[Les Ithryn Luin]
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 La face cachée

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Alyssandre
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MessageSujet: La face cachée   La face cachée EmptySam 17 Déc - 13:14

L’épée s’abat sur moi, arrachant un nouveau filet de sang à mon corps meurtri. Dolimos, les traits déformés par la colère, lève une nouvelle fois sa garde. Je plonge en avant, libérant une douleur qui se diffuse dans tout mon être, mais mon geste est le bon. L’épée siffle dans l’air, sectionnant une mèche rousse, qui glisse paresseusement dans l’air glacé.

Est-ce donc ainsi ce que tu es devenue ? Une saltimbanque grimaçante, incapable de croiser le fer ? Tu m’as laissé mourir pour aller jouer les marionnettes enfarinées ? Donne-moi ton épée, tu n’en es pas digne !!!

Il se jette sur moi, la main tendu vers ma garde. Je glisse sur le coté, déviant l’acier qui court vers ma joue, mais la poigne de chair se referme durement sur ma main. Dans un geste mécanique, je dégaine mon poignard et l’enfonce violemment dans l’abdomen de mon maître d’arme. Il tire sur ma garde pour essayer de m’arracher mon épée.

Je hurle, comme s’il était en train d’essayer de m’arracher un bras. Cette arme que je considère comme faisant partie de moi-même, semble effectivement avoir fusionné avec me chairs. Je fourrage son ventre avec ma dague, ne réfléchissant plus. Un cri familier s’échappe de sa bouche. Ses traits déformés forme un nouveau visage qui n’est autre que celui de mon père. Les larmes se mettent à couler abondamment sur mes joues en voyant le flot de sang qui s’échappe de son être.

Père.. Pardon… Pardon !!!

Fille de chienne, traîtresse, comme ta mère.

Non !

Non ? Gouverne comme les justes, protège le peuple, assure la pérennité du trône pourpre, n’était-ce pas là ta mission ? Mais non, toi tu joues les Bohémiennes à 2 sous. Comment oses-tu encore brandir l’épée que j’ai forgée pour toi avec ma sueur et mon sang !

La pression de sa main se fait encore plus forte. Terrassée par ses mots je ne résiste plus. La lame est arrachée à ma main. Une étrange impression m’envahit, comme si la vie m’avait quitté en même temps que mon épée m’avait été arrachée. Je sombre dans un gouffre sans fond, raillée par les rires mêlés de mon père, de Dolimos et de Lucius.

….

Je me réveille en nage dans ma chambre. Des yeux, je cherche le précieux fourreau et le trouve à sa place, ma lame s’y reposant. Sans réfléchir, je saute du lit et enfile rapidement ma tenue de voyage. Je regarde autour de moi, les objets récupérés au cours de mes mois d’existence auprès des Ithryns, mon cœur se serre. Je n’ai pas envie de les quitter. Je me sens à ma place parmi eux. Pourtant, je ressens encore le rêve au fond de mes entrailles, sonnant à mon oreille comme une malédiction.

J’attrape mon fourreau et l’attache à mes hanches, d’un geste vif, et sors de la pièce sans un regard en arrière. Je me dirige en courant vers la vieille bastide, où sont entreposés les trésors de la troupe. Parmi eux, je trouve mon armure. Au moment où je me retourne, je me retrouve nez à nez avec Arlequin. Je ne l’ai pas entendu venir, il s’est glissé silencieusement derrière moi.

Un regard interrogateur me sonde.

Arlequin laisse-moi passer ! Je dois partir, ma place n’est pas parmi vous, je suis un être indigne, je ne peux pas… je ne sais plus quoi faire…

Ma détermination première est en train de s’évaporer comme neige au soleil. Je baisse la tête et passe devant lui, profitant du peu de résolution qui me reste…
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Arlequin
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptySam 17 Déc - 19:10

Adossé à la charpente, une jambe repliée et l’autre battant le vide, je flâne au gré du temps, profitant du calme de la bastide. J’aime rester perché sur ces énormes poutres, surplombant le quartier général des Ithryn, de la, je songe, j’échafaude, je rêve à nos actions passées et celles à venir. Cette bastide n’appartient à personne, seuls, les Ithryn Luin y viennent et tous ceux qui osent s’y aventurer en repartent complice ou n’en repartent pas.

A l’abri des regards, je contemple Alyssandre, revêtant son ancienne armure, celle aux emblèmes d'un trône volé. Elle a son air furibond, éperdu d’un trouble que je n’ai aucun mal à reconnaître, depuis le premier jour où je l’ai croisé, elle porte ce même regard volontaire, déterminé et que rien ne semble arriver à raisonner.
Je regarde sa longue chevelure rouille, échevelée d’un désordre arrangé, le souvenir de notre première rencontre me revient à l’esprit et je me surprends à rire, silencieusement, je me suspends à ma poutre porteuse et je me laisse tomber derrière elle.

Lorsqu’elle se retourne, je crois discerner quelques larmes dans son regard de braises, je ne dis rien, je ne veux pas la gêner, je connais cet embarras que l’on ressent, quand les questions se bousculent et les souvenirs sous jacents, viennent à heurter nos nuits et en faire des calvaires, empreinte d’un temps passé et douloureux. Alors, je me contente d’un sourire, admiratif devant sa grâce et sympathique devant son trouble.

Lorsqu’elle me tourne le dos pour s’en aller, en une phrase emprise de son désespoir, l’envie de la rattraper me prend aussitôt, mais je n’ai pas le droit, la raison me dit non, ses raisons qui la pousse à partir, je peux les comprendre. Mais il y a autre chose, ce destin, qui parait nous rattraper, nous pousser à combattre ensemble, celle là de raison, je ne la comprends pas et l’idée de ne plus voir Alyssandre aux cotés des Ithryn, de ne plus sentir sa présence prés de moi, cette idée, soudain m’insupporte.

Alyss, attend…

Avant de t’en aller, tu dois savoir…

Que vas-tu chercher, que crois-tu trouver en partant, les gens sont ainsi, le pouvoir corrompt, il pourrit les âmes, tu en es la victime, ta propre mère t’a trahi, tes amis se sont retournés contre toi. Ton royaume vaut-il vraiment le prix de ta vie, n’y t-il pas assez de sang versé sur ce trône pourpre.
Ici, tu as des amis, eux, ne te trahiront jamais. Ils t’ont offert leur amitié, sans tribu en paiement, ils t’ont ouvert leur cœur, offert un gîte que peu, savent offrir, celui des bienfaits et des joies simples, faits de l’honnêteté qui nous guide tous, loin des roitelets et des empires de pailles où tout n’est que tricheries et duperies. Laisse les chiens à leur jeu de quille et suit moi, je vais te montrer…

Tu vois ce trésor, comme tu l’appelles, ce n’est rien, juste quelques broutilles de peu d’intérêt, maintenant, aide-moi à déplacer ces barriques, au fond.

Derrière, se trouve une porte dissimulée. Je l’ouvre et entre, Alyssandre me suit, curieuse toujours, intrigué sans aucun doute…

***
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyDim 18 Déc - 20:31

Les mots d’Arlequin me tirent l’âme, faisant fondre ma belle résolution. Il m’entraîne à sa suite dans une pièce cachée, dont j’ignorais jusque là l’existence. Mon souffle est coupé dès que j’y pénètre.

Partout sont affalé comme des pachas alanguis des tas de pièces et de bijoux précieux. Des meubles nobles croulent sous le poids de pierre multicolore, qui diffusent et amplifie, le moindre rai de lumière. Accroché au fond de la pièce, des vêtements sombre pendent comme des marionnettes sans vie. Dans un coin, des attributs de la noblesse sont entassés, des sceaux, des emblèmes, gisant comme arrachés à un support dont ils sont indignes. Le long d’un mur, différentes armes sont posées, jetant des éclairs d’acier dans la douce obscurité.

Je regarde Arlequin, dont les yeux brillent de fierté. Ce trésor, il semble l’avoir accumulé au fil des ans, pièces par pièces, précieux trésor subtilisé aux grands de ce monde.

Son regard croise le mien. Mes mots sont coincés en travers de ma gorge, pourtant j’essaie de parler, d’expliquer, mon intention, sur fond de pièces brillante, à celui qui vient de m’accorder toute sa confiance.

Arlequin, si je pars, ça ne sera pas pour le pouvoir. Je n’en ai jamais voulu, je ne l’ai jamais désiré, si j’avais pu m’en débarrasser sans violence je l’aurais fait. J’ai toujours fui le joug de la puissance… mais on m’a inculqué le sens des responsabilités avant même que j’apprenne à parler…

Le silence est pesant lorsque je m’interromps. Je lève les yeux vers arlequin, tentant de sonder son âme comme je le fais toujours, mais rien ne transparaît de ses émotions, à part un mince sourire amusé.

Sais-tu pourquoi le trône d’Althonie est pourpre ? Le jour où le premier seigneur d’Althonie fut sacré, chaque habitant déposa sur un trône blanc une goutte de sang, pour que jamais le souverain n’oublie la vie de ceux qu’il devait protéger. Or, Lucius n’a que faire du peuple, il est assoiffé de pouvoir et d’argent. Que restera-t-il du peuple, quand il l’aura saigné à blanc ? C’est pour cette raison que je voulais retourner chez moi. Pas pour ma famille, pas pour le trône, mais pour les gens, ceux qui souffriront le plus du règne d’un tyran. Je me sens égoïste de vivre si bien entourée, aimée et choyée de mes compagnons, alors que des gens souffrent de ce que je n’ai pas su les protéger.

Je regarde le trésor d’Arlequin et une violente pensée monte en moi.

Sais-tu combien de famille tu pourrais nourrir avec une telle fortune. A quoi te servent toutes ses armes puisque tu n’as que deux bras et que tu ne peux les porter toutes !


Une fois de plus, je regarde Arlequin. Il affiche un sourire définitivement amusé. Me serai-je tromper ? Ou est-ce que depuis le début je ne suis pas prise au sérieux. Je m’embrouille l’esprit, alors que raisonnent encore les échos de mon cauchemar. Attendant une réponse, j’attends…
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyLun 19 Déc - 11:06

Alyss reste soupçonneuse devant le spectacle de tant de richesses accumulées, elle me jète des regards qui en disent longs, des regards juges, des regards inquisiteurs et la violence, que je discerne au fond de ses yeux, m’amuse, la colère justifiée qu’elle exprime sans retenue, toutes ses attitudes qui font de son charme un atout unique et je la contemple s’évertuer à me convaincre du bien-fondé de ses mots.

Son discours moralisateur terminé, je prends ses mains et les joints pour les blottir entre les miennes en signe religieux, elle me regarde interloquée, sans comprendre mon geste. Je ne la quitte pas des yeux, je plonge dans ses fonds en couleurs superbes et je brûle dans les braises de ce regard qui me plait, puis je lui parle doucement.

Tu ne vois qu’avec la colère des revanches, tu ne vois que les apparences petite reine. En voyant ce trésor, tu ne t’es pas demandé pourquoi les Ithryn continuent à vivre comme des déshérités, alors qu’avec ce butin, nous pourrions créer notre royaume…

Toi et moi, nous sommes pareils, déçus et déchus, nous haïssons le pouvoir qui détruit, les gens mesquins assoiffés de cupides dessins, les détracteurs et les manipulateurs, les instigateurs et les conspirateurs. Tu vois, nous détestons les mêmes qui nous ont fustigés ou trahis, nous crions chaque nuit, notre peine et nous nous réveillons avec les mêmes doutes et les mêmes gouttes de sueurs. Et lorsque le soir arrive, nous avons les mêmes peurs, nous retardons le couché, pour ne pas encore voir et souffrir d’avoir vu, nos nuits sont cauchemars et les rêves qui nous hantent sont un venin qu’il nous faut extraire.

Lorsque vient la nuit, les Ithryn se réunissent ici, déposent leur déguisement de saltimbanque et enfilent de longues capes sombres, recouvrent leur visage d’un foulard et prennent les armes que tu aperçois sur ce mur.
Ensuite, tous ensembles, nous partons au cœur de la nuit, pour nous introduire chez les nantis, les trop plein de pécule ou les notables véreux. Les rois aussi nous craignent, nous volons leurs émissaires, leurs colporteurs, leurs bras armés, qui dépouillent les gens ordinaires d’un peu de rien et si durement gagné, ceux qui n’ont pas eu la chance de naître sous la lignée royale et dont le seul destin est de servir ces bons rois au cœur froid.

Mais, tu me vexes, petite reine… Me crois-tu capable d’amasser des trésors et d’en contempler la brillance, alors que je n’ai que faire de toutes ces futilités.

Regarde autour de toi, la récolte de nos larcins, ne sert qu’à payer de menues dépenses, le reste sert à acheter le silence de gardes, utiles à nos maraudages. Tout le reste de ce butin est redistribué aux nécessiteux, à ceux dont le sourire a été volé par leur tyran et tu ne peux imaginer quel plaisir nous en retirons !

Pourquoi crois-tu, que nous sommes toujours accueillis avec des sourires, n’as-tu pas remarqué ces clins d’œil discrets et ces présents en pitances, que chaque fermier nous remet lors de nos passages.

Voila, petite reine, tu connais la vérité.

Devant son air dépité, sans relâcher ses mains, je dépose subrepticement un léger baisé sur ses lèvres et je recule aussitôt. Sans comprendre mon attitude, je lâche ses mains et me retourne, gêné de ce geste incontrôlable, de cette pulsion qui est autre, loin de mes habitudes, hâbleur et séducteur.
Sans attendre sa réaction, j’enfile une cape noire, jète mon masque de bouffon et attache un foulard pour camoufler mon visage. Puis, je me retourne, affichant celui que je suis, la nuit arrivée…

***
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyLun 19 Déc - 18:32

Je regarde Arlequin si étrange dans son costume sombre, encore ébranlée de ce baiser dérobé. D’un hochement d’épaule, je chasse toute pensée.

Je m’approche des tenues noires. J’en remarque une, neuve, vierge de toute poussière. Je m’enveloppe de la cape sombre et noue le foulard autour de mon visage. Je me retourne vers Arlequin.

Alors je vous suis dans cette voie, à l’abri des regards. J’aiderai mon peuple et celui de Sarwyen comme vous le faites.

Je m’approche doucement de la silhouette noire. Je soutiens un instant son regard, puis baisse les yeux.

Pardonne-moi. Je ne voulais pas douter de toi… ni de vous tous. Accepte mon bras comme aide, afin que j’efface l’affront que je t’ai fait.

Les mots sonnent maladroits dans ma bouche. Comme toujours, je me sens trop solennelle. Je devine le sortire railleur d’Arlequin sous le voile. Sans mot, sans grand discours grandiloquent, il acquiesce, tout simplement.

Je pose une main sur sa joue, en signe de remerciement.

Avant tout, j’ai une visite à faire, en Althonie. Non, je te rassure, je ne vais pas aller me jeter dans la gueule du loup. Je connais les lieux mieux que ma poche. J’ai besoin de savoir ce qui se passe là-bas. Je serai revenu avant l’aube.

Je passe devant lui, d’un pas décidé. J’arrive dehors et siffle doucement Ténébreuse, ma jument. Je me retourne et trouve arlequin sur mes talons, silencieux. Un éclair de malice me traverse l’esprit. J’attrape le foulard qui dissimule son visage et baisse le mien d’un geste vif. En un bref instant, je pose mes lèvres contre les siennes, en un baiser furtif. Je réajuste mon foulard et enfourche mon sombre destrier. Dans un dernier regard à Arlequin, éberlué, je talonne ma monture.

C’était à mon tour de te prendre quelque chose… Lui lançai-je sur un ton d’excuse fin, teintant mon regard gris de malice.
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyMar 20 Déc - 14:39

Je la regarde chevaucher sa monture, majestueuse petite reine à la crinière en feu de Bengale et aux allures de guerrière, gracieuse et aussi déterminée que l’éclair, elle fonce au travers de la forêt, découpant de ses finesses, les traces de brumes.
Elle me rappelle quelqu’un que j’ai connu, mais je ne sais plus où ni en quel lieu, les souvenirs s’estompent lorsque alyssandre est auprès de moi. Sa présence pétillante et délicieuse, illumine tout ce qui peut l’être et finalement, je crois que je deviens petit garçon à ses cotés, sans pouvoir l’expliquer.

Je joue de mon art des mots pour séduire, mais avec elle, mes mots deviennent gauches, mon habileté au verbe se perd dans les méandres des maladresses inexpliquées et je prends mon refuge derrière mon masque de bouffon, pour ne pas montrer ses traits de confusion.
Qui es-tu, au fond petite reine, pourquoi mes rhétoriques deviennent-elle mauvaise prose et jargon de malandrin, à chacun de tes regards, j’oublie les mots et je les perds en divagation verbale et dérisoire.



J’emprisonne le parfum de son baisé volé, derrière mon foulard en tissu couleur des nuits, je prends une épée de prince berné, la dissimule sous ma cape ébène et grimpe sur mon cheval.
Au coup de talon, il cambre l’échine pour m’emporter dans son galop démonté, je fends la nuit pour la rejoindre, pour peut-être comprendre, mais aussi, pour ne pas la laisser seule, affronter son passé et les démons vengeurs qui la guident.

Lorsque je la rattrape, passant sur le flan de ténébreuse, elle tourne la tête, sans surprise, elle me sourit d’un regard, comme si elle m’attendait, sans avoir osé me le demander.
Cote à cote, encore une fois nous chevauchons ensemble, vers ceux qui l’ont blessé, ceux qui ont donné à son cœur une couleur un peu sombre, alors qu’elle ne demandait qu’à briller d’un éclat d’humilité. Je ne connais pas ses plans, mais je sais que je serais la, pour l’aider, quoi qu’il puisse arriver, en ces galops, nos destins se scellent et nous le savons tous les deux.

Après plusieurs lieues à chevaucher, quelques regards complices échangés, nous arrivons au pied d’une falaise, en haut de la paroi en roches sombres et glissantes, un château magnifique se dresse fièrement et domine la nuit. Des tours, entrecoupées de murs en pierres écrasantes, surplombent la vallée et les lumières qui s’échappent par chaque fenêtre, embrasent la nuit et donnent toute sa majesté au château d’Althonie.

Je descends de mon cheval et tient le mord de Tenebreuse, Alyssandre saute à terre, plus fougueuse encore, que je ne l’ai vu, rageuse aussi.
Je la devine heureuse de revoir son château, mais je connais le trouble qu’elle éprouve et qui rend soudainement douloureux, la vue de son trône usurpé. Alors, je prends son visage entre mes mains et sans la brusquer, je lui fais un sourire tout simple, puis, je prends sa main, croise nos doigts et la pointe en direction des murailles.

Petite reine, montre-moi le chemin et je punirais avec toi…

***
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyMer 21 Déc - 18:11

Je me dirige le long de la paroi rocheuse, une main légère posée contre la pierre sombre. J’avance doucement jusqu’à un creux, visiblement peu profond. J’attrape la main d’Arlequin.

Suis-moi et surtout ne lâche jamais ma main, sinon les ténèbres t’engloutiront et je n’aurais aucun moyen de te retrouver. Ah oui, j’allais oublier, surtout ne touche pas la mousse !

Je m’enfonce dans la cavité, découvrant une fente cachée s’ouvrant sur l’obscurité absolue. J’y pénètre la première, entraînant à ma suite un Arlequin solidement agrippé à ma main. Le sol est régulier sous non pas. Je me laisse guider par mon instinct, mon habitude, intact après sept ans d’errance. A voix basse, je guide Arlequin dans les méandres de ce labyrinthe connu de moi seule.

Enfant j’avais découvert ces étranges couloirs et avais entrepris de les explorer tous. J’en avais retenu quelques-uns uns, dont je me servais régulièrement pour échapper aux leçons ennuyeuses. Une fois, je m’étais perdue dans l’un d’eux, alors que je séchais un de mes cours. Quand j’avais enfin réussi à en sortir, je m’étais retrouver dans les quartiers de mon professeur, cela m’avait valu de me promener une décade un affreux bonnet d’âne sur la tête.

Le temps s’est arrêté en même temps que la lumière a disparu, je progresse sûre moi, dans cet univers entre le temps et l’espace. La seule chose qui me rattache au monde est cette main dans la mienne, et la légère pression qu’Arlequin exerce lorsque je vais trop vite.

Nous arrivons au bas d’un escalier. Je le signale à Arlequin et commence à tâtonner du pied pour trouver la première marche. Avec précaution, j’entraîne Arlequin. De part et d’autre de l’escalier, je distingue de petites tâches d’un vert phosphorescent, qui diffusent une pale lueur, insuffisante pour pouvoir distinguer nettement les marches.

Je répète ma recommandation, sentant sur mon bras l’ancienne brûlure que m’avait laissé le contact avec cette mousse étrange. Nous continuons notre ascension, interminable. Je sais que dans une centaine de mètres, nous commenceront à saisir les bruits de tout le château.

Effectivement, j’aperçois le premier rai de lumière qui filtre à travers les pierres du mur. Je presse le pas, faisant trébucher Arlequin. J’approche mon œil du petit trou entre les pierres de taille. J’y aperçois la salle de banquet, transformé en un lieu de débauche indescriptible, où de petits nobliaux se vautrent au milieu de catins grasses, abrutis par les vapeurs d’alcool et d’herbes à rêve de mauvaise qualité.

Je serre les dents et décolle mon visage du mur, invitant Arlequin à regarder à son tour. Dès qu’il se redresse, je reprends mon ascension, serrant toujours sa main. A intervalles réguliers, d’autres rais de lumière déchirent l’obscurité. Je ne m’en approche pas, continuant ma progression.

Au bout d’une éternité passée à monter des marches, nous arrivons devant une lourde tenture de velours. Je la pousse doucement, libérant un énorme nuage de poussière. Je pénètre alors dans mon ancienne chambre. La poussière y règne en maîtresse absolue, signe que personne n’y est revenu depuis mon départ, sept ans plutôt.

Je m’attarde sur quelques objets, mes tenues de combats, le portrait commandé par ma mère où je ressemble à une poupée fragile. Je jette un coup d’œil à Arlequin qui découvre ce monde passé aux résonances funestes. Je me dirige vers un tiroir que j’ouvre sans hésitation. Dedans, sont enfermés des restes de jouets d’enfant. Beaucoup de poupées brisées, chauves, défigurée, des épées de bois. Je saisis un objet que je me dépêche de dissimuler dans une de mes poches.

Je me redresse, face à Arlequin. Un sourire malicieux est plaqué sur mon visage. Je lui adresse un clin d’œil.

Maintenant, on va pouvoir s’amuser.


Je reprends sa main dans la mienne et me dirige vers la tenture. Une fois dans le souterrain, je descends une volée de marches et m’arrête devant un trou, d’où filtre une faible lumière. J’y colle mon œil. Le tableau que je découvre me retourne l’estomac.

La chambre royale a été transformée en une copie de chambre de bordel. Dans le lit, tournée vers le mur, ma mère est endormie, les yeux marqués par des larmes qui roulent encore sur ses joues. A ses côtés, Lucius est vautré au milieu de deux gamines, alanguies dans des poses obscènes.

J’entraîne Arlequin à ma suite, longeant un renfoncement, soulevant une tenture. Nous pénétrons dons la pièce, faiblement éclairée par quelques bougies agonisantes. Lâchant sa main, je me dirige vers une estrade sur laquelle est exposée la couronne d’Althonie. Je la soulève avec une infinie délicatesse et passe mon bras à l’intérieur. De mon autre main, je sors de ma poche ce que j’y avais dissimulé : un bonnet d’âne. Avec précaution, je le déplie et le dépose à la place de la couronne. Je saisis une de mes mèches rousses et dans un éclair d’acier, la sectionne, puis la dépose entre les oreilles du bonnet moqueur. Maintenant, il nous faut faire vite.

Couronne sous le bras, j’attrape Arlequin par la main et nous dirige à nouveau à travers les souterrains. Quelques minutes plus tard, je nous fais entrer dans une salle obscure. Dans la pénombre, je dépose la couronne à terre.

Arlequin, un peu de lumière serai la bienvenue.


Dans un claquement de doigt, je vois apparaître une petite flamme. Je profite de ce petit éclat de lumière pour abattre mon pied sur la couronne qui se brise en quatre morceaux. Lorsque je lève les yeux, je découvre ce que je savais trouver en ces lieux : le trésor royal…
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyJeu 22 Déc - 17:32

Je suivais Alyssandre dans les fonds de cette immense montagne, de goulots étroits en couloirs lugubres, perché à son bras, la visite des lieux aurait pu être agréable, si la lumière avait été pensé. La promenade se poursuivait par un escalier et toujours pendu à son bras, tiraillé par une main décidée et prête à tout, je me sentais pantin discipliné, ma fierté de mâle en prenait un coup et mon orgueil d’aventurier, un autre derrière l’oreille…
Toujours est-il, que je suivais sans broncher, bien que, lorsqu’elle crut, que je trébuchais, j’étais en train d’arracher des morceaux de cette mousse suspecte, mais qui me donnait quelques idées.
Un détail lui a sans aucun doute échappé, en effet, les nuits sont fraîches et fatalement, je porte des gants de cuirs, chapardés à je ne sais quel Mandrin mal élevé.

De pénombres douteuses en tenture poussiéreuses, de chambres pas très fréquentables en souterrains humides, puis encore un petit voyage sous tenture, un petit détour par ci et un autre par la, pour arriver dans la chambre nuptiale de sa mère traîtresse.
Je voyais Alyssandre écœurée par un spectacle qu’elle aurait préféré ne jamais voir et en regardant de plus prêt, les demoiselles aux vertus légères et peu embarrassées, il m’avait semblait reconnaître une de ces… Les yeux, sans doute !

Après avoir dérober sa couronne, Alyssandre m’attrapait encore une fois le bras pour me tirer dans un énième souterrain, sous une énième tenture et moi, je faisais le pendule derrière elle, jusqu’à une salle obscure, une de plus…




Pendant qu’Alyssandre brise sa couronne, discrètement, je repasse par le souterrain, à croire que les vieilles pierres commencent à m’attirer, pas au point d’en faire un hobby, mais à force d’usage, sait-on jamais…

Je pénètre dans la chambre ou dort Lucius et deux superbes créatures, nues à faire pâlir une grenouille de bénitier et baver un curé ventripotent. Je m’attarde un moment sur leurs… visages, m’approche du lit de bacchanale et d’un coup, sans chercher à réfléchir ni à mesurer les conséquences, je balance mon pied dans le derrière du fameux Lucius.

Et oui, il est des moments comme ceux la ou la réflexion et le bon sens ne mènent pas forcément au bon choix, j’ai appris par le passé à outre passer ces façons et à agir sans perdre un temps précieux à réfléchir.

Lucius se redresse d’un bond, pâlot comme un mauvais soiffard et à l’air mal embouché, retrouvant rapidement ses idées peu lumineuses, il beugle des mots à taire, des insultes à passer sans les écouter et finalement se jète sur son épée, la brandissant vers moi et fermement décidé à me faire payer mon intrusion dans sa vie nocturne et passablement lubrique.

J’évite un premier jet de lame, un second me brique le bras et un troisième, plus sournois, me fend la peau du visage d’une marque sanguinolente et qui me vaudra vraisemblablement le surnom de balafré.
La, il dépasse les limites qu’il fixe avec mon sang, celui-ci d’ailleurs, ne fait qu’un tour et je sors mon épée dissimulée sous ma cape, pour décrocher une garde en pleine joue d’un Lucius mal réveillé. Un pas en arrière, j’observe son visage et rie de sa surprise effrontée, je le salue en maître d’arme et me tiens droit, un pied en avant, une flexion de genoux et je lui envoi une pointe sur le flan de son bras, déchirant la chemise d’un trait rouge. Dans la foulée d’une épée experte, je lui rends la monnaie de sa pièce en une entaille, ajustée sous son œil gauche et recule d’un pas, fier et d’une course sifflante de ma lame, je le salue révérencieusement, une fois encore.

Les demoiselles aux… yeux, si merveilleux, fuient dans un coin de la pièce, pour se blottir dans les bras de la Reine.
Lucius, saignant et furieux de voir sa fierté ainsi taquiner, se jète sur moi, m’entraînant à terre. Après quelques roulades, anicroches, revers et crochets vicieux, je l’envoi valdinguer à l’autre bout de la pièce, en le projetant avec mes pieds placés sur son ventre.

Je me relève aussitôt, lui, se jète à nouveau sur moi, mais je feinte, évite le taureau sans arène et lui écrase ma garde sur le bas du crâne. Lucius, s’effondre sur le tapis, inerte et assommé.

Alyssandre débarque dans la chambre comme une furie, rousse à merveille, délicieuse à croquer avec ses airs hargneux et me foudroie du regard. Je lui souris pour l’inviter à entrer chez elle et lui montrer son Lucius en plein rêve encouragé.

Elle me regarde étrangement, probablement à cause de mon bras déchiré et de mon visage balafré et dégoulinant de sang. Je la regarde aussi, mais ma vue se brouille, mes jambes se dérobent, je me sens subitement faible, une envie de dormir m’envahie, mes pensées s’embrouille, la pièce se met à tourner autour de moi.
Je vois Alyssandre me regarder avec inquiétude et se précipiter vers moi, comme dans une scène au ralentie. Peu à peu, son image s'obscurcit, je vacille, lentement, tombe à genoux, mes forces s’enfuient et je m’effondre sur le dos. J’ai froid, une douleur au ventre me tenaille et dans un dernier effort, je redresse la tête, ma chemise est maculée de sang, j’empoigne le couteau qui m’ouvre les entrailles et me tord de douleur. Ma main reste suspendue dans le vide, couverte de sang, le couteau glisse et tombe par terre, dans un dernier souffle, je soupire avant de sombrer…

Alyss…

***
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyJeu 22 Déc - 20:11

Au moment où je découvre que le fou à filer, je me rue dans les passages. Je scrute chaque repère à la recherche d’Arlequin. Mon cœur bat à tout rompre. Si jamais, il s’est enfoncé trop profondément dans les souterrains, je n’aurais aucun moyen de le retrouver, il n’y a jamais de lumière en ces lieux.

Je retourne sur mes pas, jusqu’à la chambre royale. J’y trouve ma mère, entourée des deux catins, un étrange mélange de peur et de satisfaction se lit sur son visage. De l’autre côté du grand lit, Lucius gît inconscient aux pieds d’Arlequin, fier comme un mâtin qui rapporterait à son maître sa première proie. Je lui en veux pour cet accrochage, je voulais que tout se fasse discrètement, sans avoir besoin d’être confronter à ces gens dont le souvenir m’est si douloureux.

A ce moment, des gardes pénètrent dans la pièce, armés jusqu’aux dents. Je reconnais parmi eux d’anciens garde de mon père, bizarrement mélangé aux mercenaires de Lucius. L’un d’eux se rue sur Arlequin, lui fendant le ventre de son poignard. Lui s’écroule et sombre, emporté par la douleur dans un sommeil sans rêve, juste le temps d’arracher, et de soupirer mon nom. Mon coeur s'emballe alors que la vie semble quitter mon compagnon.

Je me jette entre les gardes et leur proie, rabattant d’un mouvement sec le capuchon qui dissimulait ma chevelure. Une cascade rousse se libère à la vue de tous, arrachant un hoquet de surprise à certains. Poings sur les hanches, je me dresse fière, cherchant du regard ceux qui ont servit mon père. D’une voix imprégnée d’autorité, je m’adresse à tous comme l’aurait fait le roi défunt.

Gardes d’Althonie ! Avez-vous donc perdu l’esprit ? Vous vous jetez sur une descendante du trône pourpre pour protéger un usurpateur notoire. Mon père doit vous maudire depuis l’au-delà. Vous lui aviez prêté serment d’allégeance et de protection. Est-ce là donc tout ce qui reste de votre parole et de votre fierté ?

Je laisse planer un silence épais comme de la poix. Je jette un oeil inquiet vers la silhouette inconsciente. Il ne bouge pas, son sang s'écoule de sa blessure comme un filet de vie fuyant son corps. Un mercenaire semble reprendre ses esprits et se rue dans ma direction… arrêter par un vieux garde et sa lame d’acier. Dans un sursaut de fierté, quelques anciens gardes se jettent sur les mercenaires, cherchant dans ce combat l’absolution de leur défunt roi.

Je profite du chaos, pour saisir Arlequin et le hisser sur mes épaules. Le sang coule abondamment de sa blessure. Je dois faire vite. Je cours vers l’entrée du passage, passant devant ma mère sans même un regard.

Si tu me trahis vieille vipère, ma prochaine excursion dans ses lieux sera pour t’égorger, peu m’importe que je sorte de ton ventre ou du cul du diable.


Ma colère m’embrase, me procurant la force de porter mon fardeau.

Ils t'ont blesser, mon ami, je leur ferai payer au centuple. Mais pourquoi tu t'es jeté dans la gueule du loup! Je te promet un vaillant coup de pied dans le derrière dès que tu ira mieux... Si tu vas mieux... Dieux veillez sur cette âme chère à mon coeur, je vous en prie, ne le ramener pas si tôt près de vous.

J’empreinte des chemins détourner, essayant de perdre ceux qui me suivent. Lorsque le silence succède aux bruits des bottes et aux cris des hommes, je sais qu’aucun n’est parvenu à nous suivre. Et combien se sont perdu et mourront dans l’obscurité totale, sans trouver d’ici dans leur prison de ténèbres.

Sans regret, je me dirige vers la sortie. J’entends Arlequin gémir sur mes épaules, mais je ne prends pas le temps de ralentir. Arrivée en bas du souterrain, je siffle Ténébreuse. Ma belle sombre arrive en galopant, sentant l’urgence qui m’anime, j’arrache une moitié de ma cape et en entoure Arlequin dans un pansement grossier. Je touche son front d'une main douce. Il est brûlant de fièvre, mais mon coeur bondit : il vit. Le hissant sur ma selle, je le retiens d’une main, talonnant ma jument. Elle bondit et file rapide comme une tempête, nous ramenant vers le campement.

Une heure de chevauchée effrénée plus tard, nous arrivons au camp. J’appelle Pandora, qui surgit d’une tente, apparition de l’espoir personnifié. Je lui confie mon compagnon d’infortune, tandis que les membres de la troupe commencent à se réunir autour de nous. Rapidement, je leur explique les évènements du début de nuit, la témérité qui avait poussé Arlequin a bravé le traître Lucius, le risque pour tous, que les mercenaires retrouvent nos traces jusqu’ici.

Des bruits de sabots attirent mon attention… ils sont là, menés au campement par le propre cheval d’Arlequin…
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyVen 23 Déc - 16:18

...ils sont là, menés au campement par le propre cheval d’Arlequin…

Allons bons.. La jolie guerrière rouquine reste une énigme pour moi, comme la plupart de mes compagnons d’ailleurs.
Voilà que tandis que nous commencions à préparer tout le nécessaire à une nouvelle soirée autour d’un bon feu et de liqueurs diverses, elle nous arrive, emmenant Arlequin aux portes de la mort avec elle...
Pandora est arrivée la première à leur rencontre, la douce prêtresse n’a nul eu besoin d’explications, de justifications, le maître du verbe, l’homme au masque de bouffon est sérieusement blessé, et ça, pas besoin d’invoquer quelque dieu curatif pour s’en aviser rapidement..

Pandora commence à murmurer des incantations propres à ses pouvoirs de guérisseuse, dont la teneur m’échappe, tandis que je me permet d’essayer d’en savoir plus sur cette nouvelle mésaventure..

> Hum... Qu’est ce qu....


Un carreau venant se loger à quelques centimètres de mon pied me coupe net le sifflet..
Il ne me faut pas une seconde pour comprendre, pas plus qu’à mes compagnons, nul ne dit mot, tous ont réalisé que le nouveau scénario que la troupe va jouer sera sanglant...

Le campement est attaqué !!

La scène est surréaliste, ce sont des dizaines de guerriers qui déferlent sur le campement, ils ne semble pas voués à la diplomatie.
L’armée de soudards se rue sur moi et mes compagnons, et en quelques instants nous sommes submergés..

Il va avant tout falloir survivre, j’esquive un coup d’épée qui venait de toute évidence pour me trancher la tête, un autre mercenaire tente de me maîtriser et de me plaquer au sol, roulé boulé, je me redresse pour constater qu’une hache s’apprête à s’abattre sur mon petit corps de felys, mon coup de rein me sauve la vie, je trébuche et tombe à nouveau à terre...

Qui penserait à préparer la veillée muni d’une arme ? A part Ashkrrr personne, et je ne déroge pas à la règle, j’eus aimé bretter face à ces sauvages, ils sont lourds et peu lestes, mais ce sont de véritables machines à tuer, Armés d’armes lourdes, telles que les grosses épées de métal qui doivent peser plusieurs dizaines de kilos que portent la majorité des mercenaires.
Certains sont équipés de boucliers massifs, marqués d’un blason de terreur, un serpent enroulé autour d’un poing..

Un saut véloce me permet d’éviter une nouvelle attaque, mais je ne compte pas me laisser faire longtemps, je roule de nouveau sur moi même et m’approche du centre du champ de bataille improvisé, c’est là que je sors ma vieille dague de voleur qui est toujours accrochée à ma ceinture..
L’infâme qui se trouve face à moi à cet instant est le premier à déguster, tandis qu’il s’apprête à frapper Aénoria dans le dos telle une salope, je jailli et lui plante ma lame dans le coup, il hurle et jailli le sang..

Nouveau bond, j’esquive encore et toujours et le ballet ensanglanté se poursuit, je frappe, trouve la faille dans l’armure, j’égorge, je retrouve des réflexes que je croyais perdus, mes années de piraterie violente sont loin, et je ressent le poids des années sur mon agilité, mais l’adrénaline est là, les sensations reviennent, j’éventre celui là tandis que celui ci m’attrape le bras, je me libère, prend un violent coup dans le buffet, m’écroule et roule sur moi même..
Là j’aperçoit Pandora, tentant tant bien que mal de faire revenir notre bien aimé Arlequin à un état normal, Le loup lui libère l’espace, mais pour combien de temps ? Je me rue pour venir en aide au monstre canin, un felys et un loup protégeant une prêtresse, la scène est incongrue, une lame m’effleure au passage mais j’arrive près du loup qui manque me croquer dans la foulée, un mot de Pandora et la bête comprend, nous voilà dos à dos, escortant la magie de la prêtresse, et d’autres maudits approchent, tous mes compagnons se battent comme des lions, j’aperçoit d’un coup d’oeil Alyssandre qui se livre telle une furie à la bataille...
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyVen 23 Déc - 19:31

Le lac était paisible en ce début de soirée, l'eau était à mon goût, ni trop chaude, ni trop froide. La nature était silencieuse, juste comme j'aime. Le fumet du repas de la ènième fête au campement m'arrivait au museau.

Tagada tagada tagada....

Des bruits de chevaux, des guerriers en armes sur ces chevaux. Ils n'ont pas l'air de vouloir participer à la fête ceux-là...

Vite mon arc!!! Je sorti de l'eau sans prendre la peine de me secher ou même de m'habiller, j'attrapa au vol mon arc et mon carquois. Je courru vers le campement, mes compagnons étaient submergés...

Je fus me poster à la lisière du bois, pouvant ainsi distinguer, tout le campement et aider de mon mieux la troupe assaillie.

Fffffffffiiiiiii....

Et d'un, dans les fesses! Rhoooo à cause de ce maudit écureuil qui vient me grignoter le gland j'ai glisser, c'est passé à deux doigts des oreilles pointues d'Elda.

Fffffffffiiiiiii spok!

La flêche vient se loger entre les deux yeux d'un autre mercenaire en faisant un bruit sourd résonnant. Celui-ci s'écroule devant Chim qui s'apprettait à le fouetter, je lui ai sauvé la mise à celui-ci, le pauvre...

Là-bas, un grand fouilli, j'ai pas envie de tirer dans le tas, on ne distingue rien... ce doit être Ash qui se fait plaisir avec une vingtaine de saligauds.

Ffffffiiiiiiiii punk!

Et un autre! Et encore un!!!

Je bande mon arc, et lache les traîts à une allure impressionnante. Ce doit être le fait que mes amis soient en danger qui améliore mes performances.

Je bande mon arc et ... oh non... plus de flêches!!! Catastrophe!!!
Je sais, il y en a dans la remise, dans la bastide... mais il me faut traverser le champ de bataille...
Qu'à cela ne tienne, c'est parti mon kikiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!

(hrp:imaginez la pub pour pédigrépal...)
Je cours le plus rapidement possible vers la fameuse bastide, certains ennemis s'arrêtent, étonnés de me voir ainsi dévêtu au milieu de la pagaille, ce qui permet à Alyssandre d'augmenter le nombre de tête à son actif.

La bastide, enfin!!!!

Les flêches sont là!!

Mon nouveau post à l'entrée de la bastide me permet de couvrir Vegas et la bestiole, qui tentent de ramener Arlequin et Pandora vers un endroit plus sûr. Apparemment le guignol est touché.

Ho ho Aénoria, Sanguine et Kari sont encerclés, mais je ne rêve pas... il est bourré ce pauvre nain... il tangue et fait tournoyer sa hache dans les airs et fracasse plus d'un sacripant de cette manière.

Mais là, à gauche, un mercenaire s'élève dans les airs... serait-ils mages également?

Erf non, c'est Captain et Raihmy qui lancent des sorts depuis la roulotte.

Quel pagaille mes amis, tenons bon...
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Misandre
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptySam 24 Déc - 4:04

Cela fait quelques nuits que je ne trouve un sommeil confortable. Les habits noirs sont de nouveaux ressortis. Je n’approuve pas ces méthodes pour rendre justice et crois encore qu’il est possible de raisonner même les plus avares des êtres de ce monde mais je ne leur en tiens pas rigueur. Ils pensent que leur quête est juste. Seulement voilà, je me fais du souci pour eux. Les riches sont rarement sans défense et sont toujours accompagnés de gardes des plus émérites. Je craints pour leur vie. Un jour cela va mal finir…

Je m’étais mise tôt au lit pour potasser quelques ouvrages de médecines dites nouvelles et des manuscrits poussiéreux sur de la botanique. Tout un tas de sujets bien ennuyeux pour m’assommer une bonne fois pour toute. Au moment où je sombrais sur le tome II chapitre 4 « les mystères des influx nerveux » de la page 223, j’entendis un bruit de sabots frappant a toute vitesse sur le sol.

- Je le savais !

Je sors en toute hâte la peur au ventre mais mon sang se glace à l’instant où mes yeux se posent sur Arlequin. Pâle comme un mort, le souffle et le coeur à peine perceptible. Il se meurt… du moins c’est ce qu’il croit ! Si il pense que je vais le laissé voir dieu avant moi, il se met le doigt dans l’œil jusqu’aux genoux !

On m’installe le blessé près du feu. J’appose mes mains sur sa blessure abdominale pour visualiser les dégâts. Ce n’est pas bon, les viscères et plusieurs veines mésentériques sont sectionnés. Je rassemble tout mon flux d’énergie dans mes mains et la dispense en petites quantités régulières d’abord mais rien ne se soude, j’augmente la dose mais toujours rien. Je commence à paniquer. Pourquoi ça ne marche pas ?

* Siooooow * Une flèche passait juste devant moi et me fait réaliser ce qu’il se passe tout autour de moi. Nous sommes attaqués et les accrochages vont bon train. La troupe se bat bec et ongles contre les assaillants venus dieu c’est d’où, sûrement ceux qui on fait ça à Arlequin. La troupe protége le gisant et moi-même mais la zone n’est pas sûr du tout et mes soins qui sont en panne, c’était bien le moment.

J’essaye de me rappeler de mes cours tout en tirant Arlequin pour le mettre à l’abri des tirs et des attaques au corps à corps mais il est trop lourd pour moi, j’ai besoin d’aide et vite. Je regarde autour de moi et vois Aénoria, Sanguine et Kari pris en tenaille. Il me faut Aénoria ! Elle aussi avait suivie les mêmes cours que moi avant d’avoir fait cramer un de ses patients.

- Jiyuu !vas A. É. N. O.R.I.A vite !

Le loup exécute mes ordres immédiatement et creuse une brèche en tuant un des attaquants pour tirer Aènoria par la manche et la ramener auprès de moi.

- Merci ! Maintenant retournes aider les autres ! Ma douce, aides moi à le tirer de là.

Nous sommes maintenant à l’abri pour un temps incertain. Je creuse mes connaissances et ma matière grise pour savoir ce qui cloche quand soudain, je me rappelle… Arlequin est un impie tout son être refuse le divin donc mon art prêté par les Dieux ne peut rien pour lui. Je vais devoir le faire comme un chirurgien de guerre.

-Aènoria ! Trouve moi de la gnole la plus forte qui est, une épée et mon nécessaire de couture qui est dans ma tente !

Je vois mon aide de camp filer à tout allure esquiver avec brio les flèches et les haches. C’est spectaculaire de voir une elfe se mouvoir ainsi. Elle revient aussi vite qu’elle est partie avec tout ce qu’il faut pour que l’ami ne finisse pas exsangue. Je rince copieusement la plaie à la gnole (une façon qu’il avait pas encore tenté pour boire) pendant qu’Aènoria fait rougir la barre de fer qu’elle avait trouvé à coups de boules de feu en chaîne si j’avais pas eu mes mains dans des entrailles, je crois que j’aurais applaudit tellement que c’était beau à voir.

L’appareil était prêt et le patient toujours inconscient mais par précaution, je demandai à l’infirmière de se tenir prête à le cramponner ou à l’assommer. Le geste allait être violent et il ne devait pas bouger si il ne voulait pas se trouver souder ailleurs. J’écarte la plaie visualise une dernière fois l’endroit de l’hémorragie mentalement puis d’une pression sec je pose le tison. Par les nerfs et la douleur, Arlequin se contracte et convulse de tous ses muscles et je dois venir en aide à Aénoria pour le maintenir au sol. La douce et tendre elfe tente de le calmer en lui parlant doucement et en lui caressant la tête.

Il déguste le pauvre mais j’ai bientôt fini je dois maintenant le recoudre et pour l’aider à tenir je lui fais boire de la gnole qui me sert d’antiseptique. Ça semble fonctionner mais je lui retire la bouteille car j’en ai encore besoin. Attachant point par point sa chair le voilà vainqueur d’une belle balafre à montrer aux minettes. Encore une rincée sur la cicatrice et je finis par sa joue. Pour ce fait, je prends le fil de soie et l’aiguille la plus fine que j’ai, même sous son masque il devait rester beau. Je m’applique et après quelques minutes de travail d’orfèvrerie le revoilà tout rapiécer. Pour finir, je fouille dans mon corsage et en ressort une petite fiole de reconstituant fait à base de plantes médicinales. Elle devrait lui permettre de refaire du sang rapidement mais il doit se reposer maintenant. Je lui pose à la bouche et lui commande :

- Bois ! Il fait la grimace. TOUT ! Reposes toi un peu maintenant ! Un jour, tu sais, je devrais te parler de Dieu et de ses bienfaits. Je crois que vu la vie que tu mènes ça se serait du luxe.

Tendrement je lui pose un baisé sur son front.

- Tu m’as fait peur tu sais ! Recommences pas je t’en pris ! Lui murmurais-je.
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyVen 6 Jan - 23:39

Je ne suis les opérations de sauvetage que d’un œil. Je sais Arlequin entre les meilleures mains du monde, Pandora et Aénoria. J’aperçois à peine dans la mêlée Végas qui esquive par des saut gracieux, Ashkrr qui cueille nos ennemis comme des pâquerettes, Kari, Elda, Raihmy, Captain Krenon, Chim, tout le monde est là se battant à sa manière.

Un éclair pâle passe furtivement à côté de moi. Je reconnais le derrière d’Edra. Je ne peux m’empêcher de rire intérieurement à cette image. L’homme qui me fait fasse semble surpris par la traversée inopinée du nudiste. Je profite de l’occasion, lui assénant un coup de boule qui fait raisonner sa boite crânienne. J’entends le craquement des cartilages de son nez sous le coup. Assommé, il titube, abruti par la douleur. Sans ménagement, j’envoie mon pied dans son plexus, lui coupant le souffle. Il tombe à la renverse, emportant dans sa chute quelque uns de ses camarades.

Un malin a réussi à se faufiler entre moi et Captain Vegas, s’approchant dangereusement d’Arlequin et de ses deux charmants gardes du corps. Jiyuu bondit, saisissant l’homme à la gorge. Sa mâchoire puissante sectionne chaires et os, abrégeant les souffrances de sa proie, qui finit par s’étouffer avec son propre sang.

Je sens moi-même le coup de fer laissé par le liquide vermeil sur mes lèvres. Un autre mercenaire me fait fasse. Epée dans une main, poignard dans l’autre, je le fixe avec toute la hargne contenue dans mon âme. Il se jète sur moi, je fléchis les genoux, le faisant trébucher sur moi. Il s’étale de tout son long. Sans ménagement, j’enfonce ma lame entre deux côtes gauches, à l’endroit supposer du cœur. Un flot pourpre sort alors de sa bouche, tandis que ces yeux exorbités me fixent épouvantés.

Je me retourne à temps pour parer le coup qui plonge vers moi. Trop tard pour empêcher un autre mercenaire de m’assener un coup fléaux dans le bras. J’entends mes propres os craquer sous la violence du choc. Ma main lâche mon poignard. Je hurle de douleur, crachant jurons et injures à mon ennemi. Assurant ma prise sur mon épée, je lui assène un coup, qui vibre dans tout mon corps, m’arrachant un nouveau cri de douleur. Un autre hurlement fait écho au mien, lancé par un de mes compagnons.

Des yeux, je cherche la source de ce cri, quand un nouveau coup vient s’écraser sur mon épaule…
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyMer 11 Jan - 21:10

Arlequin est sauve, son état est stable et je me décide de le laisser aux mains d’Aénoria pour voir si les autres membres de la troupe sont indemnes. Beaucoup de coups ont plu de toutes parts mais la troupe tient bon. C’est remarquable quand on pense que nous sommes qu’une troupe de saltimbanque.

Je reste un instant hypnotisée par la puissance de Jiyuu. Cette violence, ce goût du sang tout animal. Il est à la fois mon opposé et mon complément. Nous deux formons un tout, je le sais à cet instant. J’ai toujours, depuis que je me suis réveillée, été seule et je ressentais toujours ce vide immense. Avec lui, je me sens complète, étrange rôle quand on y pense, pour un animal. Pourquoi devrait-il nous prêter sa force ainsi dans nos histoires d’humains ? Cet animal n’est pas commun je ne vois pas d’autre raison. J’avais déjà ressenti cette présence particulière presque magique quand il est venu à mon secours la première fois. Il m’a été offert par les dieux pour une raison mais je ne sais encore quoi.

Des cris et des bruits de ferrailles me sortent de cette torpeur passagère. Alyssandre est en grand péril. La masse de ses adversaires ne désemplit pas. Elle se bat comme une lionne qui défendrait ses petits, sa toison de feu ne dément pas cette image qui s’impose à moi. Un butor s’approche d’elle l’épée dardée, je retiens mon souffle de peur mais elle l’esquive et le tue. Pas le temps de se sentir soulager, que deux autres gardes se ruent sur elle. Pris d’un instinct de protection, j’accours vers elle mais ma robe me gêne, je me décide à la raccourcir en la déchirant à hauteur des cuisses et reprend ma course effrénée. Je protégerais Alyssandre de mon corps si il le faut mais elle ne périra pas, je ne le veux pas !

Je suis à deux mètres derrière elle quand je vois un fléau s’abattre sur elle et lui fracasser son bras. Courageusement, elle riposte mais ne voit pas le fourbe derrière elle prêt à l’assommer de sa masse d’arme. Je crie de toutes mes forces pour la prévenir mais hélas trop tard, au premier assaut elle s’effondre.

J’arrive enfin sur son corps inanimé. Ses assaillants mes regardent un instant dépités de me voir sans arme, je profite de cette instant pour apposer ma main et lui guérir son bras et son épaule mais elle restera un moment inconsciente. Les gardes ne comprennent que trop tard ce que je viens de faire mais maintenant, je me retrouve prise au piège entre deux hommes fous furieux de mon action. Ils veulent maintenant aussi m’occire et je ne peux les fuir sans abandonner le corps de mon amie et il en est hors question ! Que faire ? Je ne vais pas me laisser tuer… Qui protègera Alyssandre de ses sauvages en manquent de sang ?

Une des brutes me saisit par le col et ricane de la « pauvre petite prêtresse » impuissante avant de m’envoyer au sol férocement. Je tombe sur mon amie et ma main choque un objet dur. Je regarde rapidement et vois l’épée d’Alyssandre… je…

Le bruit une arme qui s’abat sur moi siffle dans mon oreille. Une poussé viscérale m’emporte, je me saisie de l’épée de mes deux mains, me retourne rapidement et blesse l’homme du tranchant de la lame sur son avant bras et lui fait lâcher instantanément son arme. Une giclé de sang se retrouve propulsé sur mon visage et sur ma bouche. Du revers de ma manche j’essuie cette souillure qui me brouille ma vue. Involontairement je goûte de ce liquide ferreux et me retrouve surprise d’apprécier sa saveur. Aïe ! Ma tête me lance mais je dois continuer à la défendre…

Pendant que le garde récupère son arme, je me relève en toute hâte et m’oppose entre lui et Alyssandre. L’autre assassin se joint à lui. Plus aucunes échappatoires ne s’offrent à moi, il me faudra donc combattre et les terrasser. Un mélange de colère et de soif de violence m’étrangle, se diffuse en moi et me terrorise. Le souffle court, je monte ma garde au-dessus de ma tête, prête à s’abattre sur mes agresseurs.

Premier assaut du massier ; Son arme est lourde et je n’ai aucun mal à l’éviter en pivotant sur moi-même. Je baisse mon arme dans cette rotation et l’entaille sur son flan. Je suis en vie…

Deuxième attaque mais du spadassin cette fois ; son épée lui permet des attaques bien plus rapides et répétées et la difficulté à parer ses coups monte d’un niveau. Je me défends au mieux, jouant de mon agilité et je ressens à peine le poids de mon arme. Il me darde d’une attaque basse, je profite de l’occasion donnée pour retenir sa lame au sol de mon pied. Immobilisé, j’enfonce ma lame au creux de son épaule. J’aime entendre son cri…

Cette fois ils ont décidé de ne plus jouer avec moi et je dois faire face à des attaques jumelées. Fléau et épée m’assaillent de toutes parts, j’esquive, feinte, pivote. Je m’amuse de leur lourdeur qui me fait penser à ces jeux d’esquives que l’on rencontre dans les foires de certains villages. Je les irrite de mon rire dédaigneux. Mon épée se couvre de sang au fur et a mesure que je les pointe sans chercher à les tuer. Ils fulminent…

Mes pérégrinations mon éloigner du corps que je protégeais et je cherche à me repositionner près d’elle. Ils ont compris ma faiblesse et cherche eux aussi à l’atteindre pour sans servir de bouclier. Pourquoi avais-je eu besoin de jouer ainsi ? Quelle est cette nature qui me pousse à agir ainsi ? Qui suis-je ? Je ne me reconnais pas mais l’heure n’est pas aux questions…

Je me rue sur le massier lui assène un coups diagonal percutant son cou coupant les lanières de son armure et enfonçant le métal acéré dans sa poitrine. Je sens ma main frémissante sous les craquements de ses os. Mon âme chancelle, bouillonne à se son délectable. Son sang coule à grand flot le long de ma lame et inonde mes mains. Je me sens bien, avide de cruauté…

Le spadassin voyant son compagnon mort, oublie Alyssandre et me charge. Les coups réguliers et déloyaux pleuvent, je lui en réponds tout autant. Plus il montre sa férocité et plus ma jouissance est grande, il va mourir mais ne sait encore…

Ma proie fatigue, ses coups deviennent faiblards. La lie est proche, je le ressens. Je baisse ma garde pour contempler cet être sur le point de s’éteindre. Ensanglanté, épuisé, il suffoque. Je lui sourie. Dans un soubresaut, il se jette sur moi sa lame froide parvient à me transpercer l’épaule. Je retiens la lame et d’un coup de pied, je l’envoie au sol. Je retire son épée de mon épaule et le menace avec. L’homme à peur, tremble de tous ses membres.

- Pitié !
- Pitié ? En as tu eu avec ta princesse ? Non, je ne vois qu’une chose dans ton avenir proche… Ta mort…

J’enfonce sa lame dans sa gorge et le regarde se noyer dans son sang. Soudain, ma tête s’alourdit. Mes tempes cognent à n’en plus finir. Des flashs d’images que je ne connais pas s’imposent à moi. J’ai mal… mon cœur est pris dans un étau. Vais- je mourir ? Je le souhaite tant la douleur devient insupportable. Des mots viennent résonner à mes oreilles dans un écho assourdissant. Mes genoux ploient et s’abattent à terre.
… mon fils…… mon époux……. La guerre, le sang encore du sang… PERE ! MERE où êtes vous ?

Les larmes d’une grande terreur se déversent sur mes joues. Un cri profondément enfoui et prêt à jaillir de moi, il gronde car trop longtemps oublié.

Le loup court à ma rencontre et à l’instant où le cri se libère, le loup hurle avec moi.

LIIIIIRRA !!!!!!!!

Une lumière blanche, intense, aveuglante jaillit à cet instant du loup et laisse son corps inanimé sur le sol. La force lumineuse irradie toute la scène de la bataille pendant que moi, je sombre dans l’inconscience…
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Alyssandre
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MessageSujet: Re: La face cachée   La face cachée EmptyJeu 12 Jan - 10:32

Un hurlement me sort de ma torpeur. Je me retrouve allongée sur le sol, couverte d’un sang dont j’ignore l’origine. Mon premier réflexe est de chercher mes armes, mais je ne trouve que mon poignard. Je me redresse encore abrutie par le coup. Je remarque avec surprise que mon bras est à nouveau valide et que la plupart de mes blessures sont guérie.

Des yeux, je cherche la seule personne possédant des dons de prêtre. Je la trouve allongée près de moi, son loup inerte en travers de son corps et, dans la main droite, mon épée teintée de rouge. Prise de panique, je me jette sur le corps de mon amie. J’écarte ma lame sans aucun ménagement pour mon arme chérie et avec plus de douceur pousse Jiyuu des jambes de sa maîtresse. Un grognement sourd s’échappe de sa poitrine… Il vit.

Je saisis le bras de Pandora et le passe autour de mon coup, puis passe mon bras sous ses jambes et la soulève délicatement. Elle est faible, mais sa poitrine se soulève doucement à intervalle régulier. Je me dirige lentement vers le campement, enjambant les cadavres. Avec surprise, je découvre qu’ils sont mois nombreux que le nombre des mercenaires qui nous avaient attaqués. Auraient-ils fui ?

Je cherche des yeux chacun des Ithryns. Ash est assis sur une souche, léchant amoureusement sa hache pour la débarrasser de son sang. Je souris à cette image, c’est peut être tout simplement lui qui les a mis en fuite. Arlequin et Aénoria se dirigent également vers le feu de camps, bras dessus, bras dessous. Chim et Eldahin panse mutuellement leur blessure, tandis que Edrahen fouine parmi les cadavres, il semble avoir perdu quelque chose (ses vêtements peut-être ?). Erhynn sort du buisson où elle était embusquée, faisant sursauter Végas, son ronronnement se mêle au parlé chantant de l’elfe. Je ne vois pas Kari, mais seulement son heaume qui pointe d’un des sièges du camp, avec à ses côtés Raihmy et Captain Krenon.

Nous sommes tous sauf. Pandora semble être la plus gravement blessée. Avec reconnaissance, j’aperçois Erhynn et Végas qui porte tant bien que mal le corps de Jiyuu et l’amène près du camp.

Arrivée près du campement, je me dirige vers la chambre de Pandora. Une fois arrivée, je la dépose doucement sur son lit. Elle soupire et murmure dans son sommeil. Je saisis un linge propre et le mouille, commençant une toilette grossière de mon amie. Son front est brûlant lorsque je m’approche de son visage.

Lirraaaa…

Le murmure s’échappe de sa bouche, libérant ce mot une seconde fois. Un éclair de lucidité me frappe : la bataille, Pandora saisissant mon épée et se battant comme une farouche guerrière contre les mercenaires, Jiyuu, la lumière… et ce cri : Lirra.

Doucement, je passe ma main sur son front.

Le temps est venu mon amie. Je crois qu’enfin tu as retrouvé ton passé…
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