En séjour chez mon voisin !

Alors que nous tanguons de concert, les liens se resserrent, l'union se fait totale. Et plutôt que de nous diluer l'un l'autre, nous nous complétons, nous mélangeons pour jouir des différences de l'autre.

Chacun de ses frémissements se répercute au niveau de ma magie qui à son tour coule en pluie sur son corps offert.

Son esprit me chuchote des mots inconnus que seule ma chair comprend.

Mon âme s'enivre du chant des ses fluides et de ses muscles.

Nos sortilèges, comme indépendants, caressent chacun de nos nerfs, embrassent chacune de nos cellules.

Enfoncé en elle, je me laisse guider par les caresses de son corps éthéré tandis que mon corps astral joue avec les sensations de fermeté et de profondeur, d'humidité et de raideur.

Nos mouvements s'accélèrent, tantôt synchrones, tantôt désordonnés, portés par des vagues de plaisir et de magie. Elle me fuit quand je suis au fond d'elle, elle m'agrippe quand je m'éloigne. Ses cuisses sont carcan, ses cuisses sont refuge. Ses yeux blancs me cherchent, quêtent un signe mais ils m'ont déjà tout entier capturé.

Je la sens en moi alors que je la pénètre, je la connais alors que je la découvre.

Je l'aime

Diplômé Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 09/09/2006

A peine nos deux corps éthérés sont-ils entrain de fusionner, de se trouver, de s’aimer que nos magies nous agrippent, nous attirent vers nos jumeaux de chair. Je ne suis pas d’accord et tente de m’échapper de cette toile de sortilège. Je veux connaître cette expérience astrale la goûter jusqu’au bout.

Mes mains de brumes se tendent vers lui, afin de crocheter ses doigts, d’y trouver la force de résister. mais nos magies sont plus fortes, avides et nous ramènent l’un l’autre à notre place initiale.

C’est un combat sans fin...

De sa lame il m’a transpercé, la plantant sans cesse dans mes chairs. A ses assauts, je répond par des coups de hanches, des oscillements pour calmer cette douleur exquise qui ne fait que s’accroître.

Je tente de reprendre le dessus, mais l’étreinte de ses bras empêche toute fuite. Alors je pèse de toutes mes forces de mon buste sur son torse. Ma poitrine s’en donne à coeur joie et commence à le flageller. Mes efforts payent et mon assaillant s’écroule en arrière sur le lit.

Erreur de tactique. J’ai voulu m’éloigner de lui d’un mouvement de hanche sur le côté et voilà que nous roulons ensemble, sa lame toujours ancrée en moi. Et maintenant je me retrouve sous lui. Il pèse de tout son poids, reprend son attaque là où elle en était restée. Lame ensorcelée, celle-ci déverse un torrent de chaleur en moi.

Je lui répond en criant son nom, en gémissement plaintif. Ce la n’a pas d’effet, ne calme pas mon émoi. Alors je m’accroche à son cou, pour me rapprocher plus près de lui, tandis qu’il plante, et replante sa lame tantôt lentement et en douceur, tantôt sauvagement et en profondeur. Je mords son épaule, ses écailles crissent sous mes dents. Mes ongles s’enfoncent dans sa nuque. Mais rien ne l’arrête.

Mon corps se raidit, tremble, le froid l’emporte sur la chaleur, je ne sens plus mes membres, et dans un cri, je trouve la délivrance. Morte... vidée... il a gagné la bataille, mais son assaut point ne s’arrête ! quel mâle ! quelle fougue ! quelle force !

C’est mon meilleur ennemi et je ne l’en aime que plus...

Je ressens ses ongles qui crissent sur mes écailles, ses seins si doux qui se pressent contre mon torse, son foureau qui m'enserre et me rechauffe. Ses murmures et gémissements m'emflamment. Je glisse une main sous ses reins pour encore plus la coller à moi. Mon autre main attrape violemment sa nuque y faisant perler quelques gouttes carmin. Je goûte son cri muet, son spasme qui m'emprisonne brusquement.

Mais je ne m'arrete pas. Mon bassin, comme doué d'une vie propre, continue son pilonnage au sein de sa brulante moiteur. Je sens la vague qui enfle en moi, écumeuse et avide, sombre et bouillonante.
Elle se nourrit de chaque geste de ma sorcière, du brusque rayonnement de ses yeux, de ses dents blanches qui mordent sa lèvre inférieure, des zebrures que laissent mes griffes sur son corps de reine, de son halètement de plaisir, son chuchotis obscène, sa magie qui luit et scintille.

Je sens Kaalith me rejoindre, meler son flux au mien, je sens monter cette force commune qui va nous emporter tous deux. Je goutte ces poussières d'éternité, espérant et reculant l'embrasement final.

Et soudain je sens sa magie changer...Elle devient autre... Le visage de mon aimée que je contemple pour m'y perdre semble se brouiller....onduler.... Et je me retouve brusquement a plonger le regard dans les yeux d'une inconnue. C'est Kaalith et ce n'est pas Kaalith. C'est plus que Kaalith. Plus vorace. Elle me jette un regard d'une lubricité déconcertante et chuchotte : "Ogun".

Je n'ai pas le temps de m'etonner. Je sens subitement une force brutale qui s'empare de moi, me tétanise les muscles, m'engourdit l'esprit. Je reste conscient mais mes sensations m'électrisent à la limite du supportable. Je sens une puissance animale, surnaturelle, affluer dans mon bas ventre pour dompter le corps brulant de ma compagne. Je bredouille un mot que je ne comprends pas.
La vague continue, indifférente à ses changements, croit et gonfle, impudique et tumulteuse.

Moments immobiles.
Instants figés.
Nos corps en équilibre
Possédés. Possédants.

Un millième de seconde avant que la vague ne s'abatte, que nos corps n'explosent, les présence nous quittent, repues et satisfaites.
Je retrouve Kaalith qui hurle et m'aspire et je m'abandonne en elle en un jaillissement sans fin, giclements se mêlant aux tremblements de son corps, chaleur et apaisement.

Quoiqu'il advienne dorénavant, ce que nous venons de vivre nous a lié l'un à l'autre.

Prenant garde de ne pas l'écraser, je libère sa nuque et essuie d'un doigt hésitant le filet de sueur qui glisse sur sa pommette.

Diplômé Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 09/09/2006

Ma tête, mon corps ont du mal à se remettre de cette expérience unique entre toute. Les yeux clos, j'essaie de rassembler mes idées dispersées, de retrouver ma respiration. Un mouvement. Un doigts écailleux, doux, caresse ma pommette. J'ouvre les yeux. Je l'observe.

Ce moment d'intimité tendre me vrille les entrailles. A quoi m'attendais-je ? à ce qu'il saute du lit, une fois l'acte consommé et qu'il me prie de prendre mes affaires et de partir. J'avoue que l'idée m'a effleuré l'esprit l'espace d'un instant, d'un infime instant. Mais encore une fois, il me surprend.

Je souris. Je le sens. Mais je ne fais rien pour l'estomper. Au contraire, je resserre ce moment de tendresse par un baiser déposé sur le muffle de mon compagnon.

Mon calme retrouvé, les images de cette union explosive et illogique se remettent en place dans ma tête, libérant une foule de questions sans réponse.

Je me serre contre lui, niche la tête dans son cou et murmure contre ses écailles fraiches :

C'était toi sans être toi. Tu n'avais plus l'apparence d'un saurus mais celle d'un homme ténébreux, inconnu, que je n'avais jamais vu auparavant. M'est-il arrivé la même chose ? je l'ai senti m'envahir, me repousser au tréfond de mon corps. Je ressentais ses émotions, cette avidité à s'unir avec cet homme. Je voyais non pas par mes yeux mais par les siens. Qui sont-ils Deimos ? Pourquoi sont-ils venus ? Ogun... Erzulie... car s'est comme ça qu'elle s'appelle celle qui s'est servie de mon corps. Reviendront-ils ?

Je resserre mon étreinte, car cette possession indue, m'a laissée comme un arrière goût étrange, qui je le pressens n'en restera pas là...

Etendu près d'elle, j'écoute sa voix encore rauque et haletante. Négligemment, ma main descend le long de son cou, carresse un sein, le couvre.

Erzulie.... Ogun....

Ces noms.... Le visage qui a transparu sur les traits de ma sorcière... La force démoniaque qui a pris possession de mon corps... Je sens des souvenirs enfouis qui luttent, luttent et s'agitent pour se dégager de la vase où ils étaient enfouis.... Je me sens prêt d'une révélation... mais les émotions de ces derniers instants avaient été trop intenses... et je devine la découverte douloureuse.... je préfere, pour le moment, jouir de ce qu'on m'offre....

Elle reste là. Contre moi. Son corps blanc chaud et salé. Ses lèvres sur mon cou. Kaalith. Erzulie...

Je me redresse brusquement. Dégage quelques mèches éparses de son visage. Et plonge le regard dans ses yeux blancs. Nous restons ainsi immobiles, nous observant, nous scrutant, tenus, interrogateurs... Puis elle me sourit. Un sourire hésitant, un sourire qui tremble, un sourire qui doute, un sourire qui ose à peine être confiant.... Et à ce moment je sais : c'est Kaalith. C'est elle. Et la seule force qui me possède alors, c'est bien l'amour que j'éprouve pour elle.
Avec un petit rire soulagé, je la bascule sur le lit et fait courir mes mains le longs de ses flancs, le long de ses hanches.

Reviendront-ils ?

Qu'ils reviennnent. je serai prêt
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Diplômé Nombre de messages : 55 Date d'inscription : 09/09/2006

Reviendront-ils ?

Je ne saurais répondre à cette question mais ce qui est sûr c'est qu'une autre sensation plus délcate et voluptueuse est entrain de remonter à la surface lorsqu'ils me caresse de ses griffes.

Tss... tss... Bas les pattes mon cher, dis-je en le repoussant aux épaules plus par jeu que par dénégation.

S'ils reviendront ? soupirs. Je pense que oui. J'ai cette impression qu'ils ont toujours été là et qu'ils nous ont suivi à chacun de nos pas. Plus je repense à mon passé et plus je me souviens de faits étranges auxquels je ne pouvais donner de signification. Cela t'est-il arrivé ?

Aussitôt je lui mets la main sur sa bouche afin de l'empêcher de répondre tandis que l'autre main et mon regard se laissent aller sur son bras qui s'active à prodiguer des massages entêtants.

Non... Non... ne dis rien ton regard vient de parler pour toi. Soupirs. A ton avis, allons-nous pouvoir garder le contrôle de nous-mêmes pour empêcher leur intrusion dans certaines circonstances, notamment celles plus privées ?

Ogun... Erzulie.... Ces noms flottent aux limites de ma conscience. Des fragments de souvenirs scintillent quelques instants avant de s'éteindre dans les ténèbres de l'amnésie. Le sourire amusé et érotique d'une femme vêtue de jaune. La lame ensanglantée d'un guerrier hurlant. Un serpent blanc flottant dans l'eau. Une femme nue au regard fou surgissant des flots. La danse obscène d'un squelette ricanant.... J'hésite entre forcer ces étincelles de mémoire à briller davantage ou les obliger à s'éteindre définitivement.

Je suis déchiré entre ces deux envies : l'inconnu qui, je le sens, n'est que voile opaque sur la mémoire ou la confortable amnésie cotonneuse du présent.

Mais j'ai un pilier sur lequel prendre appui. Peut être pour la première fois, je ne suis pas seul. Une autre que moi a vécu cette expérience. Une autre que moi est capable de comprendre et de ressentir ces sensations ambigües : possession poisseuse et sentiments de puissance déferlante. Viol de l'intimité et maitrise bouillonnante du monde.

Et cette autre est contre moi. Sa saveur salée encore sur mes lèvres. Son parfum d'herbes qui flotte près de la couche. Ses soupirs qui rythment la danse de mes mains.

Je me colle contre son corps chaud, geste à la fois de protection et d'abandon.

La meilleur défense.... Peut être devrions nous prendre l'initiative de la prochaine rencontre... Maitriser... Contrôler cette...intrusion... Mais comment ?

Mes mains glissent vers l'intérieur des cuisses, frolent, effleurent. Je plonge mon mufle vers le creux du cou. Je murmure :

Quant à savoir si on peut garder le contrôle dans les circonstances privées.... Le mieux est de le vérifier.... maintenant....

» Chez moi.