Opengate (ouvert)

4776. Première Lune Centaury des Efrats.
Depart de l'Opengate Prima depuis l'articulation spaciale des Efraths jusqu'au docks de la citadelle des Moraths.

Le train file et défile au milieu des étoiles. Son allure atteind, parait-il, une vitesse proche de celle de la lumière. Nous on s'en rend pas compte, l'intérieur est plutôt stable, les béliasters dont l'engin est équipé fonctionnent bien, pas une secousse depuis le départ. Vu la trajectoire vaut mieux qu'on fasse gaffe, croisons les doigts.

Ce train, c'est le premier du genre. On devrait atteindre la citadelle des Morath dans un peu moins de 12 jours. Habituellement un tel trajet n'était pas possible en moins de deux mois, c'est une sacrée chance d'avoir réussit à choper une place. Mon frère devrait être content de voir ma tronche. Enfin, on verra bien.

On est près de 12 000 passagers à bord. Pour l'occasion les immenses wagons de ce vaisseau nouvelle génération ont été équipé de bars à tous les niveaux. La fête bat son plein, les salles de danses sont bondés de furies déchainées qui ne pensent qu'à boire et à faire la fête. Et pourtant on vient tout juste de décoller. J'irai y faire un tour plus tard.

Le plus impressionant dans cette histoire c'est de savoir qu'il n'y a que deux membres d'équipage pour piloter ce tas de férailles rutilant.

Moi, j'ai décidé d'aller faire un tour du côté du poste de commandement. Les écrans qui s'élèvent devant moi me filent le vertige. La salle des ordinateurs est climatisée. De temps à autre une voix froide lance une série de chiffres incompréhensibles qui sont a priori eux même récupéré par d'autres machines pour leurs bons fonctionnements.

Le principe des rails électriques magnétisés est vieux de plus de deux cents ans et c'est la première fois que c'est mit à l'oeuvre. Les essais ont été probants, on est lancés.

Ca me fait bizarre de me trouver dans les tripes d'un engin pareil. On avait bien des vaisseaux étranges dans l'armée mais j'ai jamais vu un truc pareil. Il faut bien quinze à vingt minutes pour faire le tour d'un wagon. Et ils ont équipé ça comme des pros : du cuir, des chromes, des ambiances pour tous les gouts. C'est simple ca fait une heure qu'on est partit et je suis déjà passé dans un espèce de salon qui ressemblait à une forêt équatoriale, dans une pièce intimiste ou des femmes se livraient à des lap dance, dans une immense salle de jeux vidéo et...me voilà devant les tableaux de bord.

Mais qu'est ce que je fou là bordel ? J'ai soif ! J'vais essayer de me trouver un p'tit coin tranquile ou personne ne viendra me les briser, faut que je prennes mes pilules et que je me détende, les voyages dans l'espace m'ont jamais fait bander et celui là non plus malgrès son originalité.

Un train…

Ce n'est rien d'autre qu'un foutu gros train ! Avec 12 000 foutus passagers… soit 11 998 intrus dans ce bordel. Je savais bien qu'il ne fallait pas que j'accepte ce contrat.

Satanée chaussure! Quelle idée d'avoir choisi une tenue pareille? Ah oui… pour se fondre dans le décor, passer inaperçu au milieu du gratinvenu essayer la 1ère classe du méga train de l'espace de la mort qui tue. N'empêche, c'est trop serré, trop inconfortable, trop synthétique, trop
out, il faut être fou pour dépenser des sommes pareilles pour un peu de tissusmade with Platex… Shit! Y a même pas de quoi planquer un flingue sous ses voiles.
Contrat de m…

Un verre, il me faut un verre!

Je m'approche du bar et attrape une de ses coupes de champ' grand luxe qui trônent sur la nappe en coton véritable. Mon œil…

Et un flûte derrière la cravate, visez un peu ça les coincés du ciboulos.

Ca couine dans mon oreille… je grimace et pose un doigts sur le petit communicateur dissimulé.

"C'est pas le moment de te biturer, Mara!

- Fiche-moi la paix, Fish! C'est pour m'aider à me détendre… j'aurais préféré avoir mes pétards.

- Impossible avec les Anti-las, va falloir faire ça à la main, comme au bon vieux temps… tu te rappelles?

- La ferme Fish, contente-toi de surveiller mes arrières !

- T'inquiète ma belle, j'ai les yeux rivés dessus, à tes arrières!

- T'es un homme mort Fish"

Je coupe la com et grogne quelques injures en imaginant trente-six manières de le faire passer de l'autre côté.

Foutaise!

Je m'envoie un second verre tout en scrutant les convives de ce wagon. Du gratin politique, quelques icônes de la mode (les saletés, c'est à elles que je dois cet instrument de torture qu'on ose appeler une robe et qui m'empêche de respirer), quelques sportifs de haut niveau, quelques mafieux officiels et officieux… et ma cible, mon contrat, celui qui ne doit jamais voir la fin de ce voyage. Celui qui me permettra de mettre du beurre dans mes épinards ce mois-ci. Un joli paquet de crédit… pour une mort propre et discrète.

Remonte tes manches Mara et entre en piste!

Me voilà en train de boire une mousse dégueulasse au comptoire d'un p'tit pub sympa qui passe du métal archaïque. A ce tarif j'aurai mieux fait d'prendre un scotch j'aurai eut les aigreurs d'estomac en moins.

Bon où j'ai foutu mes cachetons moi maintenant ? C'est l'heure de savourer la décrompression en douceur si je ne veux pas devenir marteau d'ici dix minutes.

Je farfouille dans mes poches et je me souviens. Je les ai soigneusement posés sur ma carte de transport pour pas les oublier. Ensuite j'ai récupéré ma carte et je les ai mis à côté pour les foutre dans mon imper. Et ensuite j'me suis cassé. Quel con ! L'appareil doit être équipé d'une pharmacie, avec tout ce peuple c'est obligé. Je me demande à quoi ça pourrait ressembler si un type décide d'envoyer sa chaise en travers de la tronche d'un autre mec. Un beau bordel à mon avis.

Je palpe la crosse de mon dézingueur pour me rassurer et j'enfile le reste de ma bière d'un trait. Va pas falloir que je traine pour trouver cette pharmacie. J'ai lu quelques part que les Cassandra's Brothers donnaient un concert ce soir, ça m'ferait chier de les rater.

Je jette un coup d'oeil au serveur, il m'a repéré :

- Tu peux me dire ou trouver de quoi acheter des médicaments dans le coin ?
- Bien sûr monsieur, vous en avez dans tous les wagons, aile nord troisième étage, juste à côté de la passerelle de transfert.

Je lui fais un petit signe de la tête en guise de remerciement et me voilà repartit au milieu de la foule à essayer de me frayer un chemin jusqu'à cette putain de pharmacie.