[Les Ithryn Luin]
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 Pendant tout ce temps

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Alyssandre
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MessageSujet: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptySam 13 Jan - 22:36

J'ai refusé…

Il voulait faire de moi un être sanguinaire, buveur de sang, briseur de vie, pour un idéal dont j'ignore tout. J'ai vu les autres le suivre sans frémir, l'enlacer dans leurs bras pleins d'amour, leurs âmes l'étreignant, l'appelant de leur souhait vers un renouveau, une résurrection à laquelle je n'entends rien.

Je les ai vus chasser, je les ai sentis frémir, exulter lorsque l'âme arrachée à son corps était envoyée dans son antre maudite. Lui le Faucheur, l'étrange créature qui insinue en moi son appel, qui fait vibrer chaque parcelle de mon être et à qui je refuse tout droit sur moi.

J'ai choisi la folie, douce étreinte de mon esprit déviant. Je me suis enchaînée à un sanctuaire qui n'a de sens que pour moi. Porte scellée à jamais close, je demeure dans un monde vacillant. Je sens les appels lancinants, ces mains qui me cherchent et fouillent mes chairs pour me faire rejoindre la surface

Mais j'ai refusé…

J'ai choisi de me noyer dans ma propre névrose, mon corps secoué de spasme, soumis à un ordre auquel il ne peut obéir. Dans ma gorge sèche, des hurlements incohérents s'élèvent, brûlant mes lèvres, déchirant mes poumons, autant d'éclats de verre qui se brisent sur les parois de ma prison consentie et qui me laissent comme une plaie à vif.

Mon corps lacéré, mutilé, par qui, par quoi… du sang sur mon épée qui gît à mes côtés, au creux d'une main qui n'a plus la force de la brandir.

Je glisse contre le mur qui me soutient et m'écroule dans un bruit mat sur le sol de pierre brut. Un de mes bras se lève, tendu par la chaîne qui le retient. Je suis un pantin déarticulé et vide qui n'a plus de raison d'être.

J'ai refusé…

Une larme coule sur mes joues au souvenir de mes compagnons perdus. J'ai cru les retrouver un instant, Boa… Arlequin… j'ai vu la même folie dans leurs yeux et j'ai fui. J'aurais du me battre pour tous les Ithryns disparus, et pour ceux qui dans mes pires cauchemars embrasent un destin qui m'effraie. Je me suis barricader à l'abri de tout, à l'abri de moi, laissant le monde extérieur suivre son cours. La roue du temps est sortie de son axe, chaque seconde est un millénaire de souffrance et de torture qui me rapproche un peu plus de la conclusion.

Une larme coule sur mes joues, je laisse filer un peu plus de cette vie qui m'effraie tant, espérant trouver dans la mort une sortie. Quel fin glorieuse pour la guerrière farouche… dans l'oubli de tous…

Mon corps tremble de frustration. Dehors quelqu'un sonne le cor, la curée est annoncée, mais je ne plongerai pas mes crocs dans la chair putride. Doucement, je disparais dans un souffle qui dure une éternité…
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Alecto
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyDim 14 Jan - 2:23

Un délice...

Elle se tortille et elle tremble comme un serpent à l'agonie. Sauf qu'elle est bien vivante, la guerrière enchaînée. Un régal, ce qu'elle peut être vivante... Vivante et torturée. Emmurée en elle-même autant que dans ce réduit où elle s'est réfugiée. Qu'est-ce qu'elle est belle quand elle crie et qu'elle pleure...

Comme je la hais.

Invisible pour elle, je flotte juste au-dessus de son visage. Tout près. Je ne veux rien perdre de son expression. Je bois ses cris et ses larmes... Des heures durant, des jours entiers, des semaines... Elle ne meurt pas. Elle ne peut pas... Elle le veut sûrement, ça se lit sur chacun de ses traits noircis par la crasse, striés de larmes. Parfois je recule, pour la voir tout entière, pour me repaître de ses spasmes, de ses frissons, des frémissements qui l'agitent jusque dans son sommeil. Ses cheveux de flamme ne sont plus qu'un tas emmêlé, crasseux, dont tout éclat s'est retiré. Son visage fier n'est plus qu'un masque de détresse... Son corps parfait et athlétique une ruine ravagée, racornie, déssechée par la soif et la faim, la chair jaune, le muscle flasque, le flanc creux...

Une épave...
Et je ris de ta souffrance, traîtresse.
Je jubile à chacun de tes hurlements.

L'appel... Il retentit pour la Chasse, Alyssandre. Tu ne veux pas y aller ? Ils vont partir. Ils vont aller la chercher, et ils vont la tuer. Et ils attendront qu'elle crève, debout à côté d'elle. Ils regarderont les derniers soubressauts nerveux qui agitent son corps, la bave aux lèvres et les yeux enfiévrés. Tu ne veux pas les suivre, Alyssandre ? Un bon coup de cette épée à travers sa chair, ça ne te tente donc pas ? Non ?

Laisse tomber... Tu n'y étais pas, j'en viens. Ce n'est pas toi qui m'a fait naître, et pourtant, tu n'y es pas pour rien, la belle... Tu n'y es pas pour rien... Tu peux bien tremblotter comme une petite vieille, tu peux bien te recroqueviller en fermant bien fort tes yeux, plutôt que de te mettre en marche à leurs côtés. Tu portes ce poids aussi bien qu'eux tous. Toi aussi tu mérites ma haine...

Ton souffle suspendu... Ton coeur qui ralentit... Tu crois vraiment que je vais te laisser plonger, Alyssandre ? Pourquoi crois-tu que je veille ici ? Pourquoi crois-tu que j'y reviens si souvent ? Mourir ? Toi ? Oh non, la belle, tu ne mourras pas... Pas encore... Le moment que je guettais est venu.

Toute ma haine se rassemble. Toute ma fureur. Ma rancune. J'apparais au-dessus d'elle, forme blanche encore indistincte, mais ma substance se fait de plus en plus dense, et je descends doucement tandis que mon visage se précise... Je m'approche de toi, Alyssandre. Ce n'est pas un corps que j'ai, pas vraiment, mais il devient presque solide, et il a presque un poids. Je ne peux pas mieux faire, je ne pourrais t'écraser, je n'ai pas ce pouvoir. Par contre, ce que je peux faire, c'est me laisser reposer sur toi, de tout mon long, saisir une poignée de cheveux et te forcer à tourner la tête.

Voilà qui devrait suffire à te sortir de ta torpeur, qu'en dis-tu ? Eh non, belle ruine de guerrière. Tu n'étais pas vraiment seule, et pas vraiment cachée ! Tiens, ça doit faire longtemps que tu n'as plus entendu une autre voix que la tienne, je me trompe ? Allons, je suis dans un bon jour, je vais te faire ce petit cadeau...

- Non, non, tu ne partiras pas, trop facile... Traîtresse, traîtresse, ouvre les yeux ! Ouhou ! Allons, traîtresse... C'est l'heure du jugement ! Un peu de courage ! Traîtresse ! Reviens...

Une petite pointe de douleur au milieu du front. Puis sous le cou. A l'épaule. Le menton. Le sommet du crâne... Je te pique, ici, là, ailleurs... Ouvre les yeux, ouvre les yeux, ouvre les yeux...

Traîtresse.
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyDim 14 Jan - 18:59

Mon corps est mort, masse inarticulée et putride. Mes sens se sont éteints, je ne sens, ni ne voit rien. Pourtant quelque chose me retient, m'empêche de partir, de me jeter dans le néant de l'inconscience et de disparaître.

Une voix vient raisonner au creux de mon oreille, familière et étrange cependant. Mes lèvres s'entrouvrent soufflant, mais aucun son ne sort de ma bouche pâteuse, juste son nom mimé : Boadicea…

Pourquoi ce mot dans ta bouche… Traîtresse… non… je n'ai pas trahi, j'ai choisi ma voie, celle du renoncement. J'ai déjà donné trop de moi-même pour me sacrifier encore. J'ai souffert plus qu'il ne m'était humainement possible de le faire… laisse moi partir, laisse moi mourir…

Une douleur fulgurante, étrangement différente de l'élancement brûlant qui a prit possession de mon être, me vrille le crâne. Mes paupières s'ouvrent et comme un levé de rideau baigné de lumière, je découvre l'acteur de mes souffrances.

Tu n'es pas Boa, tu as ses traits, son essence… mais tu n'es pas elle…Qui es-tu?

Ma voix raisonne, pire qu'un coassement, rauque comme la roche contre laquelle je suis appuyée.

"Non… pas trahi… ne voulais pas…"

Les mots m'échappent, dans ma faiblesse, je ne parviens à les faire miens, à les moduler, à les extraire de mon cœur qui ne bat presque plus. Pourtant, en mon sein un feu vient d'être ranimé, m'embrasant comme le fétu de paille que je suis devenue, réminiscence du brasier qui m'a fait m'enfermer ici.

"Tu n'as aucun droit de me juger…"

J'ai décidé de mon sort. Moi seule ait choisi ma torture, nulle autre que moi n'a le droit de prononcer ma sentence… Alors pourquoi je cherche tant à me justifier auprès de toi?
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Alecto
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyLun 15 Jan - 0:05

Rire plus acide qu'un coup de dent dans un citron encore vert...

Le droit ? Tu déciderais donc de mes droits, toi ? Mais j'ai tous les droits, ma chérie !

La seule chose que je n'ai pas, c'est assez de pouvoir pour appliquer véritablement mes sentences... Et ça ne fait qu'ajouter à ma rage et à ma rancune... Te tirer les cheveux d'un petit coup sec pour apaiser ma frustration, ça me soulage, mais si peu. Te piqueter le visage de mille petites aiguilles... Une seule grosse aiguille, je le pourrais aussi, mais je garde celle-là pour plus tard... Si je dois vraiment capter ton attention. En attendant ma colère se renforce à la pointe de fierté, imperceptible, qui a percé dans ta voix... Mon ombre de corps se fait plus tangible, plus lourde... Tu devrais commencer à ressentir le froid glacial à travers tes guenilles...

Mais tu as peut-être raison, je te traite trop rudement, si on pense que sans la facilité avec laquelle tu as détourné ton regard, je n'existerais pas, pas comme ça, pas libre... En fait, je devrais peut-être te remercier ?

Petite traction sur la mèche de cheveux. Froide caresse le long de la joue, de l'autre main. Et dans ma voix, tout le mépris du monde.

Grand merci, Traitresse. Heureusement pour moi, tu oublies tes amis dès qu'ils sont hors de ta vue, et ton regard change très souvent d'objet ! Si tu ne l'avais pas laissée partir seule et le coeur déchiqueté, elle n'aurait jamais accumulé assez de peine et de douleur, et je ne serais pas là... Si tu l'avais secourue, comme l'amie qu'elle pensait avoir retrouvé en toi, elle n'aurait peut-être pas fui, les autres ne l'auraient peut-être pas traquée et abattue comme une bête, et jamais je n'aurais pu me détacher d'elle !

Bizarre... Même en sachant que je te dois mon existence autant qu'aux ordures qui lui ont grillé la viande et lacéré la peau, je n'arrive pas à ressentir une once de gratitude. Vraiment très bizarre, tu ne penses pas ?


Les derniers mots, presque crachés en plein visage. Je me tiens à quelques centimètres d'elle, les yeux plantés dans les siens, cloués, rivés. Et n'essaie même pas de détourner le regard, cette fois, Alyssandre. Ma main n'est pas tout à fait matérielle, mais je te tiens.
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyMer 17 Jan - 1:22

Pourquoi j'ai si mal, pourquoi tes mots me touchent comme autant de poignards aiguisés? J'ai beau me répéter encore et encore que tu mens, qu'elle va bien, que ce n'est pas ma faute, tes paroles m'atteignent et me transpercent de part en part.

"Mensonge…" Marmonnais-je dans un souffle

Et pourtant… chaque syllabe qui sort de ta bouche a l'accent de la vérité. J'ai préféré ignorer ce qui se passait. A peine retrouvés, j'ai laissé mes amis se déchirer devant mes yeux, je l'ai laissée partir sans un mot, sans un espoir de réconfort. J'ai préféré fermer les yeux sur ce qui se tramait devant moi et fuir, m'enfermer à double tour. J'ai préféré la souffrance de mon propre corps à la douleur des autres.

J'ai renié les liens qui m'unissaient aux miens par peur d'être blessée à nouveau. Je me suis cloîtrée dans ma folie, sans espoir d'absolution. J'ai laissé mes larmes amères laver ma conscience jusqu'à rendre mon âme plus sèche qu'un roc.

Tes tortures ne m'atteignent pas, mon corps est mort depuis des lustres, tu plonge tes doigts dans une chair que la raideur cadavérique refuse d'enlacer, mais qui pourtant est dénué de vie, putride, décomposé, amas de viscère sans forme.

Mais tes mots me lacèrent…

Je comprends qui tu es, la vengeance qui t'assoiffe. Boa, pardonnes-moi… je savais, je voyais, je sentais, mais j'ai préféré me cloîtrer dans une indifférence obstinée, j'ai préféré me détourner de toi et de ce qui te rongeait.

Trop de maux m'ont accablés durant ma vie et quand j'ai senti les tiens, si vif, si brûlant, je me suis enfuie de peur de les ressentir, comme une morsure ardente sur l'ombre que je suis devenue.

Derrière une demi vérité, j'ai caché ce qui restait de moi et, étouffée de honte et d'orgueil, j'ai attendu le baiser funeste qui jamais ne vint.

Et te voilà, ombre d'elle, résidu de fausse couche de sa rancœur. Torture-moi tant que tu le souhaites, ce n'est que justesse. Au moins je sais… je sais que lui était là au bon moment. Au moins, il était là pour elle…
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptySam 20 Jan - 0:15

Tu as beau nier, je vois bien que j'ai touché au vif. La flambée de plaisir que j'en ressens m'arrache un rire sec et méprisant.

Par contre tu n'as pas l'air de sentir le froid. Ton corps ne réagit pas aux piques, ou à peine. Serais-tu plus loin que je ne le croyais ?

Alors ça, ça me mettrait vraiment en rogne.

Pas de ça, ma belle. Je veux te voir souffrir, moi. Je veux t'entendre crier. Si tu es encore capable de te tordre et de frémir, c'est qu'il reste de la vie dans ce déchet de corps.

Et j'irai la chercher.


Essayerais-tu de mourrir, Traîtresse ? Crois-tu vraiment que c'est possible ? Tu parles, tes yeux sont ouverts et tu vois, tu n'es pas morte, ma belle traîtresse, oh non. Il faut juste que quelqu'un de bien intentionné secoue un peu les braises de cette vie, souffle dessus pour les faire rougeoyer un bon coup... Elles flamberont, elles brûlerons haut, fais-moi confiance, je sais quoi faire...

Je te préviens, ça fait mal... Mais après tout, avoir mal, c'est être vivant, non ?

Et ma foi... Dommage, n'est-ce pas que tes chaînes t'entravent et que personne ne puisse t'entendre hurler ? Mais n'aies crainte... Je leur ferai entendre tes cris... Je leur porterai tes cris dans leur sommeil, je te le promets, ils entendront quelle belle musique tu feras quand ton corps sera réveillé...


La forme blanche semble se rassembler en une boule de lumière intense, suspendue à quelques centimètres au-dessus de la poitrine d'Alyssandre. Puis cette boule devient fuseau, puis lame.

Brutalement, elle plonge sur le corps abandonné de la guerrière, et y disparaît.

La sensation doit ressembler au grouillement de milliers de vers qui se tortillent en même temps au beau milieu des chairs. Elle gagne rapidement tout le buste, les membres, la tête. L'arrière des yeux. Une sorte de froissement entendu de l'intérieur, ignoble...

La sensation se modifie. Le grouillement se fait pulsation, de plus en plus rapide, vibration, de plus en plus intense. Puis naît la douleur. Comme une pression trop forte, de l'intérieur. Quelques secondes. La douleur se retire des membres et se concentre, de plus en plus violente, au milieu du sternum. Elle s'accroît, irradie.

Et continue à s'accroître jusqu'au cri.
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyLun 22 Jan - 13:04

Pourquoi ne me laisses-tu pas en paix ? Je voudrais quitter ce monde qui ne m'a apporté que souffrance et déception et toi, tu me retiens entre vie et mort, refusant de m'accorder la trêve que j'appelle de tous mes vœux. Mon corps s'éteignait, masse informe et inerte et voilà qu'il ressent à nouveau, par ta faute.

Je te vois devenir lame, spectre du désespoir, je te sens plonger en moi comme une épée au métal glacé. Mes chairs se crispent à ton repoussant contact, je hoquette, suffoquant sous le coup, pour une blessure qui n'en est pas une.

Je te sens fourmiller dans mes veines, diffusant ton être haineux dans mon corps, ravivant chaque muscle en un braisier de douleur. Chaque parcelle que tu traverses est secouée de spasmes violents. Mes yeux se révulsent, mon corps tremble violemment, cherchant à rejeter l'intruse qui s'y est installée.

J'ai l'impression de sentir mon cœur au creux de ta paume alors que tu le broies, encore et encore et encore, cherchant à ranimer la vie dans mon corps épuisé. Tu l'éveilles, sans aucune douceur. Chaque cellule de mon être semble à vif, provoquant une torture que je ne peux plus supporter.

Mon corps se tend sous l'effet de tes manipulations, s'arquant à l'extrême. Un cri monstrueux s'échappe de mes lèvres, rauque, inhumain. J'ai l'impression d'être plongée au cœur d'un brasier, les flammes léchant mes membres comme du bois sec, ma tête prête à éclater sous la pression.

Le métal de mes chaînes grince et hurle avec moi, alors que tous muscles bandés, mon corps se débat contre lui-même. Les maillons se déforment et finissent par céder, les bracelets de fer maculés du sang de mes poignets cisaillés. Je m'écroule sur le sol, ma voix brisée par ce cri qui ne cesse pourtant pas, pantin rigide, tendu jusqu'à la rupture.

Des larmes de sang s'écoulent de mes yeux grands ouverts, suivant le chemin sinueux de mes joues creusées par l'effroi. Ma main droite s'est crispée sur mon épée, dernier objet qui ait un sens pour moi. Dans des mouvements frénétiques, je bats l'air au-dessus de moi, cherchant à abattre des démons moqueurs qui dansent autour de mes yeux en points lumineux. Mes cris redoublent d'intensité, symphonie de hurlements macabres aux accents désespérés. Des mots apparaissent entre les cris comme une litanie…

"Sors de moi… Sors de moi… Sors de moi…"
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MessageSujet: Re: Pendant tout ce temps   Pendant tout ce temps EmptyDim 28 Jan - 1:53

T'en crèves, tu hurles, tu pleures ?
Pas encore assez.
Jamais assez.

Mais il y a des limites à ce que ces corps supportent, surtout aussi affaiblis, non ? Alors il faut bien sortir, mais pas si facilement, non, pas si facilement, je veux que tu te souviennes...


Hais moi, Alyssandre, ma belle traîtresse, hais moi, âme mortelle dans un corps presque mort, déteste, crache, hurle et vomis-moi, ma mère, vomis-moi, oui, VOMIS-MOI MAINTENANT...

Elle se tord, la belle, elle se courbe et les spasmes la tiennent. L'ombre claire jaillit de sa bouche crispée, par à-coups, réticente, cramponnée à la gorge, à sa boucle, laissant sur sa langue des griffures illusoires et des traits de bile.

Puis la forme se déploie à nouveau, le visage réapparaît, les yeux sombres, le sourire en rictus. Elle guette les yeux épuisés, elle les cherche, elle les capture à peine ouverts.


Tu vois, tu vis, la belle... Merci qui ?

Silence... Evidemment... Je ris.

Ingrate, tu vis, enfin, tu revis... Mais trop faible, n'est-ce pas ? Oui, trop faible... Il en faudrait bien plus... Je pourrais le faire, il y a des moyens, même des moyens assez plaisant, tiens, que penses-tu de celui-là, par exemple...

Elle tend une presque-main vers le bas-ventre d'Alyssandre, elle l'effleure, et une lumière rosâtre diffuse vers elle. Une sensation... Pas une caresse, pas un contact, non, quelque chose de plus intérieur. Une sorte de plaisir étrange et issu des profondeurs de la chair. Juste le temps de voir le ventre se crisper et les jambes se tendre, et la lueur cesse brusquement.

Mais non. J'ai d'autres moyens, Traîtresse... J'adorerais par exemple te mettre face à celle dont j'ai réussi à m'enfuir. J'adorerais voir ta tête, vraiment, sois sûre que je boirais la moindre de tes larmes...

Mais j'ai mieux..

Figure-toi que je connais quelqu'un qui est très impatient de te voir. Quelqu'un que tu n'as jamais rencontré. Et pourtant, sans lui je ne serais pas là, c'est quelqu'un qui vaut la peine, je t'assure... Tu adoreras faire sa connaissance, et puis tu n'as rien à craindre... Je serai là... Je te protégerai...


Elle éclate d'un rire ignoble. Tend une main vers le crâne d'Alyssandre, et la pose sur son front. Comme elle la retire, une sorte de vapeur semble venir à sa suite. Une vapeur rouge...


Viens, la belle, viens avec moi... Tu résistes ? Résiste ! J'adore qu'on me résiste... Ne t'inquiète pas de la chair... Elle vit. Elle vivra... Viens, la belle... Viens...
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