Y'avait pas de place ailleurs alors...

...en désespoir de cause je me retrouve ici...

Il me voit pas…
Non, je crois pas qu’il me voie…l’ombre du buisson est suffisante pour cacher ma croupe. Et puis ce ne sont pas mes muscles volumineux – hem – qui seront difficiles à escamoter.
Le buisson, le buisson…
Sin, t’es stupide. Se poser dans les broussailles pour chasser les ents. Si ça se trouve, ils communiquent, ils sont déjà en train de se parler, « Eh Maurice, y’a un centaure crétin qui croit qu’on le voit pas, l’andouille. Bon, tu te le paies ou tu le laisses à Gérard le marronnier ? »
Mauvaise technique.
Y’a quoi d’autre ? Le face à face ? Plutôt mourir. Oui, d’ailleurs, combattre en vis-à-vis me ferait certainement trépasser. Et même si c’est pas le cas, je garde pour moi le bénéfice du doute.
La dernière solution, c’est d’arrêter de jouer au bûcheron. Mais si je le fais, je demeurerai éternellement un aventurier pitoyable. C’est déjà plus qu’à moitié le cas, autant conserver un espoir de rattraper les dégâts ! Qui sait, peut-être qu’un jour je serai courageux ?
Ah, la bonne blague. Dans mes rêves et mes récits, à la limite, et encore, je pratique tellement peu – pas – que je ne suis même pas certain de savoir mentir correctement. Faudra que je m’entraîne.
Bon, on garde la première option. Celle qui comprend l’hypothèse « les arbres ne sont pas tous vivants », et qui se traduit par « je reste planqué et je lui plante une bonne flèche entre les deux branches ».
Lâchement, mais sûrement, efficacement, et sans danger pour moi. Parfaitement, donc.
Yek yek ye…mais qu’est-ce qu’il vient faire là, lui ? C’est MON ent ! C’est moi qui ai scrupuleusement planifié sa destruction ! Et voilà pas que ce troll stupide me le pique ! Nan mais je vais me le…
Fichtre. Il m’a vu. Changement de tactique.

Bonjour, vous allez bien, enf...hum, camarade troll ? Beau temps n’est-ce pas, hmmm, idéal pour couper du bois, j’aime la fraîcheur de la brise matinale qui passe entre les feuilles d’un arbre abattu. Pas vous ? Vous ne dites rien ? Vous avez certes raison, rien ne vaut le silence absolu qui règne dans cette forêt, seulement entachééééééééééééééé…

Mais c’est qu’il cognerait l’animal ! Il me prend aussi pour un arbre ?

Eh gros, faut te payer des bézicles ! A peine si tu m’as touchAÏEUH !

En plus il sait lancer sa massue, celui-là. C’est mon jour de pot. Saint J’me-casse-en-courant, viens à mon secours…
C’est mon saint préféré. Forcément. Si j’ai quatre pattes, c’est bien pour fuir deux fois plus vite que la moyenne non ? Je ne comprends pas qu’on puisse être centaure et courageux, à moins d’être centaure et énervé, ou niais, ou sûr de soi. Et puis se passer un peu de baume, c’est bien aussi : ça veut dire que je ne suis pas niais. Enfin, je crois.
Mais je peux pas laisser passer une agression aussi caractérisée que celle-là. Bon. Il me voit plus, mais moi je le vois encore.
Oui, pour être un bon trouillard, il faut avoir une bonne vue, pour anticiper encore mieux le danger. Ou moins le provoquer.
Doucement, une flèche, celle que je devais à l’ent, t’avais qu’à être moins nouille mon coco, hop, crack, entre les deux yeux.
Maintenant, c’est séance pillage de cadavre. Pas glorieux, mais lucratif, quand on regarde bien. Beaucoup plus que la revente d’objets : on se fait payer cash, et l’autre partie ne négocie absolument pas la rentrée d’argent. Ou alors c’est qu’on a mal fait son boulot et qu’il bouge encore. Ou encore qu’un autre quidam joue les empêcheurs de tourner en rond. Une deuxième flèche peut régler le problème, une bonne course aussi. Chacun sa méthode. Moi, ça dépend la distance.
Hem. Une massue moisie, un pagne moisi, un anneau moisi aussi, vert de gris. Un butin moisi. Y’a que le cadavre qu’est pas encore moisi, paradoxalement. Mon pauvre Sin. C’est pas encore ce sort que tu vas te payer une bien belle écurie avec de la paille douce.
Les héros, les vrais, ils en ont des pièces luxueuses pour faire relâche, avec serviteurs, propreté, tralala itou. Seulement, ils s’en servent beaucoup moins longtemps en général que ceux qui vivent discrètement dans la fange. Ouais, comme moi. On se console comme on peut.

Je suis pas sûr d’être bien fait pour être aventurier. Seulement, à chaque fois que je me demandais si je pouvais pas faire autre chose – chasseur, garde, prêtre – c’était toujours la même réponse. « Sin ? Non, dès que le vent va tourner, il serait capable de nous planter un poignard entre les côtes. » Même les prêtres ont supposé que si un culte venait à plus se développer, je serais le premier à tourner casaque et à rejoindre la nouvelle religion, hérétique comme il se doit.
Meeuh.
Primo, je n’utilise jamais, mais alors jamais de poignard. Pour attaquer quelqu’un avec ce cure-dents, il faut être à une distance qui nécessite que lui aussi puisse attaquer, ce qui est le comble de l’inconscience. Deuxio, je n’attaquerai jamais d’anciens amis. Non, je me tirerai discrètement, voilà tout. Sans trahir personne. Activement.
C’est dingue ce que les gens peuvent vous faire une réputation sur de pauvres faits comme une fuite devant un sanglier enragé ou une disparition lors de l’attaque inopinée d’un village. Gouverner, c’est prévoir. J’aurais du gouverner, parce que j’ai toujours parfaitement prévu. Assez parfaitement pour survivre. Et qu’est-ce qui importe de plus ?
Mais pour gouverner, il faut être puissant. Pour être puissant, il faut être riche. Pour être riche, il faut être né en l’étant – pas mon cas – ou il faut le devenir. Et quand on a pas la fibre marchande, ben on chasse des chimères, ce qui en langage courant s’appelle « être aventurier ». CQFD.
Y’a qu’une chose qui m’incite à m’approcher. Une belle fille, chevaline si possible, mais si non, j’arrive – grâce à mon excellente vue de lâche – à me rincer convenablement l’œil. C’est simple. Les mâles sont négatifs, les femelles positives, surtout lorsqu’elles sont jolies. Moi, je suis absolument polarisé négativement. Alors j’évite les mecs, et je suis attiré par les filles. Et, parfois…bon, souvent…ok, presque tout le temps, elles me repoussent. Mais au moins, je n’aurai pas été contre ma nature.
Et j’ai une théorie selon laquelle chaque arme que porte la nana la rend un peu moins positive. Ce qui explique ma répulsion pour les filles armées. Mais c’est pareil, il y’a un ratio armement/physique dont j’estime être le seul juge capable d’évaluer correctement. Le paramètre « noirceur de l’œil » entre pas mal en ligne de compte aussi.
Vous imaginez pas non plus que je saute sur tout ce qui possède une croupe et un poitrail accueillants. Non. J’apprécie positivement, bien plus que ce qui a une épée et une armure. Lorsque l’on a le choix entre un buisson d’épineux et un doux champ de blé, ce n’est pas forcément par amour pour les céréales qu’on passe par le second.
Enfin je me comprends.
Quoi qu’il en soit, mes problèmes de logement de ce soir ne sont pas résolus. Si je tenais la raclure qui m’a tiré ma bourse, je la transformerais en pelote d’épingles. Je suis sûr que c’était un félys, il n’y a que pour s’attaquer de manière aussi fourbe aux gens.
Et vue le quotient intellectuel apparent des habitants du coin, si je veux éviter une longue liste de fractures, il serait sage de trouver un abri.
N’importe quoi. Une maison, une hutte, une étable, une grange, même s’il faut dormir avec des oies ou des chèvres, j’accepte. Tout sauf une nuit à la belle étoile, d’autant que le temps est nuageux.
Bon. Mettons que je parte vers l’Ouest. Evidemment, rien n’est fléché par ici. Le 6ème sens qui permet d’éviter les ennuis ne permet malheureusement pas d’attirer les secours. J’ai tout mis dans la première option.
Au moins, ça me musclera, je suis pas un percheron, mais je flirte dangereusement avec la maigreur. Quoique…c’est élégant, la finesse. Ca évite de douloureuses éraflures lorsque l’on fui…euh lorsque l’on court dans la forêt. Et puis il y’en a marre, de tous ces types qui exhibent leurs pectoraux. Ce n’est pas à la force du bras qu’on tire une belle flèche, c’est à la précision de l’œil. Et oui. En tout cas, moi, ça m’arrange. Sauf quand je n’ai pas mon arc. Dans ce cas, de belles tablettes de chocolats associées à des biceps surgonflés ont un puissant effet anti-belliqueux. Etonnez-vous, après, que je dorme armé !
Une rivière. Chouette, un petit décrassage commençait à devenir urgent. Si je renifle à trois lieues, il est possible que certains fermiers à l’esprit étroit m’envoient passer la nuit ailleurs, malgré mon charme naturel. Allez, plouf. Sympathique, ce cours d’eau. Il remue pas mal, ça m’entraînerait presque. D’ailleurs, je dérive un peu, se laisser aller y’a que ça de vrai. Voyons…oula. Oui, étant donnée la couleur de l’eau, cette rivière tombe à pic.
Tombe à pic.
Chiotte.
Une cascade..
Va falloir patauger, Sin. Une, deux, trois, quatre, c’est pas croyable, j’ai tant de barbaque que ça à remuer ? Un, trois, quatre, je dois avoir l’air ridicule, deux, quatre, cinq, et oui j’ai deux bras, aussi, trois, six, deux, quatre, un, hop, sur la rive.
Trempé comme une soupe. Mais vivant. Et en santé correcte. Que demande le peuple ! Un abri. C’est vrai. On repart. Il n’empêche. Ils pourraient indiquer quand il y’a une cascade, c’est pas compliqué, un pauvre panneau et tout le monde est au courant.
Quel jeu de mots.
C’est comme la forteresse, là-bas, ils l’auraient fléchée, ça m’aurait évité des détours dans les bois. Mais c’est toujours pareil, le côté pratique il est laissé sur la touche, c’est esbroufe avant tout.
Bizarre, ce fort. Jamais vu un tel bazar dans l’architecture. Le tout paraît assez cohérent, mais ça ne m’étonnerait pas que l’architecte ait été un adepte du lever de coude.
M’enfin, je suis pas en position de faire la fine bouche. On toque et pis c’est tout.
Et on se met en mode sympatoche. Pour faire bon effet.

Ohhhééé ! Y’a quelqu’un ? Je…je suis seulement de passage, et…

Un baratin pour expliquer que je suis un SDF d’un soir ?

Le mauvais temps m’a surpris en pleine chasse. Je me suis réfugié au plus près, et c’était chez vous. Vous pourriez m’héberger pour une nuit ? Juste une, pas plus, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas un squatteur, et je sais me tenir, pas de risque de me voir rouler sous la table

Tant qu’il y’a pas d’alcool.

Ohééééé ! Dites, y’a un troll qui me piste depuis plusieurs heures, et j’aimerais bien entrer avant qu’il m’éventre, si possible !

Un bon mensonge n’a jamais tué personne. Maintenant, on croise les doigts et les sabots pour tomber sur une personne aimable.

Alors résumons-nous, la bouteille de gnôle, la deuxième bouteille de gnôle, les rustines à elfe cassé, et une glace pour la ptite... J'espère que j'oublie rien... Ah oui ! Un petit détour par chez moi pour attraper une veste ou une tunique de rechange, c'est con, j'ai perdu l'habitude de me balader en tenue de centaure...

Gnôle, gnôle, pansements, glace, gnôle...

Aaaaaaah !

C'est quoi ça ?
C'est mouillé, en tout cas.
Eh ben c'est le jour...

Mais d'où il sort celui-là ?
On dirait qu'il vient de se payer la cascade !!!

Ceci dit tu peux cogner cette porte tant que tu veux, l'ami, y'a plus personne à l'intérieur... C'est un coup de bol que je passais par là...

Enfin bon.

Allons-y, hospitalité, gnagnagna...

Hum...
Un troll ?
Diantre...
Y'a urgence alors.

Entrez vite, dans ce cas, messire.
Je ne vois pas de troll à l'horizon, mais je m'en voudrais de vous faire courir ce risque...

Non, non.
Ici.
A gauche !

Euuuuh...
Si vous me laissez accéder à la porte, je vous l'ouvre bien volontier...

Messire ?
Ouah, on m'avait encore jamais donné du "Messire" ! Faudra que je joue plus souvent au héros en détresse. D'habitude, c'est plutôt "Gars", ou "Avorton". Voire on m'appelle pas, on me fout un grand coup d'épaule en attendant que je déguerpisse le plancher.
En plus, je sais, ça fait cliché, mais pour venir m'accueillir, j'attendais un mec mal rasé, ou un nain, ou limite un orc pas trop violent, un peu apprivoisé. L'archétype du garde. Eh bé non, c'est une...une...une dame qu'il ne me faut pas que je regarde trop fixement - malgré l'envie qui ne manque pas.
Juste des coups d'oeils discrets. Whaoo. Bref.
Faisons le type civilisé.

La porte ? Ah, oui, je suis désolé, pas vue, je me pousse de suite.

En essayant de le faire gracieusement. Echec critique. Tant pis. Arrête de faire le con, Sin.

Je...bon...le troll...faut pas s'inquiéter, il a du rebrousser chemin, j'ai euh...enfin...une fausse piste un peu plus bas, et puis cette cascade, c'est à vous ?

Reprenons. Au lieu d'une belle phrase, tu viens de faire cinq ébauches.

Excusez-moi. Ce doit être...l'émotion. L'adrénaline.

Non, pas la testostérone. Faut pas déconner, j'ai beau être un mâle, j'ai autre chose que ça dans le cerveau.

J'en oublie la politesse la plus élémentaire. Sinekein, archer.

Ca se voit certainement à l'arme que j'ai dans le dos. J'imagine qu'elle avait compris que j'étais pas boulanger.

Et Sin pour les intimes. Ou les paresseux, c'est selon.

Appelle-moi Sin, appelle moi Sin...

Ca doit être l'eau froide, il grelotte un peu du langage, le monsieur. Ou alors il est très timide. Il s'emmêle un peu les sabots, c'est vrai que bon, je ne suis pas arrivée selon la direction la plus prévisible, alors ça a de quoi déstabiliser un tout petit peu.

Il s'excuse, qu'est-ce qu'il est chou !
Allez, un ptit sourire pour le détendre, c'est mal de se moquer des gens qui cafouillent en public, surtout quand on est championne du monde en la matière.

Archer, donc. Oui, c'est pas vraiment une canne à pêche...
Gardons pour plus tard la remarque que son stock de flèches s'en est allé sur l'eau... Pas grave, c'est pas ça qui manque, il doit m'en rester quelques poignées, on verra plus tard.

Fichtre, un trait d'humour...
Et un humour qui vole un peu plus haut que les taupes.
Denrée rare, je prends...
Allez, un poil plus large, le sourire.
Petite courbette.

Boadicea.
Ou Boa.

Un chouia de malice, au coin à droite, côté fossette.

Pour ceux qui n'aiment pas le cérémonieux.

Voyons voir cette fichue porte.
Hop, la main bien à plat sur la plaque-serrure à reconnaissance d'aura qu'Egon nous a pondu la dernière fois que Miw a fait une bêtise.
C'est pas tout ça, il aurait pu nous la faire un brin plus légère, aussi, gniiiIIIIII !!!

Pffff.

Saleté, ça pèse.

Enfin, voilà, c'est ouvert, enfin entrouvert, assez pour un centaure pas taillé comme un boeuf de concours. Ce qui est le cas.

Je recule d'un pas, petit geste d'invite.
Après vous !

Boa. C'est entendu.

Quitte à ne pas rester très longtemps, autant que ce court laps soit convivial. C'est parti sur de bonnes bases, elle sourit. C'est logique, devant un centaure trempé comme une soupe qui déblatère des trucs incompréhensibles à toute vitesse. Allez, un sourire aussi, puisque l'autochtone est hospitalière.
Je la regarde devant sa porte, la poignée...elle est où, la poignée ? A part ce dessin de main, y'a rien.
Ah ben oui. D'accord. Ca reconnaît uniquement le proprio, la proprio plutôt, des lieux. Fichtre. C'est ingénieux.

C'est de la porte haute technologie !

Par contre, pas de sortilège pour alléger l'acajou massif. Elle lutte un peu, la pauvre. J'irais bien l'aider, mais...ça risquerait d'être mal interprété par une éventuelle paire d'yeux étrangère et potentiellement ragoteuse. Et avoir une réputation de..., en plus de celle de maladroit, en à peine dix minutes, ça ferait beaucoup.
Bon, et puis avec ces états d'âme, elle a réussi à ouvrir. Champion de la galanterie, Sin. Par contre, elle, très polie, j'ai le droit de poser le premier sabot dans la pièce.

Très aimable à vous.

Réflexe, je me baisse, mais ça passe facile. Un, deux, trois, et quatre sabots à l'intérieur. Je me retourne, principe, on ne va pas directement aller fureter dans les coins, j'ai une réputation d'à-peu-près-gentleman à conserver.

Coquet ! Et très bien tenu ! Je compare avec toutes les pièces que j'ai... occupées, c'est le mot...

Mouais, le gène de l'ordre était en pack avec celui du courage.
Une foultitude de questions pourraient suivre. Je sais, grâce à la super-porte, que je suis chez elle, mais après ?
Vous habitez seule ? Chez vos parents ? C'est qui, sur le tableau, là, à gauche ? Un petit cousin ? Quelles jolies fleurs, jacinthes ? Muscaris ?

Nan.
Prématuré.
Très, très, très prématuré.
Trouvons plus général.

Dites...j'ai peut-être mal vu, hein, c'est possible, parfois j'ai un peu la tête ailleurs. Mais je n'ai pas remarqué le nom de cet endroit. Vous pourriez m'éclairer ?

Malin, Sin, sans doute ne sait-elle pas où elle habite...Allez, fais un effort, pour une fois que ton camarade de conversation dit autre chose que "Grunt ?!" ou "Dégage, minable !"

Parce que...je suis totalement paumé. Une mésaventure stupide, j'ai pris mes pattes à mon cou sans chercher à savoir où j'allais. Et paf. J'atterris ici. Soit dit en passant, j'aurais pu tomber bien plus mal.

Et ça, c'est loin d'être faux.

Avalanche de question, remarques et autres appréciations...
Définitivement timide et effrayé par le silence.

Surtout que bon, impressionnant quand même, le grand hall.
C'est parce que j'ai l'habitude que je ne vois plus trop le gigantisme des lieux, ni leur luxe bizarre et un peu sombre...

Je le rejoins à l'intérieur et le précède vers le fond de la pièce. A vrai dire je n'ai pas la moindre idée d'où je pourrais bien l'emmener, en fait. Trempé comme une soupe... Un bon feu dans la salle commune, ce serait tout indiqué. Va pour la salle commune. Couloir principal, et puis porte de gauche. En route.

Marrant.
J'ai rarement entendu d'autres sabots que les miens sur ces dalles.
Ca fait drôle...

Et si tu lui répondais, Boa ? Avant d'avoir oublié sa première question...

Vous êtes dans l'ancienne forteresse des Ithryn Luin (pas envie de prononcer l'autre nom, l'ancien...)
Certains y habitent toujours, d'autres ont préféré aller vivre en des lieux plus... enfin disons moins solennels.

Mais elle est toujours habitable, bien sûr, et entretenue comme au temps passé. Confortable, aussi, si on n'est pas trop regardant sur les courants d'air...

La porte de la salle est là, je l'ouvre et pénètre dans la pièce avant lui. Tout est prêt pour un feu dans l'immense cheminée, en quelques gestes la lumière dansante des flammes vient lécher les bûches.

Je me relève (ben oui, de là-haut, c'est pas facile à atteindre, alors évidemment il a fallu que je m'agenouille, qu'est-ce que vous croyez ? ) et me retourne, et lui désigne l'un des grands sacs bourrés de laine qui font office de sofas pour centaures, ce qu'on peut être bien mis là-dedans, délicieux. Jamais compris pourquoi les bipèdes ne s'y mettaient pas, vu que leurs foutus fauteuils, c'est un supplice...

Installez-vous et réchauffez-vous.
Avez-vous déjà dîné ?

L'hôtesse parfaite.
Décidément, Boa, le jour où tu seras trop vieille pour la chasse, tu pourras te lancer dans l'hôtellerie, hahaha...
Pfffff...

Suite dans le lieu correspondant ?
https://ithrynluin.1fr1.net/Autour-de-la-Ville-c7/La-Forteresse-abandonnee-f22/L-ancienne-Forteresse-des-Ithryn-Luin-c3/Le-rez-de-chaussee-f79/La-Salle-Commune-f78/-p75760.htm#75760

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