[Les Ithryn Luin]
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 In espérance...

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Arlequin
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Arlequin
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptySam 28 Avr - 10:51

Musique

Je la sens, comment ne pas sentir sa présence, je sens son souffle faible passer les courant d’air, et venir chatouiller mes errances.
Tu es la, mais tu n’es pas venue seule, Alyssandre…
Petite reine…
Un instinct qui nous vient de loin, au-delà des rêves les plus fous, par delà les mondes connus, nous savons, nous ressentons, et nous nous reconnaissons.

Je frappe l’eau, sa surface se fane et les souvenirs s’engouffrent dans ses profondeurs emportant ma sœur la colère dans les vases profondes du lac des souvenirs.
Va suer ailleurs folle sangsue, elle arrive et tu n’y changeras rien.
Va sur les remparts des haines et des vases clos, crève ta rage sur l’autre rive, loin de moi, de mes peurs, de ma sœur, mes frères, éloignes-toi d’elle !
Si douce, si belle.
Elle est fragile, il faut la protéger de ce monde qui fuit l’innocence et parjure les grandeurs d’âmes, laissant des traces de biles dans les coins et recoins.

Enfoui, replié, plissé, relève la tête où fuit à jamais.

Je la regarde si faible, le regard pourtant qui sourit.
Ma main n’obéit qu’a ses instincts, elle se pose sur la joue d’Alyssandre, puis se love sur celle de Boadicea.
Caresse de peines douloureuse, pincement de la retrouver enfin, si longtemps maintenant.
Je te vois, je te regarde et mon fardeau s’allège. Ma sœur la colère recule et rampe sur le sol boueux des escarres vice des vices, elle rampe et saigne, se recroqueville, peste et rage. Chasses tes haines, balayes ta fanges et va !
Va t-en sur ton rempart et tourne la ronde des folles sangsues, danse macabre des pertes et fracas.
Et ne reviens plus.

Le chemin est au bout.
Encore quelques pas, et ce sera la falaise.
Le précipice, chute inexorable et sans retour, la fin du voyage, liberté en flamme étirée suspendue dans le vide, l’essence au bout, en bas, le retour au source…

Je passe mes bras sous ses épaules épuisées, sous ses jambes fines et humaines, tellement fragiles.
Son bras glisse et pend, pendule triste.
Je serre dans mes bras celle qui tente et me hante depuis trop longtemps.
Plus jamais sans toi, Boadicea.
Sa tête roule sur ma poitrine, je bois son regard et ses yeux d’un noir jalousé.
Il est temps.

Un pas en avant, je me retourne face à Alyssandre.

Pas sans toi, Alessa…

Tu connais notre destin, tu sais où nous allons.
Viens.




Dernière édition par le Sam 28 Avr - 17:07, édité 3 fois
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Boa
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptySam 28 Avr - 12:09

Musique


Le temps vient...
Il approche...
Nous approchons.
Nous approchons de toi.
Je ne suis plus qu'un fardeau, une charge, un ballot qui vit encore un peu.
Inerte.
Mais je sens... je sens...
Le souffle...
L'appel qui vient de l'autre côté.
Je le sens, Alyss...
Ce n'est pas la fin.
Ce n'est qu'une fin.
Et à chacun de tes pas, à chacun de tes battements de coeur, à chacun des miens, ça grandit.

Ca grandit.
Ca devient plus fort comme nous nous rassemblons.
Comme nous approchons de toi...
Celui qui appelle, celui qui attire.
Nous approchons, attends-nous, s'il te plaît, attendez-moi, vite, il reste peu de temps...
Mes forces s'étiolent, je le sens, et pourtant ça gonfle en moi, j'ai envie de lever la tête et de sourire, plus la force de sourire, mais c'est là quand même, en moi.
Ton pas, lent, ferme, ton pas est régulier, ton coeur, et je l'écoute, j'écoute ton pas, ton coeur, j'écoute la vibration qui résonne, j'écoute la distance qui diminue.

Et puis te voilà.
Tu es là, tu as toujours été là, tu nous attendais, tu savais.
Je reposais dans mes coussins, j'étais seule et glacée, et déjà tu attendais, tu savais.
Tu savais que je n'aurais pas pu, peut-être, j'aurais eu peur, j'aurais reculé. Là je ne peux plus reculer. Je ne peux qu'aller là où est ma place. Contre le coeur d'Alyssandre, vers le tien.

Je sens que je quitte la chaleur d'Alyssandre pour entrer dans la tienne, et pourtant je ne la perds pas, elle, elle est là, elle est autour de moi, tu es autour de moi, nous sommes trois, mais un seul, trois liés en un plus complet et plus fort.
Je suis suspendue dans votre chaleur, vivante, forte encore, tellement forte alors que je pends comme un chiffon, abandonnée... La force c'est plus dans mes bras, elle n'est plus dans mon coeur qui se fatigue, elle est ailleurs, elle est quelque part dans un recoin de moi resté scellé, et qui s'ouvre, qui s'ouvre...
Elle se libère.
Elle se déploie.
Et elle se mèle à la vôtre...
Ma chaleur à moi.
Ma force.

Le pas d'Alyssandre, puis le pas d'Arlequin. Le coeur d'Arlequin, le coeur d'Alyssandre. Leurs bras autour de moi, leur épaule sous ma tête, leur pouls, leur souffle, leur chevelure, la neige et le feu, leurs yeux, l'acier et l'émeraude, leur sourire, caché, leur amour, brandi, présent ou arme, présent et arme, bouclier contre la haine et la bêtise du monde, mon amour avec le vôtre, dans le vôtre, autour et entre le vôtre, tourbillon qui danse, il danse, il est fort, il est heureux.

Tu doutes, mon amie, ma soeur, ma belle, ne doute pas, ne me laisse pas, ne nous laisse pas, nous sommes en chemin, et c'est aussi ton chemin, viens, ma soeur, ma belle, mon amie, viens, tu vois, ma main se lève, si peu, mais elle se lève, il restait un peu de force pour ça, ou alors c'est celle d'Arlequin, il ne peut te tendre la main, il me porte, alors vois ma main, c'est notre main, c'est aussi ta main, viens ma belle, le chemin s'ouvre et il attend...
Notre chemin...
Alessa, ma soeur, ma belle, mon amie...
Viens...
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptySam 28 Avr - 12:58

Musique

Tu la prends d'entre mes bras, mon cœur se serre. J'ai peur que le moindre mouvement n'emporte son dernier souffle, par mégarde.

Je te vois sourire, tes lèvres couleur de perle se tendent en une expression douce, tandis que ton corps rejoint le sien. Je me sens de trop. Pourtant, j'ai envie de me mêler à vous, de vous serrer contre mon cœur, de baiser vos fronts jusqu'à mon dernier soupir.

Je vous regarde l'un et l'autre, si semblables, si différents, je m'y perds, je ne sais plus…

Une étrange communion vous lie et m'attire, mais ma place ne peut être avec vous… je ne sais…

Et pourtant, au plus profond de moi… ce qui nous attend ne fait aucun doute…, comme une certitude qui apparaît dans tout la force de l'évidence. Mes yeux se tournent vers l'horizon flamboyant, se teintent des couleurs de l'aube… Ce moment vous appartient…

Alors pourquoi je ne parviens à m'échapper? Pourquoi me retenez-vous?

Tu as quitté mes bras, mon amie, pourtant je sens encore ton corps contre le mien, ta chaleur qui m'enveloppe comme un dernier sursaut de vie. Ma gorge se serre. Je sens ta main sur ma nuque mon frère, comme un réconfort, alors que tu la tiens dans tes bras…

Pourquoi me retenez-vous? Cet instant est votre… comme il est mien…

Tes mots, Arlequin, ta main Boadicea…

Je voudrais m'éloigner, pourtant ma main se pose sur l'épaule de mon ami, pourtant ma main vient retrouver la paume fraîche de mon amie.

Mon cœur s'apaise soudain, si près des vôtres. Un seul contact, un seul sang… quelque chose de fort qui a traversé les âges…

Je suis là, autour… je vous enveloppe, vous protège… je n'ose m'aventurer dans ce cœur que vous formez, pourtant je sais que je bats avec vous.

Je marcherai devant et je fermerai la route… l'horizon se teinte de lumière…

Ce n'est que le début…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptySam 28 Avr - 23:42

Musique

Je regarde marcher Alyssandre, un peu sure d’elle, un peu chaloupé, parfois hésitant. Elle a changé la rouquine espiègle avec qui je me battais, et que j’ai vu pleurer son trône pourpre.
Aujourd’hui le temps a passé, nous avons changé, certains sont partis d’autres sont encore ici, et tout se termine pour nous...

Plus rien n’est comme avant, tout s’est effrité, étiolé, les murs se délitent et finissent dans la poussière de nos histoires, et sur les meubles usés, les reliques de nos joies et de nos peines.
Au fond, une histoire simple, des mots simples pour en parler et évoquer sa beauté et la pureté entachée des orgueils ravages.

Et le temps est passé, il a déployé ses ailes blanches, semé des plumes, semé des petits morceau de vie, des bouts d’histoire essaimés et parsemés comme un jeu de pistes, une piste, une histoire, les nôtres.
Le temps qui use et râpe les peaux, les sourires qui s’enrident au coin des lèvres, l’œil qui feutre un peu, le menton qui tremble maintenant quand je la regarde si fragile et pourtant si forte que je sourie de la voir au creux de mes bras, blottie sous mon menton, tapie contre mon torse qui bat une chamade singulière, unique et pour elle, à elle, rien qu’à toi...

Le temps n’a pas épargné la troupe que nous formions, tant de disparus, égarés et un peu oubliés.
Je pense à eux, elle appuyée contre mon torse, son visage enfoui sous mon menton, son parfum qui me rend beau, et sa chaleur qui me donne les forces pour la porter le long de ce chemin escarpé et aux pierres instables.

Je la sais qui ferme les yeux, qui me rêve à l’instant, et puis qui rit, si la force la surprend, et ses yeux fermés qui me parlent et me racontent les histoires qui finissent bien, et toutes elles finissent comme un rêve en sueur fine sur le front du réveil, bâillement étirement, je la tiens dans mes bras, je ne lâcherais pas, plus jamais.

Regarde mon sourire, il est pour toi.
Je t’ai attendu si longtemps.
Et puis.. J’ai fui, lâche est la peur, au ventre se rive.
Peur des incertitudes, peur de ton regard, peur de te décevoir, peur que tu ne vois en moi la faiblesse seule, bouffon aux genoux griffés, bouffé par les colères et les souvenirs indigestes et écœurants, mais les beaux aussi et qui se trompent et dupent les chemins que l’ont croit prendre au bon sens, et qui sont seulement l’empreinte d’autres, des épaves de ce qu’on aurait pu devenir si seulement, et les « si »… Que d’erreurs.
Des rendez-vous manqué, mes erreurs qui me rongent depuis trop longtemps.

Mais tu es là, et maintenant je peux sentir ton souffle dans mon cou, ce souffle tiède que je rêvais chaque soir, beau et cruel, tellement cruel. Ne pas te toucher, ne pas embraser tes yeux, j’aurais voulu voler ton regard pour un moment, rien que pour moi, un temps de bonheur volé, un instant furtif, une particule du temps si court et pourtant si infiniment long pour moi.
Combien de fois j’ai hurlé dans la nuit à en crever, loup affamé de toi, et j’ai crié et hurler encore, je voulais… mon corps, mon âme te désirait plus que tout, plus fort, plus… j’ai voulu briser ces chaînes idiotes et courir vers toi, traverser et franchir tous ces obstacles qui nous séparent et puis… et puis j’aurais pris ton corps contre le mien, ta peau sur la mienne, tes yeux qui me voient beau.
J’aurais aimé te voir rire de mes maladresses, j’aurais pris un air vexé pour t’inquiéter un peu, mais au fond… au fond, j’aurais ri plus fort encore.
Oui, on aurait ri de l’absurde ensemble.

Chut… ne dit rien, pas encore…
Nous y seront bientôt, et ensemble nous franchiront le dernier obstacle.
Toi et moi…

Alessa veillera sur nous.


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Boa
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyDim 29 Avr - 22:05

Musique

L'aube est partie.
C'est étrange, la lumière reste timide, oblique. Caressante...
Elle nous pousse dans le dos, sans insister, elle nous aide.

Votre pas presque silencieux, je le ressens plus que je ne l'entends. Il rythme l'espace qui s'écoule.
Je connais le chemin raboteux, je l'avais parfois suivi, avec précautions, toutes ces pierres sous des pieds de centaure, casse-gueule, dangereux au possible...
Je l'ai toujours craint, ce chemin, redouté. Et ici c'est drôle, on dirait que vous le gravissez comme vous marcheriez sur le tapis uni et moelleux d'une salle immense. Sans heurts, sans à-coups... Peut-être seulement une question d'instant. Ce n'était pas l'instant. Pas encore...
Et là vous allez côte à côte. Au même pas. Vous êtes grands tous deux. Alors que moi... Toute petite, maladroite et les pieds si fragiles... J'aurais dû trottiner pour vous suivre. Alors c'est bien que j'en sois incapable.
Oui, somme toute c'est bien.
C'est juste.
C'est... comment dire ?
C'est adéquat.
Je devais faire ce chemin dans tes bras.

Même pas de regrets.
On nous a donné le temps, et on l'a gaspillé comme deux sales gosses qui refusent un cadeau parce qu'ils n'aiment pas celui qui le leur a offert, même si ils en crèvent d'envie. On s'est tournés autour comme des ennemis qui s'observent, cherchant le moment, et le moment n'est jamais venu. Il y a eu la peur, il y a eu la peine, les souffrances, toujours pour l'un ou l'autre il y avait une ombre sur ce moment que l'on voulait immaculé. Alors on a continué à tourner, tellement que je suis tombée sous le coup du vertige et que tu t'es perdu je ne sais où...

L'attente est finie, le moment est là. Très différent de ce que j'imaginais... Et pourtant il est parfait. Je peux fermer les yeux, ta poitrine contre moi, et tes bras autour, j'ai tant pleuré leur manque et bouffé mes coussins trempés, folle de rage et de peine, et là ils sont à moi, enfin, et je suis paisible. Réunis l'un dans l'autre et le feu d'Alyssandre autour de nous, pour nous fondre et nous protéger. Le chemin se poursuit et nous emporte vers ce que j'entrevois mal encore, mais ça ne me fait pas peur.

Sous ma joue la gorge d'Arlequin, dans ma main celle d'Alyssandre. L'amie perdue et retrouvée, et reperdue ensuite. Celle qui regarde droit et ne baisse jamais les yeux. Celle qui plie à se briser, puis se redresse et se demande pourquoi elle n'a pas cassé... Tu n'es pas d'acier car l'acier est fragile. Tu es de chair. De sang. Contre toute apparence, plus forte que ces choses qui percent et qui tuent. Une femme vivante et dépouillée de tout, qui marche.

Le moment est venu, il est parfait.
Votre force s'illumine, je la vois flotter autour de vous, je ne vois rien, je sais, je sens, arrêtez de me contredire, c'est très malpoli de contredire les agonisants...
Votre force et votre chaleur, et la mienne avec elles.
Elle est sortie de moi, cette fois, presque entièrement sortie, elle ne tient plus qu'à un dernier fil, très mince.
Il reste ce fil, et plus rien en moi, ou presque.
Un souffle ténu, un reste de battement de coeur, presque rien...
Le moment est venu, pour moi.
Faites vite...

Le fil s'est dénoué.

Je vous attend.
Mais ne me faites pas attendre trop longtemps.
C'est si vaste, si incroyablement vaste, tant à découvrir, je brûle d'impatience, alors, ça y est, vous venez ?
Mais grouillez-vous bon sang !!!
Laissez-moi ces carcasses pesantes et venez jouer !
Qu'est-ce que vous attendez ?
Allez, arrivez, tous les deux, il faut que j'aille vous chercher ?
D'accord !
Aucun problème !
Je vais vous virevolter autour jusqu'à vous faire tomber !
Allez !
Et que ça saute !

Venez...
Venez, je vous aime, venez...
Vous me manquez trop, déjà, venez vite...
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyMar 1 Mai - 14:38

Comme vous êtes beau… enfin… à nouveau. Je vous suis, je vous précède, je marche au rythme de tes pas, au rythme de tes souffles. Je m'efface et je m'impose à la fois. Je suis là sans y être…

Je te sens partir petite sœur… regarde au creux de ta main, je t'entraîne dans une course invincible. Pas trop vite, pas trop fort…

C'est ton tour mon ami, mon frère. Ta place est à côté d'elle, dans cet ailleurs ou dans un autre.

Sans savoir vraiment, je sens ce qui nous attend, comme un souvenir un peu vague au plus profond de ma mémoire. Un monde neuf et ancien à la fois… D'autres nous suivrons, car nous ne sommes pas les seuls. Cette unité qui nous lie en cet instant est encore incomplète.

Le rêve s'étiole devant mes yeux tandis que je regarde la forme de perle immobile au creux de tes bras. Une fin… un commencement…

Te souviens-tu, Arlequin… te souviens-tu, mon frère?

Je vois du gris, je sens la brume, ma peau frissonne sous une brise fraîche, je vois des lumières danser devant mes yeux, réchauffer mon cœur en s'y mêlant sans retenue. Je vois un feu de joie, je vois un banquet, des mains qui se tendent pour nous y inviter. Je vois une plaine couverte de sang et des vierges folles qui dansent sur l'herbe sanglante.

Mon cœur se serre…

Qu'avons-nous attendu? Qu'attendons-nous encore?

Le faucheur avait raison, je sais qui je suis… les mots ne peuvent encore suffire à l'expliquer, mais je sais…

Marche devant mon ami, mon frère… Attends nous petite sœur…

Je vous précède et je ferme la marche… je vous attends… Attendez-moi…


Dernière édition par le Mar 26 Juin - 14:00, édité 1 fois
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Arlequin
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyMar 1 Mai - 17:57

Musique

J’ai senti son cœur larmoyer son dernier souffle, le dernier effort arraché avant le trépas, la fin, le départ.
Son ultime souffle qui reste suspendu dans l’air sans que je puisse le prendre et l’avaler, m’enivrer de son essence, et puis respirer et vivre encore, encore un tout petit peu, jusqu’à cette falaise, le bout du chemin.
Je me retiens, je serre les dents, les lèvres closes rivées soudées, et les larmes qui devraient s’écouler et que je ravale aussitôt, inlassablement, goutte après goutte, chacune d’elle me ramène vers elle, tout contre elle, tout près de toi.

Un sanglot m’échappe.

Je happe son dernier souffle et c’est un monde qui s’effondre, la fin oui la fin de ce monde, la fin de ton corps, ta peau si blanche si douce, tu es si belle toi qui paraît dormir maintenant. Toi qui m’attend plus loin au-delà de cette falaise, en bas de sa chute, au fond de cette eau qui coule et s’écoule et dégringole entre les roches et les sables doux des fonds plus calmes.
Je te rejoins bientôt, encore quelques mètres, la falaise, le vide, l’eau qui se vide dans ses chutes, se déverse et prendra mon corps, le tiens, et tous les deux nous rejoindrons ses fonds calmes ensembles, accrochés et rivés pour ne plus jamais être séparés, toi et moi, nous qui nous attendions si souvent, depuis si longtemps, et toujours en retard, jamais au bon moment, au bon endroit.
Je te reviens bientôt, Boadicea.
Encore quelques pas.

Le vide est la, devant moi.
Le chant assoudissant de l’eau qui s’effondre en trombes, et le vide qui m’attire et s’étire pour agripper mes jambes mes bras mon corps qui te porte, toi si fragile.
Mais… tu souries…
Tu es si belle.
Et le vide encore, et encore…
Je sens son bras saisir le mien, tirer et me séduire dans sa rage folle des meurtres innocents.
Un pas, un seul et tout s’arrête, tout est fini maintenant.

Les larmes des souvenirs glissent sur mes joues et entachent divinement, gravent profondément dans la chair et signent pour ne jamais s’oublier, la croix et la bannière, le sceau des belles choses, les souvenirs à se souvenir.
Je pleure comme un enfant la perte d’un parent, d’une sœur ou d’un frère ou bien les deux. Cette fois je ne les retiens plus chaque larme trace le sillon d’une autre et la suivante s’effacera pour une autre, ainsi va la vie et coule les larmes de joies de peines, d’un peu de regret, si peu au fond.

Oui Alessa, j’entends les chants et je les vois danser et sourire, et je sais qu’elle est là, je sais que son regard sourit déjà et qu’au milieu d’eux, elle nous attend, et on sera bien la bas, chez nous.

Prends ma main petite reine, prends ma main.
Un pas, le dernier.
Ensemble
Maintenant !


Dernière édition par le Sam 16 Juin - 12:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyJeu 3 Mai - 9:42

Pourquoi pleures-tu ?
Il n'y a aucune raison d'être triste.
Ce qui est passé est en toi, ce qui est perdu restera perdu, même si tu pleures à t'en raviner les joues...
Pourquoi pleurer et soupirer ?
Je suis là...
Plus proche que jamais, et ce n'est rien encore...
Quelques instants et nous serons réunis.
Comme nous n'aurions jamais pu l'être et tu le sais...
C'est plus grand que nous.
Ca nous appelle...
Il reste tant de route à faire encore.
Ce chemin rocailleux n'était qu'une étape...

Arlequin, ça m'appelle, ça m'attire...
Je ne veux pas y aller sans vous.
Je ne peux pas, je ne suis qu'une fraction...
Ca m'attire, c'est tellement puissant, et je n'ai plus de chair à laquelle m'accrocher, plus que vous, il faut venir à présent, seule je ne suis pas complète, pas assez forte, j'ai besoin de vous, de vous deux, pour la suite du voyage...

C'est facile, je vous assure, il suffit de lâcher prise et ça va tout seul...
Et puis je suis là...
Je suis déjà en train de changer...
Je peux déjà vous aider à franchir ce passage...
Je suis ancrée en vous, en vous deux, je peux vous donner l'ivresse du vol, je peux ôter la violence du choc, vous n'aurez pas mal, je ne le permettrai pas, je vous le promet...
Je vous en prie...
Ca nous appelle, ne le sentez-vous pas ?
Il est temps !
Venez à moi, maintenant...
Venez auprès de moi...


Dernière édition par le Mer 27 Juin - 9:12, édité 1 fois
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Boa
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyLun 21 Mai - 22:48

Elle hésite, elle recule.
Pas devant le saut.
L'issue sera la même.
C'est le moyen.
Une femme d'acier, est-ce que ça doit périr par l'eau ?
Non, ma soeur, ce n'est pas ta fin.
Ta fin à toi est sur le fil d'une lame.
Cette lame ?

Elle dort le long de ta cuisse dans l'étui de cuir et de métal, aiguë comme une griffe de félin, mortelle.
Elle peut trancher sans déchirer.
Elle trouverait sans peine l'artère du cou, elle l'a déjà fait, mais pas sur toi...
Voilà donc ta fin à toi, ma soeur.
Ton renouveau...
L'eau mouvante et rageuse attend Arlequin au bas de la falaise.
Toi, c'est le métal froid et implacable.
Chacun son choix...
Ma mort à moi était parfaite, la seule que je voulais.
Je n'ai même pas eu mal.
Vous n'aurez pas mal non plus...
Je veille, j'apaise...
C'est aussi ce que je deviens...

Montre-lui, ma soeur.
Montre-lui la lame.
Il comprendra.

Venez vite.
Les sons m'attirent, les couleurs mouvantes.
Il faut partir, à présent...

Montre-lui, ma soeur...
Je t'aiderai. Tu verras, ça ira vite.
Le temps que l'eau le prenne, tout sera déjà consommé...
Je guiderai ta main comme je suivrai son envol à lui.
Et nous serons trois à nouveau.
Nous serons prêts...
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyJeu 24 Mai - 19:28

Un sourire se dessine sur mes lèvres.

Boa… tu sais… tu as compris…

Je ne prendrais pas ta main, mon ami. Chacun sa fin. Elle a choisi tes bras, tu préfères les flots rageurs… Elle a deviné, à toi maintenant.

Je pose un genoux en terre, les yeux levés vers le couple pâle. Mon regard s'attarde un instant sur votre étreinte. Ma main retrousse le jupon jusqu'à hauteur de ma hanche. Le harnais apparaît, sombre sur ma peau blafarde… et dedans, l'acier qui dort.

Ma main droite se pose sur la garde sans trembler. Je tire l'arme de son sommeil avec la douceur d'une amante. Comme elle me semble légère, au creux de cette main habituée à porter l'arme lourde de mon père. Je la détaille avec tendresse.

Mes yeux cherchent les tiens. Je t'adresse un sourire qui ne tremble pas. L'heure est venue pour moi…

La lame danse un bref instant devant ma poitrine, comme une valse funèbre avant la fin. Je regarde le soleil et à travers lui celle qui nous appelle.

J'arrive…

Le métal froid se fraye un chemin entre mes côtes pour atteindre ce bout de chair palpitant. Je ne hurle pas, mon visage ne se déforme pas en une grimace de douleur, c'est à peine si mon sourire se crispe un instant.

Autour de la lame enfoncée, une tâche carmin se dessine sur le tissu blanc, s'épanouissant comme une fleur sous le soleil levant. Des étoiles dansent devant mes yeux…

Enfin… l'heure est venue.

Mes yeux se fixent sur vos silhouettes. Mes paupières ne se fermeront pas tout de suite. Ce n'est que lorsque les corps disparaitront dans l'abîme que mon regard s'éteindra. Ma tête roule sur le côté, mais mes yeux demeurent ouvert.

Je resterai ainsi sur cette falaise, gardienne attentive…

Je te vois mon amie… vêtue d'un halo pure… Ma douce… je suis avec toi… enfin…

Viens… Arlequin.
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Arlequin
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyJeu 31 Mai - 19:33

Play and listen

Un pas, un seul petit pas en arrière, quelques centimètre de la roche dure, un peu d’herbe pour rassurer sa présence, la terre ferme, le vide, un pied en arrache l’autre qui foule l’air, le vide, le plein, l’équilibre en toute chose, bien mal, le ying et le yang, blanc ou noir, tout est dans l’équilibre, la vie est un équilibre et non un mouvement perpétuel, et nous sommes tous des funambules perchés, suspendus toujours en péril d’une chute. Un pied de travers c’est l’équilibre qui s’ébranle, la chute peut-être, pas sur, ça dépend de l’équilibre.

Chaque pas, chaque acte, chaque action engendre une conséquence immédiate ou non, tout dépend de l’équilibre, du fil, du chemin.

Le chemin est un fil conducteur, qui branle au mauvais croisement, le mauvais choix. C’est la chute et je regarde Alyssandre, le temps de l’infime instant, je la vois. Un dixième de seconde pour voir, regarder : ma sœur, mon amie, son épée, le sang qui auréole son habit, la vie qui s’échappe, l’équilibre rompu, la chute.

Je regarde son regard, ses yeux qui me donne tant de belles choses, des couleurs sans amertumes, le temps des regrets est déjà derrière.
Face à elle, en face d’elle, mon pied dans le vide, l’autre qui retient l’équilibre fragile, si peu de choses, si peu de temps, si peu si loin, la chute.

Encore un peu de ce peu de temps pour regarder, voir, ouvrir les yeux une dernière fois sur ce qui existait, sur nos vies enlarmées parfois, si belles à d’autres, l’équilibre…
Je tends vers elle ma main qui ne tremble plus.
Le choix.
L’équilibre en toute chose
Le choix qui tangue et le fil qui branle, le corps qui vacille, la vie qui s’effrite, s’étiole, se cambre et se recroqueville dans le miroir des autres, un pas de plus et je quitterais ton regard mon amie.

J’ai cette terrible sensation de la fin, inexorable, et pourtant je sais le début venir à moi, à toi Boadicea, à toi belle guerrière qui me fit tomber un jour, par un hasard, Alyssandre.
La sensation de la fin…
La vue qui se brouille, larmes et joie, l’équilibre… ça tangue…

Mes forces s’en vont, la volonté est déjà dans l’autre part.
Boadicea nous attend, elle doit être belle dans cet autre part.

Et toujours l’instant goutte de temps dans l’immensité du temps qui s’écoule et coule, et croule les vieux trop vieux beaucoup trop vieux, s'écroule la vieille d’avoir trop trimé usée jusque sous les ongles, le temps perpétuel, mouvement sans fin, sans faille, le balancier d’une pendule…

Tic tac…

L’équilibre…

In espérance... - Page 2 Echo-o10


Ma main suspendue dans le rien pourrait effleurer ta joue Alyssandre, souligner une fois de plus le sourire de nos vies déchirées, arpenter ta peau que je n’ai pas goûté, sillonner les commissures de tes lèvres, un temps pour chaque chose, lèvres, peau, vie, et le tic tac de la pendule qui bat le temps, et marque le sceau de ce qui fut, ce qui sera, ce qui est n’est plus dans l’instant d’après, au tic ou au tac suivant, l’équilibre sera rompu, perdu à jamais, pour le toujours et tout le temps, le permanent des déchets du temps qui passe, et passe, et passe… sans s’arrêter, sans faillir, sans défaillir… tic… tac…
La pendule du temps n’a pas de raté, elle pousse ses aiguilles sur le cadran de l’échiquier des vies, pas de pause, pas de bémol, ni soupire ni inspiration, le temps est sans pitié, hargneux et têtu, il avance sans se soucier.

Tic tac

L’équilibre du temps, ça n’existe pas.
Mais il est temps.

L’infime fraction du temps que j’ai choisi, le temps de ce regard, de ce dernier geste devant toi Alyssandre, l’infime et après…
La chute.
L’équilibre s’est brisé.

Le pied qui s’enfonce dans le vide, l’autre qui n’a pas le temps si précieux de l’imiter.
La chute vertigineuse
Tout va si vite
Foutue gravité

J’ai vu cette larme qui entaillée ta joue, mais déjà c’est la fin du tourment, l’eau froide, la roche qui broie les os, l’eau qui bouillonne est éclabousse, blesse et vrille nos corps enlacés.
L’eau si froide, la roche si dure.

Je ne sens plus le froid, la roche ne brise plus mes os.
La rivière en aval, les roches en amont, les trombes silencieuses, le sable des fonds, la fin de ce qui fut.

In espérance... - Page 2 6li02_10


Ballottés par un remous, un autre qui les emporte un peu plus loin, un courant qui voudrait les séparer, les déchirer, mais c’est trop tard, les fonds nous accueillent, bras de finesse, main de douceur, la sérénité de la fin, le fond de la rivière.

Nos corps enlacés déposés sur le sable des fonds de la rivière.



Dernière édition par le Dim 12 Aoû - 10:16, édité 4 fois
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Boa
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyVen 1 Juin - 10:09

Version pourrie - Celui qui m'en trouve une "propre" gagne mon plus beau bisou...
Version studio bien propre mais moins... moins... Zut, écoutez les deux ^^ Bisou à Arl


Enfin.

Les heures n'ont plus de sens, mais ces quelques intants, des heures pour moi...
Je n'ai pas osé vous dire, mais j'ai eu peur que vous me laissiez partir seule...
J'ai suivi la courbe de ta main, j'aurais pu la pousser un peu, mais ça t'appartenait.
J'ai guetté le moment où tu marcherais sur le vide, j'aurais pu t'y attirer, mais ça t'appartenait.
J'ai eu peur, j'aurais eu froid, si j'avais encore eu des sens...
Je n'avais pas le droit...
Juste celui de plonger avec la lame et de faire taire la souffrance rouge.
Juste celui de suivre la chute et de voler le choc et le froid en attendant que la vie s'échappe.

La plaie est cachée sous le corps abandonné en haut de la falaise.
La tache sombre qui rampe sur le sol est la seule chose à bouger encore.
Les deux autres corps ont plongé dans l'eau bouillonnante, heurté la pierre noire et froide, glissé dans les bras d'un contre-courant. Ils ont suivi le tourbillon vers le bas, valse lente, et sont allés se nicher au pied sablonneux d'un roc aigu, noués encore, inertes tous deux, choses sans vie qui étaient nous.
Tous trois je les vois, leurs visages sont lisses, leurs yeux sont clos.
La brise vient jouer dans les cheveux de la morte de la falaise.
L'onde déploie et fait danser les mèches blanches des morts au fond de l'eau.
Je n'avais jamais remarqué qu'on se ressemblait tant.
On aurait pu être jumeaux.
Peut-être qu'on l'est ?
Viens.
Alyssandre nous attend.
Tu la vois ?
Elle vibre et danse dans les lumières colorées, elle voit ce que je voyais, ce que tu vois maintenant, et elle nous appelle...

Enfin...

Ce qui est devant nous ne me fait plus peur à présent, à présent que nous sommes tressés ensembles, tissés ensembles, renforcés l'un par l'autre comme ces cordes magiques que certains mages font grimper vers le ciel au son de la musique.

A présent nous pouvons partir et j'ai hâte de savoir, hâte de comprendre, et déja je ris, je savoure ce qui nous attend, comme une gosse à qui on a promis une surprise et qui danse en attendant qu'on lui permettre de couper le ruban...
Je n'ai plus peur de rien, comment le pourrais-je ?
Vous êtes là.
Vous êtes là, vous deux que j'aime, en moi et tout autour, étroitement mélés, unis et pourtant distincts, et ça me porte, ça me grandit, ça me rend plus forte, plus belle, plus vivante enfin que je ne l'ai jamais été.
La vie n'est pas dans ces chairs mortelles.
La vie est ici.
Nous sommes nos vies.
La lumière et le souffle.
La force.
La volonté.
Moi je veux savoir.
Pas vous ?
Allons voir...


Dernière édition par le Ven 1 Juin - 12:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyVen 15 Juin - 0:08

Play and listen

L’eau secoue les corps vides, les cheveux mélangés par la colères des flots, les yeux ouverts qui ne regardent plus, le sourire figé, les larmes de l’eau qui s’enroulent autour des corps.
Mon corps qui se noie, le sien qui le frôle.
Poupées de chiffon, les eaux usent le tissu.

Les mots suspendus, le verbe qui flotte, je perds le fil du temps, je nage, flotte, vole.
Je suis loin et si près. Si près de toi.

L’eau, la terre, la lumière. Je n’ai plus d’enveloppe, je m’étire et explose en mille étincelles, mille termes échoués, mille démons oubliés.
Je les vois, ils nous attendent.
Regarde-les nous tendrent leurs mains informes, ils sourient de nous retrouver.
Je recule, pas encore…
Je roule et m’enroule comme la feuille se recroqueville frappée, froissé par le vent.
Je suis l’âme du pauvre, la terre que l’on foule, les verres qui s’entrechoquent et trinquons !
A la vie…
A la mort…
Au-delà.

Par delà, je suis.
Les milliards d’atomes se mêlent et dansent, forment des formes qui n’existent pas, des formes qui te ressemblent parfois.
Je joue avec les formes, j’écris des mots d’atomes sur une page vide, le vide… le creux de ton ventre, la douceur de ta peau.
Le vide qui prend le ventre et retourne l’estomac, j’ai envie de vomir.
Je pleure des larmes d’atomes dans le vide du néant. Je n’ai plus à cacher ces larmes, plus personne ne juge la pudeur du coin d'un sourcil hautain.
Je hurle la rage. Et la joie… secrets et mensonges il est trop tôt pour la réjouissance
Un cri dans le vide, un de plus.
Je perds pieds, ne pas te perdre, te retrouver au bout, là, plus loin, plus haut, encore, encore un tout petit peu, s’il te plait dit moi les mots, dit moi les verbes, conjugue et dit moi, appelle moi, donne moi, serre moi, prend moi, ne part pas…

L’œil du cyclone, enfin.

Je suis la main qui couvre l’enfant, repose sa peine sur sa paume, coiffe ses cheveux d’ange.
Le doigt qui dessine le sourire sur son visage beau et pur, encore pur.
La ride sur le front de la vieille, courbée, usée, belle de ses transpirations arrachées.
Je suis la terre qui porte ses fruits.
L’eau qui coule entre les roches, entre tes doigts, entre tes seins.
Le sel de l’eau, le sel de ta peau, l’eau qui s’évapore, la nausée du matin, le ventre nu.
L’arbre et le fruit, le velours de la pêche, la peau qui se froisse, le noyau qui germe et portera l’arbre.
Le tout dans l‘immensité des êtres de lumière, le vide, le néant, les riens pour l’autre, une tache grise sur la figure du voisin, la mer qui étale ses brasses, écarte les cuisses et déverse ses lames de fond, les larmes du crocodile, le rire sur tes lèvres, la salive au pied de ton sourire, le hoquet qui emporte tes larmes, les sanglots de l’autre, l’arbre qui courbe l’échine, la branche qu’il faut scier, le menton qui se corrige.
Relève la tête ! Serre les fesses ! Triche sur les hanches, redresse tes épaules et marche !
Ou crève.



Dernière édition par le Lun 18 Juin - 23:36, édité 2 fois
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyLun 18 Juin - 18:23

L'acier plonge dans la chair, fend le muscle, déchire l'artère, tranche la veine. Un instant, le métal glacé ne fait qu'un avec le corps, se réchauffant en son sein…

Puis le sang se met à couler, rouge, il entoure la lame, la couvre de son essence visqueuse, goût de fer contre goût de fer, carmin, il coule sur la garde, sur la main, coule sur la peau, goutte après goutte, jusqu'à l'angle du coude, vermeil, sur l'herbe, sur la pierre…

Je n'ai pas hurlé, je n'ai pas cillé, c'est à peine si mon regard s'est détourné du soleil. Le vent a soulevé mes cheveux, comme pour dresser une dernière fois mon oriflamme…

Mes yeux s'éteignent…

Et je m'éveille.

Je te vois, les cheveux plaqués sur ton visage par la chute, son corps serré contre le tien. Je tombe avec vous, le sourire aux lèvres, je vous suis. Je lance un clin d'œil au soleil avant d'entrer dans l'onde. Je me mêle aux flots, danse sur les vagues, je te sais proche et impatiente, je te sais sur le point de nous rejoindre.

Je regarde encore un instant le spectacle de vos corps enlacés bercés sur un lit d'écume marine. Mais l'heure est venue.

Quelque chose brule dans mon ventre qui ne demande qu'à s'enflammer, quelque chose nous appelle et je ne peux réprimer cet ordre impérieux… non… je ne le veux pas.

L'enveloppe de rien qui m'entoure encore se dissout dans un embrun, le rire d'une mouette emporte mon dernier soupir de fantôme. Je jette un dernier regard à mon corps à genoux sur le bord du monde, je croise mon propre regard… je souris.

Une main sur ma joue et je disparais vers un autre ailleurs…

Lumière et ténèbres, chaleur glaciale et rude douceur… aucune limite. Contraste suprême n'ayant d'autre limite que mon esprit. Je retrouve mes sens, ni toucher, ni vue, ni ouïe, ni goût, ni odorat… une perception au delà de moi.

Et le manque… où êtes-vous?
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Arkör
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyMar 19 Juin - 14:54

Sur un air d'Apocalyptica : Path


Le chemin qui mène à l'extérieur est chaud et mouvant, je ressens le mouvement, c'est lui qui m'éveille. Le métal me décroche du muscle comme un phoetus encore trop jeune pour voir le jour. La glissade m'emporte dans un torrent bouillonant, je m'extirpe de ma léthargie bien avant ce qui était prévu, avant que le pacte qui lie le destin à ma Mère ne se réalise.

Le supplice est long, je ne sais toujours pas qui je suis. La température chute, je perds mes forces tout juste retrouvées, le traumatisme plie mon âme en deux, je sens que la fin est proche, le réveil, la douleur dans la chaire.

Je chute, j'ai quitté son corps. La chute est longue, mon ventre se noue je suis encore sans défense.

La goutte de sang frappe la roche et se sépare en une multitude de petits éclats rouges brillants, éclaboussant l'herbe basse.

Ses yeux s'éteignent.

Et je m'éveille.

Qui donc a osé mettre fin à ma volonté ? Qui suis-je ? Et pourquoi me vois-je me redresser au milieu de ces Cendres tourbillonantes ? Quel est mon nom ?

Je suis plié en deux, les jambes écartées, ventre contre terre. Je sens mon dos qui s'ébrèche et mes os qui se déforment, je prends ma tête entre mes mains, incapable de me redresser, mon front s'ouvre en deux. Les Cendres dansent autours de moi et viennent se coller à ma peau. Leur balet gris s'aglomère et me façone, je suis l'âme des Cendres...Ou bien suis-je...

Je pousse un long hurlement au moment ou mes ailes décharnées s'extirpent de ma colonne vertébrale brutalement. Mes cornes poussent mes mains malgrès la force avec laquelle je les retiens, mon crâne chauve se recouvre de ces cheveux plus noirs que les ailes du corbeau qui me rejoint. Mes muscles gonflent, ils enflent et s'arrondissent.

Je prends une longue inspiration, je ressens mes poumons qui me tiraillent, mes muscles qui se détendent et la pompe qui s'amorce. Je me redresse et j'étire chacun de mes membres. Je déploie mes ailes dans mon dos en passant la main sur mes avant bras.

J'ouvre les yeux. Ces yeux de prédateur qui ont vu défiler les siècles et connaissent la vérité.

Je pousse un long hurlement sauvage qui se répercute aux quatres coins du Särwyen. J'appels à moi les nuages et mon Univers d'Ombres et de Douleurs.

Le ciel se drape d'un gris sec, le vent se lève sur les plaines, chaud et menaçant, portant avec lui cette odeur que nombre de sots ont oublié à tord.

Je suis...

Je suis Arkör le Seigneur des Cendres.

Je suis un Seigneur Twärvalien, Troisième fils de Gendräzeth.

Mon regard tombe sur le corps d'Alyssandre, les deux autres ont déjà disparut. Je tends mes mains vers son visage mais il est trop tard, elle a fuit.

Le dernier élément se met en place dans l'engrenage le plus sombre des l'Univers des Treizes Mondes. Je sens la colère monter dans mes veines, la haine pulser dans chacun de mes muscles. La Rage primesautière qui m'animait jadis surgit du passé et agripe ma gorge de ses doigts décharnés.

Deux flammes naissent au fond de mes yeux, les Ténèbres s'imposent.

Hurlement.


Dernière édition par le Mer 20 Juin - 14:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyMar 19 Juin - 22:23

Non...
Ce choc, vers l'arrière...
Non, pas maintenant !
J'avais pris mon élan, je plongeais droit sur les lumières, et ce choc, vers l'arrière...
Déchirement, quelque chose qu'on m'arrache, violence et douleur, pourquoi, pourquoi maintenant, l'élan brisé est pire que tout...

Furieuse, agacée, je cherche ce que j'ai bien pu perdre en route cette fois. Sale habitude, à chaque fois que je meurs, je perds un bout de moi, c'est de la mauvaise qualité, cette âme, elle s'effiloche...
Je me tourne, je m'inspecte, mais le manque est ailleurs.
Il n'est pas de moi, pas tout à fait.

Je vous cherche, je vous vois, restés en arrière, immobiles.
Toi, buté, fermé comme un poing, le pli au milieu du front, je le vois presque, même s'il n'y a pas de pli, pas de front, peu importe, tu n'es que fermeture et méfiance.
Toi, désorientée, perdue, tu cherches, et c'est la panique qui suinte de toi...
C'est donc vous, il me semble...
C'est vous qu'on m'a arraché.
Et ça c'est insupportable...

Nous sommes faibles si nous sommes désunis.
Nous sommes vulnérables et le voyage nous tuera pour de bon.
Pour de bon ?
C'est étrange... pour de bon...
...
Enfin peu importe.

Il nous faut y aller ensemble, ou rester stagner ici.
Et ça, non, j'ai assez stagné pendant ces années de demi-vie rampante.
Alors je veux aller de l'avant.
Je le veux.
Est-ce que vous entendez ?
C'est quelque chose que je ne dis pas souvent.
Je le veux.
Là, maintenant.
Et j'ai besoin de vous.
Quand bien même je n'aurais pas besoin de vous, je vous emmènerais quand même à ma suite, simplement parce que je refuse de vous savoir traîner ici, volutes d'âmes abandonnées dans le terne et le gris. Je hais le gris.

C'est simple pourtant !
Regardez devant.
Dans les lumières...
Celle-là, c'est la mienne.
C'est évident, non ?
Elle me parle...
Celle-là, là-bas, elle chante sur une note que je connais. Peut-être la tienne, Arlequin ? Oui, peut-être. Regarde comme elle danse... C'est toi, forcément...
Et celle-là, qui pulse lentement, régulièrement, comme un coeur...
Elle brille comme un phare, calme, sereine, immuable gardienne, la Vigilante, c'est elle, c'est toi, Alyssandre, regarde...
C'est si simple !

Alyssandre...
Nous sommes ici...
Tu n'es pas perdue.
Laisse donc ce corps.
Regarde.
Ils arrivent.
Ton sang coule encore, et ils sont déjà là, ils en prendront soin, viens, Alyss, regarde, c'est ta lumière, là-bas.

Arl.
Sale gosse buté, chaque fois que tu ne décides pas toi-même du chemin à suivre, c'est pareil.
Veux-tu bien cesser de bouder ?
Quoi, elle ne te plaît pas, ta lumière ?
Elle est si belle pourtant...
Si vivante...
Efface-moi ce pli sur ton front, relâche tes lèvres bon sang, cette moue, toujours la même moue, celle qui me fait hésiter entre la paire de baffe ou le baiser furieux...
Oui, je sais, il n'y a pas de lèvres, pas de moue... Détail.

Un contact, ou presque, comment appeler une caresse de l'âme ?
La douceur pour Alyssandre, pour la rassurer, l'appeler, l'attirer loin de cette chair qui la retient encore un peu...
Le sourire pour Arlequin, un rien de défi, quoi, tu me laisserais y aller la première ?

Et puis le hurlement.
Venu d'ailleurs.
Puissant, féroce.
Glacé.
Gris.
Je hais le gris.
J'ai peur du gris...

J'ai peur.

Il faut faire vite...
Vous deux que j'aime, vous deux plus proche à présent que ma propre peau, il faut faire vite...
Le temps nous est compté.

Ensemble.
Nouée à vous, je vous pousse et vous entraîne, il faut faire vite.
Le temps nous est compté.
Compté juste.
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyVen 22 Juin - 19:15

Musique

J’ai semé le chaos dans mon âme, sa clairvoyance est à noter dans le carnet des oubliés, des choses qu’on a oublié de faire, des actes manqué, des gestes qu’on regrette, des coups de gueules pour des incompréhensions, des colères idiotes et qui n’arrangent jamais rien, des blessures qu’on laisse en cicatrice sur la joue invisible de l’âme d’un autre ou d’une autre.
Je crayonne encore mon petit carnet des choses ratées, je trace des lettres qui n’ont pas de sens, des revers de médailles, des volées de bois vert, des douleurs que j’éparpille sur les pages vierges de ce carnet qui n’existe pas, qui ne vit que dans l’idée que je me fais de l’existence, cette engeance parfois trépidante, heureuse à certains moments, brefs.

Finalement, je pose mon crayon des peines, et je prends le pinceau des couleurs heureuses pour peindre la page en blanc. Je recouvre les cicatrices qui martèlent chaque page, soigneusement je recouvre de peinture la page de ce que j’aurais du faire et que j’ai oublié, et puis je dessine une aquarelle sur cette page triste.
En bout de pinceau, en pointe léchée
La peinture coule, elle est liberté, elle s’accommode mal des ordres, ou bien n’écoute que ceux que l’ont tait, ceux induits.
Elle bave en couleur
Ruisselle les couleurs fondamentales
L’aquarelle efface les chagrins dans son lit de couleurs aux yeux qui brillent, des verts plus purs que le chant du pré au matin de rosée.
Puis vient le bleu comme l’océan des larmes, et puis le rouge et sa crainte inspirée.
La toile enluminés se tisse sur les pages blanches de mon carnet des tristesses.
Pour une fois, j’aime ce que je fais dans ce petit carnet.
Dommage qu’il n’existe pas, je l’aurais gardé dans ma poche, enveloppé d’un mouchoir humide.

Mon chef d’œuvre épuisé, je réalise que l’erreur est la, sous mes yeux, le vert n’est pas une couleur fondamentale.
Quelle importance, j’aime pas le jaune.
J’aime le vert émeraude, j’aime ce qu’il inspire, j’aime ce qu’il offre.

J’entends ce cri qui déchire mon chef d’œuvre.
Boadicea qui trépigne, Alyssandre qui fait la moue.
J’aime aussi les taquiner, et les faire attendre, n’est-ce pas la politesse des rois ?
Je ne sais plus.
Je ne suis pas un roi, alors je me trompe.
Mes idées ont la clartés d’un puits sans fond.

Il est temps.

Je regarde une dernière fois mon petit carnet qui sourit en couleurs, et puis je le jète dans le néant de l’informe.
Il vole, ses pages de couleurs s’ouvrent et battent comme les ailes du plus bel oiseau, et puis s’envolent et mon carnet sème ses pages de couleurs, plumes de toutes les couleurs.
Elles virevoltent en couleurs. L’arc-en-ciel des pages perdues, l’espérance, le vert que j’ai préféré.

Mon âme est ouverte et elle sourit enfin.

Allons-y, entrons dans la lumière et ne nous retournons plus jamais sur ce qui est écrit sur des pages sans couleurs.

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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptySam 23 Juin - 21:00

Oui !

Oui, venez, venez avec moi, autour de moi, venez vite, c'est quelque part, c'est tout proche, et nous ne sommes pas prêts ! Arl, tu te fais désirer encore, ça ne me fait pas rire, c'est pas le moment ! Le cri, toi tu ris, mais moi je tremble, et si ça nous barrait la route ?
J'en crèverais...
Quoi ? Oui je sais.
C'est déjà fait.
Je m'en fous.
Ce sont des mots.
Ce qui me fait trembler ne peut pas se dire avec des mots...
C'est là, c'est proche, c'est fort et gris, et je ne veux pas de gris, plus de gris, jamais.
Surtout pas ce gris-là.
Il est plus mat que les autres, plus mort, plus menaçant.
Je t'en supplie, Arl, nous avons besoin de toi. Tu nous feras enrager plus tard...
Il faut plonger en avant, unis, tendus, et nous passerons, ensembles, ou nous échouerons, ensembles, mais les lumières sont là et elles nous regardent, plus proches, plus nettes, plus brillantes...

Elles dansent, miroitent, chatoyantes, hypnotiques, tourbillons, vibrations, et la chaleur, les parfums, je perds l'esprit, je perds le but, l'objectif, elles me troublent, me bercent, il ne faut pas les regarder, rester concentrés, rester tendus, droits, pointés vers elles, fermes, résolus, ne pas se laisser égarer, elles sont nombreuses, si belles, et là, là, toi, tu m'attends, c'est toi, je le sais, toi, toi qui chante au fond de moi, cette musique dans ma tête, presque inaudible, depuis si longtemps que je ne me souviens plus...
La voix murmurante, le chant qui m'envoûte, incantation douce, soupir rauque, elle est proche, si proche, elle m'appelle, me supplie, me réclame, elle me caresse, elle me menace, elle me fait mal, elle me veut, je la veux, être en elle, fondue, dissoute, Alyss, Arl, aidez-moi, il le faut, je veux l'atteindre, je ne peux plus attendre, vite, plus vite, plus vite nous irons et mieux nous franchirons l'obstacle, et plus tôt nous y serons, enfin, enfin, enfin...
Les vôtres aussi, je les vois, proches, si proches, leur chant est pour vous mais je l'entends quand même, les harmoniques complexes, entremélés, comme nous le sommes, entremélés, nous sommes si près à présent, elle sont immenses, et je le vois, le voile, la barrière, la frontière, nous y sommes presque, Alyss, regarde, regarde !

C'est toi.
La lame brandie, la plus forte de nous trois, la plus droite, c'est toi qui peut ouvrir le passage, fendre les mondes. C'est toi qui peut forcer la barrière miroitante à céder devant nous, nous trois, rassemblés, noués, alliés, c'est toi le fer de lance, la pointe de flèche, nous sommes l'élan, la force mais c'est toi qui ouvrira la route, toi qui nous donnera à nos lumières...

Toute ma vie, une attente, un prologue, une préparation.
C'est maintenant que je nais.
Maintenant que je suis.
Maintenant.
La barrière, le voile.
Alyss... Alessa...
Frappe.
De toutes nos forces.
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyLun 25 Juin - 22:40

Rouge… le ciel se teinte de rouge… le soleil se fend en deux comme un fruit trop mûr.

Le monde disparaît… mon corps se dissout dans le néant… je ne vois que vous, que nous, qu'eux tous… ils brillent aux fonds de mes yeux sans iris… le ciel se teinte de rouge…

La flamme de mon être s'embrase… Alyssandre je suis… je ne suis plus… nous… vous… Je…

Le ciel se teinte de rouge… la braise avant la cendre… la cendre…

Ce cri…

Le ciel est gris… le monde est terne…

Boadicea… Arlequin… je souffle vos noms dans l'air lourd du rien… nos noms… eux… Je ne sais plus…

Ce cri…

Il déchire mon être, il sabre ma quiétude, mon brasier s'éteint… NON!

Il faut… il faut… je te cherche, toi, vous, nous… je vous enveloppe au creux de moi, en moi. Arlequin, oublie tes illusions… Boadicea, préserve tes émotions… L'appel… l'appel… Tahäl…

Non!

Je vous enveloppe de mon essence… je vous suis… je vous précède… rien ne vous atteindra… pas toi… pas eux… Nous sommes si proches... rien…

Une lance de flamme nait entre mes mains de brume ardentes… la lame est pointée vers le ciel mort… Je hurle.

L'arme s'abat sur le brouillard qui m'entoure, mon cœur pulse… notre… le choc…

Je tremble, mon essence est secouée de spasme, je vomis un flot de colère… quelque chose résiste… ce cri.

Non!!

L'arme se brise en éclat de brume, volutes inutiles, éclats de rien entre mes mains qui n'en sont pas. Votre force, la notre, la mienne… je perds le fil… je ne sais pas… je ne sais plus…

Aidez-moi!!!

Je t'enlace… toi… vous… nous… je… Je me noie dans vos êtres, j'y plonge pour émerger à nouveau à la surface. Quelque chose nous barre le chemin, quelqu'un m'empêche d'ouvrir le passage.

Mon être brûle de haine, de frustration et de peur mêlée. Autour de moi danse les flammes… sur ma langue un gout de cendre…
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Boa
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MessageSujet: Re: In espérance...   In espérance... - Page 2 EmptyLun 25 Juin - 23:36

Ici...

Cri aigu, hurlement de souffrance, de terreur
Pic de glace blanche dans un maelstrom de gris épais
Echec, refus, recul
Fureur.
Ma fureur.
Je veux.
Je veux !
JE VEUX !!!


Je veux ma lumière.
Maintenant.
Maintenant, je ne peux pas attendre, je ne peux pas reculer.
Toi non plus.
Ni toi.
Aucun de nous.
Je veux, Alessa.
Je veux, pardonne-moi...
Ta terreur...
C'est lui, c'est CA.
La chose grise, mate, sournoise, la chose impalpable qui se glisse et se répand, silence mortel, et qui étouffe, qui étouffe.

Il ne t'étouffera pas.
Je refuse.
Moi, je refuse.
Je refuse, j'exige.
Etrange.
Moi... qui exige... étrange, en vérité.
C'est peut-être la lumière, qui exige.
A travers le voile.
La lumière.
Celle qui est du blanc rosé des fleurs de cerisier.
Celle qui me souffle un nom.
Mon nom...

Je l'entends, Alessa.
J'entends ta lumière, celle qui bat, lente et régulière comme un coeur, celle qui bat rouge comme le sang qui court, la vie qui palpite.
J'entend l'autre lumière, celle dont la voix ressemble à celle d'Arlequin, qui vibre et tourbillonne, éclatante un instant, furtive l'intant d'après, toujours changeante...
Ecoute, Alyss.
Ecoute nous.
Ecoute.

Oublie les cendres...
Oublie le gris...
Il ne peut t'atteindre...
Je suis autour de toi, il ne peut t'atteindre...
Oublie les cendres, Alessa...
Oublie le goût des cendres...
Un baiser...
Un baiser long, tendre, fort, un baiser...
Un baiser de violence et de passion...
Un baiser blanc...
Blanc rosé, la fleur du cerisier, le parfum, sens-moi, goûte-moi, je t'aime tant, aide-moi, j'ai tant besoin de toi...
Larmes blanches...
Blanc rosé...
Alessa, par pitié...

Oublie le gris.
Ecoute.
Repose-toi sur moi.
Ecoute.
Glisse toi entre ces bras tendus, ce ne sont pas des bras, écoute.
Laisse-toi peser sur ce corps doux, ce n'est pas un corps, ecoute.
Ecoute-moi...
Regarde-moi.
Oublie la chose grise, regarde-moi...
Regarde-les... Elles attendent...
Sens moi, autour de toi, en toi, la force qui t'arme, barreau puissant, la force qui te gaine, armure solide, ton armure, Alyssandre, Alessa, ton armure faite de moi...
Je t'enveloppe, un drap blanc, soie fine, acier froid, rigide, je veux, Alessa, j'exige, j'exige une brèche, j'en ai besoin.
Ecoute en toi, écoute ma voix, prends, la chaleur, la force, prends tout, prends la volonté brutale de briser l'obstacle, prends appui sur mon besoin, ma faim sauvage, mon désir, prends ta force en moi, prends mon amour et ma rage, prends et perce, et déchire ce voile, enfin...

Il ne peut t'atteindre...
Je ne le laisserai pas passer...
Roulée, enlacée à toi, guide et soutien, force en attente d'explosion...
Prends...
Prends et fonce, il ne t'atteindra pas.
Il devrait m'atteindre avant.
Et nous ne sommes pas seules...

Hëllequin.
Eveille-toi...
Ta force à toi, le Fou, celui qui se rit de la mort comme de la vie, celui qui pleure de la laideur comme de la beauté, celui qui tue et danse, celui qui ne peut être enchaîné par rien, contenu par rien, fluide et mouvant, le tourbillon, la brise et la lame de fond.
Ta force, Hellequin...
Maintenant ou jamais.
Avec nous.
En nous.
Tahäl...
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