Rendez-vous à l'auberge

Au sous-sol du chateau de Barla, dans un recoin sombre...

Me revoilà tenté de redescendre sur Kedrok.
Ma fourrure un peu grillée, mon cuir un peu trop tanné par la chaleur du volcan.
Oh, certes, c'est un endroit rêvé pour se parfaire, pour s'entrainer, pour garder l'oeil et la dextérité affinés, mais franchement, ce n'est pas ma résidence secondaire préférée!
Alors que Kedrok, et ses bourgades sympathiques, ou, parfois, on peut laisser son attention redescendre, reposer le pied de guerre, ranger ses affûts... Et surtout, sa taverne, la plus courrue de toutes les terres argentées.
Ah, la taverne de l'ours brun... souvenirs... toutes sortes de souvenirs d'ailleurs, des bons, des mauvais, des mortels, des cruels, des passionnés!
Au moins, on ne s'y ennuie pas.

Hors doncques, je retraverse pour la énième fois ce chateau de Barla, pour retrouver cette terre promise.
La salle du trône, les cellule, hop, les sous-sols... Ah, ce petit coin sombre ou l'on trouve des gentilles cibles pour mes larçins. Personne aujourd'hui? Ah si!
Tiens, une félyssette!
Un air connu, vaguement... l'ais-je déjà vue?
Ou était-ce un rêve?
Un souvenir de fête, autre part, à un autre moment, et puis d'autres bribes.
Hé hé hé, un petit palpage d'écu, ça renforce toujours l'amitié non?
Hop, quelques gopis par ci, hop, une main baladeuse par là.
Elle dort paisiblement.
j'avise une plante carnivore et un blob qui viennent nous attaquer.
Je les crame, soigneusement.
Je retire une feuille de cette plante qui n'en a plus besoin, et je trempe mon doigt dans cette liqueur de blob qui va abreuver la terre.
Muni de ce papier et de cette encore improvisée, je trace quelques mots pour ma cible d'aujourd'hui.

Vos gopis vous attendent à l'auberge de l'ours brun.
Avec mes plus profonds respects,
Nadhir

Tiens, mais je connais cette odeur ! C'est celle qui m'est restée après que j'ai été allègée de mes gopis.

-Si tu étais nécessiteux, il fallait me demander. Je peux être très généreuse. Mais puisque tu m'as volé, voilà pour toi !

*barbecue de félys en règle*

-Mais puisque que je ne suis pas rancunière (enfin, pas aujourd'hui) et qu'ils te font tellement envie, voilà encore.

*lui lance une bourse de gopis*

Bon sang, on propose une petite invitation sympathique à une rencontre de passage - certes agrémentée d'un petit délestage entre amis, histoire d'alléger un peu. Quelle demoiselle refuserait de perdre un peu de poids comme ça, hein? surtout au niveau de la ceinture! - et paf, on se retrouve avec une félyssette qui s'amuse à me faire revivre l'atmosphère brûlante du volcan rien que pour moi, en micro-climat, à coup de braises.
Mince alors!
C'est pas comme ça qu'on fait, normalement, pour charmer ces demoiselles?
Bon, je vais tenter une autre approche alors.
Attends donc que je te retrouve, petite souffreteuse, que je te montre de quelle ardente braise je me chauffe, moi!
Heureusement qu'il y a un Darkiron qui a retenu mon bras, sinon, j'aurais fait un malheur!

un voleur qui se fait faire la charité, j'ai jamais vu ça..
ggrrrmmmbbblll!

*Moustaches qui rebiquent du félys qui rouspète*

Il rale dans sa moustache, c'est sûr. Pas étonnant. Il n'a pas l'air d'être fauché et se faire traiter en mendiant, ça ne fait jamais plaisir. Enfin, la plupart du temps, parce que moi, quand on me donne quelque chose, je me fiche pas mal des raisons et encore plus de l'opinion du donateur (surtout si elle est mauvaise).
En tout cas, je préfère laisser retomber la pression et m'en vais siroter de la liqueur de blob sur une table, près du mur.
Je le garde tout de même à l’œil, on ne sait jamais. En plus, même un peu roussi, il n'est pas vilain à regarder.

La voilà qui part s'enfiler une liqueur de blob, dans un coin.
Oh, elle n'a plus envie de jouer?
Si, si, moi j'aime jouer...

c'était quoi son jeu déjà?
Ah oui, les flamèches!
hé hé hé!
et bien rendons-lui la monnaie de sa pièce!
flouf!
hop, c'est juste pour réchauffer un peu la cervoise de blob, c'est meilleur tiède hein!
Ah, quelques bobos? t'inquiète, moi je sais soigner tout ça!

Mademoiselle, je crois que vous aviez perdu ça,
dis-je en lâchant une bourse pleine de gopis sur la table.

Quoi ?! De la liqueur de bob bouillie ?! Eh mais c'est chaud !
Et paf, voilà que mon breuvage me tombe des mains sans m'épargner quelques cloques. Mes cheveux sont roussis. Pendant que je me tiens mon nez un peu brûlé, une bourse pleine de ferraille atterrit devant moi.
Pas besoin d'être devin pour savoir que ça devait arrivé. Je crois qu'il est fâché le matou.

-Aïe ! Purée, ça pique ! C'est vous le voleur et c'est moi qui mérite les coups. Assez paradoxale mais peut-être pas faux.

Il a égalisé le match mais il est toujours là. Je pense qu'il attend quelque chose de moi. C'est amusant. Mais ça fait mal quand même.

-Est-ce qu’on est quitte ou est-ce que je dois riposter à nouveau ? C’est avec plaisir que je continuerai à jouer avec le feu mais je ne voudrai pas qu’on aille jusqu’à incendier la taverne.

-Voilà ce que je vous propose : soit on part faire un grand brasier plus loin, soit je nous paie à boire avec les gopis que vous m’avez rendu. Personnellement, les deux propositions me plaisent mais je vous laisse choisir.

De si beaux yeux dorés, ce serait dommage dans faire des boulette de cendre. Il a l’air plutôt sûr de lui, pas comme les misérables défaitistes qui n’ont que mon mépris et des coups de pieds dans le derrière. Comparé à moi, ce grand félys noir comme la nuit semble imposant par sa stature. L’est-il aussi par sa volonté ? J’aurai bien envie de le tester. J’ai été la proie de son larcin. Sera-t-il la proie de ma curiosité fantaisiste ?

Malgré sa réaction première, plutôt vive, elle finit par goûter ma réponse du berger à la bergère.
Mais pas sa liqueur de blob, j'avoue, je l'avais rendue mesquinement imbuvable!

Oh, bien sûr, une entrée en matière comme ça, je ne pouvais pas en rester là, je n'allais pas lui tourner le dos à ce moment-là, elle aurait risqué de toutes façons de prendre pour cible de ses instincts pyromanes et castrateurs mon long appendice sensible et néanmoins caudale. Pas touche à ma queue!
Et bien m'en a pris d'ailleurs, pas seulement pour mon appendice, mais parce que j'aime bien sa réaction.
Quitte? on pourrait... ou double?

Bon, en toute franchise, je ne suis pas bien un incendiaire, je n'utilise d'habitude mes quelques feux folets que pour attendrir mon diner ou faire de quoi me réchauffer. Alors je préfère quelquechose à boire...
Un petit vin chaud peut-être?

un clin d'oeil... ça nous laisse toujours la possiblité de chauffer nous même le vin si nos doigts pleins d'essence magique et ardente déplorent la trève.

Alors que je hèle la serveuse pour qu'elle nous apporte de quoi noyer nos précédents différents, je la repère, du coin de l'oeil, à m'étudier.
Un regard que je n'arrive pas à placer.
Qu'a-t-elle donc en tête?

Au fait, je m'appelle Nadhir, et vous, farouche félysse?

En tout cas, ce qu'elle a dans les yeux, c'est bien ça, un éclat de liberté, quelque chose que d'autres appelleraient un grain de folie, un scintillement d'espièglerie.

-Je suis Miw et ravie de vous épargner le brasier. Je ne cuit pas souvent ma nourriture et à armes inégales, ça n’aurait pas été très drôle longtemps.

Je me tourne vers la serveuse et demande :

-Une autre liqueur de blob bien fraîche, s’il vous plais. J’ai besoin de me rafraîchir.

Il a l’air joueur. Ca me fait bouillir le sang. Il est un peu comme un défis, un jeux bien curieux. Me voilà à l’affût du moindre signe pour bondir sur je ne sais quelle opportunité. D’aspect plutôt calme, seule ma queue, cette traîtresse, bat l’air frénétiquement. Mais tout vient à point qui sait attendre. Pour évite un blanc en attendant de savoir quoi en faire, j’engage la conversation.

-Sa gagne bien comme situation, voleur, ou avez-vous un autre passe temps ?

Bon, heureusement, la demoiselle n’est pas tant pyromane que ça dans l’âme, et nous fixons cette trève. Je lève pourtant les sourcils à sa mention des armes inégales, et puis je laisse filer…

A la serveuse :
et pour moi un petit vin avec quelques épices s’il vous plait.

Mon regard revient vers Miw, calme. Juste à la périphérie de ma vision, je vois sa queue sans répit. De l’énervement encore ? ou de l’excitation ?

Oh, voleur, c’est un bien grand mot, disons que je profite de la générosité des bonnes gens… Générosité parfois inconsciente ou involontaire, mais générosité tout de même.
D’habitude, il m’est suffisant de me produire comme saltimbanque pour subvenir à mes besoins. Un peu de prestidigitation par ci, un peu de jonglage par là, je saupoudre d’un peu d’acrobaties, et de théatre, et j’obtiens souvent mieux que par la force. Mais parfois nécessité fait loi… et il faut bien apprendre aux moins bonnes gens la générosité ! un clin d’œil malicieux

Et puis en voyageant, on apprend des choses, j’étais encore il y a peu dans les contrés orientales, ou l’on m’a appris les bases d’un curieux massage. La cul poncture, qu’ils appellent ça. Pas compris pourquoi. D’habitude je prodigue mes massages de mes pattes seulement, mais l’idée de cette nouvelle technique est d’utiliser les griffes, à certains endroits bien particuliers. Les effets sont troublants…

La serveuse revient avec nos commandes, je glisse un doigt dans mon vin, attends quelques secondes… Des volutes de vapeur finissent par monter du breuvage.
Je suçotte mon doigt avant de porter mon verre contre le sien, pour trinquer.

santé !

La kuponcture ? Masser avec les griffes ? Pourquoi pas…
Un artiste-voleur-masseur… ça aussi, pourquoi pas.
Ce serai un genre de félys à tout faire ? Intéressant… et même très intéressant.

Mais voilà qu’il se détend et baisse sa garde. Ce serai l’occasion de glisser une de mes fourberies, mais voilà qu’il ne m’en vient aucune à l’idée. Pire encore, son calme me gagne et me rendrai presque docile. Ma queue redescend et vient s’enrouler autour du pied de la chaise. Elle le resserre comme un boa sur sa proie au moment où il porte son doigt humide à sa bouche. Ce doigt surmonté d’une griffe dont il vient de vanter les bienfaits.

Nous trinquons. Je savoure le contenu de mon verre en fermant lentement les yeux.

-La Q poncture ? Comment ça marche ? Ce n’est pas douloureux

Elle parait quelques instants songeuses à mes paroles, un sourcil qui se lève, une touche d’intérêt peut-être ?
Je repère sa queue qui se calme, s’accroche à la chaise. Je ne sais même pas ce que fait la mienne, sans doute en train de palper des poches voisines à l’insu de mon plein gré ?
Je décide de la laisser faire, après tout, c’est elle qui pense pour moi…

Ben, tout le principe est justement d’éviter la douleur, malgré les apparences.
C’est là d’où vient la nécessaire maîtrise.
Le principe, enseigné par de vieux chefs de meute des steppes orientales, consiste à ne pas se focaliser sur les muscles, comme un massage habituel, mais sur les lignes d’énergie qui nous parcourent et nous donnent vie.
Nos griffes, placées le long de ces lignes névralgiques, réveillent les sens et apportent un regain d’énergie et de dynamisme…
Mais peut-être seriez-vous intéressée à tenter l’expérience ?

Je la regarde, assise à siroter sa liqueur de blob, les yeux malicieux.
Dans la plus pure tradition de notre peuple, elle ne porte aucun de ces vêtements qui sont le propre des humains.
Moi-même, j’ai pour habitude de porter une cape, un accessoire plus qu’une nécessité. Mais plus que ça, non, j’aime sentir la terre sous mes pattes, le vent sur ma fourrure, sans m’engoncer dans des monceaux de tissu et de métal.
Et je suis bien heureux qu’elle ne suive pas la mode humaine, il serait dommage qu’elle cache ces rondeurs et cette fourrure soyeuse…

Oserai-je ? Toute expérience est bonne à prendre, paraît-il. Je pourrai y réfléchir plus méticuleusement et ainsi écouter la voie de la prudence. Ne pas confier mon corps à un parfait inconnu, ne serai-ce que par pudeur. Mais la pudeur et la prudence non sont pas vraiment mes copines de route. Alors, comme à mon habitude, je choisie d’écouter l’instinct qui lui, j’en suis sûre, ne veux jamais que mon bien.

-C’est une proposition ? D’accord. Montrez moi comment on fait venir l’énergie dans le corps.

Je sent depuis quelques temps le poids de son regard se déplacer sur moi. Il n’y a aucune mauvaises intentions dans son regard d’ambre. Je pense qu’il aimerai à exercer son art sur moi étant donné qu’avant de me parcourir de ses griffes, il me parcourt déjà des yeux.

D’abord légèrement réticente, elle finit par se laisser tenter par l’expérience.
Je souris de cette pointe d’intérêt et de curiosité dans son regard.
J’imagine sans mal de multiples raisons de refuser, le fait de ne pas être à l’aise devant un inconnu étant la première et la plus légitime.
Pourtant non, elle se soumet cette fois-ci consciemment et avec bonne volonté à la caresse de mes pattes. La fois précédente avait fini en grillades de poils gentillets, j’espère faire mieux cette fois-ci.

Oh, je suis sûr qu’une demoiselle aussi versée que vous dans les arcanes mystiques pourrait m’en apprendre beaucoup à moi sur ces flux d’énergie, mais j’ai cru comprendre que la manipulation de cette énergie au niveau du corps, et par des fins magiques, était particulièrement difficile, et trop souvent destructrice. J’espère vous prouver que des méthodes plus douces peuvent donner des résultats d’autant plus encourageants qu’ils sont étonnants. Peut-être pourrais-je commencer par votre dos ?

Je pose ma patte sur son épaule, en un contact de confiance, primordial pour réussir un massage, quel qu’il soit. Et puis je me glisse dans son dos. Mes mains suivent mon mouvement, sans briser le contact, avec fluidité. Elle rajuste sa position pour offrir son dos entier à mes pattes.

D’abord, il est impératif de détendre les muscles, et de les réchauffer, je commencerai donc par un massage plus traditionnel, et vous pourrez m’indiquer quand il vous sera agréable que je commence cette petite expérience.

Mes pattes glissent le long de son dos, d’abord doucement, puis plus énergiquement. Je sens mes paumes chauffer, comme sa peau, à notre contact.
Des mouvements amples, de sa taille jusqu’à ses épaules. Au fur et à mesure, mes doigts commencent à masser, légèrement d’abord, et en augmentant graduellement la pression.
C’est un petit échauffement pour se sentir bien, avant de commencer une nouvelle technique qui peut encore provoquer quelques craintes dans l’esprit de la réceptrice de mon massage.

Mais je me rends compte qu’il serait presque inutile, ce massage introductif, tant les muscles que je sens sous mes pattes sont sans tension, sans nœuds.
Il est vrai que nous autres félys ne souffrons pas si facilement de ces maux musculaires, tant notre régime de vie est naturel, salutaire et dynamique, mais parfois, un petit coup de pouce est le bienvenu.
Pendant ce massage, j’attends les premières réaction de ma partenaire, et son éventuelle incitation à continuer plus avant.

Sa patte sur mon épaule, un premier contact qui semble sûr. Il semble expert par ces contacts franc et légers en même temps, puis plus appuyés, plus profonds, plus rapprochés. Ses mouvements me font redécouvrir les formes de mon dos. Je peux sentir se dessiner, sous les vibrations tactiles, les muscles, les os, la colonne souple et sensible. Cette dernière, des plus réactive semble reliée directement à mon âme qui frissonne et s’apaise.

Nadhir, roi des doigts, plonge tes pattes en moi. Je t’offre chaque côte, chaque fibre, chaque parcelle de mon énergie vitale.

Je ferme les yeux et le ressent : concentré, il plonge en moi… plus loin, plus près… je sent… j’y croit.

Mais voilà qu’une drôle d’impression m’inquiète. Plongée dans cette idée, je sent ses doigts plonger en moi… pour de vrai ! Comme on passe les doigts à travers d’une brume. Mon sang de sorcière me joue encore des tours. Mon dos est devenue aussi pénétrable qu’un nuage de chaleur. Je sursaute. Il risque d’avoir peur s’il me passe à travers ! En un instant, je retrouve ma matière, au moment où il relève les main.
Ai-je réagit assez vite ? Peut-être qu’il ne s’est rendue compte de rien. Je n’y croit pas trop : un expert du contact qui ne se rend pas compte qu’il entre dans une matière fluide…même que quelques secondes…
Je m’empresse de reprendre le contrôle pour ne pas lui montrer de tension due au stresse. Ca doit lui faire tout drôle : il est passé à travers la chair et à put palper les os durs et rugueux de mon squelette. Foutue magie de l’esprit ! Elle n’a pas finie de m’en faire voire !

Je sens son cuir et sa fourrure chauffer sous mes mains. J’imagine ses muscles se détendrent doucement, prendre confiance en mon contact, se laisser apprivoiser par mon massage.
Je l’entends ronronner légèrement sous mes paumes.
Son corps vibrant de cette note grave mais chaude.
La pression de mes doigts augmente régulièrement, comme pour atteindre ses muscles de plus en plus en profondeur.
Bientôt, ce ne sont plus les couches superficielles que je masse vraiment, mais l’effet de mes pattes se ressent plus à l’intérieur.
Ses muscles félins, forts, mais si fins, que je pourrais presque sentir ses os dessous.
J’imagine mes doigts qui glissent doucement entre ses côtes, de sa colonne vertébrale à ses flancs, comme on caresse une chatte dans le sens du poil.
Bientôt, je m’étonne moi-même de mon massage, c’est la première fois qu’il est aussi osmotique… mais … euh… c’est normal ça ???
Elle sursaute.
J’espère ne pas l’avoir griffée, ou écorchée.
Surtout sans la protection de son cuir qui semblait s’être complètement fluidifié sous mes doigts.
Je relève mes mains, paumes ouvertes.

Pardonnez-moi…Est-ce que… Est-ce que je vous ai fait mal ?

Comment lui demander si c’est uniquement par l’illusion de mes sens abusés que mes coussinets ont pu ainsi caresser jusqu’à ses os ?

A l’évidence, il ne regardait pas ce qu’il faisait. Mais je le sent surpris et même inquiet. Il doute. Pas étonnant, la texture de la peau n’est pas du tout celle des os. Il ne sait pas s’il doit croire à l’incroyable. Est-ce que je dois lui dire ? Il pourrait prendre peur. Ce serait dommage, ces massages sont si …profonds.

-Non non, je n’ai pas mal. Vous pouvez continuer à me masser les os, euh le dos.

Mince, ma langue à fourchée. Je me demande si je l’ai fais exprès.
J’enroule ma queue autour de sa jambe histoire de le dissuader de se laisser distraire.

Elle réagit comme si rien ne s’était passé… Mais son lapsus la dévoile.
Je n’avais jamais vu ça, c’est ma faute, la sienne, la nôtre ?
Sa queue s’enroule autour de ma jambe, caresse agréable, ou étau pour ne pas que je m’enfuie ? Je lui laisse le bénéfice du doute.

Je continuerai avec plaisir à vous masser, mais j’hésite à commencer ce massage particulier avec mes griffes, si mes doigts sont suffisants pour atteindre votre énergie intérieure Hum, énergie oui… mais pas que.

Sans doute est-il préférable que je continue ce massage plus classique, tant qu’il vous est agréable.

Je repose mes pattes, paume à plat, sur son dos, teste légèrement sa matérialité.
Rien d’anormal.
Je reprends mes mouvements amples, comme au début de mon massage.
Mes doigts glissent sur son cuir, massent ses musclent, en suivant les contours de ses os, comme je le fais d’habitude, mais cette fois-ci, un doute m’habite.
Mes doigts resteront-ils sur son cuir ?
Est-ce qu’un massage plus en profondeur serait aussi agréable ?
Est-ce que j’arriverai à en profiter ? hum…
Mon appendice caudal balance négligemment derrière mes jambes, frôlant au passage le sien.

Il reprend le massage. Il doute encore, je le sent qui se méfie. Après quelques caresse pour appréhender la souplesse de ma peau et il repart. Mais sa nervosité aussi discrète soit-elle atteint mon esprit.
Je me détend à font pour pouvoir lui communiquer mon calme jusqu’au moment où je sent quelque chose frôler ma queue. Un frisson remonte le long de mon échine redressant un instant ma fine fourrure. Au même moment, ma queue se déroule de la cheville du masseur et remonte malencontreusement très haut entre ses deux jambes.
Oups ! Les poils raides, je reste immobile et gênée. Puis, je me ressaisit et ramène doucement mon appendice espiègle, le long de sa jambe gauche jusqu’à la cheville qu’il n’aurait pas du quitter.

Décidément, j’enchaîne les bourdes aujourd’hui ! Quoi que celle-ci n’est pas des plus gênantes… à part le rouge sur mes joues, elle ne causera sûrement pas trop de problèmes…

Mon massage continue, le dos, les épaules, les flancs… et là je sens sa queue prise d’un réflexe – malencontreux ? - à mon contact. Elle remonte jusqu’à mon entrejambe…
Caresse fortuite mais malicieuse, qui continue de réveiller en moi des instincts sauvages.
Elle se crispe légèrement alors, avant de se détendre à nouveau, comme pour faire oublier ce petit passage.
Mais non, pas oublié moi.
Mon massage se poursuit, mes mouvements amples, qui quittent au fur et à mesure les épaules, et le dos, pour s’attaquer à sa ceinture, le bas de son dos, en direction de ses fesses.
D’habitude, c’est très agréable un petit massage de fesses… et ça a d’autres vertus que seulement détendre.
Ca chauffe, ça titille, ça frissonne.
Et pour peu que ça continue vers le haut des cuisses, ce genre de massage est prompt à tous les dérapages…

Ma queue s’enroule machinalement autour de ma jambe, et autour de sa queue à elle, comme pour la garder là, bien serrée.

Ses mains sont chaudes. Je les sent épouser mes formes, des épaules jusqu’aux hanches. Elles palpent le creux de mes reins qui font remonter leur chaleur jusqu’aux visage comme un volcan soufflant ces cendres ardentes vers l’azur de mes yeux. Un profond soupir m’échappe laissant la même impression qu’une fine pluie un jours de canicule.
Mais lorsque ses doigts doux et habiles descendent encore, la nuée ardente retombe sur mes mains dont les griffes se contractent en dessinant de fins sillons sur la table. Drôle de geste incontrôlé.

Après des mois d’isolement, après avoir appris la haine et la peur, après des chasses féroces sur les sentiers du bois, non, je ne m’attendait pas à ça. Pourtant, je le sentait, ce désir dans ces yeux. J’ai appris l’agressivité, j’ai encore beaucoup d’autres choses à apprendre… et peut-être aussi à réapprendre.

Sa queue entour la mienne fermement. Suis-je captive ? En tout cas, je n’ai pas l’intention de m’évader. Une force semble me retenir en brouillant ma volonté. Où est ma combativité ? Je reconnais là la voie de l’instinct, elle qui ne m’a jamais trahis. Peu importe ses propos d’apparence irraisonnée, je l’écouterai toujours au détriment même de la raison. Ô guide parfait que la nature m’a donnée.

Nadhir, l’instinct t’ouvre la porte. Entres, nous t’attendons.

Les yeux mis clos, je me met à ronronner.

Ce n’est plus ma volonté qui guide mes pattes, c’est mon instinct qui a pris le dessus, c’est le plaisir d’entendre ses soupirs, son ronronnement, de voir sa cambrure qui veut épouser mes caresses.
Comment résister à cette envie qui nous presse, cette pulsion qui guide mes pattes vers son plaisir ?
Autour de nous, aucun son, aucune lumière. Une chape de plomb qui nous sépare de la vie de la taverne. Nous sommes seuls.
Une sorcellerie encore ?
Celle-là, je la félicite !

Elle se penche un peu plus en avant, appuyant son ventre et sa poitrine sur le comptoir, c’est plus qu’il ne m’en fallait pour continuer mon massage plus bas encore.
Je glisse sur ses fesses, mes paumes toutes contre elles.
Caresses légères sur cette partie de peau toute tendre du haut de ses cuisses… Toute tendre, et toute chaude.
Déjà, mon odorat frémit du parfum de ses cuisses.
Je brûle de goûter ce qu’elle garde bien caché, là.
Patience, patience…
Jeux de mains… jeux de coquins…

J’ai décidé de me laisser aller à ce jeu par curiosité mais aussi par l’appel de mes sens. Oh comme il semble doué pour les combler !
Plus bas, plus fort mais aussi délicat à la fois.
Un frisson quand il fait remonter ses doigts.
Une étincelle qui remonte jusqu’à mon oreille chaude.

Mais que faire dans cette taverne, face à ses avances ?
Ma tête penche sur le côté, l’oreille tournée vers son esprit. Il est en train de gentiment m’apprivoiser. Je vois le félin en embuscade attendant l’obscurité pour goûter sa proie à l’abri des regards indiscrets. Il ne voit que nous dans l’auberge, que son souhait soit exaucé.
Je m’appuie sur ses pensée pour créer la nuit. Un brouillard sombre s’épaissit autour de nous. Il nous enveloppe et bientôt tout une partie de la salle est engloutie. De l’extérieur, la clientèle ne voit qu’un épais rideau noire qui nous entoure. Mais de l’intérieur, nous ne voyons rien.
La partie continue, uniquement guidée par des souffles, des contacts et des frémissements.

Elle se détend sous mes paumes, elle s’offre pleinement à mes caresses.
Et moi… oh, moi, j’en profite, je m’en mets plein les mirettes.
La vue de ses fesses, de ses cuisses jointes, et de cette bouche qui pointe une moue impatiente au milieu.
Mes pattes se délectent du contact avec son cuir, qui laisse présager un autre contact, plus chaud encore, plus pénétrant…
Je baisse mon visage jusqu’à son postérieur, je le mordille, tendrement, et un peu moins.
Je croque un bout de ses cuisses, et remarque qu’elles commencent à s’écarter légèrement.
Une invitation ? Je m’en pourlèche les babines.
Je glisse une patte entre ses cuisses, la remonte lentement, et la sent chauffer tout en même temps.
J’épouse la courbe de son aine, caresse du pouce le bord de ses lèvres.
Toi, je vais te croquer !
Mes lèvres trouvent les siennes, commencent un baiser léger, chaud, qui n’attend que de s’enivrer pour devenir passionné.
Mon autre patte quitte ses fesses, remonte le long de ses flancs, le long du comptoir, jusqu’à ses seins. Deux doigts qui s’écartent, et enferme le bout de son sein, déjà pointé par le désir.
Ma langue devient plus entreprenante, glisse, vibre, tournoie, et s’arrête un instant sur ce petit bouton si sensible…
Un frôlement, un frisson…

Ma respiration s’accélère. Ses crocs, sa langue, ses mains… j’en perd la tête. Les griffes rentrent dans le comptoir et l’eau et la chaleur sortent de mon corps. Un coup de langue de plus et mon cou s’étire vers l’arrière ouvrant ma gorge qui étouffe un gémissement.
Ce fauve qui me dévore…
Mélange d’endorphine et d’adrénaline…
Je deviens ivre d’être bue.

Elle fond sous ma bouche, elle en tremble, j’ai trouvé ce petit coin qui l’envoie aux nues, je ne le lâche pas tout de suite !
Mais qui a dit que l’on ne pouvait faire qu’une chose à la fois, hhhmmm ?

La langue sur son petit bouton de plaisir, j’ai le museau juste entre ses lèvres.
Ca doit chatouiller les cuisses, avec mes moustaches…
Son miel coule dans ma bouche, je m’enivre de son goût.
Sa queue fouette l’air derrière ma tête avant de presser contre moi, contre elle.

Ma patte se libère, flatte sa croupe, se fraye un chemin vers ses lèvres…
Une caresse, à côté de ma langue qui ne quitte pas son coin préféré.
Souvenir de ce premier massage, quand mes doigts ont pénétré sa chair. Deuxième round…

Un doigt qui titille, s’humecte, glisse, longe ses lèvres, et se laisse comme aspirer par elles.
Mais non, je résiste, je ne me laisse pas avaler comme ça !
Je reste à l’entrée de son sexe, rentrant à peine avant de ressortir, sentant ses muscles qui épousent le bout de mon doigt avant de se refermer derrière.

Combien de temps avant qu’elle ne craque et qu’elle s’empale d’elle-même ?

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