement à ton départ, impuissant, incapable de trouver les mots, ceux qui te faisaient sourire, et j’ai essayé… Je te promets petite sœur, j’ai essayé de mener les autres, d’être une sorte de chef, mais j’y arrive pas, je ne suis pas un chef, je ne suis pas un pouvoir, je m’assois dessus à la rigueur… ça oui, je sais faire, défier le pouvoir, affronter ceux qui s’en donne, ceux qui s’y croit dès qu’on leur installe le cul sur un trône, oui, ceux-là je sais comment faire vaciller leurs trônes de vent.

Et tu es partie, et depuis je fais que des conneries. J’accumule les conneries comme on collectionne ces timbres à la con ou les boites de camembert avec ces foutues vaches ou ces moines bedonnants et leurs sourires idiots qui sont une insulte au tien, je veux dire ton sourire, la pureté qu’il dégage, ce petit instant de générosité qui perdure au-delà du temps, ce petit grain de sel dans la mer qui emmerdes les vagues à l’âme et qui fait qu’on sourit uniquement par le souvenir de ton sourire. Et je pleure, petite sœur, je pleure de mes erreurs, de mes échecs, et tu n’es plus là pour me dire qu’au fond, ce ne sont peut-être pas des erreurs, mais des sourires gâchés.

Et puis… et puis, il y a Eldahin. Le p’tit elfe tendre et si entier qu’il ne supporte pas la moindre injustice, toujours prêt à monter au créneau armé de son épée de bois, et perché sur son cheval à bascule, toujours de bois, un bois simple, fait d’essence simple, sans prétention, il n’en a jamais eu besoin de l’apparat des grand discours et des apparences trompeuses.

Tu es partie, il t’a suivi, c’est dans l’ordre des choses.

Et moi, je récure le sol de mes échecs. Je jète un peu plus de sciure de bois, chaque jour et chaque jour, je trouve que le sol ne donne plus envie d’être foulé. Et quand je regarde les étoiles, quand je cherche une filante pour me donner l’occasion d’un vœu de rêve, je me dis que ma place n’est peut-être plus ici.

Je me vois partir aussi, pas pour te rejoindre, pas pour piquer l’épée de bois de Eldahin, pas pour déguster un repas gargantuesque confectionné par Edwenn, non, je me vois partir sur le dos d’un cheval blanc, comme mon habit, blanc et lumineux. Parce que d’ici, je ne vois plus la lumière, je ne vois plus la flamme dans les yeux de ceux que je croise, je ne me vois plus dans ce monde là, mais ailleurs, je ne sais pas où, nulle par peut-être, mais plus ici.

Et je sais qu’elle me lit, je sais que ses yeux se mouillent, je sais qu’elle va encore mal dormir, je sais que son cœur va faire mille tours dans sa poitrine et cogner si fort, qu’elle aura mal de chagrin.

Tu sais Boadicea, si je m’en vais, je resterais toujours quelque part dans un recoin de ta tête, et un jour de vague, tu te souviendras du vieux fou en habit blanc, les cheveux chahutant les vents d’insouciances, et le verbe haut, trop haut, si haut qu’il blesse même ceux qu’il aime.
Et je voudrais que tu souries et que tu ries à gorge déployée, en souvenir du fou vêtu de blanc.

Mais il est tard, petite sœur, il est tard Boadicea, mon amie de cœur si grand qu’il pourrait avaler toutes les peines du monde, et qui perd la mémoire et oublie de se souvenirs des tiennes, de peines.


Dernière édition par le Ven 5 Jan - 11:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Boa
Esprit de croupe et Dame de coeur
Boa


Féminin Nombre de messages : 4359
Age : 51
Jeu : On my own
Race : Centaure OFF / Humaine ON
Classe : Vous trouvez ?
Date d'inscription : 06/01/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 2:10

Trop fragile, ce pont.

Beaucoup trop fragile pour moi. Moi encore une fois trop lourde, trop épaisse, trop quadrupède de trois cent kilos...

Une petite forme frèle aux cheveux sombres, une autre, plus grande, lumineuse, je la connais, je la verrais les yeux fermés, je la vois les yeux fermés, tout le temps...

Sourires, colères, rages et désarrois divers, j'en ai vu passer sur tes traits, des émotions... Toujours vives, violentes parfois. Vraies. Trop vraies... Plusieurs fois nous t'avons vu prendre le large, mais à chaque fois nous savions que tu nous reviendrais. Qu'il s'agissait d'être patients, d'être présents. C'est la première fois que j'ai vraiment peur...

Ton tourment était évident, ton masque transparent. Tu dissimules mal, d'habitude, et là, même la force de dissimuler, tu l'as perdue. Tu t'es muré dans ton recoin, léchant tes plaies comme une bête blessée. Je t'ai entendu t'éloigner. Je te tenais à l'oeil, tu sais... Je guettais le moindre geste, la moindre ride sur ton front... Et là, subitement, tu t'es levé. Et je ne sais pas pourquoi, quelque chose s'est tordu au fond de mon ventre... Je t'ai suivi. Mais là où tu te trouves à présent, je ne peux plus te suivre...

Je vous regarde, tous les deux. Les yeux dans l'abîme. Au milieu de ce machin de cordes et de planchettes que certains osent appeler un pont... Que vous plongiez ensemble ou que vous vous tourniez vers l'autre bord, pour nous c'est pareil. Nous vous perdons.

Petite, je te connais mal. Et c'est peut-être encore beaucoup par rapport à certains d'entre nous. Mais ton coeur parle. Et celui qui l'a entendu une fois ne pourra oublier. Jamais. Moi je me souviens... Des bribes entendues au gré des vents... Mais même ces bribes étaient des présents rares. Petite, je ne veux pas te voir tomber. Et je ne veux pas te voir partir...

Et toi, Grand. Ta souffrance est une flèche dans mon flanc. Chaque mouvement la fait osciller, et elle lance ses vrilles rouges derrière mes yeux. Ce reflet hanté que je t'ai vu ces derniers temps dans le regard, je le hais. J'ai essayé les feux d'artifices, les lanternes magiques, les flammes colorées. J'ai tout essayé pour l'effacer. De te faire sourire, rire, de te secouer, de te bousculer, de te serrer dans mes bras. C'est tout juste si je ne t'ai pas hurlé dessus. Rien n'y a fait. La seconde flèche dans mon flanc, c'est l'impuissance.

Je n'ai aucun moyen de te retenir auprès de nous... Aucun. Ou un seul, peut-être. Dérisoire... Juste être là au bord de ce pont. Plantée sur mes quatre pieds stupides. Essayer de capter ton regard. Mais regarderas-tu seulement par ici ? Ou es-tu déjà trop tourné vers ailleurs. Je n'en sais rien. Crier, j'aimerais pouvoir, oui, j'aimerais pouvoir crier ton nom. Mais ma gorge me fais si mal... Je ne peux qu'attendre. Espérer que tu me verras. Que tu nous verras. Car je ne suis pas seule. Je le sais. Et ce désarroi que tu trouveras dans mes yeux, si tu le trouves immense et désespéré, c'est parce qu'il rassemble celui de tous ceux qui n'osent se montrer ici. Par respect. Timidité. Que sais-je moi.

Moi je m'en fous. Je suis une grosse brute, ni timide, ni respectueuse, je m'en fous de troubler un moment qui vous appartient. Je ne veux pas vous voir partir. Je refuse de vous voir partir. A l'instant où vous toucheriez l'autre côté, ce monde-ci deviendrait gris. Et je ne veux pas vivre dans un monde gris.

Mais non, je ne pleure pas.

Il pleut.
Revenir en haut Aller en bas
egon
Smiley Manager
egon


Masculin Nombre de messages : 868
Age : 53
Jeu : Ithryn Luin
Race : Inhumain
Classe : Business
Date d'inscription : 18/04/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 2:53

Mais non, il est solide ce pont! Ce n'est qu'une passerelle, mais elle tient bien.

J'ai couru, je suis hors d'haleine, je ne sais pas voler, ni galoper, moi. Mais moi, au moins, je tiens debout sur la petite passerelle.

Je suis pieds nus aussi, mais je n'ai pas de sabot. Je n'ai pas peur de tomber.

Il est là de l'autre côté, comme s'il croyait que ce pont n'existait pas. Mais qu'est-ce qu'il s'imagine? Qu'on est tous des centaures, qu'on va le regarder se débiner les bras ballants, sous la pluie?

Non, pas moi, en tout cas! Je n'ai pas peur d'une passerelle en bois et en corde.

Le bois est neuf, la corde aussi, on y marche facilement, à deux pieds à cinq orteils chacuns, bien sur.

Elle n'est pas si longue que ça non plus d'ailleurs cette passerelle, trois fois rien à traverser. Il veut nous faire croire qu'il est au-delà de quelque chose ou quoi? Dans un autre monde? De l'autre côté du Grand Mystérieux Miroir Magique??

Je reprends mon soufle, difficilement, ce n'est pas seulement d'avoir couru, pieds nus sous la pluie, sans avoir pris le temps d'enfiler une cape. C'est aussi parce que... parce que j'ai senti qu'il fallait que je me dépèche. Boadicea, elle a bien quatre grande jambes de cheval, mais là, elle est prète à tomber à terre, quatre genous de flanelle qu'il lui a greffés le Grand Sorcier de Par-delà le Gouffre...

Mes poumons brûlent un peu moins, je peux m'avancer sur le pont, je le fais. Un pas deux pas, trois, dix, et déjà je suis au milieu, les bras tendus en l'air, comme si je pouvais rivaliser avec lui... Mais après tout, je peux! Tout son attirail doit être dans sa tour, il ne porte rien, pas le moindre petit bâton, rien, son collant blanc, inutile sous cette pluie battante, il pourrait aussi bien être nu. Même sa couronne et sa badine déquisée en sceptre, il a négligé de les emporter.

Arlequin! Hôlà. Tu crois qu'on va te regarder partir comme ça sans rien dire? Tu crois qu'on va bien sagement retourner sur nos pas et faire le ménage en se taisant? C'est ton tour de faire la vaisselle aujourd'hui! Tu crois qu'on a oublié? Tu n'as pas rangé ta chambre en plus.

J'essaye de crier d'une voix enjouée mais je dois gueuler pour que mes mots traversent le rideau de plui et de vent. Mes cris rauques sont sont autant de pitoyables tentatives de me faire un instant comédien. Je m'en fous. Je ne suis pas en train de jouer!

J'ai encore ton bâton, celui que tu m'as donné! Je ne compte pas te le rendre tout de suite, mon vieux, j'en ai encore besoin!

Mes mains retombent j'ai besoin de saisir les mains-courantes de chanvre qui longent la passerelle, j'ai besoin de m'accrocher, pourtant, il tien bien ce pont, il tient vraiment bien...on pourrait marcehr dessus à trois, avec ce grand dadais, qui n'hésiterait pas à raser toute la forteresse, comme ça, et la petite, là, si belle, qui le regarde. Elle est grande cette putain de forteresse, il y a de la place pour tout le monde, il y a des cuisines, des labos, des souterrains, on est en train d'y aménager un théatre. il y a plein de jolies demoiselles qui y habitent, ou qui passent nous rendre visite, il y a même un docteur. Il peut soigner plein de choses celui-là, pas tout, mais quand même.

Bon, t'as toujours envie de déménager?
Revenir en haut Aller en bas
Nymfolle
Saltimbanque
Nymfolle


Féminin Nombre de messages : 198
Age : 39
Jeu : LIBERTYA ELITE
Race : Humaine
Classe : Sorcière
Date d'inscription : 15/10/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 3:48

Je cours à perdre haleine... le vent m'a susurré bien des choses ce soir ... un départ ???
Non pas lui ... surtout pas lui ... Il m'a accueillie ici le fou en collant blanc... mais je n'ai encore pu goûter à sa peau ... Oh petit arlequin ... crois-tu donc que je te laisserais partir maintenant que j'ai réussi à pénétrer dans ta forteresse ... Tu te trompes l'ami ... si tu savais comme tu te trompes...

Il fait moche, la pluie battante a arraché le peu de vêtements que je portais... je voudrais replier mes ailes sur mon corps pour le protéger du froid... mais je ne peux... Même le risque de voler, je ne peux le prendre avec ce vent ...

J'ai froid... mon corps nu en prends plein son maricule... Pourquoi donc fais-tu ainsi courir un ange, Arlequin ???

Je le vois de loin, silhouette blanche se découpant dans le ciel sombre... Et je les reconnais eux aussi ... Boa ... Egon ... Ils sont là pour lui .. Mais qu'est-ce que je fous là moi ???

De suite, des images me remontent à l'esprit ... mais bien sûr... je le veux... il ne sera pas dit que le fou du roi manquera à mon palmarès ... mon petit Hellequin, tu es à moi ... J'ai failli maintes fois te rejoindre... mais même si je ne l'ai pas fait, je suis dans ton antre... Tu devrais t'y sentir maître ...

J'entends vaguement les mots d'Egon ... le vent est fort ... Arl' les a-t-il entendu ? Je n'en suis pas sûre... Mais ça n'est rien ... Je me décide à déplier mes ailes multicolores et je rejoins Egon sur ce pont en quelques battements d'ailes... je m'accroche à lui pour ne pas m'envoler... Je tente de le dépasser... mais le vent est trop fort... Oh Arlequin ... ne déchaine pas ainsi les éléments contre tes amis et viens vers nous ... Ton chemin n'est point vers un ténébreux miroir de Rised... et tu dois encore me faire visiter votre forteresse ... qui le fera si ce n'est toi ???

Arl' ... si tu déménages... je vais croire que tu me fuis ...
Revenir en haut Aller en bas
Aim
Arme fatale
Aim


Féminin Nombre de messages : 2471
Age : 41
Jeu : Suivez mon regard...
Race : Joker
Classe : Nt nt toujours aussi vulgaire :)
Date d'inscription : 16/12/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 4:18

Rester immobile. Faire corps avec ce qui m’entoure. Le décor me dévore.


Ne plus être seule, faire partie d’un tout.

Garder la position et attendre… Attendre encore le moment parfait, quand la bête semble disposer à s’offrir, quand elle ne ressent plus le danger, quand le silence total semble l’apaiser.

Attends… Ne bouge pas… Ne bouge pas j’te dis !… reste là près de moi…

Aucune distraction possible… ni la pluie, ni le vent, ni la mort qui rôde ce soir.

Rester concentrée. Contrôler sa respiration, chaque inflexion de son cœur et ne plus rien ressentir.

Et libérer la flèche entre deux battements.


………


Te voilà mienne. Dans une minute, je me saisirai de toi, je pourrai sentir encore ton cœur battre, la vie s’évanouir dans tes yeux. Ce soir tu rempliras ma panse.


………


Des voix tout près, plus bas… Qu’est-ce c’est ? Pas de danger possible songe-t-elle… Ces voix qui la guident à présent en contrebas, elle les reconnaît, ce sont celles de ses nouveaux frères d’armes. Elle, à l’esprit si méfiant envers ceux qui la côtoient d’habitude, au cœur si souvent déçu qu’il en est devenu glacial, elle ne voit plus le danger depuis peu, depuis qu’elle a croisé leur chemin. Alors cette nuit, elle galope gaiement à leur rencontre, si vite qu’elle en défierait le vent avec toute l’impertinence qui lui est naturelle.


Première chute.


………


Son insolence a fini par agacer les Dieux. La pluie devenue soudainement drue rend le sol rocailleux dangereux et la fait chuter. Son corps s’abat au sol et glisse le long de la tranchée abrupte. Elle tente désespérément de se raccrocher aux herbes et aux racines qui se refusent à elle une à une. Souffle coupé, flans tailladés, elle atterrit lourdement au pied de la falaise, il s’en est fallu de peu.

A quelques pieds d’elle, une longue et fragile passerelle ; sur les planches, quatre personnages veulent jouer avec l’apesanteur. Elle ignore qui se cache derrière cette petite silhouette, sa chevelure sombre lui cache son visage. Mais eux ! Eux ! Elle respire enfin… enfin ces voix familières, enfin ses compagnons…

Elle les appelle, ils n’entendent rien, il pleut trop fort. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Ils ont l’air si sombre, elle les découvre pour la première fois sous ces traits. Que se passe-t-il ? Elle veut savoir… mais il faut passer par là… au-dessus du néant ! Il lui faut devenir funambule l’espace d’un instant. Elle n’aime pas ça… Elle pose fébrilement son sabot avant sur ces funestes planches et avance vers eux, à quelques pas. Maintenant, elle écoute…


Deuxième chute.


………


Elle n’entend plus rien, elle voudrait être sourde maintenant mais elle est muette ! Elle maudit les Dieux, cette passerelle, la Terre entière, cette pluie qui ne veut cesser, cette minute où tout semble céder et puis lui… Lui… Toi !… Elle voudrait le maudire lui aussi, se jeter sur lui, le rouer de coup, le gifler encore et encore jusqu’à lui faire entendre raison. Elle voudrait lui hurler ses mots qui la tenaillent et qui ne veulent pas sortir de sa gorge. Elle voudrait gémir, pleurer, taper de toute ses forces avec ses fers, déchirer le temps qui l’étouffe !

Elle ne peut pas.

Elle reste interdite. Elle a mal partout, ses blessures la lancent… pas ces écorchures, non… ses vieux démons qui s’accaparent son esprit et n’en démordent pas de la hanter. Elle souffre déjà trop d’envisager que sa lumière puisse disparaître…

… Toi ! N’as-tu pas compris enfin? Tout paraissait obscur alors, ennuyeux, rien n’avait de sens et je t’ai vu… Toi, ma lumière blanche… rieuse, joueuse, virevoltante, légère comme l’air, profonde comme la terre, étincelante comme le feu… ma lumière, comprends-tu ?

Te souviens-tu de notre première rencontre ? Ce soir-là, tu m’as demandé « Pourquoi nous ? » Te souviens-tu de ce que je t’ai répondu ? Ce soir-là, je t’ai avoué « Pourquoi Toi »… Vas-tu comprendre ?

Elle lève ses yeux et le fixe sans ciller. Elle aimerait tant avoir le courage et la force de lui dire ces mots-là, mais elle est trop lâche, trop fière, trop arrogante, bien trop fragile au fond.


.........


Un sourire s’esquisse à présent sur son visage…

Arrête tes conneries ! Tu ramènes illico ton joli p’tit cul à la maison avant que je m'énerve ou je t’attrape moi-même par la peau des fesses… J’en ai pas fini avec toi !


Rester immobile. Faire corps avec ceux qui m’entourent. La rage me dévore.
Revenir en haut Aller en bas
ChimericSpirit
Maitre des Arts
ChimericSpirit


Féminin Nombre de messages : 1663
Age : 36
Jeu : SW
Race : humaine
Classe : Susceptiblo-chieuse
Date d'inscription : 27/10/2004

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 14:15

C’est bien trop d’agitation pour moi. Dans ce tumulte, je me rends compte de la folie de tous ces pauvres pèlerins enracinés devant ou sur un pont imaginaire !

Douce douce folie, Boa pleure et ces innocents idiots pensent que c’est la pluie… Quels imbéciles.

Je tourne le regard pour observer Le maître des fous blanc, se tenant imposant, à mon niveau, qui regarde la foule qui s’amasse abhorrant son sourire habituel, celui qui voile tout état d’âme.

Mon esprit, dans mon sommeil, n’a eu de cesse de reconstituer ma vie au sein de cette famille que j’ai eu et que j’ai aimé. Ma famille, si peu de personnes effectives, beaucoup qui sont venus de je ne sais toujours pas quel miracle ! Des gens que j’ai toujours méprisé, jalousé… mais de quoi ? D’exister ?

Elle aura finalement su se faire apprécier de ma bornée personne, malgré ma violente misogynie. . . Parce qu’elle était modeste, humble, et sincère. Elle pleure par ma faute et ces imbéciles croient à la pluie, je n’en reviens toujours pas.

L’envie me vient alors de tout détruire. Acrobate oui, mais magicienne ! Pourquoi ne pas dévoiler mes secrets pour les occire une dernière fois, non plus par mes mots trop insignifiants, mais par une jolie boule de feu, de lumière brûlante. Envoûtante envie de destruction !

Mais non, je ne ferais pas ça ! Celui qui mérite tous les tors, est bien celui qui chamboule le cours des choses aujourd’hui.

Arlequin, tu sais combien j’ai de l’estime pour toi. Je sais que tu aimes ce que tu fais, je sais que tu admires ce que tu ériges, et que tu te sens bien dans le bonheur que tu diffuses autour de toi.

Le tumulte de mes pensées m’écrase.

Pesante lassitude.

J’en ai vu des imbéciles se pavaner.

J’ai aimé rugir de mon cri de chaton.

J’ai finit par apprécier cette indifférence, et savourer le solennel regard, le discret sourire à mon égard.

Arlequin, bougre d’âne, ces gens sur la scène ici présente sont la pour toi, pour que tu leur reviennes, et même s’ils n’en ont pas conscience, pour que tu fasses vivre mon sourire à travers les âges, si seulement tu juges que cela a son importance.

Autour de toi tourne un merveilleux monde, dansent certains joyaux, virevoltent des oiseaux flamboyants, chantent de belles sirènes.
...Un peu trop belles a mon goût…

Tu connais ma susceptibilité, tu m’as toujours vu enrager, mais tu en as toujours ris, bêtement, mais tu savais tout ce que ces grimaces de clown cachaient.

A toute cette assemblée… Pour moi vous êtes insignifiants…A la place d’Arlequin, je n’aurais cure de salades agrippeuses.

Arlequin, reste avec eux de grâce pour qu’ils cessent de geindre.



......................

Arlequin, je suis partie, mais il ne m’a pas suivi… Il m’a accompagné, parce qu’il m’aimait.

Nous marchons ensemble heureux malgré les apparences. Malgré ses sautes d’humeurs, je l’aime, infiniment.
As-tu vu mes yeux quand je le regardai. As-tu senti mon cœur marteler ma poitrine quand il m’effleurait ? Si j’avance dans cette direction, c’est que je le souhaite.

Bientôt, Lui et moi serons seul, tu m’auras perdu pour toujours mais je connaîtrai le bonheur, et toi la satisfaction de m’avoir, en quelque sorte, sauvé.
....................

Retourne auprès de Boa, retourne auprès de ceux qui t’aiment sincèrement, tu sauras les trouver. Tu y retourneras, l’esprit libre, non pas parce que tout ces pantins te l’ont demandé, mais parce que ta sœur de cœur t’a montré du regard ou pourrait réellement être ta place.

Je sais que tu n’as jamais su être un chef, mais ton trône, … ce fût de bière naine, ou encore cette simple souche d’arbre qui regarde les flammes du feu de camp danser… J’ai été heureuse de te voir trôner ainsi. Tu n’es pas chef, mais tu es une forte tête, pleine de bon sens il faut le dire, pleine d’idées qui ne demandent qu’a s’exposer.

Je tourne le regard à nouveau vers ce pont imaginaire, et ceux qui s’y tiennent.

Lourde lassitude !

« - Arlequin sait combien de fois j’ai vécu cette scène.. Différant pourtant à chaque fois. Vous avez l’air d’être si sot… Levez les yeux, et voyez le soleil du cœur d’arlequin inonder tout votre être ! Excusez-vous auprès de Boa, ou l me viendrait l’envie de vous trancher la gorge dans votre sommeil. »
Je suis presque écœurée. J’agonise.

Maintenant je vous quitte pour un temps… Libre à arlequin de m’imiter, mais tu sauras choisir un chemin duquel tu ne pourras plus m’observer.

Tu es libre Arlequin
Mais tu es aimé…

Va… Console Dame Boa, et pardonne-moi de l’avoir tant haïs.

Je reviendrais peut être dans tes songes en compagnie de celui dont tu connais le nom et envers qui tu as confiance. Car tu sais qu’il me tiendra toujours la main… Puisse-t-il me laisser croire en ce rêve encore longtemps.
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 30 Déc - 17:29

Je les regarde arriver et ils pleurent, et je ne comprends pas, et je vais laisser cette incompréhension pour plus tard, je vais regarder ma petite sœur, je vais embrasser son front une dernière fois avant qu’elle ne s’en aille, et puis, je lui soufflerai à l’oreille combien je l’aime d’amitié, combien mes entrailles se déchirent de la voir s’en aller et pleurer dans le silence des maux.

Tu as raison petite sœur, et moi, je vais me retourner, et compter. Et tu vas disparaître, tu vas aller rejoindre cet elfe au regard vivant, le garçon qui dessine tes sourires, qui fait chanter tes yeux et valser ton regard, en couleurs, en étincelles, en farandoles joyeuses, toujours joyeuses.

Et si parfois tu es triste, si l’ombre d’un saule vient ternir un peu ton regard de princesse, alors regarde au loin, ne cherche pas à lire dans les nuages, va plus haut, plus loin, par delà les cumulus et les cirrus, là où les vents de bons augures soufflent encore et c’est là, qu’il se trouve, c’est là que tu trouveras les réponses, et c’est là que tu déposeras ton chagrin, parce que c’est là qu’il puise la force de te porter dans ses bras, et c’est là que toi, tu trouveras la tienne de force pour soulager sa souffrance et essuyer sa peine.

Et au firmament, des anges passent, et je vous vois tous les deux, deux anges qui passent et s’enlacent, se serrent les mains, se tiennent par les yeux, et volent et s’envolent, et ils rient ensemble, cote à cote, sans besoin de personne pour leur tenir la main.

Va petite sœur ! Cours, voles, envoles-toi ! Et ne te retournes pas, ne te retournes plus jamais. Et regardes devant-toi, toujours.

Une, deux, trois… je sais compter, c’est bien, c’est utile, c’est pratique, mais ça fait un peu mal quand même.

Et je souris…
Le hasard heureux est repassé par ici.
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyMer 3 Jan - 16:17

Je n’ose me retourner. Et si elle était partie, si elle m’avait laissé ici, dans un endroit que je ne reconnais plus. Ma tendre petite sœur, comment t’en vouloir de suivre ton destin, un si beau destin, celui de deux êtres qui me sont si proches et si importants. Ce destin pourrait se nommer Eldahin. C’est un joli nom pour un destin de couleurs.

Maintenant, je sens la pluie des larmes recouvrir mon front, ma nuque, mes cheveux se mouillent du sel et de l’écume des braves, de ces quelques Hellequins venus me décourager de faire ce saut qui me tend les bras, pourtant. Et je regarde le vide, cette attirance morbide qui m’attire et me tente, et je sais qu’un achèvement se trouve là, devant moi, au fond de cette falaise.

Un pas… et tout se termine.

Apres tout, que reste t-il de ce rêve qui vire aux vertus des cauchemars et qui fait mal, à force d’user et de perforer, et ce sourire idiot que j’arbore avec tant de difficulté, cet air sans lumière dans le fond de mon regard, et mon visage qui se fane d’amertume, et mes yeux qui se ferment trop souvent éblouis par les incertitudes, vidés de leur essence, la naïveté qui s’envole dans les chagrins perdus, les illusions qui s’inventent des excuses pour ne plus raviver ces flammes mortes de ne plus exister, lassent, elles aussi.

Et je regarde devant moi, ce qu’il reste de si peu, un instant de vie coincé entre deux morceaux de chairs hurlantes, dans le silence des mots qu’on oubli de se dire, ou dans le cri de ceux qu’on nous jète au visage et qui lacèrent, déchirent si profondément chaque instant, et ce sont des instants qui se perdent, des instants gâchés, des pertes de temps, et ce temps qui défile, qui me renvoi ces échecs au visage, les miens, et qui cinglent encore et encore un peu plus à chacun de ces instants qui lassent et passent, et c’est si douloureux de voir ce temps se gâcher et se perdre.

Il n’y a plus de supplique, plus de verbes à perdre, plus de mots à renvoyer. Les mémoires s’effacent comme on gratte la peau morte, usées par les temps qui courent, alors pourquoi ! Pourquoi continuer ce qui s’efface ? Existe t-il un but à cela ?

Petite sœur qui s’en va, dis-moi ce que je dois faire…

Et vous les Hellequins si peu nombreux, dites-moi ce qu’on peut faire pour que les mémoires cessent de se vider !

Vous ne comprenez pas.
Je suis fatigué.
Revenir en haut Aller en bas
Aelis
Saucisson, mais pas boudin
Aelis


Féminin Nombre de messages : 5759
Age : 43
Jeu : floode donc je suis
Race : un peu de ci, un peu de ça
Classe : pied
Date d'inscription : 29/06/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyMer 3 Jan - 17:36

Que crois-tu, toi, là bas, sur ton petit pont de bois?

Crois-tu vraiment qu’on ne te voit pas? Détrompe toi, car on fait plus que te voir. On voit en toi. Ton cœur et ton âme sont des livres ouverts pour ceux qui prennent le temps d’y poser leur regard. Et nous sommes de ceux qui ont pris le temps. Ce temps qui court, qui nous fuit. Mais on ne le perd jamais, ce temps, quand il nous rapproche de toi.
Tu peux user autant que tu le souhaites de ces artifices pour donner de la couleur à tes pensées, mais crois-tu que cette poudre aux yeux nous rende réellement aveugle? Certains n’ont peut être pas la force de voir dans ton âme ce nuage sombre qui t’accompagne parfois, mais je le vois, tu ne peux pas me le cacher. Ne l’oublie pas, une partie de moi est à toi, tu m’as fait être moi, tu es un peu moi, comme je suis un peu toi.

Crois-tu qu’on ne t’entend pas? Tes mots, tes verbes, ils si sont beaux, ne les fait pas se taire trop longtemps. Tes pensées filent dans le vent, tes idées volent avec elles, et nous parviennent comme le chant de l’oiseau. Tu n’as pas besoin de parler, reste silencieux, on ne t’entend que plus. Mais laisse nous t’écouter encore.

Crois-tu qu’on ne te comprend pas? C’est donc toi, l’aveugle, le sourd, si tu arrives à laisser de tels sentiments t’envahir. Le poids du monde est trop lourd pour un seul homme. Tu voudrais le faire si brillant, si magnifique, qu’on ne peut que te suivre dans ton périple. Ne nous laisse pas marcher simplement sur tes pas, permet nous de t’accompagner, de porter ton fardeau, à quatre bras, à six ou à dix, le voyage n’en sera que plus facile et plus joyeux.

Alors lève les yeux vers la rive où l’on t’attend, regarde nous, rejoint nous. Ou plonge ton regard dans ce précipice, et tu pourras voir comme on t’y suivra. Je ne suis pas cette petite sœur que tu pleures, mais prends ma main, et tu verras jusqu’où je suis prête à te suivre…
Revenir en haut Aller en bas
Boa
Esprit de croupe et Dame de coeur
Boa


Féminin Nombre de messages : 4359
Age : 51
Jeu : On my own
Race : Centaure OFF / Humaine ON
Classe : Vous trouvez ?
Date d'inscription : 06/01/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyMer 3 Jan - 20:02

Je les vois, tes épaules basses, je le vois, ton visage penché, tes yeux perdus dans l'abîme... Tu l'as suivie des yeux quand elle est partie, joyeuse pourtant, partie vers un futur, je l'ai suivie des yeux moi aussi le plus longtemps possible. Pour garder cette image d'elle.

Quand je t'ai regardé à nouveau, tu étais toujours planté au milieu de ce pont. Rien n'est perdu, me suis-je dit. Et l'instant d'après, rien n'est gagné... Je n'aime pas ton regard quand il se charge de toutes les lassitudes que le monde t'inspire. Il me donne envie de t'attraper par les deux épaules et de te secouer à t'en faire claquer les dents, de te traîner jusqu'au premier rayon de soleil et de t'y plonger, de t'ensevelir sous les plus belles fleurs, pour que tu les voies, enfin, fichu crétin défaitiste.

Un pilier sombre s'est écroulé, au loin. Nous l'avons senti. Et ses ténèbres disparues, la lumière s'est faite un instant moins vive... Le reflet dans tes yeux a suivi. Moins vif, lui aussi. Alors qu'il suffirait que tu relèves le menton. Il suffirait que tu choissises de voir autre chose que ce gouffre empli de grisaille. Parce qu'il y en a de ces choses aux couleurs vives, aux parfums violents, des choses sonores et tonitruantes, loin de ces pâles murmures que tu préfères entendre pour conforter ton impression que tout ceci se meurt.

Ca suffit.

Tu m'as fichue en colère, Arlequin. Et une bonne colère sur une solide base d'angoisse, crois-moi, il y a largement de quoi me dire que je me fous de la solidité de ce pont.

Voilà. Qu'est-ce que tu en dis, hein ? Ca te fiche la panique de sentir comme ça geint et se balance, hein ? Ah ouiche, trois cent kilos, un peu moins peut-être, c'est que tu m'en as fait voir ces derniers temps, salopard, alors j'en ai perdu quelques uns au détour de mes nuits blanches. Rien à foutre si ce machin de ficelle et de bois rend l'âme. Que déguerpissent ceux qui craignent pour leur peau, il y a de la place, je suis pas si grosse que ça, encore, passez si vous le voulez, retournez à la terre ferme, moi j'avance et je vous emmerde.

Et t'as pas intérêt à faire un pas vers cet autre côté, parce que je t'y suivrai, et je cours plus vite que toi. Reste planté là si ça te chante, mais envoie ne fut-ce qu'un regard par ici, et tu vas en voir, de la couleur, de la vigueur et de la vie. Une bonne grosse colère bien noire. Une bonne grosse frayeur bien blanche.

Tu veux des légendes et des chants qui s'inscrivent dans la pierre et qui durent ? Tu en as lu, tu en as écrits, même. Et d'autres suivront, que nous verrons. Et ceux-là qui les ont écrits, à leur tour, partiront vers ailleurs ou se disperseront, quand leur temps sera venu. Qui a dit que tout devait rester immuable ? Ce pilier-là est tombé ? Combien d'autres sont en train de se construire ? Pourquoi choisis-tu de voir les décombres et non les chantiers ?

Rien ne dure toujours. Tout a un temps.
Mais ce moment n'est pas le tien.
Pas le nôtre.
Feins de l'ignorer ou de ne pas y croire. Mais nous tous Hellequins pourrions aussi bien être alignés en brochette sur ce pont. A l'instant où il ne te portera plus, il cessera de nous porter et nous plongerons à ta suite.

Alors t'arrête maintenant de contempler les cendres et de trouver que c'est moche et triste. Oui, c'est moche et triste. Mais d'autres choses naîtront du sol auquel elles se mèleront. Un vieil arbre s'écroule, les jeunes arbres du dessous tendent leurs branches à la lumière. C'est ça que je veux que tu voies. Non j'ai pas dit je voudrais et s'il te plaît. J'ai dit je veux. Et d'ailleurs je veux que tu me regardes quand je te parle, Arlequin.

Tu la vois, la belle colère bien noire ? Est-ce qu'elle est pas vibrante, ma colère ? Est-ce qu'elle t'envoie pas de jolies étincelles à la figure ? Et encore, ce n'est qu'un sentiment. Y'en a des tas d'autres, aussi intenses. Et on ne parle que de moi, là. T'as vu, le reste du peloton, là derrière ? Ils en ont autant à donner, eux aussi.

Fais la moitié d'un air comme quoi ça ne te suffit pas et j'te colle une droite comme t'en as jamais reçu. Maintenant, viens ici, grand con. J'ai pas envie de rester au milieu de ce truc plus longtemps que nécessaire.

Ouais. J'ai le vertige. T'as une demi-seconde pour te marrer, et puis c'est en avant, marche, et direction le bon côté. Notre côté. A nous. A nous tous. Toi au milieu.
Revenir en haut Aller en bas
Aim
Arme fatale
Aim


Féminin Nombre de messages : 2471
Age : 41
Jeu : Suivez mon regard...
Race : Joker
Classe : Nt nt toujours aussi vulgaire :)
Date d'inscription : 16/12/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyJeu 4 Jan - 1:35



Vous ne comprenez pas.

Je suis fatigué.



.........





Comprends pas, comprends pas… c’que j’comprends là tout de suite, c’est qu’à mon goût, nous voilà un peu trop suspendus dans les airs ! Et moi, j’dois avoir l’air d’une marionnette mal accordée qui tente désespérément d’observer l’équilibre… La petite chose s’est envolée, j’ignore pourquoi mais je me suis sentie presque soulagée sur le coup ; Aelis nous a rejoint, j’ai cru sentir de nouveau la terre ferme sous moi…



*Long soupir. Ferme les yeux, gratte avec son sabot et se parle à elle-même*



Du bois ! C’est du bois… Encore et toujours du bois ! Regarde pas en bas… regarde PAS en bas putain… c’est le vide, la mort en bas…mmmrrr… tu vois pas qu’y a rien, rien du tout en bas ?!



C’est vrai ça ?! Y’a rien du tout en bas !



Et Lui, Toi là ! Tu le vois pas ça ? C’est peut-être la lassitude qui te fait baisser la vue à ce point, ça a dû te rendre aveugle. Tu dois croire qu’en bas, il y a quelque chose de différent ou de mieux qui est là, à t’attendre… une suite à l’histoire, un autre chapitre de ta vie, un nouveau tournant du destin ! Ou alors, c’est peut-être que tu ne veux plus rien regarder, plus rien écouter ni raconter ? Au fond, tu ne dois plus vouloir ressentir, ni plus vouloir être.



Conneries !



Alors c’est ça, hein ? Tu es las alors tu abandonnes, tu baisses les bras comme tu viens de baisser les yeux et tu aspires à ce que le vent t’emporte, te malmène, te fasse tournoyer comme une simple feuille d’automne. Tu refuses le risque et t’abstiens de rêver plus encore. Pis, tu te détournes des autres, te retiens de leur accorder une chance de rire, chanter, jouir de la vie et construire encore et encore… avec Toi !



Pourquoi geins-tu des souvenirs qui s’effritent, du temps qui se fait bourreau des mémoires ?



Est-ce là une crainte ? Ne pas laisser de traces ?



C’est vrai, je le sais, nous en avons tous conscience ici… Un jour, nous mourrons, nos chairs perdront alors leur vitalité et se putréfieront, elles deviendront cendres comme tous ces édifices que tu regrettes… la Nature fera son œuvre et nous ne seront plus. Peut-être que les mémoires nous oublieront… hmmm… sûrement et pourtant je sais que le Verbe lui, subsistera… le Nom d’une rose flâne moins vite que ses pétales. Ce que nous laisserons ici bas seront nos traces, seront Nos Mémoires !



Et quand bien même bordel ! Conneries, conneries que tout cela !!



Regarde-moi… Regarde-moi ! Je me fous de la mémoire, je me fous des buts ou du sens de la vie… C’est Nous la Vie ! Toi, Eux, Moi… nous sommes ce qui compte… le vois-tu ? C’est notre mémoire qui importe, c’est ce que nous pouvons faire maintenant ensembles et non pas ce qui a été fait ou ce qu’il restera… Le vois-tu ? Le crois-tu enfin ?



Prends-la cette main… prends cette main que te tend Aelis. Elle veut te suivre ? Boa aussi ?



Biieennnn… On veut jouer au con, hein ? Pas un problème, suis pas en reste à ce niveau là… Et si on se donnait tous la main et qu’on faisait le saut de l’ange ensembles, avec un de ces sourires niais qui défigurent le visage ? Naaannn, attendez, j’ai mieux… je vais moi-même faire sauter ce pont ! A taper comme une folle avec mon carquois sur les planches, j’arriverai bien à les faire céder et puis une flèche par-ci, une autre par-là et hop, plus de corde, facile ! Avec de la chance, juste avec mon poids, ça craquera !



Personne n’embrassera la Mort ce soir… Ce soir, la Mort nous oubliera s’il le faut, elle conservera les yeux clos, détournera son visage et nous… nous, sur la pointe des pieds, on se jouera d’elle et on rentrera à la maison. Demain, peut-être…

Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyJeu 4 Jan - 12:58

Je les entends, je les vois et pourtant, quelques chose d’irréelle subsiste pour rendre à cet instant une figure plus sereine, quelque chose qui manque et surprend par son absence. Je cherche, je trouverai peut-être.

Je sais…

Je m’éloigne, je me détourne d’elles, de lui Egon et je me dirige vers ce banc qui s’improvise, un tronc de bois mort sur lequel je m’assois.
Je sors un cahier de feuilles, parchemins remplis de mots, de phrases ennuyeuses. Lorsque je l’ouvre, les mots jaillissent et s’envolent ! Les phrases se dépouillent, les mots se mélangent muets, les verbes n’ont plus de conjugaisons, et finalement les lettres s’élèvent devant moi, et mon cahier se vide des mots, ses feuilles deviennent pages blanches, il ne reste plus qu’à les remplir.

Et les lettres se mettent à danser, à toupiller, et puis s’envolent encore pour revenir rabattues par les vents, ballerines alphabétiques, les lettres illettrées s’enlacent et se chatouillent, elles se taquinent et se chambrent ; le O majuscule et présomptueux, arrondi d’arrogance, vient flatter la croupe du I si fin, et le I si svelte s’apeure, et il fuit pour se joindre au L et former ainsi un U salutaire et fier. Et c’est le W, désinvolte, qui prend les rennes, c’est ce grand prétentieux qui se décide à mener la troupe, et il enlace chaque lettre perdue, sans feuille pour s’y inscrire et la signer, et il forme un wagon de lettres, et il les entraîne dans une farandole enchantée, chaque lettre y trouvant sa place.

La farandole des lettres entame un ballet de phrases, alphabétiques, idéographiques, hiéroglyphiques, pictographiques, phonétiques, syllabiques, cunéiformes, et enfin la cryptographie se relève des mémoires oubliées, les mots se forment, les verbes s’annoncent fiers et forts, détonnant et entonnant le chant des victorieux, et puis se sont les phrases qui s’en mêlent et s’emmêlent dans cette chorégraphie verbale, magnifique, superbe des mots accolés dans la volonté de faire rire et sourire, pleurer aussi, mais de rire, cette fois.

Le vent les emporte ! Les mots s’éloignent dans les tourments venteux, dérangeant les phrases qui souriaient enfin.

La pluie de chagrin cesse, et le soleil envoie ses rayons réchauffer les cœurs. Mon visage pourtant chagriné par la perte des mots, sourit, malgré tout.

La bas au loin, une phrase balayée par les vents sauvages, mais plus têtue que les plus grands vents, virevolte sous le nez du soleil, et elle rit de ses mots et rit encore, et ses éclats de rires éclaboussent tous ici, tous ceux qui ne voyaient plus qu'au travers de leurs yeux mouillés.

La petite phrase têtue s’évertue à battre des ailes envers et contre les vents d’en haut, elle mène un combat sans merci contre les forces incultes qui s’acharnent à l’anéantir et à la réduire au silence. Elle semble perdue, à bout de mot, à bout du souffle de ces vents de mauvais augure qui s’acharnent contre elle. Elle se lasse, épuisée, vaine.

Et puis… et puis, un sourire venu de nulle part, peut-être de toi petite sœur, peut-être de toi Boadicea, ou bien toi Aim, à moins que cela ne vienne de toi Aelis, ou encore de ce grand charretier d’Egon ! En tout cas, la petite phrase têtue, espiègle, trépigne des pieds, ses syllabes gaillardes reprennent le sens de la conversation, et c’est d’un pied de nez aux vents mauvais et ignares, que la petite phrase s’échappe, et elle court, elle rit de son mauvais coup au vent, elle sourit d’impatience, et enfin, elle vient se poser sur ma feuille blanche, pour y inscrire ses quelques mots :

« L’amitié est au-delà des mots, mais il est important de l’écrire en mots, en verbes conjugués au présent et au futur, sur une page blanche, signée à la plume d’ange, pour ne jamais l’oublier »
Revenir en haut Aller en bas
Erylis
Vampirhybridia centaurus
Erylis


Féminin Nombre de messages : 120
Age : 42
Jeu : Ithryn !
Race : Un savant mélange
Classe : Gaffe les bourses...
Date d'inscription : 08/11/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyJeu 4 Jan - 13:30

On m'a toujours dit " Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ". Et ce soir, je ne le suis pas, ce conseil. Je le griffe et le déchire, je le renie et le dénigre. Je veux voir Arlequin.
Je reste cachée dans l'ombre d'une anfractuosité, normalement, je ne devrai pas être là. Je ne suis pas hellequine, je ne suis pas des leurs. Je suis Ishtarienne. Et je me cache, le manteau de la nuit mêlé à l'obscurité de la saillie rocheuse me rendant invisible depuis le pont où sont rassemblés tous ceux-là. J'entend leurs paroles pour ramener Arlequin vers eux, j'entend les pleurs de certains.
La petite forme est partie, celle-là même qu'Arlequin a l'air d'aimé au delà de toute limite. Au delà des mots. Au delà de la mort.
Sa soeur, il l'appelle. Sa petite soeur. Ellle est si belle, rayonnante et pure, ses yeux sont deux fenêtres ouvertes sur les étoiles.

Elle est partie. Sans se retourner.

Elle est la pureté même. La seule chose à laquelle, malgré tous mes efforts, je ne pourrai jamais ressembler s'est en allée.
Je ferme les yeux, mes paupières sont brûlantes mais je ne comprend pas pourquoi.
Ma respiration est saccadée, je veux, j'essaye de la contrôler mais plus je m'y attelle, plus j'entend cette voix à l'intérieur de moi, venant de mon cerveau, de mon coeur peut-être, d'autres parties les plus secrètes dont moi même j'ignore l'existence, et cette voix, toujours plus forte, je ne veux pas l'entendre. Mais j'y suis forcée, car elle m'emplie à présent tel un gaz toxique et suffocant.



" Ne lutte pas ..."


Non ! Non c'est pas vrai ! Je ne veux plus l'entendre, cette voix ! D'où elle vient, je l'ignore et je m'en fous mais je ne veux plus l'entendre. Je sais que si je l'entends encore une fois je vais pleurer, chose qui ne m'arrive jamais et dont je ne veux pas que le commencement soit aujourd'hui.
Je me mords la lèvre. Très fort. Le sang perle, s'écoule dans ma bouche mais je ne m'en préoccuppe pas.
Je ne sais même pas quelle est ma forme actuelle, mais quelle importance ! Je ne veux pas le savoir, je ne baisse même pas les yeux pour connaître la forme de mes jambes. Je m'en fous. Je veux que ça s'arrête. Arlequin, fais quelque chose, s'il te plaît...N'importe quoi...


" Ne lutte pas "

Le liquide salé monte et je m'evertue à le faire redescendre, mais je pourrai autant qu'une fourmi appuyerai ses pattes de devant sur le sabot d'un bison, elle ne le ferai pas bouger d'un centimètre et elle se tuerai à la tâche, moi je fais de même, dans le rôle de la fourmi, et mes larmes sont le bison qui va me tuer si je ne le laisse pas s'échapper. Mon désarroi est si grand qu'ils doivent sûrement l'entendre hurler, en bas...


" Ne lutte pas "


C'en est trop. Une larme s'échappe, forme une petite flaque sur le sol. Une seconde, une troisième.
Je pleure. Cela me rend mon humanité, en quelque sorte.


" Ne lutte pas"

Et soudain j'ai compris d'où viens cette voix. Un rayon de lumière illumine mon esprit. Tout bas, j'entr'ouvre les lèvres et murmure quelque chose. Chacun y comprendra ce qu'il voudra mais j'espère que le destinataire de cette prière saura l'interprêter.


- Arlequin...Ne lutte pas.
Revenir en haut Aller en bas
Erohir
La main au ...
Erohir


Masculin Nombre de messages : 1100
Age : 35
Jeu : Ithryn Luin
Race : Éveillé
Classe : Duc Noir
Date d'inscription : 27/09/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyVen 5 Jan - 4:32

Le feu crépite agréablement dans l'âtre... Les flammes dansent furieusement autour des bûches, une danse magnifique, mais tellement éphémère...

La Mort approche...

Elle apose son sceau sinistre dans chaque bouffée d'air...
Tout est voué tôt ou tard à devenir poussière...
Tout sera un jour écroulé, brisé, à jamais détruit...
Sauf peut être la Mort elle même...

La Mort approche...

Erohir le sait...
Sa seule est unique promise est là...
Une légère brise lui souffle entre les homoplates, froide comme une d'un hiver qui n'en finit pas...
Un frisson s'empare de lui, le long de sa colonne des picottements se font sentir, ses poils se hérisent étrangement...
Le feu même pert de son intensité, et semble s'éteindre lentement.
Pas de doute...


La Mort approche...

Chaque gorgée de vin le dégoute... L'odeur de l'alcool devient entêtante et insupportable.
Il sent ses forces peu à peu lui fausser compagnie, ses idées deviennent plus obscures et moins accessibles.
Il laisse échapper son verre qui se brise en éclats.
Dans son fauteuil, il tremble, et sent que la vie à fuit ce lieu...
Il jette un oeil à la fenêtre, le vieux saule semble lui aussi agoniser, ses feuilles tombent dans l'eau de la rivière...
Emportées à jamais.

La Mort approche...

Les muscles raides comme ceux d'un cadavre, il se lève difficilement. Il fait quelques pas mal assurés, puis regarde un moment son reflet dans le miroir.
Pâle, mais en vie...
Il sait à présent où aller, un sentiment étrange lui est venu.
Il ne sait pas pourquoi, mais il doit être là bas...
Il enfile un long manteau rouge sang, passe sa main dans ses cheveux noirs, puis se met en route.

La Mort approche...

Erohir aussi. Le chemin qu'il emprunte est un véritable calvaire, mais il doit arriver au bout, pour lui, pour celui qui l'a sauvé...
Il n'est plus a lui, ses jambes avancent sans qu'il le veuille, là où l'esprit à abandonné, le corps continue.
Il arrive enfin au sommet et revient à lui, comme respirant sa première bouffée d'air, bouffée de vie.
Ils sont là, les autres...
Lui aussi est là.
Il avance d'un pas lent mais sûr, et leur fait face.
Durant un moment il est regarde tour à tour dans les yeux, certains lui sont connus, d'autre pas mais la même volonté les animent.
Etrangement, un furtif sourire apparait sur ses lèvres.
Il se retourne alors et fait face à celui pour qui il était venu...
Arlequin.
Là aussi un autre sourire, plus franc.
Sa voix brise alors le silence pesant qui avait fait sa place :

- Allons, Allons Arlequin, que faîtes vous donc là !
Voyons voyons, mon cher, il n'est guère poli de fausser ainsi compagnie à de si charmantes dames venues pour vous !
N'écoutez pas sa voix, Elle est séduisante n'est ce pas ?
Et mystérieuse qui plus est.
Je n'ose d'ailleurs pas prononcer son nom ici, car elle nous entends. Elle vous promet la facilité, et la fin de vos douleurs et soucis, mais qu'y a t'il dans le Néant ?
Renonceriez vous à ce que vous êtes, à ce que vous avez bâti ?
Oseriez vous tout briser à jamais ?
Êtes vous lâche Arlequin ?
J'en doute...
Laissez là seule encore plusieurs nuits, elle a largement de quoi être satisfaite vous savez...
Venez, il n'y a rien là bas, j'en suis revenu...


Erohir, se détourna alors d'Arlequin sans un regard. Ce choix lui appartenait, à lui seul. Le bretteur s'asseya à l'écart sur un rocher, face à l'horizon. Il serra fermement son poing, maudissant un peu plus son impuissance face à Elle.
Il avait presque envie d'hurler son mal être mais il ne le fit pas, ce serait lui donner trop de valeur...
Arlequin ne doit pas partir...
Jamais...
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyVen 5 Jan - 13:08

Je regarde Erohir, j’ai entendu ses paroles, celles de Erylis aussi.

Je referme mon cahier, emprisonnant les mots d’amitiés, je regarde devant moi, et je ne vois toujours pas, l’horizon reste désespérément voilé, le voile du doute et des incertitudes. Je n’y vois qu’égoïsme et égocentrisme, je n’y vois que les beaux parleurs qui arrosent les visages avec leurs discours flagellateurs, leur paroles si sur d’elles que personne ne peut les contredire sans se voir défié et humilié, parce que la certitude de celui qui s’imagine parler pour les autres est aveugle et sourde, tellement ignare et pourtant se dit-il érudit, qu’elle hérésie !

Et ces mots qui blessent, ces mots que resteront toujours à faire mal, mots qui laissent planer le doute, la suspicion, mots dits de bas étages et qui déversent dans le caniveau des frustrations, les haines et les colères mal digérées. La frustration est porteuse de mille rancœurs assassines, et la vie de celui qui la prend dans la gueule, que vaut-elle ? Quelle importance au fond ! On frappe, et on se détourne, on sourit ailleurs comme si de rien n’était, et on tourne le dos à celui qui reste un genou à terre.

Et celui qui reste à terre, un genou fragile posé dans la boue, que s’en souci ?

Et j’ai mis un genou à terre, dans la boue molle des fatigues, alors qu’on attendait de moi d’être toujours le même, pareil à hier, sans faiblesse, sans faille, fort et indestructible, et pourtant, le genou suivant à suivi, et c’est si facile après, de frapper celui qu’on a déjà blessé.
De blessures en blessures, de coups bas en estocades, il devient difficile de relever le visage et de sourire, ou bien on ment, on cache, on triche de ne plus arriver à sourire et on pleure à demi mot pour ne pas déranger, pour ne pas détromper ceux qui vous piedestalisent.

Et puis vient la colère de se voir barboter, impuissant, dans la boue des autres, ceux qui pissent sans s’essuyer les mains et qui vous serrent une main sympathique, et qui sourient, hypocrite à vomir, faux jusque dans la moelle de ces sueurs puantes et qui dégoulinent dans chacune de leur pore. Ces braves gens ordinaires qui vous flattent d’un compliment gratuit, pour mieux s’essuyer les pieds sur votre vêtements de peines, lorsque l’échine vous rabaisse au caniveau, les genoux flirtant avec la boue.

La colère qu’on voudrait juste, parce qu’elle est légitime, parce qu’elle est belle quand elle est criée justement. Mais la colère est traîtresse, misérable, vicieuse, canaille, porteuse de déchirures, et quand on a les genoux dans la boue et que le caniveau vous remonte jusque dans la gorge, la colère devient mesquine et incomprise, elle ment et triche, elle sert les faiblesses au lieu de gravir les marches des justes, justice injuste de l’âme en peine. Une marche gravie, deux dans les dents, et ces foutus genoux qui traînent à terre.

Et aujourd’hui, je ne sais plus où est passé l’Arlequin et ses Arlequinades, le polichinelle de tous les combats, le Guignol des autres, mon pantin, Cendrillon mort de ne pas avoir vu le baiser d’Alice, et Lewis Caroll doit se gausser.

Et Boadicea qui va encore mal dormir…
Revenir en haut Aller en bas
Boa
Esprit de croupe et Dame de coeur
Boa


Féminin Nombre de messages : 4359
Age : 51
Jeu : On my own
Race : Centaure OFF / Humaine ON
Classe : Vous trouvez ?
Date d'inscription : 06/01/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 6 Jan - 0:30

Parfois, quand vous êtes planté là comme un débile et que vous servez à rien, il arrive que les Dieux vous accordent un petit miracle. Un truc pour débloquer la situation, une petite astuce, une entourloupe magique pour vous sortir de la merde. Deus ex Makesketufoula Tudékormempa Bougedela. Ou quelque chose dans le genre. Jamais été douée pour les langues mortes. Ni vivantes, d'ailleurs, si on regarde bien.

Ca me plairait bien, en ce moment, un petit Deus Trucmuche, là. Je sais pas, je me sens limite mal à l'aise, genre oups désolée, je passais, j'ai vu de la lumière, mais j'voudrais pas déranger, je vous en prie, vous gênez pas pour moi m'sieur-dames. Genre maintenant, ailleurs, clac comme ça, d'un seul coup. Je tenterais bien une formule magique, mais j'en connais pas beaucoup et j'ai essayé déjà "sésame ouvre toi", "alakadoulamenchikkabou", "Beam me up Scotty", mais broque, il ne se passe rien.

Je juronne un bon petit truc bien senti, et là, miracle ! En une fraction de seconde, le noir complet ! Fini le pont, fini le vertige, plus de vision désolante, et tout le reste suit, d'un coup comme ça je me sens tout de suite moins inutile et moins transparente, j'ai l'impression que j'ai de nouveau des trucs intéressants à dire et à faire, un vrai miracle, je vous dit ! Je vous refile la formule, si je la retrouve, promis, parce que franchement, le bien fou que ça fait de sortir de cette merde insondable, ça donne envie de chanter ! Oui, bon, il fait salement noir, c'est vrai, mais on s'en fout, non, ça vaut mieux que de voir une bande de nouilles en train de s'époumoner aux oreilles d'une autre nouille qui veut rien savoir, et de se sentir soi-même la nouille la plus trop cuite du tas...

C'était un truc genre "Putain de bordel à cul de vierge siphylitique", ou quelque chose comme ça. Ou peut-être "Saloperie de chiure de mouche à merde". Ou alors "Palsambleu"... Sais plus. Drôlement efficace en tout cas. Sauf que les bruits ont pas changé des masses...

Notez, les odeurs non plus...

Et... Ah. Et ça balance toujours en-dessous de mes pieds.

Pas vrai, ça. Mais quelle conne.

J'avais juste fermé les yeux.

Nom de Dieu. J'aurais bien aimé, pourtant...

Bon, c'est pas tout ça... Va falloir les rouvrir. Avec un peu de bol, c'était un miracle quand même... Allez, tiens, le gauche d'abord... gnnnnnn...

Tout pareil.

Fait chier.

Fait chier, chier, chier...

Grosse fatigue, là. Je crois que je vais me coucher en travers du pont et attendre qu'il pourrisse. Avec un peu de bol j'aurai pourri avant lui...
Revenir en haut Aller en bas
Aim
Arme fatale
Aim


Féminin Nombre de messages : 2471
Age : 41
Jeu : Suivez mon regard...
Race : Joker
Classe : Nt nt toujours aussi vulgaire :)
Date d'inscription : 16/12/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 6 Jan - 6:08

Silence pesant. Insoutenable. Ca m’étouffe.

Il s’éloigne, quitte cette passerelle maudite et le vide qu’elle défie pour s’asseoir sur un tronc d’arbre, plus loin, à quelques mètres à peine de ma chute… hmm… ma chute, celle qui m’a allègrement entaillé les flans, pas la plus douloureuse… Ses yeux parcourent le ciel, voyagent jusqu’à l’horizon, si loin et se posent finalement sur ce cahier qu’il serre entre ses mains.

Surréaliste. Je le vois si proche mais le sens à des lieues.

D’autres sont venus et ont parlé. Mais les mots semblent bien légers et manquent de couleur, les discours ne retiennent pas ce soir. Tout fout le camp… Je crois le voir sourire, un mirage ? Le cahier se referme et emporte avec lui mes espoirs. C’est vrai, il a raison, l’amitié va au-delà des mots et il est important de l’écrire, des plus beaux vers qu’il est possible dans cette vie de coucher sur une feuille de papier. Mais moi, je ne suis pas aussi douée que lui, je suis gauche avec la plume, maladroite avec les lettres, c’est pourquoi il me paraît encore plus essentiel que l’amitié se vive, tout simplement, aux côtés de ceux qui comptent.

Il compte.

J’attrape cette corde, me hisse jusqu’à la terre ferme et m’exile contre l’écorce d’un chêne. Mes jambes ne me tiennent plus, elles faillent sous le poids de l’amertume et me laissent échouer sur le sol rugueux. Là-bas, Boadicea a clos ses paupières… C’est vrai ma belle, il n’y a rien de beau à regarder ici… Mais n’oublie pas de les rouvrir, hein ? Ca fait chier ?... hmm… Oui ! Ca fait chier… une grosse mouise au premier plan ! Etendue à même les planches de bois, la divine s’abandonne et néglige le néant qui la soutient.

Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac… le temps joue contre nous… Ca sent le brûlé…

La forteresse d’où l’on aperçoit Sa tour ? Intacte… quoique, peut-être un peu vidé, évidé dirais-je.

La forêt aux alentours ? Rien, pas une volute de fumée, mais quel calme !

Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac…

Serais-ce Toi alors? Ce doit être l’amour qui t’est porté qui te consume…

Tu souhaites passer par-delà la passerelle ?
Vois comme nous sommes prêts à te suivre…

La main de la frustration t’a roué de coups à t’agenouiller dans la boue ?
Nous rendrons mille coups pour un seul porté, jusqu’à ce que la frustration soit contentée et nous serons toujours là pour t’aider à te relever…

Tu répugnes à rester le même, pareil à hier, sans faiblesse, sans faille et fort ?
Soit, ne le sois plus ! Qui te le demande ? Mais sois là simplement…

L’on a t’a souillé, humilié, trompé ?
Je ne puis rien faire contre la nature des races qui habitent ces terres, mais je sais que le mensonge se supporte mieux quand la peine qu’il provoque est partagée…

Pis ! D’aucuns t’ont mis sur un piédestal ?
Ah ! Je vois… quelle infamie ! Je ne doute pas qu’ils aient été nombreux… non, je ne le doute pas et pour cause ! L’heure est tardive alors je consens à vous faire ma confession… Il est vrai, je t’ai mis sur un piédestal ! Qu’on me lapide ! Et alors, qu’est-ce que ça peut foutre ? Ca dérange ? Je m’en moque ! Oui, j’ai compris en te voyant quel drôle d’oiseau tu faisais… je t’ai même confondu avec eux, t’entendant chantonner du haut de ta tour quand pour la première fois, mon sabot a foulé les dalles hellequines. Oui, tu m’as fais rire et amuser… Plus que cela, quel bonheur cela a été ! Mais trop éphémère ! Ma vie à chasser, me corrompre, m’enivrer sans y prendre de plaisir, sans que cela me satisfasse... J’errais, les yeux éteints. Oui, tu es une lumière, vive et flamboyante, même si j’essaie comme une démente de l’attiser pour qu’elle reprenne un peu de force ! Oui, tu as ranimé cette lueur jadis perdue, jadis condamnée, dans mon regard devenu braise… autant assoiffé de sang et de vin mais bordel, qu’est-ce qu’il VIT quand il balaye le champ de vision et qu’il voit sa lumière blanche !

Et je sens mon regard qui s’éteint de nouveau… J’ai peur qu’il devienne charbon comme avant et que la rage, seule la rage prenne le dessus et me hante désormais… rrhhôôô ces vieux démons…

Ma bonne vieille rage, mon amie, ma compagne de toujours… ma damnation ! Je te retrouve, je te sens monter en moi… ça part du ventre et irradie mon corps, mes veines, ma peau, ça y est… ça revient…

Respiration forte, accélérée, je te regarde, gorge nouée… Je ne pleurerai pas, tu entends ? Moi, je ne pleure pas, jamais… si, juste une fois, la seule fois de ma vie mais ça n’arrivera plus, je me le suis promis alors…


……….



Tu ignores où est passé Arlequin ?

Moi, je le vois pourtant...

Tu ne veux plus nous mentir, tricher, te forcer à nous sourire ?

Alors je ne tricherai pas non plus avec toi…


………


Oups, j’ai failli à ma promesse et merde…



*Elle se détourne et s’enfonce dans la forêt, les joues brûlées par les larmes…

… Ce soir, elle a perdu sa lumière*


Dernière édition par le Ven 18 Mai - 0:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 6 Jan - 11:30

Nuages de faïence relevés de nacre
Mon pinceau courbe l'échine comme un cheval de fiacre
J'ai esquissé la lune sur une toile de nuit
En laissant ma fortune aux clés du paradis.
Vent d'aquarelle
Buissons huilés :
Palette charnelle
Je ne suis plus un arc-en-ciel
Je sens que les amis sont au bout du chemin
Ils me disent que je tiens le ciel entre leurs mains
Mais mes doigts de malade craquent aux confins du vieux
J'ai senti la barrière d'où l'on voit de ses yeux!
Le dur enduit de vin, je vexe ma cirrhose
Et d'un coup de fusain, j'éjacule une dose
Dose de narcotique que m'ont servi les dieux
Dans l'antre de ma honte retentit le coup de feu?


(La Route Aux Cypres- C. Decamps)

Arlequin n’a jamais été sur ce petit pont de bois fragile, ses pieds n’ont jamais quitté la terre ferme, au bord de l’abysse, avec le choix.
Choix de prendre le vide et d’en faire son dernier guide
Choix de partir toujours foulant la terre ferme et plus tard, revenir.

Et il s’en va, accompagné de deux anges lumineux qui squattent les nuages et illuminent ses rêves égarés.

Il part comme il est arrivé, en acteur, d’une comédie un peu amère et pourtant le cœur empli des amitiés qu’il n’oubliera jamais.

Il est déjà tard, Pèlerins, il est grand temps de partir
Rangez vos nénuphars, vous n'avez plus le temps de lire
Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire
Arlequins!
Agenouillez vous bonnes gens, le grand Prêtre va passer
Branlez vos chapelets excrémenteux et dilapidés
Comme l'aigle impérial, son goupillon va vous déchirer
Arlequins!
Levez-vous beau monde, cette nuit la lune a quartier libre
Pincez votre peau afin que nulle cellule ne vibre
Retenez votre souffle, comprimez vos poumons de fibres
Arlequins!
Nous traverserons l'ondée de vase de la fortune
Nous découvrirons les eaux magiques de la lagune
Un lézard parleur nous contera l'histoire de la dune
Arlequins!
Brûlés par un volcan de thym
Burinés par le chant des lutins
La mer des hydres a pleuré ses requins
Engloutissant le sang des Arlequins
Le sang des Arlequins,
Le sang des... RIENS !!!
Nous voilà très loin enfoncés dans la zone aquatiques
Les jambes en vilebrequin, l'épiderme teinté chimique`
Réfléchissons nos visages dans le miroir excentrique
Arlequins!
Au carrefour des trois flaques d'or nous rencontrons le roi mage
Il nous dit: " Restez-là je visite vos organes fromages
La folle sangsue ne fait plus partie de mon voyage "
Arlequins!
Rendez-vous au champ où les salsifis sont sucrés d'orge
Où Lucifer met en quarantaine ses soufflets de forge
Allaitons-nous au pis de Vénus qui pend à sa gorge
Arlequins!
Il est trop tard passez donc le temple du souvenir
Rangez vos catafalques, vous n'aurez plus le temps de vivre
Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire
Arlequins!
Entrez, entrez, beau monde!
Choisissez votre tombe!
Dans le cimetière des Arlequins!
Entrez, entrez, braves gens!
Recherchez le tourment
Dans le cimetière des Arlequins

Revenir en haut Aller en bas
zhiôla
Diplômé
zhiôla


Nombre de messages : 91
Date d'inscription : 06/12/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 6 Jan - 17:03

J'arrive, hors d'haleine, hors du temps qui t'est si cher et que tu n'attraperas jamais, qui te manque car il ne t'a jamais appartenu.

Ah ! Ce satané temps, comme j'aurais aimé le prendre à bras le corps et te le jeter dans la face l'espace d'un instant d'éternité... Te rendre ce temps après lequel tu cours et tu courras encore à jamais. Regarde le ce temps : il est derrière toi et on te l'a masqué alors que tu ne le connaissais pas encore....

Que dis-je ??? Je divague.

Il n'est plus le temps des mots. Il est temps d'un salut, un geste que tu graveras dans ta mémoire : un instant d'immortalité. Le temps encore.

Je divague encore : que voulais-je dire ? Pleins de choses inutiles sans doute.
Mais... Mais .... mais....

Oui : tu le savais non ? Ce choix dont tu parles, tu l'avais déjà fait, pas vrai ?

Alors ne perds plus ton temps : pas celui après lequel tu cours et qui demeurera enfoui dans les vestiges d'une volonté qu'on t'a volée le temps d'une conscience.... Non pas ce temps là : ne perds plus le temps que tu tiens à présent entre tes mains et qui te mèneras assurément vers ce à quoi tu aspires.

Tu disais quoi déjà ? Attends je cherche... Tu dis ça tout le temps en plus....

Voilà : je me rappelle.... N'est-ce pas toi qui disais que tu étais las ? Que tu n'aspires à faire que ce qui te chante ? Luttant contre ce vent qui plie les corps et les âmes dans des enveloppes dont tu n'admets pas les contours ?

Voilà.... Alors, va, chante, pleure.... Vis Alrequin et ne crois pas que tout s'efface : construis ton temps comme d'autres suivront tes traces et les effaceront ou masqueront les empreintes que tu tenteras de graver de ta douleur inassouvie. On grattera les vestiges et tu en riras... Non ? Ah ! ....

Ne leur demande pas s'ils sont d'accord... Ne demande pas aux autres ce que tu dois faire : tu ne serais pas d'accord, tu t'enverrais valser de l'autre côté , juste pour voir l'effet que ça fait.

Ne regarde pas ce vide qui est en face de toi : ce n'est pas le tien. Le tien, tu le trouvreras probablement au fond de toi même... Et ce n'est pas en sautant que tu le saisiras, ni avant, ni maintenant, ni demain, ... Ben oui... Trop facile ça et en plus ça ne donne pas les réponses aux questions qu'on ne connait pas encore. Mais tu le sais tout ça....

Peut-être en prenant le temps de descendre.... Peut-être, ... ou peut-être pas. Mais pas en voulant te jouer de ce temps qui n'est pas tien et qui te ronge, car il t'appartenait de plein droit. C'est à ton tour de reprendre ce qui t'appartenait et de te le façonner à ton image, et non par l'image qu'on pourrait te renvoyer de nous. On n'est pas assez beaux pour ça de toute façon et ce ne serait pas toi.


Allez.... J'arrive sans doute trop tard mais pas encore trop tard pour te dire Adieu et à bientôt.

Mais n'oublie pas d'ôter ces cailloux qui brouillent ta vue. N'essaie pas d'enlever ceux des autres : ils pourraient ne pas comprendre et il n'est plus temps.
Revenir en haut Aller en bas
Nymfolle
Saltimbanque
Nymfolle


Féminin Nombre de messages : 198
Age : 39
Jeu : LIBERTYA ELITE
Race : Humaine
Classe : Sorcière
Date d'inscription : 15/10/2006

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyMar 9 Jan - 4:39

*Tout se passe dans un autre espace temps... Je ne sais plus, je ne suis plus ... où va-t-il se fier Arlequin ???

Je me sens de trop ici ... Tant d'amis pour lui ... Ils parlent si bien ... puis-je donc moi le toucher avec mon peu de mots??? Ils me manquent ces mots... les voyelles et consonnes se battent ... la joute alphabétique ne sera pas mienne aujourd'hui ...

Oh petit Arlequin ... je cherche... mais rien à faire, je ne comprends pas... Ne t'en va pas... ne fais pas ça...

Et pourtant si ... je le vois quitter le rivage... je le vois nous laisser seuls ici ... J'ouvre les ailes pour le rattraper... mais le vent m'emporte... il m'emporte à l'opposé de toi petit arlequin ... Il m'emporte à nouveau vers l'enfer...

Qui sait... peut-être rejoins-tu le paradis toi petit arlequin ... moi je retourne en enfer ...

Encore un ami de moins... encore un ami parti ... Décidémment, les terres se vident de ceux que j'aime ces derniers temps... mais toi , je l'espère, tu reviendras... *
Revenir en haut Aller en bas
Arlequin
Fou du Roi .....Tac)
Arlequin


Masculin Nombre de messages : 9576
Age : 55
Jeu : Ithryn Luin !
Race : Humain
Classe : Egarée sous un trone
Date d'inscription : 27/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptyVen 27 Avr - 16:57

Musique

Le temps passe, pas les souvenirs.

Tôt le matin, j’ai quitté ma tour. Aucune affaire emportée pour encombrer ma marche silencieuse au travers des long couloirs sombres de la forteresse, le long de ce chemin de terre qui longe le murmure d’un petit ruisseau gorgé d’eau des fontes de neige.
Devant ce lac que j’aimais tant, je me suis assis.
Près de l’eau calme du matin ensommeillé, étourdi déjà par les premiers rayons d’un soleil réchauffant.
J’égratigne la surface de l’eau, je griffonne des lettres et des mots aussitôt avalés par la gourmandise d’un lac friand de belles histoires, et pourtant un peu triste.
Peut-être est-ce ce nuage qui passe et entrelace les lueurs du soleil.
Peut-être est-ce mon âme grisaille.

Les souvenirs gravissent les profondeurs du lac, arpentent et tiraillent ses eaux pour jaillir à sa surface, brisant le calme des mots éparpillés au son des vaguelettes sourdes d’un lac qui baille et s’étire, et croise l’écume des vagues et vogue l’âme des souvenirs qui remontent et jaillissent encore, frappent et déchirent le visage de l’oubli, des temps passés et tristement révolus, oubliés, lacérés, humiliés par la tempête des errances égotistes.

Le premier a me gifler sera celui de Chimeric, la douce, la merveilleuse douceur de ses yeux, de ce regard qu’on oublie pas, de son sourire précieux et taquin, irrésistible sourire qui fait sourire et rire, et son souvenir me fait sourire et je ris seul au bord de ce lac, près de cette eau qui avale les mots dessinés et recrache les souvenirs de son sourire.
Ma petite sœur qui me manque et arrache mes peines.
Pas aujourd’hui.
Même si elle m’a donné le souvenir de son sourire, la tendresse de ses derniers mots avant qu’elle s’en aille loin, me hante et depuis j’ai perdu la foi, perdu la vue, perdu, oui je le suis et je pense à elle, et son sourire me tire une larme, larme qui tombe et brise la surface du lac, qui boit cette larme pudique sans le moindre hasard.
Elle se noie, ma larme.
Et puis.
Et puis, je la revois danser, faire ses acrobaties, faire ses tendres yeux pour mieux appâter et détrousser. Mon dieu qu’elle est belle dans ce souvenir qui m’éclabousse et prend mon cœur dans son étau, et presse, écrase, tire le jus de ce qu’on est plus, de ce qu’on a était, de ce qu’on a perdu.

Elle est partie ma petite sœur, à son bras Eldahin. L’elfe très petit.
Il est loin aussi, il a pris le chemin des nuages, jouant avec les cumulus et dansant sur le coton tapis de nuages. Que tu me manques Eldahin, mon ami.
Que ta sagesse est cruelle si je ne peux la partager, doux rêveur aux yeux purs.
Quand reviendras-tu brandir ton épée de bois sur ton cheval à bascule, mon ami.
Depuis, personne n’a osé sonner le réveil.
Ta trompette est resté quelque part dans mes affaires, au fond d’une malle où j’ai rangé les belles choses à se souvenirs.
Je ne l’ai plus ouverte, j’aurais peut-être du le faire et souffler dans cette trompette, mais le cœur mon ami, le cœur…
Je me sens vieux, lourd, assommé, écrasé.
Si Edrahen était encore ici, il me dirait… je ne sais plus, son souvenir s’efface, et dans l’eau de ce lac, je ne vois pas son reflet.

Et toi Alyssandre, où es-tu ?
Je sais, je te rejoins bientôt.

Boadicea, je t’attends.
Nous marcherons une fois encore cote à cote, main dans la main, le regard dans la même direction.

Mais ma sœur la colère me pourchasse et frappe l’eau, et gicle sur mon visage mouillé.
Ma sœur la colère qui balaye le souvenir d’un revers et grave dans la boue le mot trahison, étendard stupide de l’oubli des souvenirs à se souvenir, et je peste, rage et je voudrais arracher cette laideur de la boue, la renvoyer ailleurs, ou simplement arracher les deux lettres de trop, « t » et « h », mais ma sœur la colère est plus forte. Elle gagne sur la raison, et je n’arrive pas à la renvoyer sur le rempart des illusions, où elle trace son chemin de Ronde guettant l’utile raison de jeter l’huile, le feu d’en bas attisé, elle aurait repris sa ronde incessante.

Boadicea, viens.
Il est temps
Temps de partir, et de rejoindre le bord de cette falaise.
Tu te souviens de cette falaise, bien sur tu ne l’as pas oublié.
Tu partages le même tourment.
Viens Boadicea, nous marcherons ensemble pour la dernière fois, et pour la dernière fois, je promets de te faire sourire, toi qui rit si fort qu’on ne peut s’en souvenir qu’en riant encore plus fort, toi Boadicea.
Mes pleures ne tacheront pas le temps qui nous a uni inséparable, brillant de tes éclats, ta douceur est si belle à caresser.
Viens ma boadicea
Il est temps.

Ma sœur la colère danse et sautille sur la pointe des lettres du mot trahison, ce mot qui dévore et arrache ce sursaut et serre ma gorge, et je vomis de trop, trop oui trop, trop loin de moi, trop loin de ce qui était, de ce que nous étions.
Et elle chantonne un chant hérétique, passant d’une lettre à l’autre sur la pointe des pieds, et écrase, rebondit et jailli à nouveau, lettre après lettre, et puis s’assoit sur la première lettre et rit, rit de vice et de larve, et se relève et bondit sur la cinquième et plante ses ongles acerbes et son venin qui ronge et dérange et putréfie. Ma sœur la colère est mauvaise et punaise, faut s’en méfier.

Viens, Boadicea.
Je chasserais la folle sangsue et je renverrais ma sœur la colère sur son rampart.
Viens ma toute belle
Viens
Il est temps.

(reservé a Boadicea, Alyss, chim et elda si jamais il passe par ici)


Dernière édition par le Sam 28 Avr - 10:04, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Alyssandre
Dame de fer
Alyssandre


Féminin Nombre de messages : 1001
Age : 40
Jeu : ...
Race : Cadavre
Classe : Grande section de maternelle
Date d'inscription : 04/09/2005

In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... EmptySam 28 Avr - 1:39

musique

Où fuis-tu, Arlequin…

Je t'ai trouvé…

Comment aurait-il pu en être autrement, alors que je serre entre mes bras la seule qui ait su vraiment t'émouvoir.

Tu l'appelais tant que tes soupirs m'ont menée jusqu'ici…

J'avais tant de rage contre toi, tant de reproches inexprimés, tant de colère contenue. Pourtant, devant la simplicité de ton appel pour elle, ma farouche détermination de te coller mon poing en pleine figure disparaît. Je ravale la bile que je voulais te cracher au visage. En avais-je jamais eu vraiment l'intention…

Entre mes bras, Boa s'éteint doucement. Impuissante, je suis à chaque pas le souffle de plus en plus faible contre ma peau. Chaque mètre me l'arrache un peu plus… à peine retrouvée… et si j'arrivais trop tard…

Je m'arrête… je te sens à peine au creux de mes bras. Plume de colombe, comme je voudrais te donner la force qui me reste.

Mon regard se pose sur ton visage avec inquiétude et pourtant tu souris… tu sais qu'il est là, tout proche…

L'acier de mes yeux quitte le visage opalin pour se diriger vers Arlequin. Vieil ami perdu…

Je revois encore ce jour où je t'ai suivie, narguant la garde d'un roi tyran en furie. Je revois les festins ponctués de rires et de chansons. Je les revois tous, Chiméric, Eldahin, Edrahen, Ashkrr, Pandora, Végas, Aénoria, Brynn, et tous ceux qui s'étaient joints à nous, pour un soir ou pour une vie. Mon cœur hurle leurs noms à chacun de ses battements…

Je revois cette forteresse sombre, ces habitants que je n'ai pas connu… à regret… Aim, Cherry, Egon, Aelis, Elirial, Rowena, Erohir... Il a soufflé vos noms à mon oreille et j'ai sourit, mais certains s'effacent déjà…

Et me voilà aujourd'hui pour une ultime croisade, une dernière quête avant de disparaître. Je n'ai toujours vécu que pour veiller sur tous… pour la dernière fois, j'accomplis ma mission.

J'esquisse un dernier pas. Arlequin… vieux frère… je soutiens ton regard sans honte. Je tremble de sentir ta compagne si faible. Tu réussiras peut–être là où j'ai échoué… rend-lui le sourire que je n'ai pas su lui donner…

Boadicea, ne ferme pas tes yeux… pas maintenant… pas si près… ouvre tes bras une dernière fois… montre-moi que je n'ai pas agi en vain…

Mon visage se ferme… je n'appartiens pas à cet instant… je n'en serais que la messagère…

Maintenant… il est temps de partir…

Adieu…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





In espérance... Empty
MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
In espérance...
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
[Les Ithryn Luin] :: Epoque Med/FAN (moyen age) :: Les montagnes bleues-
Sauter vers: