Le coin du feu

[.. suite de l'Arrivée de Sinekein... ]

Une ancienne forteresse, donc. Effectivement, il y'a de la place. Et effectivement aussi, il fait pas chaud dans cette immensité entourée de pierres. Je suis encore en tenue de cheval d'Adam, ou peu s'en faut. Forcément. J'allais pas me rhabiller encore trempé, non !

Il paraît qu'il existe des objets nommés "serviettes", qui sont des sortes de coins du feu portatifs. Je devrais sérieusement songer à m'en procurer une.

Je suis ma charmante hôtesse à travers quelques couloirs, redoutant la longue marche qui serait certainement synonyme de rhume. Mais non. Deux-trois virages et on y est. Même pas le temps de s'apitoyer sur son sort.

La salle commune est moins majestueuse, et, avec le feu qui y crépite rapidement, bien plus chaude que le hall. Et pour couronner le tout, il y'a même des coussins spécial centaure !

C'est le luxe, ici ! Vous deviez être sacrément riches pour vous être payé des installations pareilles ! Je connaissais pas ces sofas, mais une fois qu'on s'y habitue, ce doit être difficile de revenir vers autre chose.

Et euh...

Rah, j'abuse. Mais inutile de le nier, j'ai les crocs. Longs.

Non, je n’ai pas mangé. Je ne chassais pas, voyez-vous, je m’entraînais et…

Et tu t’es enfui une fois de plus. Mais ça pas besoin de l’ajouter.

En tout cas, merci pour l’accueil. Vous êtes comme ça avec tous les inconnus qui frappent à votre porte ? Parce qu’ils auraient dû se passer le mot, si c’est le cas ; vous devriez être envahis de pauvres types comme moi qui cherchent un refuge.

Ou alors y’a autre chose, que leur nom aurait du me rappeler mais que ma mémoire de gruyère allégé a involontairement mis de côté. Mais que ce feu est agréable, sur mes poils. Je lutte un peu pour garder toute ma conscience en éveil ; ce serait du plus mauvais effet de m'endormir cinq minutes après son arrivée sans avoir la politesse de parler un peu.
Installé comme un pacha près d'une cheminée, avec pour compagne une belle centauresse : cette soirée va certainement figurer en bonne place parmi les meilleures que j'aurais passées.
Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences, une journée qui commence mal peut bien se terminer.

Petit sourire. Pas bête, le gars... Observateur.
Note, pour un archer, il vaut mieux.

Remarque pertinente...
En effet, nous recevons peu de visiteurs.
Mais il y a une bonne raison pour ça...
Même plusieurs.
Le lieu est assez rébarbatif d'aspect, déjà... Ca n'incite pas à la visite d'agrément...
De plus la région est assez peu peuplée. Il est rare qu'on arrive ici par hasard, comme vous l'avez fait. Vous avez dû vous éloigner beaucoup des régions habitées... Peu de rencontres de hasard, donc...
Et enfin... disons que jusqu'à il y a peu, la région avait plutôt mauvaise réputation.
Ce qui d'une certaine manière explique aussi le point précédent.

Tout en parlant, j'approche une desserte comportant le nécessaire à thé, plus quelques gobelets de grès et des liqueurs fortes. Je pousse tout ça à côté de lui.

Je vous laisse vous servir à votre gré...
Prenez vos aises, je vais vous faire préparer quelque chose à manger.

Sur un dernier sourire courtois, je m'éclipse.

L'explication a le mérite d'être claire et concise. Mauvaise réputation, mauvaise réputation...argh, j'aurais du plus écouter les vieux qui radotent dans les tavernes, je suis sûr de l'avoir déjà entendu, ce nom, Ithryn Luin.

Merci beaucoup, vraiment. Mais ne vous donnez pas tant de...

Trop tard. Partie. Et puis, Sin, est-ce que ça te dérange VRAIMENT qu'on vienne te servir ? Je ne crois pas, non. La sauvegarde des apparences c'est tout un art.

Mon hôte éclipsée, je me rapproche un peu plus de l'âtre rougeoyant. Mmmmh...non, pas dormir, pas dormir. Même pas somnoler, non, on reste actif. Ac-tif. Voyons ce que je pourrais prendre.

Liqueur d'ent, de dragon, de blob, de mille et une créatures que je préfère voir comme ça que vivantes devant moi. Et thé. Le choix va être rude. J'ai toujours apprécié l'alcool, mais là je sens qu'un verre m'assommerait. Et je ne connais pas les coutumes de distillation de la région, s'ils ont la main lourde ou non sur le degré. Pas de risque. Un petit thé va me garder éveillé suffisamment longtemps pour que ma soirée soit agréable.

Pendant l'infusion, mon regard se perd sur les pierres des murs. Réfléchir. Il faut que je me souvienne où j'ai entendu ce nom. Boadicea, ça ne me dit rien, et même si elle est un modèle d'hospitalité, je ne l'imagine pas se mettant en avant lors d'eventuelles actions guerrières. Non, Ithryn était associé à autre chose. Bref.

Je demanderai.

Ma main se tend vers mon gobelet. Une ou deux gorgées me remettront d'aplomb. Petite théine, tu as intérêt à faire effet, si tu ne veux pas que ma soirée soit ruinée.

Etape un, cuisine.
Tout comme d'habitude, de la viande sur la broche que personne ne tourne et qui cuit pourtant à point... Du pain frais du jour que personne n'a pétri ni cuit... Légumes étuvés aux épices que personne n'a choisies...
Du vin, encore et toujours, qu'on s'acharne à épuiser soir après soir, et qui au matin garnit à nouveau le caveau en bouteilles poussiéreuses à l'étiquette moisie...

J'ai renoncé à comprendre qui comment et pourquoi...
Je me contente aujourd'hui de me servir sans me poser de questions...
Il y a là de quoi assouvir la faim d'une douzaine de centaures affamés, plus gros que celui qui attend dans la salle commune.
Parfait.

Etape deux, mon jardin, et mon coffre à vêtements.
Il commence à faire frais, et bon, l'action du froid sur l'anatomie féminine... je ne vous fais pas le dessin. Hum. Oui bon, soit. Passons.
J'enfile une petite veste sans manches, la première qui me tombe sous la main.

Retour à la cuisine.
Le grand plateau attend, tout garni.
Magique, vous dis-je...
Je n'ai plus qu'à l'emporter vers notre hôte.
Ah, la porte s'est refermée...
Merde...
Bon, à reculons.
Voilà...

Mon invité est là où je l'ai laissé, installé dans un coussin, sirotant... du thé ?
Eh ben il devait avoir vraiment très froid...
A moins que ce ne soient les habitudes éthyliques de mes compagnons habituels qui me...
Hum. Passons, là aussi.

Voilà messire...
En espérant que ça vous conviendra.

Je pose le plateau devant lui, sur une table basse.
Mon coussin favori traîne non loin de là.
Je m'octroie une chope de thé, moi aussi.
Et je m'installe.

Qu'avez-vous dit qu'il vous était arrivé ?
Vous vous entraîniez, c'est ça ?

Déjà, être sur un sofa moëllissime au chaud avec un bon thé, c'est le rêve. Mais en plus, se faire servir par un joli sourire qui vous donne du "Messire"...nan, c'est un peu trop.

S'il vous plaît...je ne crois pas mériter qu'on me nomme tel que vous le fait. Dans mon imaginaire, le "Messire" est un preux chevalier, courageux, héroïque enfin...

Elle a compris.

Cela fait plus que me convenir en tout cas, je suis comme un coq en pâte, je me sens...un vrai petit prince. Ce que je ne suis ni de naissance, ni de coeur, encore moins, même.

Demi-sourire. Je laisse mon hôtesse prendre ses aises avant de poursuivre.

Oui, je m'entraînais à chasser les ents, je ne sais pas si beaucoup de vous pratiquent ce sport, mais je trouve ça...vivifiant. En pleine forêt, un troll m'attaque, je devais être sur son territoire. J'aurais peut-être pu l'affronter, mais...

Le demi-sourire disparaît.

Je n'arrive jamais à faire face. Bien sûr, je suis archer, donc c'est plus ou moins une nature, mais même dans une situation telle que celle-ci, je préfère...je préfère fuir.

Ca y'est. Le lascar est clairement situé.

Il m'a poursuivi, mais j'ai fini par le tuer, assez tard pour que je reprenne mes esprits complètement perdu. Ensuite, j'ai failli me noyer dans la cascade près d'ici pendant mon décrassage, et j'ai atterri chez vous. Le meilleur moment de la journée.

Stop. Ca fait combien de temps que je parle pour ne rien dire ? Assez pour s'arrêter, je suppose...

Excusez-moi. Je suis bavard, c'est le moindre de mes défauts, et je dois vous ennuyer. A votre tour, maintenant : je suis certain d'avoir déjà entendu parler de votre clan, mais je ne sais plus à quelle occasion. Et on y associait un autre mot, quelque chose comme "Manie", Mine"...non, vraiment, ça ne me revient pas.

Je bois une gorgée supplémentaire de thé brûlant. Parler assoiffe. Et avoir la gorge en feu m'empêchera peut-être de faire mes interminables tirades.

Vous pouvez peut-être m'éclairer sur ce point ? Et...

Hem.

Et vous pourriez aussi me parler de vous ? Si cela ne vous gêne pas, évidemment, mais je vous promets que j'y prêterai grande attention...dame Boadicea.

...si vous n'êtes pas assommée par le verbiage que vous venez de recevoir dans les tympans.

Attentive et silencieuse.
Presque immobile, d'ailleurs, ma chope dans les mains, à siroter le thé chaud, en le regardant pendant qu'il s'empêtre, se dépêtre et s'empêtre à nouveau.

La chasse aux ents, le troll, la cascade.
La couardise avouée...
Etrange...
Qui avouerait un défaut aussi veule après quelques minutes, et à une inconnue...
Très étrange...
Surprenant.
Le monde est peuplé de fiers-à-bras qui s'inventent des talents et des victoires illusoires autant que grotesquement prétentieuses.
Cet inconnu m'avoue avoir fui devant un troll.
D'emblée, comme ça.
C'est...
Comment dire...
Touchant ?
Il y a de ça.

Les doigts soudain serrés autour de la chope.
"Manie", "Mine"...
Mesnie, Sinekein.
Mesnie.
La Mesnie Hellequin.
Cette foutue malédiction.
Cette torture de plusieurs mois, enfin derrière moi, enfin...
Mais pas encore oubliée, oh non.
Si seulement...

Et pour couronner le tout, il me demande de parler de moi.
Le bouquet.

J'ai le choix, parler de la Mesnie, ou parler de moi. Merveilleux.
Sachant que j'ai été la première à poser les questions indiscrètes, il serait malvenu, vraiment de ne pas répondre...

Hop...
La chope renversée.
Ouch ! C'est chaud !!!

Aïe !!!
Maladroite...
Je suis désolée, quelle empotée je fais, c'est pas croyable ça...

J'ai bondi sur mes pieds, ce n'est même pas feint, c'est que ça brûle, cette cochonnerie !

Je peux ?

Je n'attends pas la réponse, je subtilise la serviette sur son plateau, pour éponger un peu le liquide qui me brûle l'épaule et le haut de la jambe... Oooooh, la vache, qu'est-ce qu'il faut pas faire pour éviter les sujets délicats !!!

J'aspire l'air entre mes dents, aaaaouh, je ne me suis pas ratée, vraiment... Et le coussin, merde, c'est mon préféré ! J'écope comme je peux, en cherchant vainement un sujet pour dévier la conversation...

Mais rien.
Le vide.
Meeeeeerde...
Je me mords la lèvre.
Pas grave.
Ca passera pour de la douleur.
C'en est, du reste.

Mmmh...
Autant le dire, j'ai pas le profil de l'enquêteur, raisonnement constructif et compagnie, je suis plus instinct de survie et tout-pour-ma-tronche, ça aide pas à développer la logique.
Mais là...enfin, elle m'a servi parfaitement-nickel-chrome, championne de dextérité, et paf ! Accident au moment intéressant. Le monde est bien fait. Surtout que j'ai testé, les gobelets ne brûlent pas même quand il y'a quelque chose dedans. Futé le Sin.

Là, c'est le moment où le héros se lève et scande : "C'est un scandale. Vous me cachez des choses, dans cette mystérieuse demeure. De ce pas enquêter je vais pour les causes de ce mutisme découvrir (vous avez pas remarqué ? Les héros, les vrais, parlent en inversant leurs phrases)".

Tout ça pour dire que moi, je me tais et je souris d'un air contrit que je ne réussis en général pas trop mal.

Vous allez bien ? Laissez à l'air, ça vous passera.

Pas de pique ironique. Vu la manière dont on m'accueille, ce serait la dernière des impolitesses. Juste le sourire contrit.

Et...et pas grand chose. Je prends une gorgée supplémentaire. Pas pour me moquer, non, parce que j'ai soif et parce que ça meuble.

Je la regarde. Elle est gênée ? Ou elle souffre sincèrement ? Les deux ? Je me prends à regretter ma question, je ne voulais absolument pas la mettre dans cette situation.

C'est bien la première fois que je vois quelqu'un renverser son verre plus vite que moi. Chapeau bas. Normalement, sorti de l'arc et des flèches, je ne tiens rien correctement. Il paraît que c'est la magie du rôdeur.

Qu'est-ce qu'on dirait pas pour meubler ! Ah non, j'suis con, c'est vrai en plus, je sais rien faire de mes dix doigts, excepté l'activité prémentionnée.

Vous vivez seule ici ?

Mauvaise formulation. Essaie encore.

Enfin je veux dire...il n'y a personne d'autre dans cette forteresse ? Tout me paraît étrangement silencieux...

Et voilà, on en revient aux questions personnelles.
Auxquelles je n'ai aucune, mais alors aucune envie de répondre.
Par contre, on a une jolie diversion qui s'amorce, là...

A propos de flèches...
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je crains que les vôtres ne soient parties visiter le monde en aval...

Un petit sourire contrit...
(Eh oui...
Moi aussi je sais le faire...)

Pendant ce temps-là, j'essaie de ne pas frotter ma brûlure... Qu'est-ce que ça pique, saloperie ! Boa t'es une nouille.

En tout cas,j j'ignore la dernière remarque.
Résolument.
En ouvrant de grands yeux candides...
Ca marche bien, d'habitude, les yeux candides...

Hem. Bon. Faisons l'hypothèse que je suis en terrain mystérieux, et qu'il faille le rester. C'a a l'air d'être ce qui va se passer, vu que même lorsque le sous-entendu personnel est caché loin, très loin, presque invisible et inexistant, il y'a un sixième sens chez cette femme qui le détecte. Et bien, tant pis.

En aval ? Pourquoi en aval ?

Je la regarde d'un air interrogateur. Jusque là ce n'était pas le cas, mais à mon avis, à cet instant précis, elle se moque de moi.
En aval...

Mais elles sont dans mon carquois mes fl....

Oh non !

Ah oui. Effectivement. Je...enfin...oui, je...

...suis mal barré pour m'en sortir si je me retrouve avec pour seule arme un arc sans munitions. Aux dernières nouvelles, je cours vite, mais pas longtemps. Pas assez pour échapper à toutes les bestioles des environs.

Vous avez une armurerie, ou un magasin pour que je puisse me...refournir ? Même une scierie, ou juste du bois et un couteau, hein, je pourrai me débrouiller...

Rah, je suis un naze. En plus, j'avais fini par les aimer, mes ptites flèchounettes, je les appelais presque chacune par son nom.
Je la regarde. Et, voyant l'innocence absolue peinte (feinte ?) sur ses traits, j'éclate de rire.

Ne vous en faites pas, j'arrête de vous tourmenter. Je préfère vous prévenir, que vous évitiez de chercher un sens caché à chacune de mes questions. En plus, j'en pose beaucoup en général, donc vous le dire fera sans doute gagner du temps.

Sourire sincère.

Je suis curieux, je lutte contre ce défaut, mais c'est comme être bavard, je suis fait ainsi, je n'y peux pas grand chose.

Et à choisir, je préfèrerais perdre mes réflexes fouineurs, qui sont le meilleur des moyens pour se mettre dans une noire m...enfin, pour avoir des ennuis.

Soulagement.
Et honte...
C'est pas possible, ça, moi tout me passe par les yeux, je n'y peux rien, je suis incapable de dissimuler ou de feindre... Mon seul truc efficace c'était le regard candide, et ça n'a pas marché sur lui...
Du coup je rougis.
Ca aussi c'est une plaie.
Foutu teint clair, foutue émotivité, je dois être transparente et ça me gêne à mort...

Donc je reste plantée comme une vache sur mes quatre pieds, en frottant cette saleté de brûlure (j'arrive pas à m'en empêcher), rouge comme une pivoine, la lèvre inférieure entre les dents, ah ben oui, parce qu'il y a ce tic-là aussi, dès que je suis embarassée ou émue ou gênée, clac, mordillage de la lèvre inférieure.
Un livre ouvert, que t'es.

Pfffff...
Audible le soupir.
Donc à quoi bon ?...

Je suis désolée, je...
J'aime pas trop parler de moi...
Et ce passé n'est pas encore passé depuis assez longtemps pour qu'il ait cessé dêtre un poids.

Ouuuuulà mais c'est quoi cette petite voix altérée de gamine coincée prise en faute ? Et puis relève-moi ce nez, ma grande, c'est pas un crime de préférer se taire !
Par contre...

D'accord, j'avoue, la chope renversée c'était exprès...

Sourire de travers...

Mais là je le paie, si ça peut vous satisfaire...

Tu parles... Qu'est-ce que ça pique !

J'aurais peut-être mieux fait de vous dire ça tout de suite, en fait... Vous ne pouviez pas savoir.
On va se mettre d'accord, à la prochaine question à laquelle je n'oserai pas répondre je me contenterai de sourire et vous aurez compris ?...

Sourire comme ça, là. Un peu hésitant et pas très franc des commissures...

Pour vos flèches, on peut résoudre ça facilement. Je dois en avoir encore un stock qui iraient bien sur cet arc-là... Un peu courtes peut-être mais elles feront l'affaire...

Ben oui, il est plus grand que moi, donc son arc est plus grand que le mien ne l'était, donc une fois bandé il faut des flèches plus longues. Mais vous savez rien en archerie, vous, hein ? Béotiens... *

* La Béotie est une région du Sud-Ouest de Kedroc, montagneuse et très isolée, où les unions consanguines ont fini par produire une espèce d'êtres à l'intelligence quelque peu.... Enfin soit.

Parfait ! Jouons franc-jeu. Surtout que quand je ne sais pas, j'imagine, et souvent c'est à côté. Malheureusement, lorsque je me suis auto-persuadé d'un truc, j'arrive pas à m'en défaire. Par exemple, c'est moi-même qui ai décidé que les orcs étaient tous dangereux. Peut-être certains sont-ils sympathiques, en attendant, je n'ai jamais osé faire autre chose que déguerpir en présence de l'un d'entre eux.

Mais, vous savez...vous auriez renversé votre gobelet par terre, l'effet aurait été le même...sur la conversation, en tous cas.

Elle rougit. C'est...c'est mignon, je trouve pas d'autre mot. Il ne faut pas qu'elle se sente gênée, non plus, je ne suis ni un puissant chef, ni un ambassadeur, juste un...un quoi, au juste ?

Enfin...j'aurais aimé réussir à vous faire sourire en faisant autre chose que vous poser des questions embarassantes. Soit.

Par contre, Sin, zéro en observation. T'avais même pas remarqué qu'elle était archère, elle aussi. Alors que comme tout bon pratiquant, elle a la marque du brassard sur l'avant-bras

Vous aussi tirez à l'arc ? Volontiers pour les projectiles. Pour la taille, je m'adapterai, ne vous en faites pas.

Allez, debout, et gobelet sur le plateau. S'agirait pas de mettre un souk identique à celui qui a caractérisé toutes les pièces dans lesquelles tu as séjourné. Je prends le plateau, puis je réalise que je ne sais ni où il sera lavé, ni ou il se range, rien en fait. Le zèle n'est pas toujours bon. Air penaud.

On...enfin, je pourrais le laisser là pour plus tard, non ? Près du feu, la nourriture et l'eau ne refroidiront pas.

Quel physicien.

En tout cas...pour votre passé...je vous dirais bien "Oui, je comprends", mais ce serait faux. Au moins, vous avez un passé, bon ou mauvais, quel qu'il soit, il existe...

La dernière remarque me fait un peu grimacer...
Pas pu m'en empêcher.
Allez, le sourire penaud, même un bout de rire.

Je vous le donne si vous insistez...

T'es pas drôle Boa.

Laissez le plateau, si vous avez un remord, on peut repasser par les cuisines un peu plus tard.

Et je le précède dans le couloir.
Vers chez moi.
Mon jardin.

Il ne m'est même pas venue à l'idée qu'il pouvait très bien rester achever son dîner pendant que j'allais les lui chercher, les flèches. Peut-être parce qu'il s'est levé ? Peut-être parce que ça me remue un peu qu'on me questionne, je n'ai pas l'habitude.
A vrai dire je n'ai pas l'habitude de parler.
Et avec mes semblables encore moins.
Alors oui, ça fait bizarre...
On perd facilement le fil de ses idées dans ces cas-là...

Donc oui, je l'emmène vers mon jardin.
Et honni soit qui mal y pense...

La suite du jeu de piste...
https://ithrynluin.1fr1.net/Autour-de-la-Ville-c7/La-Forteresse-abandonnee-f22/L-ancienne-Forteresse-des-Ithryn-Luin-c3/Le-rez-de-chaussee-f79/Pour-une-poignee-de-fleches-p75977.htm#75977

A deux c'est mieux, paraît-il. Là, c'est vrai. Pour porter une pouliche, même pas bien grande. Nous revenons dans la salle, la nourriture et le feu ne se sont pas éteints, c'est parfait. Je dirige Boadicea vers le sofa que j'occupais. La pauvre, toujours dans les vapes, elle a vraiment du avoir un gros coup de fatigue.
Quant à mon cher et tendre camarade, il s'habille avec une élégance qui me laisse baba, et me critique sur mon odeur corporelle.
En même temps, lui il a pas couru, il a laissé le feu un peu trop grossir et mon hôtesse faire une crise d'apoplexie. Et il sort de trois bains consécutifs. C'est évident que je ne tiens pas la comparaison.

Il me semble pourtant que je viens de prendre de plein fouet la même vague que vous. Je le concède, je n'ai fait trempette que deux fois aujourd'hui, ce qui doit vous paraître ridicule à vous, amoureux des ploufs, et, contrairement à certains, j'ai couru, je n'ai pas fait que conter fleurette à de beaux yeux.
Mais si l'odeur chevaline vous dérange, vous pouvez toujours partir, parce que dans cette pièce vous n'êtes pas vraiment servi. Je vous promets de régler ce problème. Plus tard. D'homme à étalon.

T'engage pas trop quand même, Sin, tu serais capable de lui proposer un duel à la loyale. T'as le cerveau qui s'engourdit ou quoi ? Ce gars-là, la seule envie qu'il a, c'est de te plonger un truc long et pointu entre les épaules.
Coup de bol, y'a rien de long et pointu dans le coin. Ah si. Un tisonnier. Mouais.

Et puisque je suis un malpoli, paraît-il, je ne vous apprendrai pas qu'il n'y a rien de plus insultant que de chercher querelle au coeur d'un foyer. En gros, pile-poil là où nous sommes. Plus ou moins trois pas ou quatre.

Dont acte. Si quelqu'un frappe, ce sera lui. Je m'approche et m'agenouille près de Boadicea, pâle comme...nan, comme un linceul ça voudrait dire à l'article de la mort, j'ai pas envie de m'imaginer des trucs pareils. Pâle comme un machin vachement pâle.
Et gelée. Je pousse le sofa un peu plus près du feu, oups, attention la queue c'est inflammable, et je commence à lui frictionner la main.

Si vous voulez m'imiter, je n'y verrai aucun, mais alors aucun inconvénient.

Qu'après il aille pas s'imaginer que je suis possessif avec quelqu'un que je connais à peine.
Non mais...
Non mais...euh...
Mais non, enfin !

Une fois rentrée à l'intérieur, je découvre une pièce bien chaleureuse. On installe Boa sur un sofa.
J'aide donc Alquäloth à installer.

Euh... s'il vous plait avant de vous entretuer, est ce que quelqu'un sait où je peux trouver des vêtements secs, de préférence féminin??? Ainsi que des produits qui pourrais permettre de désinfecter les plaies de chacuns???

Je vois le centaure rapprocher le sofa de Boa près du feu.

Je trouve dans un petit coin de la pièce un petit tas de couvertures. Par chance, il y en a plusieurs.

J'en tend une à Alquäloth, une autre que je vais pauser sur Boa pour la réchauffer un peu plus. Manque de chance, je voulais en donner une à Erohir aussi, mais il n'en reste plus qu'une. Tant pis je me sacrifie.

Je prend une chaise, et vais m'assoir près du feu...

Ca fait du bien...

Le feu, je crois que je dois être facinée par celui-ci, de nouveau je plonge dans mes pensées...

Oh, c'est qu'il serait mignon quand il s'énerve.
Jaloux, comme les autres. Je suis un fonceur, quand une femme me plait je n'hésite jamais...
Essayons de lui rendre la pareille...
Je ne laisse jamais les mouches m'ennuyer bien longtemps.

- Certes, si vous n'êtes pas sûr de vous, mieux vaut laisser votre côté séducteur. Il fait partie de moi, ce serait sot de le nier... Mais avez vous entendu les dames se plaindre de moi ?
Et ce n'est pas l'odeur chevaline comme vous dites, qui me dérange mais plutôt celle du charognard...

Oh, et voilà qu'il essaie de m'apprendre la politesse alors que c'est lui qui relance le dialogue. Tu n'aurais pas dû grand, voici le retour...

- Vous dîtes que je cherche querelle dans un foyer... Mais savez vous au moins où vous êtes ?
Vous êtes chez moi...
Continuez ainsi, vous êtes en bonne voie...

Je passe près du sofa et fait glisse lentement ma main sur la joue de Boadicea. J'ai trouvé ton point faible, étalon, trouve le mien.
N'insistons pas plus, ma blessure me rapelle que Boadicea a du caractère.

Je me retourne, nez à nez avec Nenya. Un petit bout d'elfe fascinée par le feu. Je m'approche d'elle, mon visage à quelques centimètres du sien.
J'ai envie de jouer un peu... Je lui laisse la couverture.
Je lui dit doucement :

- Je reviens...

Je m'éclipse quelques minutes.
De retour. Dans un peignoir sombre, il faut que je sois à l'aise.
Ma main est encore sur ma blessure, j'ai la tête qui tourne...
Sauvons encore les apparences.

Dans mes bras quelques vêtements de femme que je tend à Nenya.
Elle sera parfaite là dedans... Je me colle près de la cheminée, priant pour que la douleur cesse...

Il a de la chance d'être intégralement nu, sinon à coup sûr, ses chaussures auraient éclaté. "Mon côté séducteur fait partie de moi".
Allez, je ne rirai pas.
Non, c'est mal de se moquer.
Je peux pas.
J'explose.

Et bien monsieur le...séducteur, veuillez alors laisser les laids et puants tenter leur chance, si vous avez tant de succès.

J'en pleurerais presque, si je n'étais pas entouré de malades. Un peu de retenue s'impose.

C'est vrai, d'ailleurs si j'ai passé un moment - fort agréable, au demeurant - avec dame Boadicea, c'est précisément parce qu'elle me trouve repoussant, charognard et désagréable. Mais les mystères de l'âme féminine sont impénétrables, que voulez-vous : elle ne m'a pas chassé.

C'est cossu, chez vous. J'imaginais plutôt une propriété collective que personnelle, mais bon, je me serai fourvoyé. Et bien pardonnez-moi de ne pas verser le sang dans VOTRE foyer.

Et pendant qu'il joue son Don Juan d'opérette - n'insiste pas, si elle était à toi, elle n'aurait pas réagi comme ça : tu te serais pris une tarte monumentale - je persévère dans mes frottements, jusqu'à ce que la main revienne à une température plus proche de celle supposée des animaux à sang chaud. Surtout que je sais que si quelqu'un l'a chaud, le sang, c'est elle.

Casanova s'éclipse. Ce n'est pas pour me déplaire. J'essuie la larme de rire que j'ai au coin de l'oeil.
On me l'avait jamais faite, celle-là.

Allez, dame Boa.
On se réveille.

Erohir, s'en va, me laissant la courverture. Que fait-il?

Quelques minutes passent...

Le revoilà.

Oh! Il a enfilé quelque chose de plus chaud qu'un morceau de tissu.
Humm... Roo faut que j'arrête de penser...

Il me tend quelques vêtements.

Merci beaucoup. Excusez moi, je vais me changer.

Je sors de la pièce, histoire de garder un peu de dignité, bien que je n'ai plus rien à cacher. Tout le monde m'a vu... Merci Rowena... Enfin bref, gardons notre calme.

Une fois les vêtements enfilés, je reviens dans la pièce.

Erohir semble souffrir... Alquäloth, on ne l'entend pas... Boa, d'une blancheur inquiétante.

Je fais le tour de la pièce, à la recherche de quoi soigner.

Quelques chiffons propres... un désinfectant??? Mais que suis-je bête, je suis dans la forteresse des Ithryn Luin, celle ci regorge d'alcool tous plus fort les uns que les autres. Voilà qui fera l'affaire.

Commençons par Erohir...

Tenez allongez vous par là, j'ai quelques notions en soins, si vous me le permettez je vous soignerai.

Je désigne un sofa innoccupé que je rapproche du feu, j'ai besoin de lumiere si je le soigne.

Je vais vers Alquäloth.

Je m'occupe de toi juste après t'en fais pas.

Je vais offrir la dernière couverture au Centaure. Qui sait? peut-être qu'il a froid aussi.

Tenez, si vous avez froid, sinon mettez là sur Boa.

Je souris au Centaure qui a un regard froid... Puis je retourne en direction de Erohir...

Il m'agresse alors que je suis de plus calmes avec lui.
Tu veux que j'attaque c'est ça ?
Tu veux m'acculer dans un coin pour mieux m'achever ?
Je marche pas.

- Je vois qu'on se sent visé... Ce n'était pas le but. Mais enfin, vous savez probablement mieux que moi qui est laid et puant et qui ne l'est pas.

Il me desespère, si j'avais pas si mal aux côtes...
Non, même, y a des dames, il faut garder un peu de tenue.
D'ailleurs, une des plus charmantes s'avance vers moi...
Nenya veux me soigner.
Pourquoi pas, je serai plus à l'aise une fois ce soucis en moins.

Je m'allonge sur le sofa et j'ouvre le peignoir, laissant mon torse nu.
La blessure est pas belle à voir...
C'est pas pour autant que je vais baisser ma garde pour toi l'étalon...

- Je vois qu'on n'est pas insensible aux charmes de Boadicea...
Vous ne serez pas déçu je pense...
Et cette maison est en effet une demeure collective... Mais vous ne faites pas partie de cette collectivité que je sache.
D'ailleurs... Si vous êtes à cheval sur les principes, prouvez le moi, et présentez vous...

J'espère pour lui qui dévoilera son identité...
Je ne le regarde même plus. J'observe Nenya qui s'affaire tout autour.
Elle va s'épuiser à trop donner aux autres... ça pourrait contrarier mes plans.

Alors je ne sais pas qui a cafté, mais ça va se payer cash.

C'est un petit secret que je garde précieusement et que je n'avais révélé à personne. Même mon orc préféré n'était pas au courant. Alors comment ça se fait que ça s'est su ? Hein ?
Que le coupable se désigne.

Ben oui.
Le cou, la nuque, le dessous de l'oreille...
C'est mon point faible.
Mon tendon d'Achille.
Je craque total.
Celui qui veut me fait perdre tous mes moyens n'a qu'à m'embrasser dans le cou, chuis fichue, perdue, je me rends pieds et poings liés.
Oui, bon, peut-être pas à ce point-là.
Enfin vous voyez ce que je veux dire.

Alors comment ça se fait, hein, que j'ai senti s'appuyer justement là deux lèvres brûlantes, affolantes, et totalement inattendues ?
Hein ?
Des noms !
Même un seul, je veux bien.
Ca va faire mal.

Résultat...
J'étais glacée, pétrifiée.
Et soudain, ce coup de chaud, waow, violent !
Techniquement, j'aurais dû remonter sous le coup de l'adrénaline.
Oui mais voilà...
Il y a un truc à ne pas faire, c'est infliger à la femelle solitaire que je suis ce genre de botte secrète après qu'elle ait subi diverses émotions et traitements qui viendraient à bout de n'importe qui.
Résumé, en temps normal, consciente et tout, je serais devenue pourpre foncé et j'aurais vaguement vacillé sur mes quatre pieds.
Là je suis remontée à ras du cirage, juste à ras, juste un instant.
Juste assez pour me dire que si j'en sortais j'aurais des sanctions très énergiques à prendre. Et ça... nan. Trop fatiguée. Trop secouée. Trop... Trop. Na.

Alors j'ai replongé dans une bienheureuse ignorance.
Je préfère ne pas savoir qui a fait ça.
C'est meilleur pour ma santé, et meilleur pour celle du coupable.
Coupable, parfaitement. Ca ne se fait pas de jouer avec les hormones des gens.
Quant au traître qui m'a donnée, il a intérêt à changer de planète. Dès que j'aurai une idée même infime de son identité...

Ca s'est balancé doucement, un bon moment, et moi, toute cotonneuse, je me suis laissée bercer... C'est vrai, c'est doux de se laisser aller un moment, de se laisser prendre en charge, lâcher prise, alros que la plupart du temps j'ai l'impression de devoir me battre pied à pied pour garder un semblant d'ordre et de cohérence dans un foutu chaos, joyeux certes, mais chaos quand même...

Là ça ne se balance plus, j'ai bien chaud, ça me picote partout, je suis bien, on me tient la main, la dernière personne à avoir fait ça c'était maman quand elle m'a veillée après que je me sois pris une défense de sanglier en plein ventre... Je suis bien, là... Je sais pas si j'ai envie d'ouvrir les yeux...
Peut-être juste de sourire...
Et pousser un gros soupir d'aise, aussi...
Qu'est-ce que je suis bien...

Eeeeeeh non. Je ne suis pas insensible aux charmes de Boadicea. Qui le serait, du reste ? Allez, levez la main, dans la salle !
Quelle observation !

En effet, je ne fais pas partie de cette collectivité.

Et le bizutage est pas hyper agréable, je trouve

Je suis Sinekein. Sinekein tout court, pas de nom, pas de titre, pas de clan, rôdeur tout simple. Je ne peux rien vous présenter d'autre, si ce n'est mon arc et mon carquois, qui sont mes seuls compagnons.

Bref. Ca s'éternise et ça devient stérile. Je tombe sur monsieur Susceptibilité, tant pis, qu'il aie le dernier mot, si ça l'arrange, honnêtement, la défaite, je connais. Même si au niveau de la joute verbale, ça me fait un petit pincement de ne pas avoir le dernier mot. Mais s'il faut ça pour avoir la paix...

Et puisqu'il est temps d'avoir des principes, permettez-moi de m'excuser pour certaines remarques...acides que j'aurais pu avoir, monsieur...Erohir, c'est ça ?

Je me reconcentre sur mon labeur. C'est maintenant le bras qui rougit et se réchauffe sous l'action de mes mains. Pour l'instant, madame dort toujours.
Ca ne me dérange pas plus que ça. Si elle pouvait me voir sous un autre jour que celui d'un jouteur oral...
Quoi que c'est lui qui a commencé, sans blague, à la fin !
Bon. Les couleurs humaines - centauresques - reviennent. Enfin. Elles s'étaient bien cachées, les coquines.

Dame Boadicea ?

Erohir, voyons! Je vous ai vu! Entre membre d'un même clan, mais vous avez perdu la tête, mon garçon?
Regardez-donc dans quel état vous l'avez mise.

De fait, personne n'a l'air d'être dans un très bon état.

Alors que j'entre bon dernier avec un fardeau, certes moins pesant qu'une centauresse terrassée, je scrute la pièce du regard. L'un est frigorifié, l'autre est ensanglanté, plus Lady Thremm qui est inconsciente.

Je me débarasse d'un mouvement d'épaule de mon encombrante cargaison, et Arlequin s'affale sur le deuxième coussin à centaure comme un pantin désarticulé. Il a l'air bien lui. Il ne s'est battu avec personne, il n'a pas été soumis à un sortilège néfaste...il a l'air de rêver. Il arbore un soupir béat avec...mais oui, un tout petit filet de bave à la commissure des lèvre... Pour un peu, il m'attendrirait...Ivrogne, va!

Boadicea a l'air d'émerger, tant mieux, pas besoin de s'occuper d'elle.

Je m'approche d'Erohir, l'Elfette est sorcière, bien, les Elfes sont des experts en Magies.

Je regarde le feu un instant, puis souffle dans sa direction, mon bâton juste devant ma bouche. Le rougeoiement des flammes augmente imperceptiblement et l'air qui nous entoure se charge instantanément de chaleur, comme si une brise de plein été emplissait la pièce. Voilà qui est fait.

Erohir, maintenant.

Bien, mademoiselle! Tenez prenez une peu de ceci, vos pouvoirs vont en être renforcés, lui dis-je en lui tendant une petite fiole pleine d'un liquide bleu légèrement luminescent.

Nenya déboucha la bouteille trouvé.
Vida quelque peu de son contenu sur un chiffon, et commenca tout d'abords à essuyer le sang autour de la plaie. En essayant d'être le plus doux possible afin de ne pas le faire souffrir.

Une fois la plaie désinfectée, Nenya pris un morceau de tissu un peu plus long et large, afin de pouvoir faire pression sur la plaie, et au cas où lui évité de trop bouger si une côte est touchée.

Voilà, je pense que ça va aller mieux. Faites doucement, les blessures n'étaient pas aussi profondes que j'ai cru. Le sors qu'alqualoth vous a lancé, a permis de soigner un peu tout ce qui était en profondeur. Je n'ai donc pas à recoudre, il n'y aura donc pas de cicatrices.

Des cicatrices, ça serai tellement dommage d'abimer ce corps parfait...

J'adresse un sourir à Erohir qui signifie que j'ai fini.

Je me relève et me dirige vers Alquäloth, je refais les mêmes gestes, ses blessures sont plus profondes, mais pas suffisamment pour recoudre. Oufff, j'aime pas ça.

Voilà, te voici également soignée.

Un sourir à Alquäloth. Puis je retourne m'assoir sur ma chaise près du feu.

Tiens, du monde entre dans la pièce, le magicien coupable de la vague, ainsi que Arlequin, qui semble un peu... ivre??

Ah, je reconnais la voix...
De toute façon je ne vois pas qui pourrait m'appeler avec autant de cérémonial, à part Egon qui aime les tralalas...
Dame... c'est mignon...
J'ai un tout petit bout de rire.

Je suis pas une Dame, Sin...

Bon, allez, va bien falloir les lever ces fichues paupières.
Mais elles pèsent, c'est infernal...
Allez... uuuuuuune, deux. Voilà.
Non, raté, ça retombe.
Oooooh il est tout inquiet tout anxieux, allez Boa, fais un effort.
Na, rouvert...

Un ptit sourire...
Mais qu'est-ce que je suis bien !
Je m'étire un tout petit peu.
Une couverture ?
Ooooooh c'est adorable ! Faudra que je songe à tomber dans les pommes plus souvent, moi, qu'est-ce qu'on s'occupe gentiment de moi quand je suis dans le pâté !

Dans le pâté...
Ah oui...
Le froid...
C'était Erohir, ça.
Je ne lui connaissais pas ces talents à vrai dire...
Mais bon, soyons honnête, je ne l'avais pas volé.
Qu'est-ce que je suis carne quand je m'y mets, c'est terrible...

Ero... Je te demande pardon, je voulais pas te faire de mal...

Pfouh, quelle petite voix toute molle.
J'espère qu'il était pas trop loin sinon il n'aura pas entendu... Mais je crois qu'il n'est pas loin, j'ai comme une tête brune dans mon champs de vision, derrière l'épaule de Sin... A moins que ce ne soit la demoiselle du lac...
Tant pis...
Trop fatiguée...
Allez, je referme les stores, mais juste une petite seconde.
Et encore un gros soupir...
Et ça je garde, c'est bien chaud.
C'est quoi ?
Ah ben c'est une main.
Elle sera très bien comme oreiller.

Un homme est arrivé pour calmer le jeu. Puis la dormeuse s'est éveillée.
Satisfaction.
Je n'ai pas frictionné pour des prunes. Ou alors, c'est qu'elle s'est payé ma fiole, mais honnêtement, je ne vois pas comment j'aurais pu lui en vouloir.
Et...
Et puis rester assis à toucher Boadicea sans dame m'a donné une raison à la fois bonne et honnête d'éviter un affrontement direct.
Tout va re-pas mal.
Enfin, re-mieux.
Je le savais que j'étais repassé par le fond du gouffre.
Il faudra que je développe une théorie là-dessus.

Excusez-moi, je ne suis pas cérémonieux normalement, mais appeler quelqu'un "Dame", je trouve ça...euh...distingué, élégant, comme vous voulez, respectueux, aussi.

L'assomme pas, Sin, elle sort du cirage, là.
Voilà qu'elle aussi s'excuse. Comme ça, beau gosse n'aura plus aucune raison pour faire la tronche, à moins qu'il m'en veuille vraiment pour...pour quoi, au juste ? Parce que je m'approche d'une membre de son clan, sans presque mauvaise intention aucune ? Paternaliste !
Et puis, re-pouf, rendormissement. Sauf qu'elle kidnappe une chose à laquelle je tiens vraiment. Ma main, en l'occurence. Pour s'en faire oreiller. Mon bras se tord légèrement, je recule juste un peu pour lui faire reprendre une forme supportable. Et je prends mes aises.
Ce serait goujat de la bouger, cette main. Elle est bien au chaud, sous une adorable frimousse et une masse de cheveux blancs comme neige.
Elle a fréquenté de pires lieux, la pauvre mimine à Sin.
Alors comme elle se sent chez elle, elle imprime délicatement de toutes petites caresses.
Presque imperceptibles. Pas assez fortes pour empêcher le cas échéant d...Boadicea de replonger dans ses rêves.